Le fond de l'oeil est... Frais ? [Billy & Dodu-le-stylé]

Un mois. Ou deux, et c’est une information qui plaît déjà bien plus à Vako. Il prend le tend de sortir son HCom pour se noter lui-même un rappel puis envoyer message mi-menaçant, mi-suppliant à son père pour lui demander de prendre des fruits de… De…

- Quel est le nom de cet arbre ? C’est pour le donner à mon père.

La demande s’accompagne d’yeux relevés de son écran. Et d’un sourire amusé en voyant Dodu être si joyeux avec toujours ses lunettes sur le visage.

- Elles vous vont toujours parfaitement, se sent-il obligé de dire à l’assistant animal.

- Cet arbrinou est un sänrrpaskalin. Ca s'écrit s-ä-n-r-r-p-a-s-k-a-l-i-n, tout attachouillé ! Vous pouvouillez prendre une photoninette de l'arbrinou si jamais vous avez envie, ah ça oui !

Moi je souris bien. Ma jambinette commençouille à fatigouiller un peu, et je la frotouille, alors que Dodu est bien fier de ce que le Monsieur Vako lui dit, ah ça oui ! Il garde la têtouille haute, et il se pavanouille fièrouilllement sans plus quittouiller ses lunettinettes.

- Je continuouillerais ben volontiers la visite, mais j'ai bien peur que ma jambinette ne tiennouille pas bien longtemps. Elle aime pas bien que je la sollicitouille autant, ah ça non !

Scrupuleusement, il note le nom du végétal. L’assortit à sa demande adressée à Aldéric, rajoute quelques mots pour cajoler le médecin acariâtre, quelques autres pour lui faire comprendre que sa fuite de la journée mérite réparation.
Puis il ignore la réponse pour s’approcher de Billy et lui tendre son bras en guise de support.

- Ne forcez pas dessus pour moi, Billy. Je peux vous accompagner pour que vous puissiez la reposer si vous le souhaitez ? Je garderais mes questions de débutant en herboristerie pour lorsque nous nous reverrons. Ce n’est pas dans si longtemps après tout.

Un sourire, joli, un peu solaire, lui vient et il ne prend pas la peine de le réprimer. Face à sa collègue si tolérante, si positive, ce serait bien inutile.

Je prendouille son braninou sans bien hésitouiller, parce que sapristouillette, ma jambinette me tire bien, ah ça oui ! Je lui souris bien, réchaufouiller par son propre sourirounet à lui. Olalaaaa !

- Merci bien Monsieur Vako, c'est bien gentillet, oh ça oui ! Mes parentinous ne vivouillent pas bien loin d'ici, ça vous dérangerouillerez de faire un bout de cheminou avec Dodu et moi ? Oh vous êtes pas bien obligeouillée d'acceptouiller, ah ça non ! Je voudrais pas abusouiller de votre gentillessinnette... Mais votre compagninette m'est bien agréablounette, ah ça oui oui oui !

On a tous nos sacinets, et ma caninette dans la main, prêtounette.

- Je ne serais absolument pas dérangé !

La main de son bras libre vient se poser sur celui de Billy en un geste affectueux.

- Je serais même ravi de faire ce bout de chemin avec vous et Dodu, je vous l’assure. Votre compagnie m’est tout aussi agréable et je ne risque pas d’être en retard où que ce soit puisque je me suis enfui du colloque qui devait m’occuper toute la journée, s’amuse-t-il.

Je souris bien, mais le rouginet me montouille aux joues, ah ça oui... Il est gentillet ce Monsieur Vako, olala... Je suis pas bien habituée à ce que les gens soient si gentillounets avec Dodu et moi, ah ça non de chez non ! On commençouille donc à marchouiller en directionnette de la sortie de la serre. On n'avance pas bien vite, à cause de ma jambinette qui est pas bien bien contentounette d'avoir été autant sollicitouillée, ah ça non !

- C'est bien vrai qu'on devrait être encore là-bas... Olala... C'aurait été sapristouillement moins chouettinet que cette journée-là, ah ça oui !

Dodu est bien d'accordinou avec moi, et il le fait savoir, même s'il est toujours très fiérinou de ses lunettinettes, ah ça oui !

- Pourtant, Dodu et moi, on aimouille bien ça, les colloquinets, d'habitude...

- Même les colloques aussi inintéressants ?

Le voilà tout étonné, le Vako, que l’on puisse autant apprécier quelque chose d’aussi soporifique.

- Mais peut-être que ceux dont vous avez l’habitude sont plus passionnants ? Je n’ai pas beaucoup l’occasion d’en faire, je dois vous l’avouer. Je suis un terrible médecin.

Mais non, il ne l’est pas. C’est bien pour ça qu’il claironne si légèrement sa dépréciation de lui-même.

Je souris un petit peuillou et je commençouille à rougirouiller, gênouillée par la questionnette de Monsieur Vako. J'aime pas bien penser ni dire du malou, ah ça non...

- Ah, heu... C'est bien vrai que ce n'était pas le colliquinet le plus intéressouillant qu'on a vu, Dodu et moi, ah ça non...

Je rougis encore plus, ah ça oui... Et je baissouille même un peu la têtinette, avant de relevouiller de grands yeux vers Monsieur Vako.

- Oh ça non ! Vous n'êtes pas un médicinet terriblounet, ah ça non ! Hum... Dodu et moi on adorouillait aller aux colliquinets, surtout au tout début, quand je commençouillais ma carrière de mécinette... Et puis... Oh, je ne veux pas bien paraître prétentieusinette oh ça non ! Mais plus le tempinou passe, et moins j'apprendouille de chosettes dans ces colloquinets. J'actualisouille mes connaissancinettes, ça c'est bien vrai mais... C'est bien rarinet que ce soit aussi merveilleusinou qu'avant, ah...

- Ce n'est pas de la prétention que d'avoir plus de connaissances que d'autres professionnels, Billy.

D’une légère pression sur son bras, il tente de rassurer sa collègue. Elle a l'air si modeste pour quelqu'un qui sait autant, qui semble être si douée pour soigner.

- Je pense qu’il est normal que vous trouviez moins d'intérêt à ces rassemblements si vous avez de l'expérience et des savoirs poussés. Et vous semblez bien plus savante que ces vieux hommes discutant de lunettes. Peut-être devriez-vous donner des cours plutôt que les suivre ? Vous auriez déjà un élève attentif avec moi, si vous le faisiez !

Je rougis bien, encore plus, ah ça oui ! Oh sapristouillette, je ne suis pas bien habituée à recevoir de tels complimentinets, ah ça non... Je baissouille un peu les yeux avant de sourirouille.

- Oh, vous êtes bien trop gentillou avec moi, Monsieur Vako ! Pour vous dire la vériténinette... J'aimerais beaucoup enseigner, ah ça oui ! Je n'aimouille pas bien l'idée de gardouiller tout ce que j'ai appris et tout ce que mes recherchinettes ont donné seulement pour Dodu et moi, ah ça non... Mais... Je suis pas bien à l'aisinette à l'idée de me retrouvouiller devant plein d'élèvounets un peu dissipouillés, et qui pourraient bien être choquouillés par Dodu et moi. Vous comprenez, je... Je ne voudrais pas bien déranger.

Un éclat de colère passe à travers Vako. C’est comme une chaleur soudaine, aussi vite arrivée que repartie, un courant sous sa peau qui lui donne l’impression de manquer d’air juste un instant. Son souffle se bloque dans ses poumons puis repart comme si de rien n’était. La colère devient de la tristesse. Le chaud devient du froid.
Il peut parfaitement comprendre, à sa façon, l'inconfort à l’idée d’être devant d’autres personnes. Il serait mal placé pour dire que ce n’est rien alors que lui passe sa vie à tenter de se rendre invisible, à cacher mille détails qui n’en sont pas pour lui.

- Vous ne les dérangeriez pas, vous leur apprendriez quelque chose… Mais si vous n’êtes pas à l’aise devant une classe, il ne faut pas vous forcer. Vous pouvez toujours écrire des livres à défaut de donner des cours. Personne ne pourrait être dissipé face à vous si vous faites ça.

Je réfléchinouille bien à la propositionnette de Monsieur Vako, même si je m'inquiétouille un peu d'abordinou, à cause de la drôle d'expressionnette qu'il prendouille. Je suis un peu mal à l'aisou à l'idée de l'avoir dérangeouillé, mais comme ses parolinettes sont toujours sur le même ton gentillet et doux, ça me rassurouille un peu, ah ça oui de chez oui !

- Oh bah... C'est une belle idéenette, d'écrirouille des livrounets, ah ça oui... Ca pourrait bien être un bon début. Et puis si ça marchouille, ça pourrait me donnouiller de meilleures occasionnettes pour faire des conférençounettes, ah ça oui ! Oooooh ce serait bien coolinou ! T'en pensouilles quoi, Dodu ?

Dodu a bien l'air enthousiasminet lui aussi, ah ça oui ! Olalaaaaaa ! Ca va être si bien, si superbouillement bien !

- Pourquoi donc que j'y avais jamais pensouillé avant ?!

Je suis toute excitouillette !

- Parfois deux cerveaux marchent mieux qu’un seul.

Voir Billy être si enthousiaste à l’idée d’écrire un livre lui fait immensément plaisir, il ne peut s’empêcher de le montrer en souriant, en laissant sa voix tinter plus agréablement. Il y a quelque chose de contagieux dans le bonheur de sa collègue et ce n’est pas Vako qui va s’en plaindre.

- Si vous écrivez un livre et que vous avez besoin de relecteurs, pensez à moi, s’il vous plaît. Je serais ravi de le faire ! Je ne suis certainement pas meilleur médecin que vous mais je ne suis pas mauvais pour trouver des fautes d’orthographe.

Je regardouille Dodu, qui me regardouille lui aussi avec un air interrogouilleur.

- C'est bien pour ça que Dodu et moi, on travailloune en équipette, ah ça oui de oui ! C'est bien mieux que de travaillouner tout seul, et ça aidouille à pensouiller à des chosinettes auxquelles on aurait pas pu réfléchir si on avait été seulinets, ah ça non !

Et puis Dodu semblouille satisfait, et moi aussi, ah ça oui ! C'est bien vrai que je sais pas bien ce que je pourrais faire sans Dodu, ah ça non ! Et puis je souris bien quand Monsieur Vako nous proposouille de relirouille le livret quand il sera écritouillé.

- Oh bah oui ! Merci beaucoup pour votre aidounette, on sera bien contentinous de le faire relirouille par vous, Monsieur Vako ! On a bien confiance en vous pour ça, ah ça oui ! Il faudra être bien indulgentinou, on n'a pas bien l'habitudette de faire ça... Je sais pas bien quel sujetou on pourrait choisirouiller pour notre premier livret ! Qu'est-ce que vous en pensouillez, Monsieur Vako ?

On marchouille toujours et on arrive déjà en vue de la sortie des serres.

Il va être prévisible, il le sait parfaitement, mais Vako ne s'empêche pas pour autant de répondre avec sincérité.

- Vous pourriez faire un traité d’herboristerie sur les plantes de Renaissance…

Il est certain que ce genre d’ouvrages existent déjà, peut-être de plusieurs auteurs. Il est également certain que celui de Billy sera bien plus intéressant -et pas simplement parce qu’il en connaîtra l’auteur.

- Ou les synergies entre médecine moderne et utilisation traditionnelle des plantes ? Vous avez l’air de parfaitement savoir de quoi vous parlez sur ces sujets et ils pourraient être passionnants pour beaucoup d’autres médecins. Moi en premier, alors j’imagine que ma proposition est un peu égoïste.

Je réfléchinouille bien, ah ça oui !

- C'est bien vrai que vous n'êtes pas le premier médecinou qui s'intéressouille à ma pratiquounette un peu spécialounette, ah ça non... Ca intrigouille bien qu'on puisse encore bien se servirouiller des plantinettes à notre époquinette. Beaucoup pensouillent que les plantinettes ne sont pas bien utilettes face à des technologies plus puissantounettes, alors que c'est pas bien vrai du tout, ah ça non ! Je ferai bien ça alors, ça oui !

On marchouille toujours, et on sort de l'endroit.

- Mes parentinous habitouillent par-là, à quelques runounettes. Vous pouvez bien nous laissouillez ici, si vous voulez.

- Je serais ravi de lire ça, alors.

Puisqu’il le faut, qu’ils sont arrivés au bout du chemin -littéral, pas métaphorique-, Vako s’éloigne d’un pas en dégageant son bras son forcer. Il plante ses mains dans ses poches et se fend d’une inclinaison qui aurait pu être à sa place dans des salons de thé. Il y a de petites rides d’expression près de ses yeux lorsqu’il se redresse tellement il sourit.

- Je vais vous laisser rentrer chez vous. Je suis vraiment ravi de vous avoir rencontrée, Billy, et vous aussi Dodu. Je serais là dans deux mois sans faute.

- Oh sapristouillette, nous aussi on est bien contentinous de vous avoir rencontré, ah ça oui de chez oui ! On se revoit bien dans deux mois alors, et merci pour ce momentinet bien agréablinou, ah ça oui !

Et puis Dodu lui dit bien au revoir aussi, et puis on lui fait un dernier signe de la main avant de rentreriner chez nos parentinous. Je souris bien, bien contentinette et détendue, après ces quelques heures bien agréablinettes passées en compagnie de Monsieur Vako. Et puis aussi, j'ai plein d'idéenounettes pour mon livrou maintenant. Oh !