Looking for my man

Zélio est descendu dans les profondeurs de Valentia. Cette ville possède un autre univers en dessous. Parait que c'est dangereux. Mais depuis quand ça arrête Zélio, il est curieux alors il a pris la route de la vieille ville en dessous. Il marche dans les couloirs éclairés et observe la foule. Visage mal rasé comme toujours, cheveux en bataille, vêtement très pirate, et une petite flamme qui brille en lui… rien ne différencie Zélio des gens qui trainent dans les bas-fond. Il ne se fait pas spécialement remarquer et peut donc apprendre en se baladant sans attirer les ennuis.

Les boutiques fleurissent un peu partout, la plupart illégales. Elle revendent du matériel volé par les pirates en général. Enfin c'est ce qui se dit. Quand on voit la tête des propriétaires d'un autre côté, difficile de pas donner crédit à cette version. Partout les gueules cassés d'anciens pirates sont visibles. Beaucoup sont couturés de cicatrices, certains ont même des prothèses. Il est clair que les lieux sont dans les mains des pirates plus que des criminels habituels. Etrange. Faudra qu'il se renseigne un jour sur les raisons de l'absence de grande organisation criminelle, il doit y avoir une raison.

Il parait qu'il y a des cercles de jeux et c'est ce qui l'a attiré au départ. En fait ça attire beaucoup de monde d'au dessus, y compris des officiels. Après tout le gouverneur laisse la bride longue à la vie sous terraine. Donc pourquoi ne pas en profiter. Le noble venu de l'Impérium manque par contre de savoir être et reste un peu sur la réserve ne sachant pas qui interroger afin de trouver les renseignements dont il a besoin. Il aurait du engager quelqu'un pour l'accompagner, mais il ne roule pas sur l'or non plus. D'un autre côté les gamins des rues ça coute pas cher. Il pourrait encore en trouver un ici.

Pour le moment c'est amusant d'observer un peu, il parait qu'il devrait améliorer sa vigilance… mais il voit pas pourquoi. Toujours est-il qu'il ne sait toujours pas quoi faire de sa vie. Pour le moment les combats clandestins le gardent affuté. Mais il va se lasser un jour ou l'autre.

Cela ne faisait que quelques jours que Carmen avait pris ses fonctions à bord du Cerberus, toujours à quai dans le port de Valentia. La plupart de l'équipage se retrouvait en permission et de ce fait, il était extrêmement compliqué pour la jeune officier de faire une revue d'effectif et de se familiariser avec ses hommes. C'était même un casse-tête sans nom et ses beaux projets d'entretiens individuels avaient rapidement été mis à la poubelle.

Au prix de gros efforts, Carmen avait plus ou moins réussi à rencontrer tout le monde et ainsi associer un visage à tous ses subordonnés. Cependant, un de ces derniers manquait à l'appel, un grouillot tout juste sorti de ses classes répondant au mélodieux nom de Morv'. Il n'avait pas donné signe de vie et personne ne l'avait aperçu depuis que le Cerberus avait accosté au port. Ne souhaitant pas subir l'humiliation d'avoir à déclarer un déserteur à sa hiérarchie, la Lieutenant entreprit de partir à sa recherche. A ce stade, hors de question de confier cette tâche à quelqu'un !

Habillée en civile, Carmen pénétra ainsi dans les profondeurs de Valentia à la recherche de son subordonné apparemment introuvable. Le paysage qui s'offrit à elle lui glaça le sang. La jeune femme n'attirait pas encore tous les regards mais il ne faudrait pas longtemps avant qu'elle ne le fasse. Une noble pouvait s'habiller de haillons, elle en gardait toujours la gestuelle et la prestance...

Zélio se balade tranquillement en se contentant de faire des jeux de dés dans la rue. C'est pas aussi intéressant que des jeux plus recherchés mais à tous les coins de rues on trouve des joueurs et c'est assez simple de comprendre les règles. Notons qu'un des jeux est celui qu'il a joué avec Beth.

Il se fond dans la masse et essaie de lier connaissance, il est de nature sympathique et joyeuse quand il n'est pas en colère. Alors ce n'est pas compliqué. Surtout que sans dépenser à l'excès il sait être généreux. Son œil est attiré par un femme qui traverse la foule. Il y a quelque chose qui colle pas avec elle. Elle a tout sauf le maintien d'un pirate. Mais il ne met pas encore le doigt sur ce que c'est exactement. Il laisse donc sa partie de dés et décide de la suivre par curiosité.

Carmen semblait perdue. Elle était partagée entre curiosité et consternation. La jeune femme n'avait pas vraiment l'âme d'une exploratrice mais en cet instant elle avait l'impression de découvrir un nouveau monde. En bonne noble, elle avait plus ou moins toujours été protégée et vécu dans une sorte de bulle à l'écart des la misère de l'univers. Elle faillit pleurer devant plusieurs gamins des rues qui faisaient la manche, leurs regards suppliants. La mise à niveau était hardcore.

Carmen aurait pu se forcer à regarder ailleurs mais elle ne le fit pas. C'était la réalité, la vraie. Pas celle des stations spatiales en orbite de Tyrion. Emue, la Lieutenant donna aux gamins quelques piécettes. Mal lui en prit. Quelques ruelles plus loin, alors qu'elle s'infiltrait toujours plus profondément dans les bas-fonds, deux types baraqués à la mine patibulaire lui bloquèrent la route. La jeune femme tenta de faire volte face mais deux autres brutes l’empêchèrent de revenir sur ses pas. Elle était coincée. Sa main glissa instinctivement sur le pommeau de son épée.

- Matez-moi ça les gars, c'est du lourd. Alors ma mignonne, tu veux pas passer un peu de temps avec nous ? Tu verras on va s'éclater un max !

On aurait dit le dialogue d'un vieux film de série B... Charmant en plus. Carmen montra un signe de dégoût mais resta impassible, prête à jaillir au moment opportun.

Elle est mignonne la petite, elle donne de l'argent aux gamins sans rien leur demander. En plus elle a l'air tellement désolé pour eux. Clairement pas du coin. Non pas qu'il soit des environs mais il a déjà plus bourlingué qu'elle et sait ce qu'il ne faut pas faire. Comme donner de l'argent sans raison autre que la pitié.

Ca ne manque pas un des gamins part en courant avertir un gars qui faisait le pied de grue à un angle de la rue. D'un signe il rassemble des bonhommes et fait signe à deux d'entre eux de la suivre tandis qu'il s'assure que d'autre en nombre suffisant les rejoignent. Rapidement les gars se réunissent et prennent la petite jeune en tenaille.

Ils sont quatre mais trois autres font le guet et ont des pistolets AE à la main. Sûr que si les choses se passent mal ils n'iront pas par quatre chemins pour rétablir la domination des bandits de bas étage. Zélio marche tranquillement en direction d'une boutique, il s'avère juste que sa destination va le faire croiser les guetteurs. En attendant la petite devra se débrouiller un peu seule.

Carmen ne s'était jamais retrouvée dans ce genre de situation. Après tout, qui oserait agresser la fille d'un Conde ? Cependant, elle n'était plus sur Tyrion et à des années lumières de son père et de son influence. Néanmoins, ses classes et l'école d'abordage lui avaient donné toutes les clés pour faire face à ce genre de situation. Patiente, elle attendit le bon moment pour agir.

L'étau se refermait lentement mais doucement sur la jeune femme. Sûr de sa force et de ses compagnons, le plus balèze s'approcha très près de la jeune femme. Trop près. Carmen dégaina à une vitesse folle, le pommeau de son épée heurta le menton du gars, envoyant se dernier à terre dans un immense fracas, les yeux révulsés. Profitant de l'apparente surprise générale, l'officier enchaîna rapidement. Elle abattit son épée monofilament sur le bras d'un deuxième type, l'entaillant jusqu'à l'os dans un cri de douleur de tous les diables.

Alors que le blessé s'éloignait de Carmen, rampant vers ses potes sur les fesses, la jeune femme tenait ces derniers en joue. Elle pensait avoir fait le plus dur en cassant la tenaille et en voyant l'air apeuré des types encore en état de se battre, elle rengaina son épée.

- D'autres volontaires ?

Complètement absorbée par le combat, Carmen n'avait prêté aucune attention à ce qui se passait plus loin. Elle était persuadée d'avoir régler le problème comme une badass.

- Les gars on va avoir besoin de vous. dit un des bonhommes en dégainant un pistolet AE. Son collègue fait de même. Ces armes ne sont pas précises certes mais traversent les boucliers.

Pendant ce temps Zélio arrive à la hauteur des guetteurs l'air absorbé dans ses pensées. Il entend des bruits dans la ruelle et deux des guetteurs regardent comme lui ce qui se passe. Le troisième est plus professionnel et jette un regard d'avertissement à Zélio en montrant son flingue. D'un signe de tête, qu'il appuie d'un air sinistre, il l'enjoint à s'éloigner.

L'instant d'après l'homme se prend un uppercut du gauche, le métal de la prothèse résonne contre son menton brisant sa mâchoire, le gars s'écroule inconscient. Alerté par le mouvement les deux autres se tournent vers le combattant, mais pour le premier des deux c'est déjà trop tard, la jambe cybernétique de Zélio se détend dans un low kick dévastateur qui le prend au genou. L'os craque au niveau de la jointure et l'homme se fait balayer. Un flingue se lève, tenu d'une main ferme par le dernier des malfrats. Zélio ne l'a pas attendu il a déjà fait un pas dans sa direction et cette fois c'est un front kick dans le plexus qui frappe son adversaire, encore un bruit de craquement. Le gars est projeté avec une grande violence dans la ruelle et s'écroule le souffle court et plié de douleur aux pieds des deux gars.

- Ils sont indisponibles répond Zélio.

Inattentive, Carmen se retrouva en mauvaise posture, mise en joue par un des deux hommes restants qui venait de sortir un pistolet. Ce dernier sembla même appeler des renforts. Carmen leva les bras en signe de soumission et s'apprêtait à parlementer lorsque des bruits de craquements et des cris d'agonie se firent entendre. Un type traversa même son champ de vision avant de s'éclater par terre non loin. La Lieutenant profita de la confusion pour se ruer sur les deux types distraits qui lui faisaient encore face. Elle dégaina et un large mouvement de taille en diagonale suffit à blesser le premier au niveau des cuisses et désarmer le second, lui sectionnant quelques doigts au passage.

Carmen observa les mécréants partir sans demander leurs restes, traînant les blessés comme ils pouvaient. Elle prit une grande inspiration et s'avança finalement vers son sauveur, un type immense et menaçant.

- Je vous dois une fière chandelle monsieur. Merci de m'avoir porté assistance.

Carmen avait ravalé son ego. Elle aurait peut être pu se débrouiller toute seule mais là n'était pas la question. Elle n'avait aucun mal à attribuer le mérite à qui de droit et ce peu importe ses origines. Ce type était peut être un local et pourrait sûrement l'aider pour régler ses affaires. Et puis il s'agissait d'un beau spécimen...

- Je suis Carmen Izaguirre. Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur ?

Zélio regarde les gars partir et cesse de prendre son air méchant. Au contraire c'est un grand sourire qu'il envoie à la jeune femme.

- De rien, j'ai senti dès le départ que vous n'étiez pas du coin… et que les choses risquaient de dégénérer. dit-il tranquillement en remettant ses habits correctement. Les mouvements amples vous débraillent rapidement.

- Zélio de Alvarado. dit-il en faisant une petite révérence. Bonne réaction à ma petite diversion, c'était bien joué. Et joli coup de lame. précise ensuite le grand bonhomme.

Il regarde autour de lui rapidement.

- on devrait pas rester dans le coin. Je suis pas d'humeur à courir partout pour fuir une bande de débile. C'est fatiguant et j'ai déjà fait ma séance de cardio aujourd'hui.

- Haha merci pour le compliment.

De Alvarado ? Carmen passa en revue sa mémoire l'espace de quelques secondes sans que ce nom ne lui évoque le moindre souvenir. Bizarre, elle était pourtant persuadée d'avoir entendu ce nom quelque part. Un nom courant assurément. La jeune femme se résigna, profitant d'un temps faible pour réajuster sa tenue.

- Je vous suis.

Carmen avait désespérément besoin d'un allié. Elle décida de faire un brin de conversation le temps que le duo se mette à l'abri de possible représailles.

- Vous n'étiez pas mal non plus. Je suis impressionnée. Où avez-vous appris à vous battre ?

Zélio ne connait pas vraiment les environs mais il sait que s'éloigner sera déjà une bonne solution à leur problème immédiat. Alors il prend un direction et avance d'un pas sûr.

- un peu partout. Je suis un expert dans le domaine alors ça demande pas mal d'étude et de rencontre en tout genre avec des maitres de tous les styles. C'est un peu comme l'épée mais avec les poings. Disons que Dorado est un endroit où je peux pratiquer sans qu'on me regarde de travers. Les nobles sont traditionnalistes, ils n'apprécient pas qu'on dévalorise l'épée avec des techniques issue de la plèbe. explique Zélio serein. Mais vous voyez certainement ce que je veux dire. Vous avez un maintien qui me rappelle mes camarades d'enfance.

Carmen emboîta le pas d'un Zélio pas si menaçant que ça tout compte fait. La tension baissa d'un cran, ce qui soulagea grandement la jeune femme. Elle écouta avec attention, acquiesçant à la plupart de ses propos, ne tiquant que lorsque ce dernier évoqua son maintien. L'officier était si facile à cerner ? Quelques jours auparavant, une femme qui s'avéra être le Second du Cerberus et sa supérieure directe avait déjà lu en elle comme dans un livre ouvert...

- Effectivement, tous les nobles que je connais maîtrisent l'épée dans une certaine mesure. C'est une question d'honneur et de défense de ce dernier mais j'ai l'impression que je vous apprends rien.

Carmen serait bien restée là à papoter en charmante compagnie mais elle avait mieux à faire. Elle sortit un bout de papier qui s’apparentait à un dossier du personnel. En haut à gauche, Zélio pouvait voir une photo officielle du dénommé Morv', le soi-disant déserteur.

- Pardonnez moi de vous importuner mais vous avez l'air de connaitre le coin. En tout cas plus que moi. Vous ne savez pas où je pourrais retrouver un de mes hommes dans ce... petit coin de paradis ?

- non vous ne m'apprenez rien sur la noblesse impériale. dit simplement Zélio.

Il avance dans sa direction prise au hasard avec sérénité, tant que ça l'éloigne des malfrats ça lui convient. La fille sort un papier.. un dossier en fait. C'est un de ses hommes, elle doit faire partie d'un équipage, et pas la partie police de l'empire, une militaire ?

- je viens d'arriver en Dorado. Je connais deux trois trucs, mais je connais pas le coin. Si vous avez de l'argent par contre tout s'achète. Je préfère éviter personnellement parce que c'est la voie de la facilité, je cherchais un cercle de jeu mais sans sortir quelques crédits c'est compliqué. Mais pour le coup ça me semble important donc va falloir raquer. J'imagine que vous avez pas de doublon ? demande Zélio.

De la monnaie pirate, ça l'étonnerait beaucoup qu'elle en ait. Mais ça vaut la peine d'essayer.

- il aime quoi votre bonhomme ? les filles, les paris, les jeux d'argent ou encore autre chose de plus crade ? demande Zélio pour cerner les questions qu'il faudra poser ensuite.

Carmen avait initialement pensé que retrouver son subordonné serait d'une facilité déconcertante. Elle déchanta rapidement à mesure que le duo s’enfonçait dans les ruelles de la ville souterraine. Un coin bien planqué et apparemment hors de portée de la police et d'une quelconque milice et ce en plein territoire impérial. Jamais la noble aurait pu deviner...

- Hmm... Je n'ai que des crédits sur moi. Dont je me séparerais volontiers si j'arrive à retrouver cet homme vivant voire mort en connaissant la cause. C'est d'une importance capitale.

Carmen donnait énormément de crédit à son subordonné même si fondamentalement ce n'était pas vraiment un grosse affaire. Mais cela inciterai sûrement Zélio est lui venir en aide. Ce dernier semblait étrangement attirer par l'argent. Cela pourrait sûrement être utile à la militaire. A la question de son partenaire, la jeune femme jeta un coup d’œil à son dossier, passant son doigt sur les faits marquants de sa courte carrière.

- Hmm il est célibataire et récemment débarqué d'une longue mission. Aucune mention d'une quelconque addiction au jeu ou à l'alcool. Cela nous laisse que les filles ?

Les filles... tant pis. Le jeu aurait aidé, mais les filles c'est pas la tasse de thé de Zélio, il a pas besoin de se rendre dans des endroits louches pour s'en dégoter. Il soupire.

- pas ma spécialité ça les filles et les endroits où les trouver. Mais bon j'ai quelques doublons ça devrait faire l'affaire. dit simplement Zélio. Maintenant il faut trouver un fixer et allonger la monnaie... et prier pour tomber sur un gars qui sache de quoi il parle.

Pour sûr qu'il ne maîtrise pas beaucoup plus que l'impériale les eaux troubles des ports de Dorado. Juste il se fond mieux qu'elle dans la masse.

- sachant qu'il y a de quoi faire à la surface .. il doit chercher des trucs un peu bizarre. Enfin j'espère parce que sinon ça va être compliqué de le trouver. continue Zélio.

Il fait signe à un gamin qui traîne. Ce dernier s'avance méfiant, mais la lueur d'un doublon dans la main du grand gars sera plus forte que l'inquiétude.

- je cherche un fixer, un qui s'y connait en maison pour adulte. explique Zélio en tendant la pièce.

Le gamin empoche rapidement le doublon, il vient de gagner son mois.

- Garth. Vous le trouverez deux rues plus loin. Il a les cheveux verts on peut pas le rater. lâche le jeune avant de se carapater.

Zélio avait beau répéter que rien n'était son truc ou sa spécialité, il prenait facilement le taureau par les cornes. Ce n'était pas pour déplaire à Carmen, complètement paumée au beau milieu de la vermine et de la misère. Elle se demanda même comment un noble ou plutôt un ancien noble avait pu finir dans ce coin de l'univers, sans y avoir été poussé voire forcé. Sa curiosité pour le géant grandissait à vue d’œil et son regard azuré avait du mal à se détourner de ce dernier. La jeune femme se laissa guider, tenant tant bien que mal d'assimiler ce qu'elle pouvait de la culture locale, restant aux aguets au cas où.

- Un fixer ? J'imagine que ça n'a rien à voir avec le fait de réparer des objets. Une sorte de guide peut être ?

Carmen ne manquait pas une occasion de démontrer son relatif manque de culture et de connaissance...

Zélio étouffe un rire. Mais regarde la noble avec un air amusé.

- Non, aucun rapport en effet. C'est un homme qui traite les problèmes que tu peux avoir. Généralement parce qu'il peut te fournir ce dont tu as besoin. Informations, matériels, services et tout ce dont tu as besoin. Après ils ont chacun leur spécialité. explique Zélio. Tu débarques encore plus fraichement que moi toi. C'est quoi ta spécialité ? Parce que tu es sacrément douée à l'épée alors je serais étonné que tu sois navigateur.

Normalement la voie royale des nobles dans l'armée c'est navigateur pour ensuite devenir capitaine. Mais parfois d'autres deviennent ingénieurs.. plus rare. Sauf qu'elle a plus les façons de faire d'un maitre d'abordage. L'épée et les bonnes décisions en combat ça colle. Mais une noble qui suit cette voie c'est rare. Alors il se pose naturellement la question. Et puis elle doit sortir de ses classes ou peu s'en faut et prendre Dorado en première affectation ça manque cruellement de classe.

Pendant qu'il réfléchit à tout ça il prend la route en direction de Garth. Cheveux verts… c'est spécial.

Carmen ne s'offusqua pas trop de l'attitude légèrement moqueuse de Zélio. Elle avait l'habitude. Au moins ce dernier ne la moquait pas ouvertement et ne lui fichait pas la honte en public.

- Oh je vois. Ma spécialité c'est l’abordage ! Je sais c'est pas commun pour un noble et encore moins pour une femme. Tout le monde n'a cessé de me sermonner à ce sujet depuis que j'ai seize ans.

Carmen prit un petit air nostalgique et lâcha un petit sourire désabusé en pensant à son père qu'elle avait mis dans l'embarras et à toutes ses anciennes connaissances qui vivaient à présent confortablement dans leur cage dorée. Cependant, la jeune femme se reprit rapidement, une réelle détermination dans le regard et la voix.

- Et puis flûte ! Qu'est-ce que j'y peux moi si je battais en duel des garçons plus âgés que moi quand j'étais encore ado ? Gnagngna, je suis une pauvre femme. Gnagnagna je devrais passer ma vie bien planquée derrière les autres. Gnagnagna je devrais apprendre à lire une carte. Qu'est-ce qu'il y a de si intéressant à lire une carte ou foutre un bandage sur une plaie ? Merde à la fin !

Visiblement le sujet était sensible. Consciente de son écart, Carmen se racla la gorge. Ses joues se parèrent d'une rouge écarlate.

- Désolée. C'est pas contre vous. C'est juste que ça me poursuit et me poursuivra sans doute toute ma vie. Ah tien voila notre type là-bas.

Ah visiblement il touche une corde sensible. Mais bon il a fait bien pire que la petite donc forcement c'est amusant en un sens. Il hausse les épaules et ignore complétement l'éclat de voix. Les gens passionnés c'est le bien.

- j'ai choisi une voie encore plus différente et fait tellement de connerie que mon père m'a renié. Heureusement que seul l'empereur peut déchoir du droit au sang. D'un autre côté j'ai deux frères ainés alors l'un des deux reprendra le titre. Si ce n'est pas déjà fait. dit simplement Zélio qui a l'air de comprendre ce que vie la petite en partie. L'avantage c'est que personne ne me prend plus la tête avec ça.

Il la regarde un instant.

D'un autre côté je te verrais bien en médecin dans ta blouse blanche. Je suis sûr que ça vous irait bien. dit Zélio un petit sourire amusé sur le visage.

En effet il repère aussi le gars aux cheveux verts et s'approche de lui. Toujours son sourire tranquille aux lèvres.

- salut Garth. commence le grand bonhomme. Parait que tu connais les endroits à la mode en matière soirée chaude. il entre directement dans le vif du sujet.

Peut-être qu'il est censé taper la conversation avant d'en venir au fait, il ne connait pas les mœurs dans la rue dans le doute il reste naturel. Droit au but.

Carmen prit un air sérieux lorsque Zélio évoqua brièvement ses origines. Effectivement à côtés des problèmes de ce dernier, les siens paraissaient être de la pisse d'Ataa'awve. A défaut de consoler le géant, cela eut pour effet de lui remonter le moral. La jeune femme s'apprêtait à lui souffler quelques mots sympas mais ce dernier ne lui en laissa pas le temps. Il la reluqua et lui fit une réflexion. Si Carmen ne prit pas la mouche, elle n'encaissa pas sans broncher. Elle essaya de riposter.

- Ouais et... et... Si je vous affublais d'un tutu rose je suis certaine que vous feriez un superbe danseur !

Carmen croisa les bras sous sa poitrine, feignant d'être offusqué. Pas le temps de continuer le petit jeu, que le du ose pointa devant Garth. Elle laissa son compagnon du moment prendre l'initiative mis fut rapidement décontenancée. Qu'est-ce qui pouvait être considéré comme "chaude" dans ces soirées ? Les boissons ? La température ? se demanda Carmen les yeux grands ouverts, visiblement très attentive à ce qu'allait dire le dénommé Garth. Ah pauvre petite noble surprotégée...

Garth dévisage le couple. Visiblement en mal de sensation forte, enfin le grand gars doit avoir l'habitude mais la petite à coté à l'air coincé du derche. Sans doute qu'il veut lui faire la surprise de sa vie. Notons que ça pourrait la libérer… ou pas.

- Parait en effet. La petite dame est en mal de sensation forte hein ? demande-t-il avec un regard entendu. Vous avez frappé à la bonne porte. Je sais exactement ce qu'il vous faut. continue le gars en tendant la main.

Zélio sort une bourse et compte rapidement une somme qui lui parait adéquate, après tout c'est que des renseignements, pas comme si le gars venait de lui sauver la vie. Il dépose ensuite une somme en doublon dans la main du fixer.

- des doublons hein… je m'attendais à des crédits. Je vais pas vous la faire à l'envers alors. dit-il satisfait et surpris.

Il sort son HCom et transfert une adresse sur celui de Zélio.

- merci. dit simplement le combattant avant de prendre Carmen par le bras pour s'éloigner.

- en blouse je suis sûr que tu serais sexy … tu penses que le tutu rose me rendrait sexy à tes yeux ? qu'il demande amusé. Parce que je sais danser.

Carmen serra les dents, essayant de rester le plus impassible possible. Les paroles de ce paysan crotteux étaient des plus déplaisantes. Elle ne comprenait pas vraiment les réelles implications des paroles de ce dernier mais à en juger son sourire et son ton bien gras, cela n'augurait rien de bon. La jeune femme observa la transaction se faire avant d'être escorter par un Zélio plutôt gentleman pour le coup. Elle lui confia son bras, un léger sourire aux lèvres. Ce grand gaillard était peut être plus maniéré qu'elle ne l'aurait cru tout compte fait !

Il suffit que Carmen pense un peu de bien de ce dernier pour qu'il gâche tout en ouvrant la bouche. C'était peut être la clé ? se demanda-t-elle alors qu'elle laissa échapper un petit rire cristallin en imaginant Zélio en tutu rose. Elle se défit du bras du géant et prit un air sérieux en l'évaluant de haut en bas comme on le ferait pour une marchandise.

- Vous ? Danser ? Peut être dans vos rêves ! Je suis prête à parier ce que vous voulez que vous seriez incapable de me guider convenablement.

Une lueur s'allume dans les yeux de Zélio. Un pari. Un sourire narquois.

- tenu. Une soirée à mon côté si je gagne, et dans la tenue de mon choix. dit Zélio en tendant la main.

Il attend de voir si elle a que de la bouche ou un peu plus que ça.

La confiance de Zélio était telle que Carmen commença à douter de l'issue de ce pari. Elle prit ainsi le temps de la réflexion, un bras croisé et l'autre soutenant son menton. Certes la partie adverse était autrefois un noble à part entière, il n'en avait pas que le sang comme maintenant, mais il était fort peu probable que ce dernier aussi doué fut-il, soit capable de danser avec elle dont les standards n'avaient rien à envier à ceux de la cour impériale. Elle était fille de Conde après tout ! La jeune femme s'arma d'un sourire presque narquois et serra l'énorme main du géant.

- Pari tenu ! Si je gagne...

Carmen retira sa main et réfléchit quelques secondes. Elle le pointa finalement du doigt !

- Je veux vous voir en tutu rose !

Il réfléchit une seconde et tend la main pour sceller le deal.

- je suis sûr qu'avec un peu d'effort je peux être sexy en tutu rose. dit-il serein.

Ca serait pas la première fois qu'il se retrouverait dans une tenue à la con suite à un pari. Il ne s'est jamais pris au sérieux pour ce genre de chose. Tant que ça reste bon enfant. Il n'aime pas les trucs humiliants et méchants par contre.