Le fond de l'oeil est... Frais ? [Billy & Dodu-le-stylé]

L’image de l’assistant animal avec ses lunettes sur le nez et ses sacs sur le dos a quelque chose de terriblement touchant qui fait très gentiment sourire Vako. Il ne se moque pas, à aucun moment, il trouve simplement Dodu à la pointe de la mode et adorable avec ses protections solaires.

- Ils ne nous verront jamais partir.

Il est bien entendu évident que la disparition de celui qui doit être le plus jeune membre de la bande de médecins, accompagnée de celle d’une femme avec une canne et un singe, passera inaperçue. Il sont aussi discrets qu’une centaine de casseroles attachées à l’arrière d’un speeder.
Mais ça ne le dérange pas. Il présente poliment son bras à Billy, lève le menton, et se dirige d’un pas tranquille vers la sortie.

- Une glace dans un parc, ça vous irait ?

Parce qu’il connaît un excellent glacier pas si loin. Il y emmène parfois ses… Amies. On va dire amies.

Je rougis quand Monsieur Vako me présentouille son bras. Quel jeune homme gentil et charmant ! Olalaaaaaa ! Sapristouillette, je prends son braninou, et avec Dodu, on se dirige vers la sortie. Dodu, il pousse des petits cris de joie à chaque pas qu'il fait, il est contentinet, oh ça oui !

- Qu'est-ce que tu en penses, Dodu ? Une glace dans un parc, c'est plutôt chouettissime, pas vrai ?!

Dodu a l'air d'accordinou, moi ça me fait bien rigolouner.

- Alors d'accord, d'accord pour la glace et le parcinou ! Ils ont des glaces à la framboise ? Dodu adore la framboise, c'est son fruit préféré ! On fabrique notre propre jus de framboisinettes, et c'est une merveillation !

Y a plein de médecinets qui nous regardent partir, mais c'est pas bien grave. Je suis sûre qu'ils admirationnent Dodu et ses belles lunettinettes !

Qu’ils les regardent donc, songe Vako dans un beau sursaut de défi intérieur. Qu’ils les voient sortir de leur conférence idiote et inintéressante, qu’ils parlent dans leurs dos s’il le faut, il décide de s’en moquer. Il n’a pas vraiment de diplôme d’école de médecine, de toute façon, et ce coup d’éclat ne décevra certainement pas son père adoptif. Il peut se permettre son départ de scène très visible avec Billy à son bras.

- Je crois qu’ils ont de la glace à la framboise, oui. Mais elle est certainement moins bonne que du jus de fruits maison !

Petit flatteur que vous êtes, monsieur Montagne-Le Grandier.
Il tient la porte de la salle pour laisser passer ses collègues, puis la referme sans un regard en arrière.
Direction le parc, donc, au rythme de marche de l’autre médecin. Il ne va pas forcer quelqu’un avec une canne à aller plus vite que la musique.

- Ils font aussi des glaces avec des plantes de Renaissance… Si vous voulez goûter de la glace aux baies d’Ukeu et au miel. C’est… Plutôt mauvais, mais c’est à la mode il parait.

Ce qui le rend dubitatif un instant.

- Votre goût préféré est aussi framboise ?

Monsieur Vako est bien gentil, il va pas trop vite. C'est qu'avec ma jambe trop petite, c'est bien difficilou de marcher plus rapidement, ah ça oui. Dodu aussi, il marche à son rythmou. On n'est pas bien pressés, de toutes façons, ah ça non !

- T'entends ça Dodu, ils font de la glaçounette à la framboisinette ! Oh sapristouillette ! C'est bien mon goût préférounet aussi, ça oui ! Vous aimez ça, vous aussi ? Si oui, on pourra bien vous faire du jus de framboises quand vous viendrez nous voir, ah ça oui !

Et puis aussi, il nous a parlé de cette glace aux baies d'Ukeu et au miel. C'est bien intrigouillant, on a jamais goûté les baies d'Ukeu en glace.

- Dodu et moi, on aime bien la tarte aux baies d'Ukeu, mais on n'a jamais goûté la glace. Peut-être bien que je vais goûter ça, alors... Par curiosité scientifiquette ! Glacé ça doit être bien étrange, ah ça oui... Mais tu sais ce qu'on dit, hein Dodu ! On ne peut pas dire qu'on n'aime pas avant d'avoir goûté !

Dodu pousse des petits cris en écho avec mes mots, et ça nous fait bien rigolouiller tous les deux.

- C'est quoi, votre goût préféré, à vous ? Et votre fruit préféré ?

La curiosité scientifique de la glace fait pouffer de rire Vako, qui imagine déjà tout un protocole de test sur cône glacé. Il faudrait des petites cuillères, des échantillons, et… Ce serait beaucoup trop. Goûter le sorbet sera largement suffisant.

- Moi ? Oh, je suis un garçon très simple.

Il a failli dire “banal”, mais il s’est retenu au dernier moment. Il n’a rien de banal, ce serait un mensonge et il préfère éviter d’en proférer qui ne soient pas indispensables. Il est par contre simple.

- Vanille pour ce qui est de la glace, poire pour le fruit. Je suis l’enfant le plus arrangeant du monde pour mon père : j’aime les choses basiques.

De nouveau, il pouffe discrètement de rire.

- Mais du coup je serais ravi de goûter votre jus de framboises ! Je pourrais vous apporter une tarte en échange ? J’en fais parfois avec mon père. Je commence à être plutôt doué avec les tartes aux pommes.

Proclame-t-il donc avec l’aplomb du pas si mauvais cuisinier amateur venant de découvrir que les amandes en poudre sous les pommes changent tout.

- Dodu est comme vous, ah ça oui ! Enfin, Dodu, il aime bien tout ! Tout de chez tout ! C'est bien arrangeant, ah ça oui. Chez nous, on fait pousser de la vanille et de la poire, parfois. C'est bien bon dans les infusionnettes, et c'est pratique pour masquouiller le mauvais goût d'autres plantinettes.

Nom d'un cornipaillette ! Ca c'est bien vrai ! On a bien des médicaments qui sont pas bien bons, alors pour les faire boire à des adultes, c'est déjà compliqué, mais alors quand c'est des enfants... Eh bah il a fallu trouver un petit quelque chose pour rendre ça possiblinou.

- Oooooooh ! T'entends ça, Dodu ? Une tartinette aux pommes faite maison ! Oh bah ça ! C'est bien sûr que ça se mariera très bien avec le jus de framboisinettes. Ce sera avec grand plaisir, Monsieur Vako, ah ça oui ! Je peux pas vous fixouiller de date pour le moment, mais on fera ça, ah ça oui ! Mais pas besoin d'attendre si longtemps pour que je commence à vous parler des plantinettes. Vous connaissez la terraformation ? Elle est pas bien loin d'ici, alors quand on aura bien manger notre glaçounette, on pourra aller y faire un tour, si vous en avez envie !

Il est heureux de voir que Billy partage son enthousiasme pour ce qui s’annonce être un goûter tout à fait décent, entre la tarte et le jus de fruits. Maintenant qu’il se penche sur la question, il n’a jamais été invité à un goûter, pas même quand il était enfant… Ce sera une bonne découverte en bonne compagnie.

- La Terraformation ? Heu, non, je n’y ai jamais été.

Parce que c’est dangereux et que Vako fuit le danger comme la peste lorsqu’il le peut. Enfin, ce n’est sans doute pas aussi effrayant que dans sa tête. Non ?

- Mais je veux bien y aller avec vous ! Ce doit être intéressant.

Que risque-t-il au pire ? Rien, se persuade-t-il en arrêtant ses pas devant le glacier pour regarder la liste des goûts disponibles. La vanille lui parle, bien sûr, mais il a aussi l’intrigant citron-basilic, le terrifiant marrons-liqueur et…

- Comment ils font de la glace au Nari ? C’est un champignon, non ?

L’herboriste à ses côtés doit le savoir, c’est donc à elle qu’il pose la question. Lui a juste retenu les propriétés récréatives et dangereuses du Nari.

- Oh ! Vous allez voir, c'est sapristouillement chouettissime ! C'est bien l'endroit qu'on préférouille, Dodu et moi, ah ça oui ! C'est qu'on en passe du temps, là-bas !

C'est un bel endroit, bien fait et puis, plein de verdure, de plantes, d'insectes... On fait poussouiller bien des plantes là-bas, et puis, nom d'une carafouetouille, on peut aussi travailler sur de nouvelles espécinettes ! Je suis toute contentinette, et... On est devant le glacier !

- La glaçounette au Nari ? Oh bah... Oh ! C'est un champignon sapristouillement intéressant, mais aussi bien dangereux quand on sait pas s'en servir, ah ça oui ! C'est très très bon quand c'est petit, mais après, ça devient toxicounet. C'est une drogue beaucoup utilisée. Ca provoque des hallucinations... Mais c'est aussi très dangereux, ah ça oui ! Et à toute petite dose, ça peut avoir des propriétés médicalounettes intéressouillantes ! Je pense qu'ils font la glace au Nari comme la glace à toutes les autres plantinettes !

Je regardouille les goûts disponibles, et puis je choisis une glace à la framboisinette pour Dodu, et une framboisinette et baies d'Ukeu et miel. Ca a l'air bien beau, j'en ai l'eau à la bouche, ah ça oui !

Un champignon. De la glace aux champignons. Vako ne parvient pas à retenir une grimace à l’idée que des personnes puissent vouloir commander ce type de confiserie, quand bien même elle pourrait être hallucinogène. Le bon sens gustatif existe, il n’a pas besoin d’être ignoré !

- J’en avais juste croisé séchés jusqu’à maintenant…

Et il ne va pas profiter de la nouveauté, hors de question. Ce sera vanille bête et méchante pour lui.
Toujours bien élevé, il tend son bras à Billy pour aller jusqu’au banc le plus proche qui ne soit pas occupé et s’assure qu’elle soit bien installée avant de poser ses propres fesses sur le bois.

- Ce n’est pas… Dangereux ? La Terraformation, j’entends. Mon père m’a toujours laissé entendre que je ne devais pas y mettre les pieds. Je pensais que c’était risqué de s’y promener.

Devant la grimaçounette de Monsieur Vako, moi je souris un peu. C'est bien vrai que la glace au champignon a l'air toute particularinette ! On a bien des spécimens frais, mais ils doivent bien être dans le vaisseau, parce qu'on a pas bien l'utilité de ça en cas d'urgentinettes, ah ça non ! Enfin, j'en ai mélangé avec d'autres produits pour des remèdes, mais c'est bien tout.

Quand on a tous nos glaces, Monsieur Vako nous aide à aller jusqu'à un banc, et Dodu et moi, on s'y assoit en faisant bien attention que nos glaçounettes ne tombent pas sur le sol ! C'est bien bon, ah ça oui ! Même le goût que Monsieur Vako nous disait un peu mauvais, moi j'adore ça, ah ça oui !

Et puis, quand il me demande si la terraformation c'est dangereuninou, je suis surprisounette. Je sais pas bien quoi lui répondre et puis après, je souris encore, mais sans me moquer, ah ça non !

- La première fois que j'ai été dans la terraformation, j'avais huit ans. Mes parents m'y ont amené très tôt, et puis j'ai toujours bien adoré ça, ah ça oui ! Au départ, ils m'ont pas bien laissée sans surveillance, et puis j'ai appris beaucoup de chosinettes, mais j'étais encore bien jeune quand j'ai commencé à aider sans surveillance ! Et puis il m'est jamais rien arrivée de mal, ah ça non ! Alors vous êtes avec une professionnelle, Monsieur Vako, soyez bien tranquille, ah ça oui!

Il est tranquille. S’il sait que Billy est là pour l’empêcher de mettre les mains là où il ne devrait pas -mais pourquoi le ferait-il ? Il ne sait pas- il est rassuré. Et il commence un peu à se rendre compte que son père peut lui avoir menti sur les divers dangers de cette zone de la planète. Le médecin sort donc son HCom pour envoyer un message rageur à la figure d’autorité parentale tout en continuant de tenir sa glace et de parler.

- Il m’a dit… Vous allez vraiment croire qu’il est horrible. Il faisait ça pour mon bien parce que j’étais un adolescent pas très habile de mes mouvements, je vous assure. Mais il m’a dit que c’était dangereux d’y aller et que je risquais de finir dans une des machines.

Réflexion faite, ça aurait pu arriver. Il n’était pas très adroit pendant sa seconde puberté.

- Si vous y avez survécu à huit ans je devrais m’en tirer maintenant.

Vako se tourne sur le banc, s’asseoit à moitié sur ses jambes et balance son plus beau sourire à la femme face à qui il se trouve maintenant.

- Je vous fait confiance pour me guider à travers des machines mangeuses d’adolescents autant que je fais confiance à ma Capitaine, Billy.

Je l'écoutouille avec beaucoup d'intérêt, parce que c'est bien vrai que mes parents me disaient de faire attention, mais c'est bien vrai que les accidents sont rarissimes, ah ça oui. Même que je suis bien incapable de me souvenir du dernier qui est arrivé ! Je suis un peu surprisette, parce que c'est bien vrai que je n'ai jamais considérouillé cet endroit comme un endroit dangereux. J'en oublie un peu ma glaçounette, qui coullouille sur mes doigts, et je léchouille pour enlever ça.

- Oh bah, vous savez bien ce qu'on dit, Monsieur Vako ! Vivre est un risque en soit. Pas besoin de sortir de chez vous, pour avoir un accidentounet. Mais je vous rassure, les accidents sont pas du tout chose courante, ah ça non ! Et puis comme vous dites si bien, vous risquouillez rien de rien avec moi ! Enfin, le risque zéro n'existe pas bien sûr, mais je n'ai jamais eu de probléminets jusqu'à présent, et je n'ai pas l'intention de commencer maintenant ! Et de toutes façons, nous sommes médecins, pas vrai ? Ca fait de nous des personnettes capables de réagir rapidement en cas d'accident !

Dodu hoche la tête pour appuyer mes propos. Je suis pas bien sûre qu'il ait tout compris, mais il est souvent d'accord avec moi quand je suis sûre de ce que j'énonce comme là. Dodu est vraiment un soutien sans failles, ah ça oui ! Alors je souris, parce que je suis bien contente.

Dodu hoche la tête, Vako hoche la tête aussi en un bel ensemble approbateur. Il est vrai que deux médecins et un assistant auraient vraiment peu de chances de se retrouver idiots devant un éventuel accident. Par réflexe, il porte tout de même la main à son nécessaire de soin pour s’assurer qu’il est bien là.

- Vous avez raison. Il n’y a rien que deux médecins ne puissent pas affronter et ce n’est pas l’endroit le plus dangereux d’Espoir !

Il n’y a pas de danger trop grand pour leur petit groupe étrange, surtout pas quand l’un des deux médecins sert sur un bâtiment Corsaire et a vu bien assez d’abordages pour ne plus totalement être tétanisé devant trois gouttes de sang. S’il est capable de survivre dans un couloir où se battent des hommes, pourquoi aurait-il peur de la terraformation ? C’est la pensée qui le rassure.
Et il retourne donc à sa glace pour la finir avant de se relever du banc et faire trois pas pour s’étirer en attendant que Billy aie fini elle aussi. Il y a des machines mangeuses d’adolescents à affronter !

Je suis bien contentinette de cette petite journée et de la façon dont tout ça se passouille, ah ça oui ! Sapristouillette, ah sapristouillette ! Et puis je finis ma glaçinette, et puis Dodu aussi finit la sienne. Il s'en est presque pas mis partout ! Presque. Je souris et puis je lui donne un peu d'eau pour qu'il se lavouille un peu la figurounette. Quand c'est fait, je me lèvouille avec ma canne, je récupère mes gros sacs et puis je souris à Monsieur Vako.

- Allons-y ! Et puis de vous en faites pas Monsieur Vako. Nous, on est pas bien de mauvais médecins. Si jamais vous êtes blessés, on vous sauvera !

Et puis nous marchouillons en direction de la terraformation. L'entrée est surveillée par des vigilounets qui nous salue et puis nous aussi on les salue. Ils me voient bien assez souvent pour me reconnaître, ah ça oui ! Et puis, une fois qu'on est à l'intérieur, on s'arrête et puis je regarde Monsieur Vako.

- Bienvenue dans la terraformation ! Alors, qu'est-ce que vous en pensouillez ? Vous voulez voir quoi en premier ?!

Quelle question facile ! Il ne faut pas un instant à Vako pour trouver la réponse.

- Les plantes.

C’est le plus intéressant à ses yeux, même s’il promène son regard partout comme le ferait un chiot dans un parc encore inconnu. Tout est fascinant, depuis les machines mangeuses d’adolescents maladroits aux rochers aux travailleurs, mais il est avec une experte en plantes et il n’y a rien qui le passionne plus que de pouvoir échanger avec des professionnels intéressants. S’ils sont aimables comme Billy, c’est encore mieux et il lui semble absurde de se pencher sur les détails techniques des méthodes de terraformation plutôt que sur les années de pratique de sa collègue.

- Celles que vous préférez, par exemple ?

La réponsinette de Monsieur Vako me fait bien sourire, ah ça oui ! Je suis toute excitouillée de pouvoir lui parler des plantinettes, et je sais bien que s'il ne m'arrête pas, je pourrais le faire pendant des heures et des heures. Dodu aussi se sent bien dans son élément, par ici. Puisque mes parents travaillent encore ici parfois, peut-être que nous pourrons les croisouiller. Cette pensée me réjouit encore plus, ah ça oui ! Et puis je me mets à boitillouner en direction de mes endroits préférés.

- Ah ! Venez Monsieur Vako, je vais vous montrouiller ce que je préfère, ah ça oui !

Je sautilloune presque jusqu'à une serre un peu à l'écart des autres. Je renifle bruyamment l'air, un sourire béat sur mon visaginet. Dodu, il fait tout pareil que moi. Lui aussi, il aime bien cet endroit.

- TADAAAAAAM.

Je tournouille doucement sur moi-même pour montrer le lieu.

- Il y a beaucoup de plantinettes, par ici. Mais vous savez, on peut pas faire pousser toutes les espèces ensemble, ah ça non. Enfin, il y a des jardinets ou on reproduit la naturette, mais ici, les plantinettes sont toutes utilisées dans un cadre médicinalinou. Il y a presque toutes les espécinettes dont je me sers le plus au quotidien, par là. Toutes les plantes sont bien magiques, quand on sait comment s'en servir... Mais il faut pas faire n'importe quoi, ah ça non ! Ah ça non !

Il suit très obligement jusqu’à la serre, où il ouvre grand ses yeux en voyant la variété de plantes différentes étalées devant ses yeux. Il n’a aucune idée de leur utilité, de leurs noms, ne saurait distinguer celles qui servent en herboristerie de celles qui ne sont que de jolies fleurs d’ornement, mais il est soufflé par la multitude.

- Elles sont toutes médicinales ?

Ce n’est qu’un murmure. Il n’a rien de plus à offrir, trop occupé à regarder partout, à essayer de comprendre couleurs et formes et tout ce qu’il peut, sans y arriver.
C’est merveilleux.
C’est meilleur que toutes les étoiles dans le ciel, lorsqu’il prend le temps de les regarder depuis l’espace.

- C’est… Incroyable. Je n’avais aucune idée… Il y en a beaucoup.

Bien plus qu’il ne pensait qu’il puisse en exister. La biodiversité n’était qu’un concept abstrait jusqu’à présent.

- Laquelle est votre favorite ?

Pour l’instant, celle de Vako est une très simple fleur au coeur jaune et aux pétales violets dont il ne connaît absolument pas le nom.

- Oh oui, oui ! Celles-ci ont toutes étaient regroupées et sont élevées pour leur utilité médicalinette, ah ça oui ! Elles sont bien belles toutes celles-ci, bien merveilleuses... Mais il en manque bien quelques unes très utilettes, ah ça oui.

Et puis je regardoune autour de moi. Dodu marche déjà en plein milieu mais sans écraser les plantinettes, ah ça non ! Il adoooore cet endroit-là, oh que oui ! Il me demandouille laquelle est ma favoritounette, et je réfléchis bien un moment...

- Mmmh...

Et puis je boitilloune vers une plantinette à la tige et aux feuilles aussi noires que la nuit avec çà et là quelques petites et discrètes tachounette blanchinettes, et aux pétales d'un blanc légèrement jaune et lumineux, qui brillent même en plein jour. Je souris bien et j'effleurouille à peine les feuillinettes.

- Ma préférée est celle-ci, ah ça oui ! C'est une eve'tanhì. En Mojat, ça veut dire enfant-étoile. Elle est très puissante pour les maux qui touchent les systèmes respiratoires, et on peut faire des baumes tout à fait impressionnants pour aider contre l'angoisse et les sentiments d'oppression en général, ah ça oui ! Ah ça oui...

Je sors de mes rêverinettes et je souris à Monsieur Vako.

- Et vous Monsieur Vako, laquelle vous plaît le plus par ici ?

Suivant Dodu et Billy, faisant attention à ne surtout rien toucher autrement qu’avec les yeux, il vient s’accroupir devant la fleur. Les tiges lui font penser à la couverture noire velouté de l’espace, à la profondeur sans fin de l’univers. Et ses effets le font sourire. Lutter contre les angoisses, voilà qui est très utile. C’est une bonne plante, décide-t-il.
Quand à sa préférée…
Il fait demi-tour pour revenir à ce qui ressemble à un très simple buisson aux feuilles couleur de rouille bleue et à l’écorce d’un jaune presque violent. Le contraste lui plaît, la forme des feuilles également, et puis il sent juste bon. C’est suffisant.

- Je pense que c’est celui-ci…

Vako penche un peu la tête pour mieux le regarder. Oui, c’est décidé, c’est son petit favori.

- J’aime bien le jaune, justifie-t-il comme il le peut.

Je souris bien en me rappelant de la légende autour de l'eve'tanhì, et puis je me relèvouille pour suivre Monsieur Vako jusqu'à l'endroit où se trouvouille sa plantinette favorite. Dodu tire la langue à la plantinette.

- Oh ! Ooooh ! Très bon choix, oh ça oui ! Ce sont des txep lefpom en mojat, littéralement feu joyeux, ou feu de joie. On les a appelé comme ça parce que de loin, dans la jungle, ils font penser à de grands feux de joie, surtout quand le vent souffle et que ça secoue les branches. Le hasard fait que les fleurinettes qu'elle fait ont un goût incroyablement pimentées. Mais cette plante est surtout utilisée pour faire de l'huilounette de massage pour les articulations ou les rhumatismes, et aussi pour les entorsinettes ou les cassures, grâce à un suc qu'on trouve dans le bois. Mais personnellement, j'utilisouille beaucoup les feuillinettes aussi pour masquouiller les odeurs trop fortes de certains de mes pansementinets.

Je souris bien.

- Vous avez des questionninettes sur certaines plantinettes en particulier ? Ou bien vous voulez aller en voir d'autres ? Ou continuer à vous baladouner pour mieux les découvrir ?

Il est incapable de prononcer le nom mo’at du buisson choisi, mais il est tout à fait capable d’en retenir le nom en langage commun. Le Feu de Joie… C’est joli, l’image est poétique, l’utilité discrète mais fort utile aux yeux d’une médecin qui soigne des douleurs musculaires régulières sur des mécaniciens peu soucieux de faire attention à leur position de travail.
Il se renseignera sur comment obtenir de l’huile et des sucs de Feu de Joie.
Là, il rit surtout très gentiment aux questions de Billy.

- J’ai des questions sur absolument chacune de ces plantes.

Ce qui est vrai. Et un peu mignon.

- Mes géniteurs avaient un jardin sur Paradis mais je n’ai appris qu’à faire de jolis bouquets. Et mon père n’a jamais été très herboriste, j’imagine parce qu’il ne pouvait pas facilement trouver ce dont il aurait eu besoin. Alors tout m’intéresse !

Mais il y a quelque chose qui pourrait le passionner plus que le reste. Qui pourrait aider les autres patients d’Aldéric, ceux comme lui, ses soeurs et frère d’injections et pilules et autres gels.

- Est-ce que certaines de ces plantes pourraient remplacer mes injections de testostérone par exemple ?

Les pieds dans le plat. C’est encore le meilleur moyen de faire.

Dodu et moi on est bien heureunounets. On adore se trouver ici, dans les plantations, au milieu de toutes ces jolies plantinettes, et de leur odeur si douce et parfois un peu agressivounettes aussi, ah ça oui. Je me sens bien chez moi par ici, même si c’est pas bien aussi confortablounet et aussi diversifié que dans ma vraie maison, dans la jungle. Celle où j’ai invitouné Monsieur Vako, et où j’espère bien qu’il pourra venir, ah ça oui !

- Une injection de testostérounette ? Mmmh…

Moi je réfléchis bien. C’est que, c’est pas bien une question que j’entends souvent, ah ça non ! Je crois même bien que c’est la première fois qu’on me la posouille.

- Je crois pas bien qu’une seule plantinette pourrait suffire pour ça… Mmmh… Mais il faudrait que je me penchouille sur la question. Peut-être qu’en mélangeant du tìyawn txumnga' et du tautral… Mmmh…

Je réfléchis pendant quelques secondinettes et puis je souris à Monsieur Vako.

- Sapristouillette, j’avais bien jamais eu à réfléchir à ça avant, ah ça non ! C’est un défi chouettissime, et si vous voulez bien, je serai ravinou de travailler sur ça pour vous faire un traitement à base de plantinette et de produinous naturellinous ! Oh peut-être que ce ne sera pas une injection… Mais je peux bien essayer de vous faire quelque chose, ah ça oui !

Ce serait un nouveau défi bien richounet et intéressant, ah ça oui !

Mentalement, il se tient prêt à remonter toutes ses protections, à lever les murs et s’endurcir si jamais Billy se trouvait être quelqu’un d’autre que celle qu’il perçoit.
Mais elle réfléchit, elle propose des choses, elle n’a pas l’air dégoûtée ou étonnée. Non, elle se contente d’être très humaine. Et Vako, en face, lui sourit avec tout ce qu’il a, bien trop heureux de la tournure que prend la discussion.

- Si ce n’est pas une injection c’est presque mieux. Les aiguilles ne sont pas très agréables à pratiquer régulièrement…

Sauf qu’elles sont utiles, il ne peut pas le nier, quand bien même il grimacerait en discutant de son traitement.

- Si vous trouvez quelque chose, ce serait incroyable. Vraiment. Si vous avez besoin d’informations sur les dosages, ou je ne sais pas, juste de discuter de vos idées, n’hésitez pas.

Ses mains s’entortillent un peu de nervosité, mais son visage n’est qu’amical et légèrement surpris, d’une bonne manière.

- Et merci, aussi. De voir ça comme une demande intéressante.

- Oh oui, je vous comprends bien, ça oui ! Dodu et moi on utilisouille le moins de produits chimiquounets possibles... C'est bien rarement que du naturel qui passe par des aiguillounettes, ah ça oui, croyez-moi !

Il a bien l'air heureux Monsieur Vako, et moi, ça me rendouille bien heureusinette aussi, oh ça oui !

- Oh bah oui, il faut que vous m'en disiez plus sur tout ça, ah ça oui ! La testostéronounette, ça pousse pas bien sur les plantes, mais c'est rien qu'une formule scientifiqounette, vous savez. C'est bien possible de synthétiser n'importe quoi, même avec simplement des plantinettes. Il faut juste trouvouiller les bons composants... Venez, on va se mettrouille sur l'herbinette par là-bas, ce sera bien agréablinet pour en parlouiller !

Et je suis un peu surprisounette qu'il me remercie comme ça, oh ça oui ! Je fais des grands yeux un peu surprisounets, et puis je rigolouille.

- Oh bah ça oui, que je trouve que c'est bien une demande intéressouillante ! Jamais personne ne m'avait fait ce genre de demandinettes avant. Je suis bien contente que vous me fassiez suffisammouillement confiance pour ça, c'est bien importouillant pour vous, je le sens !

- C’est parce que vous me semblez être une bonne personne que je vous fais confiance. Et à vous aussi, Dodu.

Il tend de nouveau son bras à Billy pour se diriger vers le coin d’herbe qu’elle mentionne, très peu décidé à cesser d’être chevaleresque.

- Et oui, c’est très important, mais pas que pour moi.

Enfin… C’est important pour sa propre personne, bien entendu. Mais il n’est pas le seul dans son cas, il en a parfaitement conscience. Il est juste un médecin un peu mieux préparé à discuter thérapie hormonale que d’autres.

- Mon père traite quelques patients comme moi, maintenant, puisqu’il en a les capacités et qu’il ne va pas leur rire au nez. Tout le monde ne peut pas se permettre d’aller sur Vanguard pour un traitement alors il s’arrange pour les aider.

Maintenant il aide l’autre médecin à s’installer avant de poser son propre postérieur dans l’herbe.

- Plus il a d’options pour les traiter, plus il a de chances de trouver ce qui leur convient. Je fais bien avec des injections et des molécules de synthèse par exemple mais ce n’est pas le cas de tout le monde...

Nous nous installouillons dans l'herbinette en l'écoutouillant avec une grande attention, ah ça oui. J'hochouille la tête, et je fais un signe à Dodu qui cherche et sort un carnet avec un crayon et puis il me le tend. Je le prendouille et je commence à noter tout ce que Monsieur Vako me dit, en faisant des "mmh-mmh" régulierounets.

- Vous pouvez m'en dirouille plus sur les molécules de synthésinette que vous prenouillez ? Ou sur votre parcourinet, peut-être ? Enfin, si vous voulez bien, bien sûr ! Je pense bien que ça doit pas être très évidouillant de parlouiller de ça, et je voudrais pas vous mettre mal à l'aise, ah ça non !

Mais si il m'en dit assez, je pourrais véritablouillement me penchouiller sur la questionnette, et ce serait bien fantastiquounet, ah ça oui ! J'aime beaucoup les nouveaux définous médicaux, et me cassouiller la tête pour trouver de bonnes solutionnettes.

- Et puis comme ça, je pourrais vous exposouiller plusieurs solutionnettes, et si vous voulez bien être mon cobayinet, on pourrait faire des testinous réguliers.