Rendez-Vous Orange. [Aimée]

Tu étais assis dans une taverne, une bière fraîche posée devant toi. Tu avais troqué tes vêtements militaires pour ceux civils, un pantalon noir, un t-shirt d'un gris légèrement bleuté et une veste de cuir noir. Impossible de passer pour un trinitaire, mais c'était peu important. Port Salem était presque plus pirate que trinitaire en plus d'être un astroport où nombre de vaisseaux transitaient. On y trouvait des gens de tous horizons.

Aujourd'hui, tu ne travaillais pas. Tu étais là pour tes propres affaires, n'est-il le souci que tu n'étais pas en mesure de les gérer seul. Si l'idée ne t'avait guère ravi aux premiers abords, elle avait fini par faire son chemin et tu t'étais résolu à contacter des mercenaires dont la réputation semblait bien établie afin de parvenir à tes fins. Tes besoins n'avaient rien d'extravagant et tu n'étais guère inquiété à l'idée de payer le montant juste pour obtenir ce que tu désirais. Au contraire, c'était presque une broutille dans l'équation pour autant que tu ne comptais pas non plus te laisser rouler.

Qu'à cela ne tienne, tu avais pris contact et à présent, tu attendais cette personne qui viendrait régler avec toi les termes d'un hypothétique contrat. Tu avais proposé ce lieu, commun, afin de vous rencontrer, peu intéressé à te rendre en personne dans le repaire des mercenaires et cela avait semblé convenir. L'heure du rendez-vous approchait rapidement, aussi d'un geste distrait, tu tiras de ta poche un bout de carton orangé, jouant quelques secondes avec avant de le poser au centre de la table. Oh, il était vierge, sans intérêt, mais il fallait bien que le mercenaire puisse te retrouver parmi la populace de l'établissement.

Des annonces de toutes sortes passaient par le QG des mercenaires, des loufoques, des demandes très précises, des propositions de contrats pour des affaires pas très net. Cette offre pourtant avait surpris. Il était rare qu'un membre de l'UC fasse appel à tes services. Plus étonnant encore, après quelque recherche, il avait le même nom que le capitaine du Flare. Était elle devenue si connu que ça? C'était à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Elle hésita à refuser l'offre, puis finalement, elle accepta. A priori, aucune raison de la refuser à part le caractère un peu insolite de l'offre. Ah si une raison, il avait peur d'aller au QG, mais soit, ce n'était pas le premier à avoir des demandes dans le style.

Ainsi, elle alla dans la taverne où ils s'étaient donnés rendez vous. Par mesure de sécurité, et parce qu'on ne savait jamais ce qu'il pouvait se produire, quelques hommes en civils étaient chargés de surveiller. Noter qu'ils pouvaient en théorie se retrouver à protéger le client. Surtout, comme elle le suspectait, si le client était important. Si le capitaine du Flare venait à mourir près de la vipère de Salem... Elle pourrait avoir des ennuis à ne plus savoir qu'en faire. Elle inspecta les tables et finit par remarquer le carton orange.

-Bonjour, M Sherrinford Warnick, Je suis Mme Aimée Favreau. Enchanté.

Dit elle d'une voix suffisamment forte, tout en évitant que les oreilles trop curieuses puissent facilement entendre ce qu'elle disait.

Ton regard se pose sur la femme qui t'aborde par ton nom, se présente comme Aimée Favreau. Bien. Tu lui fais signe de s'installer.

- Bonjour et enchanté, Madame. Vous prendrez quelque chose à boire ?

C'est autant la politesse qui te rattrape que l'envie de se fondre dans la masse. Tu ne la quittes point des yeux, l'évaluant sommairement. Elle semble être une femme sérieuse, solide. De ce que tu en sais, elle est compétente et dispose de moyens. Vous devriez trouver un terrain d'entente, surtout que tu ne demandes pas quelque chose de vraiment compliqué.

Une invitation, à boire quelque chose? Elle allait justement lui proposer. Au moins ce Sherrinford semblait courtois. Les choses semblaient bien commencer.

-Avec plaisir, un cocktail, s'il vous plaît?

Dit Aimée avec un petit sourire en coin, sans arrêter de regarder Sherrinford. L'homme ne se gênait pas pour faire de même.  C'était un regard de chef qui est en train d'essayer de savoir à qui il a affaire. Le corporatiste la jaugée, essayait de voir sa valeur.  Ce qui la réconfortait c'était que les corporatistes respectaient les femmes, cela rendrait les échanges plus simple.

-Vous avez pas trop eut de mal à venir ici?

Puis, elle embraya sur le sujet qui les concernait.

-Et si vous me parliez de l'affaire pour laquelle vous m'avez contacté?

Tu fais signe à une serveuse pour qu'elle vienne prendre la commande d'Aimée. Tu avais toujours ta bière en partie entamée, mais tu ne comptais pas en prendre une seconde. Il aurait été complètement inconscient de faire de quelconques affaires en se laissant embrumer par l'alcool. Tu étais au-dessus de ce genre de bêtises.

Plutôt satisfait de l'examen sommaire que tu avais mené, tu prends ta bière pour prendre une gorgée.

- Non, ce n'est pas la première fois que je mets les pieds a Port Salem.

Tu lui concèdes l'information sans gêne. Si elle a fait des recherches, elle sait que tu es capitaine, et même les vaisseaux corporatistes sont susceptibles de passer occasionnellement par Port Salem.

- Bien entendu. Nous sommes là pour cela, après tout. Ce n'est pas une affaire très complexe, ceci-dit. commences-tu, posant ta bière avant de continuer. Il se trouve que je recherche des informations et que j'ai un contact. Toutefois, je n'ai pas tout à fait confiance malgré le fait que je veux les informations qu'il pourrait m'apporter. Aussi, j'ai besoin de personnes pour m'accompagner, qui seraient en mesure d'assurer ma protection. Je ne suis pas incapable de me défendre, toutefois, je préfère éviter de me retrouver seul.

Tu sors de ta poche une adresse que tu pousses vers elle.

- Ça vous dira peut-être quelque chose.

Si c'était le cas, Aimée saurait automatiquement que c'était un des pires quartiers de Port Salem, le genre qui produit des cadavres en plein jour.

Très vite Aimée reçu son cocktail et Sherrin lui parla de son opération. En effet, c'était assez simple... dans la théorie. C'était le genre d'opération qui pouvait se transformer en vrai cauchemar en pratique. Si comme suspecter Sherrin ça pouvait être un guet apen alors il lui faudrait prévoir la possibilité que l'ennemi est prévu les gardes du corps du capitaine... Peut-être faire des enquêtes préliminaires ne serait pas mal... Et mettre un peu plus d'hommes sur le coup que d'habitude. Après tout, elle ne traitait pas avec n'importe qui. Elle prit l'adresse qu'on lui présentait, et essaya d'évaluer rapidement la situation.

-En effet, vous avez bien fait de me contacter. Je connais bien Port Salem, je pourrai même essayer d'examiner les lieux avant votre rendez vous pour voir éviter toutes complications inutiles. Comment se nomme votre contact, si je peux me permettre? Avec un peu de chance je le connais. ça pourrait facilité vos échanges.  

Ou pas, ça dépendait que quels genre d'affaires ils avaient eut ensemble, dans tout les cas ils existaient des solutions.

- Vous permettez ?

Tu récupères le papier sur lequel l'adresse était notée pour y rajouter le nom de ton contact, après avoir sorti un stylo d'une des poches de ta veste. Un peu de précaution ne ferait définitivement pas de tort. Tu lui rendis bientôt le bout de papier.

"Astolphe Gilmore"

- Je ne sais point si cela vous évoque quelque chose. Enfin, si vous voyez quelques précautions à prendre, vous en êtes libres. J'assumerai les charges encourues, bien entendu.

Tu prends une lente gorgée en l'observant, légèrement curieux.

Le client était coopératif, bien, toutes les éléments d'une missions réussit semblait se mettre en place. Bien sûr il ne fallait pas baisser sa garde, le plus gros restait à faire. Surtout que le nom qu'elle lu ne lui plu pas. En effet, elle connaissait cet individu, c'était une petite frappe. Suffisamment malin pour s'être fait un nid dans la société de Salem.

-Je ne sais pas comment il a obtenu les informations qui vous intéressez, mais soyez sûr qu'il ne vous les offrira pas gratuitement. Il a dû trouver une occasion facile de s'enrichir si vous voulez mon avis. Enfin, je ne fréquente pas cet individu, je ne peux malheureusement pas vous aidez pour avoir vos informations plus facilement.

Sauf si, elle lui faisait peur en lui montrant que la vipère s’intéressait à lui, elle restait néanmoins prudente. Ce Sherrinford avait l'air d'un type bien. Pas que ça soit un tord hein? Le monde avait besoin de gens bien si on ne voulait pas qu'il sombre dans le chaos. Cependant, pas sûr qu'il apprécie ce genre de méthode.

-Une ou deux précautions ne ferait pas de mal, même si c'est plus du genre à magouiller qu'à être un meneur d'homme...

On n'était jamais trop prudent avec ces gens là.

Le nom semblait lui parler, ce qui ne t'étonnait guère. Quel genre de chef mercenaire serait Aimée Favreau si elle ne parvenait même pas savoir qui se trouvait dans les bas-fonds de son astroport d'attache ? Tu te penches légèrement vers elle pour mieux l'écouter.

- Je ne m'attends pas à ne pas payer pour ces informations, bien entendu. S'il les possède, elles me seront toutefois très précieuses. C'est pour cela que je désire me rendre là quand bien même ce n'est pas très prudent.

Tu prends une gorgée à ta bière, sans la quitter des yeux.

- Et que proposez-vous, madame ?

Prêt à y mettre les crédits, mais pas aveuglément pour autant. Bien entendu que tu voulais en savoir plus.

Il voulait savoir ce qu'elle voulait faire, surtout, si il couvrait les frais de l'opération, de plus il n'était sûrement pas devenue capitaine du Flare sans avoir un minimum le sens de la stratégie. La question pouvait donc être légitimement posée sans qu'Aimée ne s'en offusque. Elle avait juste peur que sa tactique ne soit pas approuvée, mais cela faisait aussi partit des risques du métier.

-Dans un premier temps, envoyer du personnel de reconnaissance pour repérer toutes situations anormales. Beaucoup d'hommes ont eut de sérieux ennuis parce qu'ils étaient venus chercher des informations à Salem, d'où ma prudence. Ensuite on avisera en fonction de la situation.

Elle t'en disait peu, le tout était simple, une ébauche de début de plan, toutefois, tu en comprenais fort bien l'importance, aussi elle se vit répondre d'une hochement de tête avant que tu ne prennes une gorgée au goulot de ta bière.

- D'accord, commençons ainsi. De quels moyens pensez-vous avoir besoin ? Commenças-tu, poussant vers elle le bout de papier orange et un stylo. Mieux valait ne pas lancer de sommes en pleine échoppe de Port Salem. Il en allait de la prudence la plus élémentaire. Et de combien de temps voulez vous disposez ?

Elle était trop entourée de monde pour se permettre d'être clair, elle décida donc de parler de manière certes discrète mais aussi en édulcorant les termes pour qu'on puisse les liés à pleins de situations différentes. Elle allait donner trop de détails dans un endroit trop bondé.

-Tout d'abord je vais vous poser plusieurs questions, si vous permettrez. Cela définira la méthode et les actions que je vais utiliser et donc les moyens.

Elle prit un peu de son cocktail. Elle faisait comme si elle était à un rendez vous avec un ami, pas par familiarité, plus pour éviter d'attirer l'attention. Elle marqua donc sur le papier.

-Je pense envoyer deux ou trois éclaireurs au maximum pour vérifier que tout va bien, mais avez vous déjà définit un horaire précis? Si oui, mais hommes se posteront quelques heures avant le rendez-vous pour essayer de voir si une embuscade se prépare.

Ils seront certainement en civil et essayeraient de donner l'impression d'avoir une routine. Elle continua a écrire.

-Cependant, s'ils repèrent un potentiel accident, vous voulez extraire la personne censée vous transmettre informations? Ou on laisse tomber? Quelques hommes devront suffirent à votre sécurité si aucun problème n'est détecté, mais des renforts pourront être déployer dès que possible. Cela vous convient il?

Elle marqua à la fin une fourchette de la somme suivant les paramètres qu'elle venait d'expliquer. Elle marqua ses prix habituels sans ajouter ni enlever le moindre crédit.

Tu lui réponds d'abord d'un hochement de la tête lorsqu'elle dit vouloir te poser quelques questions. Le contraire aurait été inquiétant. Tu prends une petite gorgée de bière alors que ton regard erre un instant sur la salle, d'apparence paresseusement même s'il n'en est rien, en vérité. Rien ne semble vraiment suspect, mais tu sais qu'il serait bête de se fier à cela.

Tu écoutes avec soin ce que t'explique la femme devant toi.

- Oui, il y a une heure prédéterminée.

Tu tires un second crayon de ta poche pour l'écrire au coin du papier orange, l'heure et la date, soit dans deux jours, à 22h30.

La question suivante est plus complexe. Mais tu as besoin des informations promis. Ton regard se durcit légèrement avant que tu ne répondes.

- Je voudrais qu'elle soit extraite, en effet. Le reste me convient.

Ton regard se pose sur la fourchette de prix indiqué. Les chiffres n'étaient pas malhonnêtes, tu ne t'étais pas adressé à elle pour rien. Voyons voir ce qu'il en serait sur le terrain, toutefois.

Une extraction? Bien, Aimée espérait ne pas en arriver là, même si elle devait toucher plus d'argents pour ça. On ne savait jamais comment ça pouvait se dérouler. Bien sûr, il y avait des procédures pour éviter le pire, mais... Les choses pouvaient toujours dégénérées à une vitesse folle. La cible qui trouve le moyen de s'enfuir, un mec sous acide qui se croit malin et qui incite par son inconscience les autres a lancé un assaut aussi stupide que mortel. Puis elle avait une réputation à tenir mine de rien, bref, il fallait a tout prit en arriver là. Il se pouvait que le simple fait d'avoir affaire à la vipère de Salem les incites à lui éviter les complications. Cela serait profitable pour tous.

-Bien, maintenant que nous avons réglé les détails. Est il possible que vous me payez une partie d'avance? la moitié de la fourchette basse me suffira. Je reste évidement à votre disposition pour n'importe qu'elle question.

Ça ne semble guère faire l'affaire de la Vipère que tu demandes à ce que la cible soit potentiellement extraite, mais c'est elle qui a proposé cette option et maintenant que c'est fait, tu ne comptes point cracher sur l'opportunité. Cette piste semble intéressante et tu veux pouvoir en tirer tout ce que tu peux, peu importe le prix que tu feras la femme devant toi.

Parlant de prix, il en est vite question et tu hoches la tête lentement.

- Comment fonctionnez vous pour les paiements ?

Tu devines sans mal qu'elle préfère un moyen discret qui évitera qu'on puisse remonter à elle et qu'on fasse le lien entre vous deux. Tu préférerais éviter également, car bien que l'affaire soit toute personnelle, tu ne veux pas qu'on s'en serve à tes dépens à travers d'autres sphères de ta vie.

Il devait connaître ta réputation douteuse, il t'avait quand même choisit. Cela donna un peu sourire à la vipère. Un sourire franc et pas dénudé de joie.

-La plupart de mes clients on les moyens d'être discrets... Ou s'en moque.


Elle prit un peu de son coktail.

-Pour vous, je peux accepter de l'argent liquide si cela vous va.

Un client aussi attentionné et la laissant faire son travail ça ne se voyait pas tout les jours. Cela mériter bien quelques attention de sa part.

-Si vous avez un autre moyen, il n'y a aucun soucis.

- Faisons en liquide, alors.

Tu fouilles une des poches intérieures de ta veste, en sort une enveloppe toute simple, la posant devant la Vipère.

- J'avais vaguement tenté d'estimer, aussi, il y a un peu plus que la moyenne du premier paiement.

Tu la laisses choisir de compter ou non, reprenant ta bière pour en boire une gorgée. De toute façon, si quelque chose cloche, tu ne doutes guère qu'elle saura te retrouver.

Il avait tout prévu. Serait il en plus organisé? Cela ne déplu pas à la vipère. Elle prit donc l’enveloppe et la rangeant dans sa veste comme si c'était un document à lire plus tard. Bien sûre, elle vérifierait la somme qui avait été donné et si les billets étaient des faux ou non. Simple contrôle de routine. Puis étalé l'argent, comme ça, devant tout le monde attirerait fatalement l'attention, ce que son client n'apprécierait certainement pas. Puis, l'individu avait tout intérêt à la respecter s'il voulait que la mission se passe le mieux possible.

-Je vous propose de nous revoir, un peu avant l'opération pour vous donnez les détails sur ce que mes hommes on vu. Quoi qu'il en soit compter sur moi pour mener la mission à bien.

Elle travaillait pour une mission donnait pas le capitaine du Flare, il y avait intérêt à ce que tout se passe sans accros.

La Vipère récupère l'enveloppe qui disparaît directement dans sa veste, sans qu'elle ne prenne la peine de l'ouvrir pour en voir le contenu. Cela pourrait passer pour une marque de confiance envers toi, mais tu penses plus probable qu'elle ait l'assurance en elle-même que tu n'oseras pas la tromper. Peu importe, tu ne fais pas affaire avec cette femme en cherchant a en tirer le meilleur pour mieux l'arnaquer. Ça serait bête et, qui sait, tu pourrais avoir besoin d'elle à nouveau dans le futur, surtout si vos affaires se passent diligemment.

- Bien. Je compte sur vous et j'attends de vos nouvelles.

Tu prends une dernière gorgée de bière, finissant ta bouteille avant de te lever, lui offrant un hochement prononcé de la tête en guise de salutation.

- Une excellente journée, madame.

Puis tu te détournes pour sortir, sans plus la regarder. Tu te vois mal t'attarder ici et moins on te verra ici, mieux ce sera.

Aimée finit son cocktail et glissa un:

-Bonne journée Monsieur.

En rendant son salut au capitaine. Elle finit son coktail gentiment en attendant que Sherrinford parte, puis fit signe aux mercenaires qu'il était temps de rentrer. Il était déjà temps de commencer les préparatifs pour la mission à venir.