[Cerberus] Permission de monter à bord, Capitaine?

05/04/111

Une septaine, ça peut passer si lentement, parfois. Et en un éclair aussi. Ces sept jours étaient passé si vite qu'Audrey avait l'impression d'avoir accepté seulement hier de monter a bord du Cerberus. Ils avaient fait l'inventaire au Runny et Audrey avait préparé autant que possible son absence, puis elle avait entrepris de fermer son appartement pour quelques mois. Puis elle avait, comme l'avait conseillé Wulf, refait une partie de sa garde robe. En effet, la sienne commençait à être un peu usée, ce qui passait inaperçu au Runny, mais qui ne présentait pas bien sur un nouveau vaisseau.

C'est donc habillé sobrement de neuf qu'elle  monta a bord du Crust, et de là qu'elle se présenta devant le Cerberus. Elle pris une grande inspiration et s’avança vers le garde de l’écoutille.

"Bonjour, je suis Audrey Darand, la nouvelle Cuisinière? Je suis attendue, normalement."

Seule dans mon bureau, je contemplais mon écran, pensive. Capitaine de vaisseau. Un titre qui, avec le temps, était devenu inespéré. Zohar de Aragon s'en était allé, et Mia de Moya avait pris sa suite. Il ne tenait qu'à moi de poursuivre l'oeuvre de celui qui resterait dans les coeurs de chacun le Capitaine du Cerberus. J'avais beaucoup de projet pour ce vaisseau, d'idées, d'envies. Quelle ironie que le destin ait décidé que ce soit cette réforme-là qui soit ma première.

Quelqu'un frappa à la porte, me tirant de mes songes.

« Madame », lança le soldat en faction. « Audrey Darand vient de se présenter à l'entrée. Souhaitez-vous que nous la guidions jusqu'ici ? »

J'hésitais. Il était usuel pour une nouvelle recrue sans grade particulier de se faire guider par des soldats ou le Quartier-Maître. Pour autant, cette situation était exceptionnelle, et laisser mes hommes la mener ici pouvait faire passer le mauvais message. Sans compter que j'avais donné ma parole à Raedhun de bien traiter notre formatrice.

« Non, guidez-la en salle de vie, et servez-lui au bar la boisson de son choix. Oh, et dîtes-lui que j'arrive. » L'homme s'apprêtait à fermer la porte, avant de s'arrêter quand je lui fis signe. « Et tâchez de sourire », fis-je en lui offrant un moi-même, sincère.

Les militaires n'étaient pas particulièrement connus pour leur accueil chaleureux.

La jeune femme rajusta son énorme sac a dos sur ses épaules et suivi le soldat qui l'invitait à entrer. L'espace d'une seconde, elle se revit, huit ans plutôt, quitter le Lionroar, un sac a dos similaire sur le dos. Bah. Ça n'avait rien a voir. déjà, là, elle arrivait, elle ne partait pas. Et puis, le Lionroar avait été sa maison pendant 14 ans. Le Cerberus ne le serait que quelques mois. Ce sentiment diffus de presque rentrer à la maison était absurde. L'espace ne lui avait tout de même pas tant manqué.

Si?

L'ordonnance le mena à un mess et lui proposa une boisson. La jeune cuisinière demanda un simple jus de fruits. Puis, il sembla se rappeler d'un truc et lui offrit un sourire forcé. Audrey leva un sourcil et lui rendit son sourire.

"Le Capitaine arrive." L'informat-il

"Ah, bien."

Oula. Elle avait carrément droit au capitaine pour l’accueillir à bord. Raedhun n'avais pas mentit, on la traitait avec déférence. Nerveusement, elle pris une gorgée de jus de fruits

J'avais rejoint la salle de vie sans trop traîner, ne prenant que le temps nécessaire à m'assurer d'être présentable sans pour autant endôsser mon uniforme de cérémonie : il n'y aurait rien de mieux pour embarrasser ou faire fuir un nouveau.

Il n'était pas difficile de reconnaître Audrey Darand : sans l'uniforme de la milice ou des militaires du rang, les civils se faisaient voyants. Je m'approchais d'elle avec un sourire simple, lui offrant une main tendue.

« Mademoiselle Audrey Darand, je présume ? Mia de Moya, Capitaine du Cerberus. J'espère ne pas vous avoir trop fait attendre. »

Finalement, au bout de quelques minutes d'un silence pesant, le capitaine les rejoignit. C'était une femme, ce qu'Audrey savait déjà, elle était d'un certain age, mais ce n'était pas choquant pour un capitaine, aux yeux d'Audrey. Celle ci lui tendit la main, main qu'Audrey attrapa sans hésitation.

"C'est moi même. Enchantée, Capitaine. Et pas de soucis, pour l'attente. Votre vaisseau est splendide!"

J'offrais au milicien un léger hochement de tête, qu'il interpréta sans mal, offrant un salut respectueux tant à Audrey qu'à moi-même avant de prendre congé. J'avais songé à présenter mes excuses, après tout Normann n'était pas le plus chaleureux de nos miliciens. Pour autant, l'expérience m'avait appris qu'il valait parfois mieux occulter les mauvais événements que les citer.

« Merci », fis-je simplement, sincère, avant de m'asseoir à son côté. « J'imagine que vous vous demandez pour quelle raison le Capitaine vous accueille, mais vous n'imaginez pas à quel point nous attendions avec impatience votre arrivée : la moitié de l'équipage n'aurait pas survécu deux mois de plus avec nos repas actuels. » Le ton était teinté d'humour, et ponctué d'un sourire en coin.

« Mais je mets la charrue avant les bœufs. Avant de faire un petit tour du propriétaire ou de vous jeter aux cuisines, peut-être avez-vous des questions particulières ? »

"J'avoue m’être posé la question, Capitaine. On m'a dis grand mal de la cuisine de votre chef actuel, mais je n'imaginait pas que ce soit à ce point."

Audrey était légèrement impressionnée de se trouver en présence de la mercenaire, et cela allié à l'angoisse d'un premier jour dans un nouveau job, elle ne trouva pas de questions particulières à poser.

"Pas... Pas pour l'instant, Madame. Plus tard, peut être?

Elle était stressée, nul besoin d'être télépathe pour s'en rendre compte. Autant changer de sujet et commencer la visite. Les questions viendront d'elle-même.

« Je vous rassure, les questions ne sont pas réservées à cette seule entrevue. Nous nous doutons tous que vous êtes en terrain inconnu, les vaisseaux militaires n'étant pas réputés pour leur flexibilité ni leur accueil. » Je me levais en la regardant, pour lui signaler que nous allions partir, avant de me diriger vers la sortie de la salle, direction les couloirs. « Pour autant, le Cerberus fait partie de la flotte locale, et près de la moitié de nos hommes viennent du civil, et près de dix pourcents ne viennent même pas de l'Imperium. »

Je pointais le sas de droite, puis la porte d'en face. « Ascenseur de proue et salle de sport », signalais-je avant de reprendre sur le sujet précédent, appelant ledit ascenseur. « Cela fait près d'un an que nous fonctionnons ainsi. Je n'irais pas nier que le concept est très largement copié du principe de la Légion. »

"J'ai déjà vécu à bord d'un vaisseau." Mentionna Audrey en se levant. "Vivre dans l'espace force une certaine rigueur, sous peine d'accidents. Mais il est vrai que les armées ont une réputation de rigueur encore supérieure."

Elle suivit la capitaine vers le couloir.

"J'avoue ne pas vraiment faire la différence entre flotte impériale et flotte locale? Est-ce en rapport avec votre capacité à recruter des civils?"

Tout en parlant, Audrey essayait de retenir l'emplacement de ce qu'elle voyait. Salle de vie, salle de sport, ascenseur... Tout était différent du Roar.

"Mon père est officier dans la Légion. C'est un système utile pour sa faction, mais rude pour les hommes ainsi recrutés."

C'était d'ailleurs pour cela qu'elle n'était pas entré dans la Légion... Et la voila Milicienne pour l'Empire, même si ce n'était que provisoire. Audrey examinait cette ironie de la vie alors que les portes de l’ascenseur s'ouvraient.

C'était une journée comme les autres. Café dans une main, Hcom dans l'autre, je rejoignais la salle des machines pour une discussion avec des mécaniciens qui voulaient me soumettre un problème quelconque. Habillé de mon uniforme de cérémonie, bleu marine et bardé de mes nombreuses décorations ainsi que de mes galons de Maître Artilleur et de Second par Intérim, je savais en imposer et comptait là dessus pour faire passer mon message aux hommes en bleu de travail. J'étais dans ces dispositions lorsque la porte s'ouvrit et que je tombais nez à nez avec Mia et une jeune femme rousse que je ne connaissais pas.

"Capitaine." Mon salut était on ne pouvait plus correct, sans, justement, la note d'irrévérence que j'y mettais souvent. Je n'étais pas froid. Je ne pouvais pas me le permettre. Cela ne voulait pas dire que je lui pardonnais déjà. "Mademoiselle, bienvenue sur le Cerberus." Nous attendions plusieurs arrivées et je ne savais pas exactement à quel poste pouvait aspirer la jeune femme. Curieux, j'interrogeais ma supérieure du regard.

Felipe me faisait toujours la tête, et je ne pouvais pas l'en blâmer. Au moins était-il assez professionnel pour ne le montrer qu'à moi-même.

« Capitaine, je vous présente Audrey Darand, notre formatrice cuisinière », lançais-je, peut-être un peu trop hâtivement. « Mademoiselle Darand, voici le Maître Artilleur Felipe de Golazzo, également Second par intérim. » Puis, je fronçais imperceptiblement les sourcils. Mince, j'oubliais. « Son grade est Capitaine, mais cela ne correspond pas à son poste. Je sais, c'est compliqué », ajoutais-je avec un sourire amusé. Avoir plusieurs capitaines à bord pouvait déstabiliser les hommes du rang, il était donc évident que ce serait pire pour une externe.

Soudain, un type tout endimanché apparut à l'ouverture de l'ascenseur. Audrey se demanda s'il y avait une cérémonie imminente, pour que le zozo soit habillé de la sorte. et d'ailleurs, pourquoi le type, le second, apparemment, était en grand habit, et pas le capitaine? Elle allait pas à la réception?

C'était bizarre.

Mais pas plus bizarre que d'utiliser plusieurs fois le mot "Capitaine" dans la chaîne de commandement.

"Enchantée... Capitaine. Ça me parait effectivement un peu contre-intuitif, mais je m'y ferais, promis."

Puis la curiosité de la jeune femme pris le dessus sur sa timidité:

"Vous avez une réception, Capitaine de Golazzo?"

Lui demanderait-on, pendant son temps de présence sur le Cerberus de préparer des banquets de réception? Aidé d'un seul cuistot qui, manifestement ne connaissait pas le concept de produits frais, ce serait chaud...

"Doublement enchanté, Mademoiselle Darand. Si vous voulez, le Capitaine de Moya est Capitaine Capitaine, ou Capitaine au carré, alors que je ne suis que Capitaine Maître Artilleur, ou Capitaine simple mais vous pouvez m'appeler Felipe, ce sera plus agréable pour tout le monde." Ce genre de discours était en effet bien plus dans ma nature et j'avais fait un sourire naturel à la jeune femme en face de moi, ignorant tranquillement ma supérieure qui, techniquement, ne m'avait rien demandé.

"Aucunement, je fais du travail de bureau aujourd'hui alors je suis en uniforme de cérémonie. Lorsque je suis à mes attributions de Maître Artilleur, en mission ou bien en entraînement, je me met en uniforme de travail." Là encore mon explication est sans hauteur, tranquille. Je rajoutais, répondant sans le vouloir à la question de la jeune femme. "Je suis bien content de vous voir arriver avant le prochain diner des officiers, peut-être que cette fois j'arriverais à terminer mon assiette. Qui sait, sur un malentendu." J'étais naturellement gourmand. Mia le savait. Je retournais enfin vers elle, redevenant parfaitement militaire. "Avez-vous une tâche à me confier, Capitaine ?"

L'avantage avec Felipe, c'est qu'il était doué pour mettre les gens en confiance. Je n'avais rien à dire, je ne le fis donc pas, laissant le charme du maître artilleur opérer de lui-même. J'aurais pu préciser qu'on n'appelait pas Capitaine une autre personne en présence du Capitaine de poste, mais ç'aurait été pinailler pour pas grand chose, surtout avec une novice qui avait les meilleures raisons du monde de ne pas le savoir. Quelqu'un ne tarderait de toute manière pas à lui faire la remarque, c'était certain.

« Rien pour l'instant, Maître Artilleur », fis-je en le saluant calmement, le regard sibyllin, n'offrant pas l'affront de continuer plus loin la conversation à quelqu'un qui n'avait absolument pas envie de le faire. J'entrais donc dans l'ascenseur, patientant que mademoiselle Darand ne me suive.

Un capitaine de l'armée impériale qui invitait une simple cuisinière à l'appeler par son prénom? Soit l'armée impériale était moins collé monté qu'ils n'en avaient la réputation, soit ils avaient VRAIMENT besoin d'une cuisinière. Ou alors ce capitaine était bizarre. Ne jamais sous estimer la bizarrerie des gens.

"Très bien Felipe. Appelez moi Audrey alors."

Ce mec... Travaillait en habit de cérémonie? Mouais. La bizarrerie n’était définitivement pas à exclure.

Arg, un dîner des officier, hein? Ça représentait combien de couverts, ça? Hum. Vaudrait mieux y réfléchir une fois qu'elle aurait rencontré la cuisine et le cuisinier.

"On ne m'a pas renvoyé une assiette pleine depuis le début de mon apprentissage. Vous ne serez pas déçu, Mons... Felipe. Bonne journée!"

Elle s'inclina rapidement devant l'artilleur, puis elle rejoint le Capitaine² dans l'ascenseur.

N'ayant pas envie d'étaler la vie interne du Cerberus devant une nouvelle arrivée, aussi rousse et jeune soit-elle, je n'insistais pas, pas plus que je ne relevais l'hésitation sur le "Monsieur", qui, au final, aurait tout aussi bien convenu. Après tout, tant que je me reconnaissais, je ne demandais pas des miliciens en dehors de ma juridiction un formalisme à toute épreuve, même si beaucoup m'appelaient quand même par mon rang ou mon post. "Elle sera bonne, Mademoiselle. L'idée de vous avoir parmi nous l'aura illuminée. Au plaisir de vous recroiser plus tard." Je lui souris et lui fit un signe de tête, avant de claquer des talons pour un salut plus formel à ma supérieure qui attendait dans l’ascenseur. Je ne savais pas si elle pouvait nous voir, cependant, j'étais certain qu'elle pouvait m'entendre et n'en attendait pas moins de moi. Puis, je repris ma route vers mes [nombreuses] responsabilités.

Et les portes se referment sur le dos du maître artilleur, alors que l'ascenseur s'élève vers le second étage. Felipe m'en voulait toujours, et je ne pouvais pas l'en blâmer. Bon ... Il était grand temps de changer de sujet sans que ce soit trop évident.

« En ce qui concerne les dîners des officiers, nous en faisons tous les quinze jours. Il y a en général de dix à quinze couverts tout au plus. Nous avons dans ces cas-là une organisation simple : le chef cuisinier s'occupe dudit dîner, et ses commis des repas du mess. Le reste du temps, il travaille avec ses commis pour superviser les cuisines, les plats mais aussi cuisiner lui-même. Mon avis en tant que supérieure, c'est qu'il ne délègue pas assez. Oh, et qu'il manque de talent ou de méthodes, bien entendu. L'un de vos plus gros défis sera de lui en faire prendre conscience, mais sachez que s'il fait sa forte tête vous avez tout un équipage et leurs supérieurs pour vous soutenir. »

"Dix à Quinze couvert. Ok. Y a moyen de s'amuser, sur un dîner de ce genre."

La jeune femme réfléchis quelques instants sur le problème de ce cuisinier qui l’inquiétait depuis qu'elle avait été approché pour la mission.

"Il faudrait voir ce que valent les Commis. Il ne délègue peut être pas assez, mais allez savoir si c'est par orgueil ou parce que ses ouailles s'y connaissent moins que lui? Il essais peut être de les protéger. Quoi qu'il en soit, je dois goûter sa cuisine puis le rencontrer pour prendre la mesure du problème."

« Pour être honnête je ne sais pas. Dans tous les cas, mademoiselle Darand, nous vous faisons confiance. Vous avez carte blanche pour réorganiser les cuisines, changer les processus établis et évaluer librement quiconque. Nous nous doutons que ce sera un travail de longue haleine, aussi n'hésitez pas à calmer ceux qui seraient trop pressants. Je préfère le travail bien fait que bâclé », ajoutais-je en lui offrant un regard simple mais bienveillant.

Et les portes s'ouvraient sur les quartiers de l'équipage.

« A gauche et à droite dans le prolongement des ascenseurs, vous trouverez douches communes et toilettes - non mixtes. En face », continuais-je en pointant droit devant nous, de l'autre côté de l'ascenseur, « vous trouverez les quartiers de l'équipage. Ce sont des chambres de quatre, et il est monnaie courante d'en changer. Aussi si vous ne partagez pas beaucoup d'atomes crochus avec vos camarades de chambre, n'hésitez pas à en faire part au Quartier-Maître. Nous vous trouverons une solution. »

Dans le prolongement du couloir des ascenseurs provenait à Audrey et Mia le bruit d'une conversation et de bottes militaires sur le sol, qui se manifestèrent rapidement sous la forme d'une femme aux longs cheveux pourpre; visiblement énervée, elle était accompagnée par un homme qui lui, avait l'air calme de ceux qui ont l'habitude de la situation. C'est quand même moi la mieux placée pour savoir ce que je ressens railla-elle en roulant les yeux vers le plafond, avant de faire encore quelques mètres et de s'arrêter net en voyant les deux femmes près de la porte des dortoirs. Son visage se referma rapidement pour adopter une expression neutre, et elle porta une main métallique à son front dans un salut respectueux.

Capitaine.

Léo faisait une de ses pauses bien rare. Il errait dans les coursives en imaginant une forêt. Un sentier printanier à suivre, comme pendant son séjour sur Renaissance, quand il était enfant. Jusqu'à ce qu'il voit un moineau au loin. Qui le vit aussi, qui se rapprocha de lui à une vitesse un peu trop assurée. Et alors qu'il était coincé sans échappatoire, il essaya de raisonna ce drôle d'oiseau.

"Écoutez Armanetti, votre traitement est le même. Ce que vous me dîtes, cela provient peut-être de la nourriture, tout simplement !"

Puis le médecin vit deux femmes. Il n'en reconnaissait aucune. Puis Armanetti prononça un mot qui fit un déclic chez Léo.

"Bonjour Capitaine. Puis il se tourna vers l'autre femme, bien plus jeune, un peu perplexe. "Et vous êtes, Madame ?"