Fait moi confiance, j'ai ce qu'il te faut [Mia / Felipe]

Aujourd'hui, je suis censé rencontré Mia de Moya, ça n'a pas été une mince affaire de la faire venir me voir et pas l'inverse, j'ai faillis jeter l'éponge et allé moi-même vers elle, malgré ce que m'avait demandé l'homme qui m'a vendu ces informations. Fort heureusement, elle a finit par mordre à l’hameçon. Cette entrevue, outre revendre l'information que j'ai, a un autre but, tenté d'avoir un contact dans la flotte de l'Imperium, je me suis un peu renseigné sur la personne que j'ai à rencontré et je pense pouvoir dire ceci, ça va être difficile, mais je vais tout de même tenté ma chance.

D'habitude, je préfère rester dans ma zone de confort, dans le quartier de Hope, mais pour tenter de mettre en confiance cette chère Mia, je vais la rencontrer dans le quartier d'Esperanza. Pour la rencontre, j'ai choisi un petit café dans lequel on peut s'isoler dans un box, vous savez de quoi je parle non ? Il s'agit d'un Café Coworking, c'est plutôt sympathique comme endroit et je sais que nous ne serons pas dérangés, du moins, si l'on ne veut pas l'être.

Le temps que ma cliente arrive, je fait vite fait le tour de l'actualité, je regarde les messages de mes "associés" et je jette vite fait un coup d’œil à ce que j'ai à présenter. Tout cela sur ma tablette, bien sûr, où serions nous sans toute cette technologie et puis, grâce à Henry, je peux même regarder si ma cliente arrive grâce aux flux vidéo des caméras de sécurités.

« Je te fais confiance Felipe, mais j'espère que tu es sûr de toi », fis-je à voix basse, sans doute une fois de trop, à l'homme qui m'accompagnait à la rencontre prochaine avec celui qui se faisait appeler pompeusement l'Ombre. « Mes expériences passées avec fixers et divers agents de renseignement ne se sont pas exactement bien terminées. »

Dire que j'étais légèrement perplexe quant à l'utilité de la rencontre serait un euphémisme, et pourtant je n'avais de cesse de m'auto-convaincre intérieurement sans oser l'avouer que Felipe avait forcément une bonne raison pour m'emmener voir un Fixer. Je soupirais longuement face à la porte du café, avant de laisser Felipe entrer en premier - c'était devenu une habitude désormais, avec ceux qui m'accompagnaient. Une habitude certes plus prudente que polie, mais nécessaire.

"J'aime ta notion de confiance, Mia-carré, elle rafraîchit l'âme." Je n'essaie même plus de la rassurer une nouvelle fois, je sais bien que ce sera inutile. Avec une autre j'aurais tenté une bise et serré une main. Je me retiens, me contentant d'un clin d'oeil complice. Elle n'a pas à avoir peur, je suis là et je mourrais facilement plutôt que de laisser qui que ce soit lui faire du mal. Elle le sait. J'étais néanmoins raisonnablement confiant. J'avais fait mes recherches et l'Ombre était fiable, toutes les sources le disaient et aucune n'avait intérêt à me vendre. Je n'étais rien ni personne. Mia ouvrit la porte, j'entrais, la frôlant au passage. J'étais vêtu en civil pour cette fois. Chemise bleue foncée, pantalon noir, rangers, écharpe argent autour de la taille dans laquelle était glissée une arme à feu et qui cachait la ceinture tenant mon épée mono-filament. Je regardais autour de moi, repérant assez vite une femme blonde qui semblait s'ennuyer. Probablement notre contact, elle semblait trop jeune pour être l'Ombre elle-même. "Par ici" murmurais-je à ma complice.

Je les vois alors arriver. Je m'attendais à ce qui n'ai que la Mia, mais il semblerait qu'elle ait amené quelqu'un avec elle. Heureusement que j'ai pensé à vite fait regardé qui elle avec sous ses ordres, je n'ai pas grand chose sur ses subordonnés, de un parce que c'est pas le plus facile d'avoir des informations sur des soldats et de deux parce que je n'avais pas prévu de les rencontrer. Mais bon, je le reconnais, Felipe de Golazzo... Pourquoi il est là ? Je pense que je le saurai bien assez tôt. Bon, je coupe ma connexion au flux vidéo et pose ma tablette sur la petite table devant moi et la met en veille en attendant qu'ils rentrent et viennent à moi.

Quand ils s'approchent, je me lève agilement et les salue.

-Capitaine de Moya, capitaine de Golazzo. Je vous attendais. Je vous en pris, asseyez-vous.

J'attends donc qu'ils posent leurs fesses sur les places qu'il y a devant moi, avant de faire de même, mais sur celle dont je venais de me lever. Enfin, s'ils acceptent de s'asseoir. Dans tous les cas, je relance.

-Vous vouliez rencontrez l'Ombre, je suis ici pour servir de passerelle. En disant cela, je pose ma main à côté de ma tablette pour dire que j'ai moyen de communiquer avec elle, ce qui en soit, n'est pas faux, si je pars du principe que l'Elena qui apparaît en public n'est pas celle qui travailles dans l'Ombre. Que voulez vous savoir?

S'il y avait bien une chose que je détestais chez les Fixers, c'est qu'ils ne montraient jamais leur vrai visage. Souvent au sens figuré, mais manifestement parfois au sens littéral également. J'observais la stagiaire, armée de sa tablette, avec un air mi-figue mi-raisin. Je la saluais néanmoins d'un hochement de tête simpliste mais sincère, avant de prendre place à l'endroit désigné - non sans m'être assurée qu'aucune fenêtre n'avait vue sur ma personne, on n'est jamais trop prudents.

« Enchantée, Passerelle », fis-je avec un sourire légèrement moqueur, sans être hostile.

« Que pouvez-vous m'apprendre ? »

Play hard to get, comme disent les corporatistes.

Je saluais la jeune femme. Presque une enfant. Mon sourire ne m'avait pas quitté, après tout, elle était jolie. Terriblement sérieuse. Prenant visiblement sa mission très à coeur. Fidèle à ce que nous avions convenu avec Mia, je m'assis sans rien ajouter, laissant mon amie conduire l'entretien comme elle le souhaitait.

Je passe outre le sourire moqueur, je ne vais pas me vexer pour si peu, je garde le sourire.

-Tout dépend de ce que vous voulez savoir. Néanmoins, on m'a informé que vous vouliez une entrevue avec l'Ombre pour apprendre certaines choses sur une certaine vendetta, c'est cela ? Je vais pas non plus tout dire d'un seul coup, faut laisser durer le plaisir. Tout en attendant sa réponse j'attrape ma tablette.

J'offrais un instant à Felipe un regard inquisiteur, pour savoir s'il était celui qui avait vendu la mèche à ladite Ombre. Après tout, j'avais expressément souhaité ne pas parler de la vendetta à quiconque auprès de mon ami, encore moins à un Fixer qui pourrait très bien revendre les mêmes informations à mes ennemis. Non. Si l'Ombre savait réellement que j'étais en Vendetta, il l'avait sans doute appris par d'autres moyens ; la coalition n'était peut-être pas si discrète que je le croyais, après tout.

Je détournais finalement les yeux pour me concentrer sur la Passerelle.

« Je serais curieuse de savoir d'où votre Ombre tire ses informations. Bien que la moitié des nobles de l'Empire soient en vendetta, ce n'est ni quelque chose dont je l'ai informé, ni que je souhaite crier sur tous les toits. Je vais donc repartir de ma question première, et me permettre de l'étoffer : que pouvez-vous m'apprendre, et quel est votre prix ? »

Je répondis au regard de ma supérieur avec une expression blessée qui n'était pas tout à fait feinte. J'en rajoutais pour la galerie, espérant que cela suffirait à cacher la déception que je ressentais en me rendant compte qu'au fond, elle ne me faisait pas plus confiance qu'à un autre et que, toujours, le doute effleurait son esprit. Comme si j'étais assez idiot pour la trahir et la vendre à un fixer. Comme si j'étais du genre à le faire exprès. Je refusais de baisser les yeux, la défiant, toujours en silence. Fais-moi confiance. Apprends. Détends toi. Après tout, nous sommes chez un professionnel de l'information, est-ce étonnant qu'elle sache des choses hein ? Elle détourna finalement le regard, je fis de même.

Bon, ça n'a pas eut le résultat que j'espérai, mais ce n'est pas grave.

-Dans ce cas-là, laissez moi répéter ma réponse : Que vous voulez vous savoir ? Nous y serions encore demain si je devais vous énoncer tout ce que je peux vous apprendre. Le prix quant à lui, dépend de l'information en elle-même, il peut être payé en crédit, services ou contre d'autres informations... Néanmoins, vu que vous avez l'air d'absolument vouloir que je vous apprenne quelque chose, allons-y...

Avec ma tablette, je cherche la photo d'un certain officier impérial... Elle date un peu, mais ça ferra l'affaire. Une fois ceci fait, je reporte mon regard sur Mia et lui montre la photo qui est sur la tablette tout en disant. Connaissez-vous le Capitaine Alejandro Vélasquez ?

Je l'admets, j'avais failli répliquer. Mais puisqu'elle semblait décidée à faire le premier geste, il aurait bien peu courtois de la couper.

« Le nom me parle vaguement, pourquoi ? »

C'était le cas. Nul doute qu'on avait déjà mentionné son nom en ma présence, mais ma mémoire n'était plus celle de mes jeunes années.

Je le connaissais. De réputation. Il était de ceux qui marchent sur les autres et jouissent de la souffrance. La rumeur plaignait les jolies femmes sous son commandement. Il était le genre d'homme à mêler douleur et domination. A marchander ses évaluations contre du sexe plus ou moins consenti. Le fait d'entendre quelqu'un attirer l'attention de Mia sur le Capitaine me déplaisait terriblement et ma réprobation devait se voir.

Ho ho ho, Felipe semblait savoir de qui je parlais et n'appréciais pas cela, mais ce n'était pas vraiment mon problème, après tout, ce n'est pas lui mon client.

-Il s'agit d'un Capitaine de l'armée Impériale, enfin, s'agissait. Néanmoins, l'Ombre a appris certaines choses, notamment sur sa mort, qui pourrait vous intéresser.