Le spa de l'Avant-Garde

Question simple, mais réponse difficile. Que dire ? J'avais été exilée ici, reniée par les miens, par l'Amirauté, pour une victoire aux allures de défaite dont le sort aurait été bien plus sombre en mon absence, et bien meilleur en celle de mon supérieur de l'époque.

« Plaisir et devoir, comme beaucoup », répondais-je simplement avant de tourner la tête vers la dénommée Raedhun Van Haten, afin d'éviter plus de questions. « Et vous ? »

La question de la petite mo'at me met un peu mal à l'aise, mais j'le montre pas, bien sûr. Apparemment, j'suis pas la seule, parce que la grand-mère expédie sa réponse et me refile la patate chaude. Je caresse Waalan quelques secondes, comme si je réfléchissais à ma question. J'ai pas plus envie que la grand-mère de m'étendre sur le sujet.

- Ni plaisir, ni devoir.

J'me rends compte que je suis en train de tripoter le pendentif du collier que j'ai sur le cou, et je me force à arrêter.

- J'ai suivi celui qui est aujourd'hui mon mari.

C'est un secret pour personne, que je suis mariée. Bon, même si j'ai pas ma bague, là. J'suis en mission spéciale, je mets jamais ma bague quand je pars du Crust. Mais on en parle, du couple Van Haten, les proprios du Crust.

Plaisir et devoir pour la première. Famille pour la seconde, laquelle n'est ni un plaisir, ni un devoir. Curieux. Leurs réponses ne m'aide pas vraiment à en savoir plus et je sens que je ne peux pas poliment insister davantage sans les braquer. Pourquoi une telle peur ? Parce qu'ils ne savent pas eux-même me réponds-je. Ce n'est qu'une supposition, seulement elle me plait. Ces deux femmes sont là pour des raisons qui n'appartiennent qu'à Calypso comme je ne suis là que par Sa main. Qu'elle reste silencieuse à mon coeur n'est en rien une preuve de désintérêt. Alors, je réceptionne leurs réponses et je ne relance pas, je les laisse se dévoiler d'elles-mêmes en me montrant ce qui les intéresse vraiment. Que peut se dire ce peuple quand il rencontre ceux qu'ils ne connaissent pas ? Une voix me souffle qu'ils ne disent rien, ils détruisent. C'est la voix de la haine. Je l'ignore. Je ne connaîtrais pas la haine car la haine tue l'esprit. La haine est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale...

Un silence pesant avait commencé à s'installer. Il était évident pour toutes les trois que nos deux réponses étaient évasives à souhait. Soit, autant ne pas laisser l'embarras gagner l'assemblée, il est de toute manière très tard.

« Eh bien mesdames, ç'aura en tout cas été un plaisir de vous rencontrer. Je ... dois admettre que vous m'avez sorti d'un début de déprime, et je vous en remercie. » Et, comme pour appuyer les mots, j'inclinais la tête, reconnaissante. « Mais il se fait tard, et je dois demain me lever aux aurores, aussi n'y voyez pas nulle offense mais je vais devoir vous quitter. »

Et, comme pour allier la parole aux gestes, je me levais pour me préparer à sortir du bassin.

J'vois la grand-mère se lever, et elle rompt un silence un peu pesant. Faut dire qu'on n'a pas vraiment envie de parler, surtout à des inconnus. Et puis à part Rob, y a personne qui sait rien. Personne. Et j'peux pas en vouloir à la grand-mère de ressentir la même chose que moi. Personne n'est sur Dorado par hasard. J'veux pas non plus la retenir. Par contre, je l'aime bien et puis, faut pas oublier que je suis commerçante.

- Eh, grand-mère. Je tiens un vaisseau-restaurant qu'on appelle le Crust. Actuellement, on est en orbite autour d'Hope. On a des navettes qui y vont en pas longtemps, et qui partent régulièrement de l'astroport principal. Si tu passes dans le coin, rend-moi visite. J'serai heureuse de t'offrir un verre et un bon repas.

Et je me tourne légèrement vers la mo'at.

- Ca compte pour toi aussi, Way'si du clan Tompa.

La vieille femme ne supporte pas le silence et cherche à s'en aller. Pour ma part, je ne le trouve pas tant pesant que pensif mais j'ai bien remarqué que les clans d'au delà des étoiles ne savaient pas apprécier les moments creux. Cela n'a pas d'importance et je ne cherche pas à la retenir. La Toork'han, elle, semble plus gênée et propose de se revoir. Un restaurant. C'est un endroit où l'on mange contre de l'argent ai-je appris. Je crois que je n'y suis jamais allée encore. Je mange à l'hôtel, contre de l'argent également mais pas en restaurant. J'imagine des tables dans un cadre de fer et ça me fait frissonner. Je ne sais pas si j'arriverais jamais à me réenfermer dans ces cages. Et en même temps, je suis curieuse.

"Pourquoi pas, un jour. Merci."

Cela n'engage à rien n'est-ce pas ?

« J'y passerais sans faute lorsque je serais dans le coin et disponible. J'en ai à vrai dire déjà entendu parler ; et puis, personne ne dit non à un repas gratuit sur le Crust », ajoutais-je avec un sourire, avant d'attraper une serviette que j'enroulais autour de ma taille, pour cacher tant mes attributs que mes formes vieillissantes.

« Mesdames, je vous souhaite une excellente soirée », lançais-je accompagné d'un hochement de tête, avant de prendre la direction de la sortie.

J'suis assez satisfaite qu'elles aient accepté mon invitation. Elles sont agréables, et même si j'aurais aimé que la grand-mère se barre pas comme ça, au moins, j'aurais une chance de la revoir.

- Prends soin de toi, hein !

J'sais pas si elle m'entend, alors je pince les lèvres.

- Elle avait pas l'air très en forme, la petite vieille. J'espère que ça ira pour elle.

"Parfois, la sollicitude est autant une peine qu'un réconfort." Le départ rapide de l'impériale semble moins me choquer que la Toor'kan. Dans mon clan, les cérémonies ne sont pas nécessaires, nous ne sommes pas assez nombreux et j'ai toujours du mal avec le concept de bain en compagnie d'inconnus. Se baigner avec des amies est toujours agréable, autant que le faire seule mais si je ne me plains pas de ces rencontres, je suis consciente que j'aurais pu plus mal tomber.

"Au moins l'avons-nous fait sourire." Je crois.

- Ouais, t'as raison. Elle m'a juste fait de la peine. J'suis pas sentimentale, mais voir les gens tristes, ça me fait jamais plaisir. J'préfère voir les gens biens et heureux. C'est en partie pour ça que j'ai ouvert mon restau' dans les étoiles.

Waalan est de mon avis, et alors qu'elle se tient tranquille depuis un moment, elle lâche un sifflement. Elle semble intriguée par la mo'at, bien que ce soit pas la première qu'elle croise dans sa vie. Enfin, elle était même pas encore un oeuf quand on l'a arrachée à son milieu naturel. Peut-être que c'est juste un genre d'instinct qui la pousse à avoir cet intérêt-là.

La recherche avide du bonheur. C'est encore un trait des envahisseurs je crois. Moi, je conçois la tristesse comme faisant partie d'un tout. Sans elle, pas de joie, pas de nostalgie, pas d'amour ni de souvenirs. Je n'ai pas envie de la cacher à tout prix et celle de la vieille femme devait sortir. C'est mieux qu'elle l'exprime plutôt que de la cacher. Les monstres que l'on ne veut pas voir sont les plus dangereux. Je souris au Näa'ngi et lui tend la main, pas vraiment effrayée. "Manger dans les étoiles vous rend heureux ?"

Waalan a l'air curieuse, et elle se laisse approcher par la femme, quand même méfiante. J'fais gaffe qu'elle aille pas lui arracher la main. Elle est pas particulièrement agressive, mais sait-on jamais ce qui se passe dans cette petite tête plate. Finalement, elle siffle, mais elle a l'air d'accepter l'approche de la mo'at. Curieux.

- Ouais. J'ai besoin d'espace et de liberté. Être enfermée, c'est pas mon truc. Quand on est perdus au milieu des étoiles, on a cette impression de grandeur, et d'être ridiculement petits à la fois. On pourrait aller n'importe où, y a pas de limites. J'pense que ça ressemble à vos forêts, sur ce point. On a l'impression qu'ça s'étend à l'infini, et qu'y a jamais eu que ça au monde. Ca impose l'humilité.

Mon attention a beau se porter sur le reptile, j'écoute avec tout le respect du monde le paradoxe de l'envahisseur qui s'enferme dans une boite en métal pour se sentir plus libre parce que ce qui l'entoure est plus grand. J'hésite à le lui faire remarquer. Et puis je me retiens. Par pudeur peut-être ou politesse. J'avance un peu plus ma main vers l'animal qui semble m'accepter, lui, sans poser de questions. J'ai tout mon temps pour que nous nous habituions l'un à l'autre. Après tout l'eau ici ne semble pas refroidir.

"La nature ne reconnait pas les limites, elle est, s'étend et se reproduit, qu'il s'agisse du ciel, des forêts mais aussi des montagnes ou de la mer. Les seules limites viennent des constructions humaines. Murs, frontières, vaisseaux..."

Je passe une main sur mon visage, détendue par la chaleur et par cette compagnie plus agréable que ce que j'aurais pu croire de prime abord.

- J'dirais que ça vient des humains tout court. Pas nécessairement de leurs constructions. Les ordres, les obligations, les "fais-ci" ou "fais pas ça". C'comme ça qu'on nous apprend à grandir. C'est peut-être con, mais j'ai envie de croire que c'est différent, chez toi.

Les étiquettes, les soirées, les sourires forcés, les robes étouffantes et l'image de gamine modèle qu'on doit présenter à tout prix. Y a longtemps eu que ça. On dit aux pauvres qu'ils doivent vivre dans la misère, on dit aux militaires qu'ils doivent exécuter les ordres. Finalement, des gens vraiment libres, y en a pas des masses.

"Vous construisez des murs dans votre tête parce que vous construisez des murs dans votre vie pour vous protéger alors vous ne pensez qu'en murs. Je vais mettre une limite qui me protègera des autres. Ici une obligation, là une interdiction et je serais en sécurité dans mon monde bien entouré. C'est la peur qui emprisonne. Qui veut contrôler. Diriger. Mais un prédateur en cage ne cesse pas d'être dangereux, il ne cesse pas d'être prédateur. Il est simplement en cage, ce qui est un état provisoire dont il peut s'échapper." et là, je comprends quelque chose. C'est peut-être pour cela que l'envahisseur nous met, nous aussi, en cage. Parce qu'il ne peut pas nous contrôler. Parce qu'il a peur de nous. Parce qu'il y a quelque chose qui sort de ses petites cases. Pensive, prise d'un coup par ma réflexion, je me tais.

Elle est pertinente, la petite mo'at. Pertinente est intelligente. P't'être même trop pour son propre bien, qui sait. J'ose pas imaginer les tortures qu'elle a dû vivre en tant que mo'at. J'sais bien qu'ils ont pas la vie facile ces gens-là. J'cautionne pas ce qui leur arrive.

- Ouais, sauf que les humains ne se contentent pas juste de mettre les prédateurs en cage. Ils les fouettent, ils leurs coupent les griffes, leurs limes les dents, les rendent aveugles, pour qu'ils deviennent inoffensifs et dociles. Ils aiment pas les rebelles, ceux qui sortent des rangs. Ca les fait chier, parce que ça met en péril tout ce qu'ils croient contrôler. Il suffit d'un seul gars qui fait une étincelle pour foutre le feu.

"Pas les humains." Je l'ai dit à voix basse mais c'est bien ce que j'ai dit de plus honnête de toute la conversation. Pas les humains. Les envahisseurs. Certains humains vivent sans barrière avec la nature. Certains humains sont la proie des prédateurs et se comparent à eux. Certains humains tuent, peut-être pour protéger les leurs mais ils ne fouettent pas, ils ne coupent pas les griffes. Certains humains ne torturent pas, ne descendent pas sur des villages pour capturer d'autres hommes pour des histoires de Durilium. Certains humains sont humains. J'hésite. Je ne veux pas, une nouvelle fois, la mettre en porte à faux avec son origine, ce n'est pas de sa faute et je vois bien que son serpent n'est pas en cage.

"Ton Näa'ngi n'a plus ses glandes de poisons je suppose ?"

- On t'a fait beaucoup d'mal, hein ? D'une certaine manière, on m'en a fait aussi. Certainement pas d'la même façon, mais certaines personnes sont odieuses et cruelles avec tout le monde. D'autres sont franchement sympas et bienveillants. Faut juste apprendre à distinguer les uns des autres, et pas foutre tout le monde dans le même sac. Alors t'as raison. Pas les humains.

Je reporte mon attention sur Waalan, qui s'est enroulée en partie autour de moi et profite de la chaleur de l'eau. Elle aime bien la chaleur. Je regarde cette grande gigue avec beaucoup de douceur. Je sais pas ce que je ferai sans elle, surtout après toutes ses années passées ensemble. J'l'aime et elle me le rend bien.

- Si, elle les a. C'est pas à elle de souffrir, c'est à moi de faire gaffe à la façon dont elle les utilise. J'aime pas la lâcheté sous couvert de solutions plus simples. Y en a beaucoup, des comme elle, de là où tu viens ?

Au début, je ne réponds pas. Je ne veux pas épiloguer sur le mal qu'on m'aurait fait, je veux vivre au-delà, passer outre. Je pense que Calypso avait raison lorsqu'elle nous a prévenu. Il y a les humains. Et il y a les monstres. Ceux qui m'ont emmenée sont des monstres, ceux qui m'ont libérée des humains. Cette distinction est essentielle et va au delà de la tribu d'origine, de Mo'tuani ou d'au-delà des étoiles. C'est une pensée trop intime pour que je le partage. Je préfère me concentrer sur le reptile.

"Il y en a." Et d'autres créatures qui se terrent sous les arbres. Je n'en avais jamais vu d'apprivoisés, chez nous, nous les craignons et les repoussons souvent. Les mues par contre sont utilisées lorsque, par hasard, nous en trouvons. "Et si elle cède à son instinct et mord un innocent ?"

Elle répond pas du tout à ma réflexion sur les humains qui en sont pas. Je laisse courir. C'est pas mon genre de forcer les gens à parler. J'concentre toute mon attention sur ma Waalan, qui frotte sa tête contre ma main avec affection. Sacrée bestiole.

- Ca fait vingt-trois ans que je l'ai. C'est jamais arrivé jusqu'à présent.

Je penche légèrement la tête en réfléchissant, puis j'hausse les épaules.

- En tout cas, pas sans que j'lui donne l'autorisation.

L'instinct d'un reptile est d'attaquer les menaces, d'hiberner par temps froid, et de chasser ses proies. J'ai du mal à croire qu'en vingt-trois ans, il ne se soit pas senti menacé au point d'attaquer. Sûrement, il y a eu une part de dressage dans la relation entre la femme et son compagnon. Le dressage, j'en sais quelque chose, est une prison invisible et sournoise qui demande beaucoup d'énergie à briser. Moi-même n'en suis pas encore libérée malgré la mort de mes ravisseurs. A mes yeux, le serpent est aussi emprisonné que les autres. L'envie de le libérer fait flamber quelque chose en moi. Quelque chose que j'étouffe. Ce n'est pas le moment. Ce n'est pas la bonne bataille. Elle ne peut pas encore comprendre. Elle est trop dans son monde. Et pourtant je ne peux pas m'empêcher d'essayer.

"S'il doit avoir votre autorisation pour laisser parler sa nature profonde, est-il vraiment libre ?"

- En l'état, Walaan a jamais vécu dans son habitat naturel. C'est pas triste ni heureux. C'est comme ça. Elle a appris à s'adapter, et moi j'me suis adaptée à elle. Alors peut-être qu'elle est pas si libre, encore que je la force pas à me suivre et qu'elle le fait d'elle-même, par exemple. Mais en attendant, elle a pas l'air malheureuse, et elle survivrait pas deux heures dans un environnement sauvage.

J'hausse les épaules. J'suis pas énervée, ni même agacée. J'énonce juste les faits. Waal' a pas eu le choix, mais on a trouvé un équilibre qui nous va à toutes les deux. Si c'était pas le cas, j'sais bien qu'elle agirait pas comme ça avec moi. C'est une putain d'évidence, mais p't'être pas pour les mo'ats.

- Y a des fois dans la vie, on s'retrouve face à des trucs qu'on contrôle pas. Des merdes, des coups durs, peu importe. Faut juste avancer et apprendre à faire avec. C'est ce qu'elle a fait, et c'est ce qu'on fait tous, ici. Bon, ok. Peut-être pas tous. Disons, une grande majorité.

Son ton est neutre mais ses paroles semblent presque fâchées. Je les écoute, la tête penchée, attentive à ses arguments. J'aurais du penser que ce n'était pas que philosophique. C'est de ma faute et je comprends sa réaction. Elle ne pensait pas à mal, elle aussi a fait selon sa nature en essayant le plus possible de respecter celle de l'autre. Je ne devrais pas juger, elle a raison.

"Oui je comprends. Votre partenariat est bénéfique." Même si je ne suis pas adepte du "tu ne peux regretter ce que tu connais pas." Je sais par exemple qu'Esclave a toujours regretté de ne pas être né libre même s'il n'avait jamais ressenti ce que cela pouvait être. "Elle est en très bonne santé et vous pouvez être fière de l'avoir pour amie. Les Näa'ngi sont des êtres solitaire, qu'elle reste avec vous montre une grande affection."

Je me détends légèrement, et je caresse de plus belle Waalan. J'sais pas ce que je ferais sans elle, et imaginer qu'elle puisse être malheureuse de sa situation, ça me rendrait presque dingue. Je regarde la petite mo'at dans les yeux et j'hoche la tête.

- J'peux t'assurer qu'on s'aime, elle et moi, ouais. Bon, finalement, c'est une histoire d'harmonie, je crois. Vous avez pas de compagnons comme ça, dans vos forêts, si ? Vous avez juste appris à vivre en harmonie avec eux, et sans vous marcher dessus. Ce que des tas de connards savent pas faire, surtout quand ils détruisent tout sur leur passage.

J'l'écoute parler, et j'me sens presque con. C'est tellement différent. En fait, ça a strictement rien à voir. Ca me fait réaliser que j'ai beaucoup à apprendre sur les mo'ats et leurs coutumes, surtout si j'veux pouvoir les accueillir correctement dans mon établissement.

- Je vois. Vous avez pas cette notion d'appartenance. Ce sont pas vos compagnons à proprement parler. Juste des êtres qui vous accompagne un temps, ou même à un moment de vos vies. J'suis loin de la vérité ? J'essaie de comprendre, en fait. Ta culture m'intéresse beaucoup.