Felipe De Golazzo
No puedo pedir que el invierno perdone a un rosal
Description
De taille moyenne, Felipe n'est pas de ceux qui impressionnent les dames par un physique d'Apollon et ce, malgré les heures d'entraînement. S'il ne paye pas de mine, il a toutefois eu le plaisir de remarquer que les ans lui étaient cléments. C'est à peine si son poivre se mêle de sel, ses rides, profondes, sont le reflet de sa personnalité, réfléchies, un brin moqueuses, pleines d'ironie et curieusement exemptes de contrariétés. Ce n'est pas tant qu'il n'en a pas traversé, elles sont le lot de tout être humain mais il ne les a pas laissées s'imprimer sur lui. Ses cheveux, maintenant coupés courts car bien moins fournis qu'auparavant lui permettent tout de même une coupe « à la romaine » comme disent les fashionista du moment et il arbore un bouc qui, d'après sa femme, lui donne l'air efféminé et qu'il garde donc comme un pied de nez à la mère de son fils.
Par ailleurs, Felipe n'a pas de crainte à avoir concernant son apparente virilité. S'il n'est pas remarquable, il ne l'est en effet pas dans l'autre sens non plus et a développé une silhouette tout à fait honorable pour un officier de l'armée impériale. Cou de taureau, épaules développées, une taille assez fine et des jambes musclées. On sent les muscles rouler sous l'uniforme car s'il n'est pas une armoire à glace et qu'il accuse son âge, il n'a pas un gramme de graisse superflue et a réussi à éviter le ventre à bière qui est la plaie de la plupart de ses contemporains. Une autre bonne raison de ne pas accepter de rester derrière un bureau.
Si l'on s'attarde sur son visage, on remarque une peau blanche soulignée, après un haut front, par des sourcils arqués lui donnant un air perpétuellement moqueur, comme s'il n'était jamais vraiment sérieux au fond. En dessus, deux yeux noirs profondément enfoncés dans leurs orbites et en amande scrutent autour d'un nez qui aurait été droit sans un certain accident. Adolescent, Felipe n'aimait pas son nez qu'il trouvait trop gros (c'était avant de ne pas aimer son cou et après avoir complexé sur ses joues) mais à présent, il ne le regarde plus. Il a des pommettes hautes, des joues creuses et une bouche large aux lèvres naturellement rouges et bien dessinées qui, au repos, montrent un demi-sourire en parfaite adéquation avec ses sourcils. On sent bien qu'il n'a pas du être un jeune homme facile bien qu'il soit à présent parfaitement sérieux et travailleur. Sa voix enfin est une voix de basse, profonde et grave qui gronde, grogne, et gourmande. Une voix de stentor, de celle dont on imagine les hérauts du passé.
Style vestimentaire : En mission, c'est l'uniforme qui prime pour ce militaire de carrière. Un uniforme de cérémonie noir barré d'une écharpe rouge et d'une plaquette de décorations diverses. S'il n'est pas beaucoup monté en grade, sa carrière s'est surtout vue ponctuée de coups d'éclats. Chaque décoration, il l'a gagnée à la sueur de son front et au sang de ses hommes et il en est fier. Martial, il est aussi facilement en uniforme d'entraînement, en simple t-shirt de sport et pantalon treillis, en tenue de ville qu'en combinaison. Ce qui est rare, c'est de le voir en civil. Dans ce cas, il cherche les vêtements simples. Chemise, jean, chaussures. Il en varie les couleurs et les textures sans véritablement trop regarder. Parfois, Danilo cherche un peu à le relooker et il se laisse faire avec bonne humeur, tant qu'il n'est pas question de motifs. Et de cravates. Felipe déteste les cravates. Il a l'impression qu'on veut le pendre. Il préfère encore mettre son écharpe rouge.
Signes particuliers : Outre de nombreuses cicatrice sur le torse, les jambes et les bras (mais heureusement aucune sur le visage), Felipe possède une sorte d'anneau de métal argenté au niveau de l'annulaire de la main droite. Serti d'une pierre bleue, il est en fait incrusté dans le doigt en question et lui sert d'interface. Lorsqu'il est connecté, la pierre s'illumine un peu de l'intérieur. Il est assez rare cependant qu'on le remarque.
Egalement, il ne porte pas son alliance, jamais. Pas même la marque de la bague en question et comme il n'est pas héritier, il n'a pas de chevalière.
Parfois, quand il est fatigué et qu'il doit lire, il met des lunettes. Elles sont fines, avec une monture de métal argenté presque invisible, et il n'aime pas les montrer.
Caractère
La principale caractéristique de Felipe est une sorte d'optimisme réaliste étrange qui le pousse à n'avoir aucune illusion sur les gens et les choses et pourtant à toujours chercher une solution comme s'il était simplement impossible qu'il n'y en ait pas. Cette obstination est le fuel qui pousse toujours Felipe vers l'avant, son moteur. Il ne s'avoue jamais vaincu, revenant à la charge aussi souvent que nécessaire, multipliant les actions, les recours, les essais. Ses échecs sont pour lui aussi important que ses réussites, il en a toujours tiré une leçon, il s'est toujours hissé au dessus d'eux. Lorsqu'il regarde sa vie, il n'y voit qu'un point noir, son mariage et la fuite éperdue qu'il a commencé depuis celui-ci. C'est sa seule honte et il l'assume. Il y a des choses qu'aucun homme ne peut affronter.
Au delà d'un caractère disons le tout de suite très entier, Felipe n'est pas un homme foncièrement mauvais. Certes, il a ses humeurs, il peut se montrer injuste, brusque et maladroit, comme tout le monde, il peut aussi se remettre en question et écouter quand on lui démontrer ses erreurs. Fier, il n'aime pas qu'on le reprenne ou qu'on lui manque de respect mais ne se croit pas pour autant infaillible. Il faut savoir le prendre mais personne ne connaît vraiment son mode d'emploi -personne ne l'a communiqué à sa femme, c'est sûr. Un autre trait très important du quinquagénaire est son sens de l'honneur. Il est Impérial et tout manquement à l'honneur de la famille équivaut à un suicide social. Il le sait et reste très protecteur de sa famille, quand bien même il n'est pas proche de ses deux frères, quand bien même il n'est pas certain que Dani soit de lui. Les apparences et les on-dit ont pour lui parfois plus d'importance que les faits.
Travailleur, consciencieux, passionné, franc, loyal et sincère, c'est avant tout une personnalité complexe, très ancrée dans sa faction, dans sa culture. Il voue un culte désabusé à l'Empire et l'Empereur, est conscient des erreurs de leur politique sans pour autant remettre en question son fonctionnement. Lorsqu'il donne son amitié, ce qui arrive d'un coup, sans prévenir, c'est pour la vie. Il en est de même pour ses inimités qui sont souvent instinctive et très dure à dépasser. Avec ses hommes, il demande beaucoup mais est toujours à l'écoute, et fait de son mieux pour qu'ils se sentent à l'aise et encadrés.
En bref, un caractère complexe et nuancé qui prend ses racines dans l'honneur impérial, traverse l'armée et une carrière entière aux canons de vaisseaux sans pour autant perdre un humour noir et un brin de folie qui rendent la vie plus supportable.
Histoire
L'écriture d'un journal est, semble-t-il, un incontournable de la vie militaire. Combien de fois ai-je vu mes camarades, subordonnés comme supérieurs s'écarter un moment du groupe pour aller griffonner des signes mystérieux sur un petit calepin en cuir. Pourquoi ? Je ne comprends pas bien l'exercice consistant à déballer sa vie sur des pages que personne n'est sensé lire. Soit on écrit pour la postérité et auquel cas nous ne saurions pas être parfaitement honnête, soit nous n'écrivons pas. Rien n'est plus inviolable que les pensées. Seulement, voilà qu'à mon tour je me prête au jeu. Oh, je ne le fais pas par tradition. Si je respecte ces dernières, je ne les ai jamais suivies aveuglément. Je le fais par discipline. Coincé dans mon lit d'hôpital, j'attends une décharge qui me permettra de repartir au combat et ils ne veulent me la donner que si je « montre de l'introspection ». Et bien montrons, Docteur. Montrons. Ma vie n'est pas secrète et, vous le lirez, pas plus incroyable que celle de bien d'autres. Une vie banale, ou presque.
Convalescence, jour 1
Du médecin à qui j'expliquais que je ne savais pas où commencer, j'eu la réponse suivante « Mais Capitaine, commencez par le début! » Quel début ? Ma vie n'est qu'une succession de débuts. Début de ma vie ? Début de ma carrière ? Début de l'âge adulte ? Début d'interfacé ? J'aime commencer les choses. D'aucuns peuvent sous-entendre que j'aime moins les finir et pourtant si l'on prend le temps de se retourner, l'on remarquera que j'ai peu de parenthèses oubliées. Je vais au bout des choses, sachez le.
Je suis né sur une planète nommée Avalon. Dans les quartiers nobles, mon père, Condes de son état, réglait au mieux les différents et les soucis de ses terres. J'avais deux frères aînés. Fernando récupérerait le titre à la mort de notre père et le secondait déjà, Vega lui servirait d'intendant et d'homme de confiance. C'est tout naturellement que je fus destiné à l'armée et cela me convenait. J'avais une nature énergique, rebelle et violente qui ne demandait qu'à être canalisée. Mes relations avec mes frères (et une sœur qui vit le jour un an après moi) étaient parfois tendues, parfois amicales, tissées d'affection et d'amour. Nous étions très différents de goûts, de tempéraments et d'aspirations alors nous ne passons plus beaucoup de temps ensemble mais nos liens fraternels sont toujours là, pour le meilleur comme pour le pire. Notre famille n'était ni meilleure ni pire que les autres. Nous n'étions ni les plus nobles ni les moins titrés du lieu, nous avions des serviteurs sans indifférence, du respect et de l'affection. Père était exigeant mais pas dur. Mère émotionnelle mais pas hystérique. Une famille que je juge classique à défaut d'avoir connu autre chose. Je ne sais pas si mes parents s'aimaient. Pour avoir eu quatre enfants vivants, je l'espère pour eux. Un psy m'a un jour diagnostiqué une haine des femmes pour expliquer mon manque d'investissement matrimonial. Je ne le crois pas. J'ai eu toute la présence et l'affection féminine dont un garçon peut vouloir. Je n'aime simplement pas ma femme. Je suppose que ça arrive.
Ma femme est une épine dans mon pieds et je risque d'en parler souvent alors je vais faire une parenthèse ici pour régler le sujet une fois pour toute.
J'avais 23 ans lorsque mes parents (je ne sais pas qui de ma mère ou de mon père voire même de mes aînés) ont eu la riche idée de mêler notre famille avec la quatrième fille du Marques Luis, une demoiselle de quinze ans alors, ni belle ni moche, comme souvent les adolescentes. Je sortais juste de mes études militaire avec le grade de Lieutenant en Artillerie – et d'une relation avec une jeune femme que j'appréciais nettement plus – lorsqu'on me présenta une pimbêche montée en graine qui rougissait dès que je lui disais bonjour et ne savait parler que de tissu et de froufrous. On me vanta son intelligence et sa noble naissance. Je savais surtout que je n'avais pas mon mot à dire. Comme l'avait souligné, à l'époque, Vega, au moins, elle était trop jeune et cela me laissait quelques années de liberté supplémentaire.
Autant vous dire tout de suite que j'en ai profité.
Anna-Raoula-Gloria (ou Arg comme je l'ai surnommée), n'avait pas vraiment évolué lorsque je la revis. Elle avait vingt ans, moi vingt-huit et je revenais de ma seconde affectation sur une frégate de surveillance de frontières. Elle avait les cheveux bruns, longs, ondulés, des yeux verts ourlés de longs cils de biche, des joues rondes, une bouche sans rien de particulier. Il m'aurait été plus facile de la trouver laide, je la voyais quelconque. Sa voix m'arrachait les oreilles sans que je sache exactement pourquoi, elle n'était pas spécialement désagréable. Quant à ce qui en sortait...elle ne parlait que de ragots, de robes, de mariages, de comptabilité bref, un univers opposé à celui d'un jeune officier de la marine. On s'est marié comme on salue un supérieur qu'on croise sur le pont, par habitude, sans y penser. Mes premières payes avaient été mises de côté pour ce jour et avec l'aide de mon père et de mes frères (et même de ma sœur qui avait brodé le linge de lit) nous eûme une belle maison sur Avalon, avec quelques serviteurs pour faire bonne mesure. Nous accomplîmes le devoir conjugal avec régularité durant les deux mois de permission que j'avais et j'embarquais à nouveau.
Il lui fallu onze ans pour me donner un fils.
Onze ans à passer toutes mes permissions avec elle en espérant que cette fois serait la bonne.
Evidemment, j'avais des aventures lors de mes voyages. Evidemment, elle en avait aussi. Je crois sincèrement qu'elle ne me supporte pas plus que je ne la tolère. Nous n'en parlons jamais – nous parlons le moins possible – mais je le sens. A la seconde où elle m'annonça sa grossesse, je fis chambre à part. Lorsque Danilo nous a rejoint, je le reconnu immédiatement et continuais à meubler MA chambre. Je me fiche de savoir si j'en suis bien le géniteur. Ce garçon est le mien, il portera mon nom et, en attendant, je n'ai plus besoin de supporter Madâme mon épouse.
Depuis, nous avons une sorte de pacte. Je suis le plus possible loin, lui laissant l'entière jouissance de la maison, des terres et de la moitié de ma paye. Je sais qu'elle sait les faire prospérer pour notre fils. Elle s'amuse aussi avec la noblesse du coin, dans l'espoir d'obtenir un titre pour notre rejeton. Si ça l'amuse. En échange, elle ne me parle que de choses du ménages dans ses (rares) lettres et, lorsque je dois revenir, elle me laisse tranquille. Je ne connais pas ses amants, elle ne connaît pas mes amantes. Nous vivons heureux loin l'un de l'autre et si ce n'est l'enfant, nous n'avons rien en commun.
Convalescence jour 6
Pour quelqu'un qui ne savait pas quoi écrire hein. Le médecin est content de l'évolution de mes blessures (un shrapnel s'était égaré un peu proche d'artères et avait demandé une opération d'urgence suivi de soins intensifs mais tout danger est écarté à présent) et va me laisser aller à la salle de sport. Il est important de ne pas perdre mon entraînement, j'en ai besoin. En attendant, j'ai mon simulateur de tactique portatif qui me fait passer le temps. Je ne sais pas où je serais muté cette fois. Notre mission a été une réussite relative. Nous avons pulvérisé l'ennemi mais les dégâts ont été massifs. Il s'en est fallu de peu. J'ai perdu trois hommes. La cérémonie a eu lieu il y a trois jours. C'est le genre de routine à laquelle on ne se fait jamais. J'ai consolé de mon mieux les familles de ces jeunes hommes, tombés pour l'Empire. On oublie, sur planète, le danger de l'armée. Il est pourtant bien réel. Ce n'est pas parce que les civils ne voient aucune guerre que nous sommes en paix. Notre travail en est un de tous les instants et je suis fier d'appartenir à ce corps d'élite. D'y être utile.
Convalescence jour 7
Mon fils est passé me voir. Cet adolescent est épuisant. Je ne sais pas où il a été pêcher autant de cynisme et de joie de vivre en même temps. Je plains presque sa mère. Il a un bon fond pourtant, je suis certain que s'il apprend à se canaliser il pourra faire de grandes choses. J'espère qu'Arg ne le gâte pas trop, il m'a paru un peu vain, pas d'humeur à écouter la morale de son vieux père. Ma femme était à la cafétéria de l'hôpital. Elle n'avait pas envie de monter et moi pas de la voir.
Convalescence jour 12
Sous calmants. Je me suis un peu énervé. Je n'aurais pas du. J'écris donc pour tenter de remettre de l'ordre dans mes pensées. Voyons. Dani avait une lettre de sa mère me demandant de le prendre avec moi pour ma prochaine affectation. J'aurais du deviner qu'une visite de mon fils n'était pas anodine. Une histoire d'enfant à reprendre en main et de besoin de limites. Et puis là dessus – pas le jour même mais plus tard – est arrivée l'affectation en question. Une promotion au rang de Commandant -pas trop tôt, je suis Capitaine depuis plus de quinze ans – mais d'état major. Sur Avalon. Chez moi. Hors de question. Sauf que je ne peux pas vraiment tourner le dos à ma carrière. Je me suis senti pris au piège et de ce qu'ils disent, ma tension est montée en flèche. Sauf que je n'étais pas d'humeur à entendre « raison » tout de suite, je voulais sortir pour aller m'expliquer avec cet imbécile de colonel qui n'avait rien compris.
Convalescence jour 17
Je me suis expliqué. Avec un général. Vraiment, j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi surpris lors d'un rendez-vous. Ce n'est pas un mauvais bougre et il m'a fait remarquer que malgré mes nombreuses récompenses – toutes en artillerie – ma carrière était étrangement statique. Je sais pourquoi, évidemment, c'est parce que je ne fais pas dans les ronds de jambe -je laisse ça à ma femme qui s'occupe bien plus de Dani que de moi. Lieutenant à 23 ans, puis Capitaine en 97, cette nomination était presque inespérée. Pour eux peut-être. Mais je suis encore trop jeune pour m'abêtir derrière un bureau. J'ai l'artillerie dans le sang. Littéralement. Je suis interfacé par l'annulaire droit depuis mes 29 ans.
Il n'avait pas du lire mon dossier attentivement parce que ça l'a choqué alors que c'est écrit dedans. Je connais un enseigne qui va se faire gronder pour ne pas l'avoir noté dans la fiche du Général.
Bref, il m'a dit qu'à mon âge et avec mes états de service, il n'avait pas grand chose à me proposer. Il y avait bien une tentative de l'Empereur en Dorado mais j'étais bien trop précieux pour ça. Curieux, je demandais plus de détails, vous me connaissez. En gros c'est une flotte locale composée de militaires et de civils du cru et dont un bâtiment commandé par Zohar de Aragon et Mia de Moya. Elle, je la connais. Outre que sa dégradation a fait beaucoup parler d'elle, nous nous sommes « fréquentés » à l'école militaire. Je me souvenais d'une jeune femme passionnée par les chiffres et les tactiques spatiales et de longues discussions sur nos stratèges favoris entre deux baisers volés. Nos carrières nous avaient écartés l'un de l'autre, sans grande affliction pour ma part mais j'avais gardé d'elle un souvenir d'affection mêlée de respect. Je pourrais accepter ses ordres je pense. J'espère. Parce que j'ai demandé ma mut'. Je devrais avoir ma réponse bientôt. J'espère que je pourrais également sortir d'ici.
Convalescence jour 21
Je sors après demain. Je ne sais toujours pas pour où. J'espère que j'aurais mon affectation définitive AVANT de devoir retourner sur Avalon. Je sais que, de son côté, ma femme fait ce qu'elle peut pour qu'on me la donne. Elle n'a pas plus envie que moi de me voir débarquer. J'ai cru comprendre qu'elle filait le parfait amour avec un fils de Viscondes. Grand bien lui fasse et bon débarras.
Convalescence jour 22
Mutation acceptée. Je dois me présenter dans 2 jours à l'astroport pour qu'on me mette sur un bâtiment civil en partance pour Dorado. Dani viendra avec moi. Il n'est pas content du tout (je soupçonne une amourette mais il n'en dira rien) seulement on ne lui demande pas son avis. Mon sac est prêt. Mes papiers aussi. Danilo sera mousse sous mon commandement. Ainsi, même si sa mère l'a élevé dans de la soie, il s'endurcira comme il le faut. Mon fils deviendra un homme, je ne me fais aucun soucis de ce point de vue là.
Dorado, jour 1
Je suis sur Renaissance avec mon fils. Nous regardons la nature devant un lac. Je n'aurais aucune difficulté à m'imaginer prendre une retraite dans un monde aussi idyllique. Rien à voir avec Avalon. Danilo fait toujours la tête. Je lui ai offert un félin local, un Kitihui je crois, dans la langue du cru. Le truc court partout et griffe autant qu'il mord, ce qui ne l'empêche pas d'être mignon. J'ai gardé l'habitude du « journal », je verrais bien si je continue à le tenir à jour avec le quotidien.
Dorado jour 2
Le machin (Tikui?) fait des tas de bêtises. Il a déjà tué une mère canard et tous ses canetons/poussins sauf un qui n'est sorti de l'oeuf qu'après et semble me prendre pour sa génitrice. Dani en rit et je suis heureux de le voir enfin oublier son exil alors je laisse faire le palmifide. J'ai rendez-vous demain avec Mia. Je ne pense pas qu'elle se souvienne de moi aussi j'ai décidé d'agir comme pour une prise de poste classique. Nous verrons bien. J'ai hâte de retrouver l'espace.