The end of the dream [Gaël & Raedhun]

Merde. Putain, il pouvait pas être crédule ? On aurait bu un coup, on se s'rait calés dans le lit, on aurait pas baisé mais j'aurais juste été dans ses bras. Comment tu veux que j'mente à ce gars, là ? A ce regard ? Putain, ce regard. Il va me rendre dingue, ce con. Merde, merde, merde, fais chier ! Il caresse mon visage, je frissonne quand ses doigts effleurent mes blessures, et j'ferme les yeux un instant. J'soupire.

- Merde, tu fais chier, Diaz.

J'm'arrache à ses doigts, et j'vais m'asseoir sur le lit, les genoux repliés contre ma poitrine. J'regarde le mur du fond. N'importe quoi pour pas le regarder lui, quand... Putain, c'est sûr qu'il va se casser quand il saura, mais j'peux pas lui mentir. Merde, fais chier, j'aurais dû lui dire de pas venir. Quelle conne.

- Tu peux pas m'aider. Y a rien à faire pour ça, ni pour le reste. C'est les règles du jeu quand on est moi et qu'on a ma putain de vie. J'bosse, et parfois, ça se passe mal. J'connais les risques, et j'y retourne à chaque fois. Parfois, on me traite comme de la merde, parfois, on me fait du mal. J'm'en fous, c'est pas important. Ce soir... Un des gars... Un client. Il était stone, il est devenu violent. Il m'a bien niqué la gueule, Waalan l'a mordu. Ca va lui passer l'envie de recommencer. Y a personne qui peut me baiser impunément.

L'homme ne bronche pas lorsque Raedhun craque finalement avec une insulte. Il la laisse alors s'éloigner de lui, ne faisant aucun geste pour la retenir, et la laisse s'installer sur le lit avant de la rejoindre. Face à elle, il n la touche pas, lui laissant l'espace dont elle a peut-être besoin tout en étant plus que présent par sa posture et son regard inquiet. Puis il écoute.

C'est les règles du jeu quand on est moi et qu'on a ma putain de vie. Gaël serre les poings, mais ne l’interrompt pas. Il ignore encore de quoi il en retourne, mais il n'aime définitivement pas ce que cette simple phrase implique. Elle sous-entend que ce genre de choses est régulier, normal, récurrent. Plus encore, Raedhun n'aime pas cette vie. Un des gars... Un client. Il était stone, il est devenu violent. L'impérial doit faire un effort pour que sa rage montante ne soit pas imminente visible dans ses yeux, afin de rester au présent et à l'écoute de la blonde. Manquerait plus qu'il l’effraie en laissant sa colère le submergé. Y a personne qui peut me baiser impunément. Sa mâchoire est si contractée que ses muscles saillissent visiblement. Il croit commencer à comprendre. Cela n'aide pas.

Lorsque Raedhun a terminé son explication, le silence revient dans la chambre d’hôtel pendant quelques instants que Gaël utilise pour garder ses yeux accrochés aux siens.

"Ton travail n'est pas plus important que ta sécurité, Rae. Tu étais seule avec lui?"

J'le vois bien. J'suis pas aveugle. Ses muscles se contractent, il se retient certainement de péter le plombs. J'sais pas comment il est, Gaël, quand il s'énerve. Est-ce que c'est un type violent ? J'm'en fous, ça a pas d'importance. Ca me fait chier de lui parler de tout ça, de sentir que j'vais p't'être... P't'être le dégoûter. Et en même temps, merde. Depuis quand ça a de l'importance, ces conneries ? Merde, putain.

- Mon travail, c'est toute ma vie, Diaz. J'aime ça, me sentir en danger. Depuis que j'suis gamine, y a que ça qui me maintient en vie.

J'plie mes jambes, m'assieds en tailleur, attrape ma came. Je roule, les doigts un peu tremblants, et j'arrive pas à maîtriser ça. Je cherche mon briquet, frénétiquement.

- Merde, il est où encore ce putain d'briquet.

J'le vois posé sur la table, me lève, prends le temps d'allumer mon joint et de cracher la fumée.

- J'suis jamais vraiment seule, Gaël.

Ca veut tout et rien dire à la fois, cette phrase à la con. J'sens déjà que le joint fait son effet, j'me sens un peu moins tendue. J'reviens sur le lit, fais face à cet homme qui a pris une place beaucoup trop importante dans ma vie en un putain de temps record.

- T'en fais pas, j'te dis. C'est pas grave. J'veux juste... Merde. J'veux juste qu'on oublie ça, et qu'tu me prennes dans tes foutus bras.

J'le regarde pas, un peu honteuse de dire ça.

Gaël n'est pas d'accord avec le raisonnement de Raedhun. Il a envie de s'emporter, qu'elle lui dise exactement ce qui s'est passé et qui est l'ordure qui a osé levé la main sur elle. Son sang est en ébullition, la peur et la colère grondent dans son ventre, et il ne doit qu'à des années de pratique en contrôle de ses émotions et en mensonge pour ne pas le laisser voir à la blonde ou exploser d'un coup. Mais l'envie est forte. Bon sang qu'elle est forte.

Puis, Raedhun lui demande de la prendre dans ses bras. En cet instant, elle est étrangement plus vulnérable qu'il ne l'a jamais vu auparavant et d'un coup, sa colère et ses questions sont muselées. Il ne la fait pas attendre et vient la rejoindre sur le lit. Doucement mais avec un empressement palpable du à l'inquiétude, il la prend alors dans ses bras avec force. Logeant la tête de la blonde contre sa poitrine, il vient déposer son menton sur le sommet de sa tête et ferme les yeux. Il aimerait qu'en cet instant de silence, elle se sente en sécurité, qu'elle sache qu'il ne laissera rien de plus lui arriver. Il voudrait défaire ce qui a déjà été fait ce soir également, mais ce serait souhaiter l'impossible.

Puis, au bout d'un moment, d'une voix douce et dénudé de reproche, il demande :

"Tu ne me dira pas son nom, n'est-ce pas?"

Quand il vient enfin me prendre dans ses bras, j'ferme les yeux, mon joint entre les doigts, ma tête contre son cou. Merde c'que ça fait du bien. J'lui ai pas menti, hein. J'aime mon boulot. Mais y a aucune comparaison possible entre ce que je ressens quand ces types parfois vieux et dégueulasses me touchent, et quand c'est un gars que j'... ... Un gars comme Gaël. Merde.

Alors j'reste dans ses bras mais j'relève la tête pour le regarder. J'la détourne que pour mettre mon pét' à la bouche et cracher la fumée.

- La seule chose que ça changerait si je te le disais, c'est que tu serais tenté de faire des trucs cons.

Tellement cons qu'il pourrait crever, ou se mettre à dos des gens trop importants. Enfin, c'est sûrement moi qui suis conne, mais j'ai pas envie qu'il lui arrive des trucs. Merde, j'sais pas trop où j'en suis. Ce gars me fait perdre la tête, et il me fait faire des trucs que j'aurais jamais fait avec personne d'autre. Que j'ai jamais fait, d'ailleurs. P't'être avec Rob, parfois, mais c'est tout. Mais y a rien de mal à ça, hein ? 'fin, on fait rien de mal. J'ai le droit de baiser avec qui je veux et de m'amuser... Ouais, sauf qu'avec Gaël, j'fais pas que baiser et m'amuser. J'sais pas trop. J'sais pas. J'retire sur ma clope.

- Eh, Gaël dis-moi... On est quoi, toi et moi ? L'un pour l'autre, j'veux dire.

Gaël ne répond pas à la réponse que lui offre Raedhun, ni pour donner son assentiment ni pour protester. Des trucs cons, oui surement. Qu'il regretterait? Absolument pas. Il n'a jamais été de ce coté du boulot d'espion, mais il a suffisamment de compétences et de connexions pour donner la peur de sa vie à quelqu'un en guise de mie en garde... ou encore faire disparaître quelqu'un sans laisser de traces s'il le désire vraiment. Mais puisqu'elle ne souhaite pas qu'il soit mêlé à cette histoire, il peut difficilement insister pour connaitre le nom qu'il a pourtant désespérément envie d'avoir. Peut-être pourra-t-il l'obtenir plus tard?

L'Impérial garde la blonde dans ses bras, dessinant des cercles du bout des doigts dans des gestes se voulant à la fois signes d'affection et tentative d'apaisement. Il a horreur de la voir ainsi, et à part agir contre celui qui lui a fait du mal, il ne sait pas bien quoi faire d'autre que la garder contre lui. La question suivante qu'elle lui pose, néanmoins, le surprend. Il met donc un moment à trouver la réponse en lui ainsi que les bons mots pour s'exprimer.

"Honnêtement, j'sais pas comment appeler ca. Par contre, j'crois pas qu'ca ait nécessairement besoin d'un nom. Ce que j'sais aussi..."

Il hésite, la moindre fausse manœuvre ici pourrait tout changer entre eux, mais choisis finalement la sincérité.

"... c'est que j'ai pas tenu à quelqu'un comme je tiens à toi depuis très, très longtemps, Rae."

J'profite de la chaleur de ses bras, de sa présence de son souffle, des battements de son coeur. Ca m'apaise et j'voudrais que ça s'arrête jamais. Je sais pas si j'dois me sentir coupable ou m'en battre les couilles. Dans l'doute, je m'en bats les couilles. Mais putain, pourquoi j'pense à Rob, là ? J'ai rien à me reprocher, et pourtant, j'me rends compte que Gaël et moi, c'est plus "juste pour s'amuser". Nan, y a autre chose, un truc en plus qui me fait me sentir bizarre. Enfin, plus que d'habitude, je veux dire. Je reste blottie contre lui, j'le regarde même plus, les yeux fermés, presque bercée par son souffle.

- Depuis très très longtemps ? C'était qui ?

Pas de jalousie ni rien de malsain ou de déplacé, hein. J'suis pas ce genre de femme. Mais ça m'intrigue un peu, parce que Gaël est pas du genre à parler de ce genre de choses, et clairement, il m'a laissé une ouverture tellement grande qu'il faudrait que je sois complètement conne pour pas m'engouffrer à l'intérieur. Enfin, j'le forcerai pas à en parler s'il veut pas. Moi j'lui ai jamais parlé complètement de mon travail, par exemple. Mais ce qu'il a deviné se rapproche certainement beaucoup de la réalité. Mais de Gaël, j'sais rien du tout. Ou presque rien, en fait.

- 'Fin, t'sais que j'suis pas du genre à te forcer à parler ou quoi mais... J'sais pas grand chose de ta vie.

Gaël s'attend à cette question depuis un moment maintenant. Raedhun a néanmoins eu la délicatesse qu'il touche lui-même à cette porte fermée à double tour pour lui poser des questions et il lui en est infiniment reconnaissant. Dès leur première nuit ensemble, des mois plus tôt, elle aurait pu le questionné sur l'anneau doré qu'il porte sur une chaîne autour de son cou, sous ses vêtements. Elle ne l'a pas fait, car elle sait reconnaître la valeur des secrets et du respect du silence sans les prendre pour des insultes ou un manque de confiance. C'est aussi pour cela qu'il l'apprécie tellement. Et même s'il préférerait ne pas devoir parler de tout cela avec elle, c'est aussi pour ça qu'il lui doit la vérité maintenant.

Doucement, il détache la chaîne autour de son cou et prend l'alliance entre ses doigts pour que lui et Raedhun puissent la regarder. Si elle n'avait pas deviné, elle doit s'en douter maintenant.

"Elle s'appelle Beatriz de Toledo."

C'est étrange de prononcer son nom à haute voix. Depuis combien d'années ne l'avait-il pas fait?

"C'était mon amie et amour d'enfance. On s'est marié jeune, à 18 ans à peine, et on l'est resté pendant 9 ans."

Il sait que la suite va faire mal. Il a déjà mal.

"J'ai fait beaucoup d'erreurs. J'ai pas été là trop souvent lorsque j'aurais dû l'être. J'étais pas là lorsqu'elle a eu le plus besoin d'moi, quand on a perdu notre bébé. J'lui en veux pas d'jamais m'avoir pardonné."

J'lui en aurais pas voulu s'il avait juste dit qu'il voulait pas en parler. Moi, j'lui ai jamais parlé du passé. De mon vrai nom, de tout ce qui va avec. Mais il s'ouvre, alors j'suis là pour lui. J'l'écoute, j'oublie que j'ai mal à la pommette, j'oublie cette foutue soirée, j'oublie... tout le reste, en fait. J'le laisse détacher cette alliance qu'il a autour du cou, qu'j'ai remarqué dès la première fois. Et j'prends sa main libre entre les miennes, solidement.

Il me parle d'une femme. Une femme qu'il a connu, aimé. Qu'il aime peut-être encore un peu, aujourd'hui. Qui a, en tout cas, marqué son âme et son cœur. Il a perdu un gosse. Ca doit être terrible ça, pour quelqu'un qui veut fonder une famille. Et neuf ans de mariage, ça marque déjà. J'peux pas le juger sur l'âge. Moi aussi, j'me suis mariée à dix-huit ans. Alors j'comprends. Sa douleur, ses regrets, sa peine. Une de mes mains lâche la sienne - mais l'autre serre toujours aussi fort - et va caresser son visage avec douceur.

- J'suis désolée, pour ton bébé et ta femme.

J'suis même pas heureuse qu'il soit plus marié. J'aime pas le voir souffrir. Ce regard triste, bordel. Ce regard... Ma voix s'abaisse.

- On fait tous des erreurs et des choix qu'on regrette, Diaz. Y a toujours un moment où on foire, et on fait pas c'qu'on aurait dû faire. Ca fait pas de toi un homme mauvais, bien au contraire.

Elle dit qu'elle est désolée et Gaël lui offre un sourire triste pour toute réponse. Il lui est reconnaissant pour sa compréhension. Il se doutait que ce serait ainsi qu'elle réagirait, mais leur situation est si particulière qu'une infime possibilité qu'elle lui en veuille de lui avoir caché quelque chose d'aussi gros que son mariage ou que le fait qu'il en ait aimé une autre à ce point n'atise une quelconque jalousie. Mais c'est Raedhun. Alors bien sur que non elle ne lui en veut pas et n'est pas jalouse de son passé. Il ne la mérite pas.

Son sourire triste reste sur son visage à la suite des paroles de la blonde, mais il hoche négativement la tête. Il n'a pas besoin d'être réconforté, ni qu'on tente de panser ses blessures et rehausser son estime de lui-même. Il sait exactement ce qu'il vaut.

"Pas mauvais, non. Mais peu importe qui j'suis aujourd'hui, ca change rien au mal que j'ai fait avant. Je sais même pas qu'est-ce que je foutais pendant que la femme que j'aimais souffrait le martyre et que la vie de mon enfant s'est éteinte. Je l'ai appris des jours plus tard, parce que j'étais en mission et que j'croyais que mon boulot était important. J'étais un salaud."

Il serre sa main dans la sienne, pour la rassurer.

"Mais c'était y a longtemps. Et y a longtemps qu'j'ai accepter qu'il y a rien que j'pourrais jamais faire pour réparer ca. J'vis avec et c'est tout."

- Arrête de faire ton gars dépressif, Diaz. P't'être bien que t'as été un salop y a quinze piges, et j'ai été une profonde connasse égoïste, et on a tous nos trucs dont on est pas hyper fiers. J'comprends que ça t'ait marqué, et j'dis pas que tu dois oublier. Mais sans pouvoir réparer le mal fait par le passé, ben t'as changé. Et aujourd'hui, t'es un des gars les plus gentil que j'connais.

J'me laisse emporter parce que je dis, mes deux mains qui tiennent la sienne, la serre sans vouloir la lâcher.

- Alors j't'interdis de ressasser le passé comme un con. J'prétends pas remplacer cette fille là, et j'en ai pas envie de toutes façons. Mais y a un truc que j'sais, c'est que j'veux avancer avec toi, Diaz, parce que je t'aime.

J'ferme ma gueule, ça fait un genre de compte à rebours dans ma tête et j'réalise ce que je viens de dire. Et merde.

- Enfin, j't'aime bien, quoi. Enfin tu vois. Merde.

Merde, merde, merde, merde, merde. J'lâche sa main, et j'me lève du lit. J'ai déjà pris pas mal de drogue cette nuit, mais là j'vais avoir besoin d'une autre dose. Putain, j'ai vraiment dit que j'l'aimais ? Fais chier. J'me dirige vers mon matos pour me piquer, et j'me fais un garrot. J'évite les bras d'habitude, mais j'dois bien avouer que sur le coup, j'en ai rien à foutre.

Un vague sourire vient étirer ses lèvres, caressant doucement du pouce les mains de Raedhun qui tiennent la sienne. Il ouvre la bouche pour la rassurer, lui dire qu'il ne déprime plus pour tout ça depuis des années et qu'elle n'a pas à s'en faire. Qu'il ne se fait simplement pas d'illusion sur ce qu'il est, ce qu'il vaut. Pour lui retourner également des compliments, lui dire qu'elle n'a pas à vouloir remplacer qui que ce soit, qu'elle est magnifique et merveilleuse à elle seule, pour elle seule. Mais les derniers mots de la blonde lui volent sa voix.

Gaël dévisage Raedhun sans comprendre un instant. Ou plutôt, incrédule de comprendre. Elle semble réaliser elle aussi ses paroles et se lève, le laissant seul et immobile sur le lit. Il la suit des yeux, sait qu'elle est nerveuse, qu'elle regrette. Il devrait laisser tomber l'affaire, accepter l'excuse et ne plus en reparler. C'est mieux pour elle, mieux pour lui.

L'homme se lève à son tour et rejoint la blonde en deux enjambées. Il pose sa main cybernétique sur la sienne, l'empêchant doucement et temporairement de poursuivre ses intentions de se piquer, et celle de chaire vient chercher son visage pour l'attirer au sien. Il l'embrasse alors avec passion, retenant sa fougue par égard pour ses blessures et ce qu'elle vient de vivre.

"Je t'aime aussi, Rae."

Gaël Juan Diaz, t'es un putain d'con.

Quand j'sens sa main de métal sur la mienne, j'sens un violent frisson qui me secoue. Putain Gaël... Merde. J'lui fais face, et il m'embrasse, et putain, comment j'm'appelle, déjà ? Quand nos lèvres se séparent et qu'il me dit c'qu'il vient de me dire, j'reste conne quelques secondes, et brusquement, j'ai même plus envie de me piquer. J'vais l'faire quand même mais... Plus par habitude qu'autre chose. Plus parce que j'ai peur du manque que parce que j'ai besoin de m'défoncer. Plus parce que j'ai la seringue entre les mains que parce que je veux le faire. Oh, et puis merde.

J'lâche tout ce que j'ai entre les mains, et j'vais embrasser Diaz - d'un de ces baisers qu'on oublie pas. J'le pousse sur le lit, et j'cesse pas de l'embrasser. Parce putain, ce gars-là... Il m'aide à m'sentir vivante. Il m'aide à m'sentir entière. Il m'aide à oublier... Y a plus que son odeur, sa peau, sa chaleur, lui. Lui tout entier. Et le temps qui passe glisse sur moi sans plus pouvoir m'atteindre. Avec lui, j'suis immortelle.