Mais nan, j'vais bien docteur !... Aa...atCHOUM !

Ni'oh est malade.

Ils ont quitté Renaissance y a pas si longtemps, et elle a dû attraper froid. Faut dire... Elle a une étrange manie ces derniers temps, c'est que dès qu'ils sont à terre, elle reste dehors le plus longtemps possible en général... Qui plus est, elle a toujours eu une constitution plutôt faiblarde contre les microbes et autres maladies. Mais avant l'arrivée de Billy sur le Liberty, elle se débrouillait toujours toute seule...

Cela dit, elle n'a jamais eu une bonne grippe et un chagrin d'amour en même temps à gérer.

Alors elle ne sait plus trop comment elle est arrivée à l'infirmerie. Elle a de la fièvre, et quelqu'un vient de la pousser à travers les portes pour qu'elle aille voir le docteur de force. Ca a pas dû plaire à quelqu'un qu'elle répande ses germes dans les coursives du vaisseau en mode zombie qui refuse de se faire soigner... Même Srätx évite de trop s'approcher. Il reste dans les parages, et surveille sa maîtresse, mais évite son épaule et son contact quand il n'en a pas besoin.

Mais il est là. Toujours volontaire pour entrer dans le domaine de Dodu et retrouver son pote de jeu. Qu'il commence à chercher, alors que Ni'oh espère pouvoir sortir sans que Billy la remarque. Enfin, l'homme qui l'a amenée à appeler le médecin avant de s'en aller. Mais qui sait... Elle est peut-être occupée et ne l'a pas encore vue...

Dodu et moi, on est plutôt occupouillés, aujourd'hui, ah ça oui. On a un virus sur le Liberty, qui a pas bien touché de monde pour le moment, mais on ne sait pas trop s'il y a d'autres victimouillettes. On finit de s'occuper d'un de nos patients, quand on entend quelqu'un qui vient d'entrer à l'infirmerie. Dodu pousse un cri, et puis quelques secondounettes après, on voit Srätx qui débarquouille.

- Oh ! Ni'oh !

Ca fait bien longtemps qu'on n'a pas croisé Ni'oh, ah ça non ! Elle n'est pas une patiente régulière de l'infirmerie, à moins qu'elle soit vraiment forcée de venir là, ça on le sait bien. Moi je vais rapidement vers mon bureau, et puis je m'approche de la jeune femme en boitillounant.

- Olalaaaaa... Vous avez une bien mauvaise mine, Ni'oh, oh ça oui ! Venez, venez, entrouillez, restez pas près de la porte !

Je pense bien qu'elle est contagieuse, mais ça va vite aller mieux avec quelques soins, ah ça oui ! Je me lavouille les mains et puis après, je lui propose mon bras pour la guider vers un lit pour l'ausculter.

- Je vais vous mettre sur un lit pour vous observouiller, oh ça oui. Ca fait combien de temps que vous êtes dans cet état là, sapristouillette ?

Ah. Si. Elle l'a vue...

" Hey B'lly "

Entre son accent et le rhume qui lui emplit la gorge et les voies nasales, c'est difficile de parler standard. Elle se retourne, alors qu'elle était être à retourner sur ses pas. C'est visible. Mais la médecin est toujours aussi bienveillante semble-t-il. Soit elle n'a pas remarqué, soit elle n'en prend pas ombrage... Ou bien elle le lui reprochera plus tard.

" Quel'-qu'jours " Qu'elle répond du coup, sagement... avant d'éternuer entre ses deux petites mains.

Elle se cogne d'ailleurs presque dans le bras de la drôle de dame qu'est Billy Jenkins, avant de se diriger vers le lit. Elle a presque les oreilles bouchées, et si elle entend encore bien, elle a un peu de mal à se diriger en ce moment. Et puis, elle est trop fatiguée pour batailler et réussir à s'en aller. Ce qui prouve que ça ne va vraiment pas.

Oh bah ça, elle est pas dans un bien bel état, Madame Ni'oh, ça non ! Il va bien falloir qu'on s'occupe d'elle sans tardouiller, si on veut pas que ça empirouille. Je suis un peu inquiétounette de la voir dans cet état, surtout qu'elle a bien l'air un peu perdue, ah ça oui ! Olalaaaaa...

- Vous en faites pas, Ni'oh, on va s'occupouiller de vous, ça va bien aller. Dites moi tout, qu'est-ce qui vous arrive ? Vous pouvez bien parliner mo'at, si c'est mieux pour vous. Je le comprends suffisammouillement bien pour que ce soit pas un probleminou !

Comme elle est assisette sur le lit, j'en profitouille pour sortir la fichette déjà faite sur Ni'oh, et puis rentrer une autre ligne avec la date du jour pour noter sa maladie et gardouiller une trace de tout ça. Dodu, il a pas besoin que je lui dise, il va me chercher tout mon matériel pour que je puisse un peu l'observiner, mais j'attends d'abord qu'elle m'en dise un peu plus.

Elle est posée sur le lit, et ça fait du bien d'être assise et de plus avoir à se concentrer pour garder son équilibre... Elle essaye tant bien que mal de respirer normalement, et réfléchit un instant à savoir si c'est plus facile pour elle de parler en standard ou en mojat. Elle opte finalement pour le mojat, avec un accent un peu haché à cause de son gros rhume.

" J'ai attrapé froid sur Mo'tanui. " Elle renifle un peu. Rien de très sexy hein ? Heureusement, elle évite le Capitaine comme la peste ces temps-ci. Mince... pourquoi elle pense encore à ça ? Il s'en fiche. " J'étais souvent malade quand j'étais petite. Mauvaise constitution qu'ils disaient... "

Elle fait une pause. L'air perdue.

" Tu parles mojat ? " Elle savait pas que Billy parlait mojat.

Attraper froid, ça c'est bien une mission pour Dodu et Billy ! Je l'écoute parler, et puis je lui propose une boîte de mouchoirs, si jamais elle en a besoin.

- Je laissouille une boitinette de mouchoirs juste à votre droite, Madame Ni'oh ! Dodu, fait nous chauffer de l'eau s'il te plaît !

Je rougis un peu quand elle dit qu'elle ne savait pas que je parlais mojat, et je réponds pas tout de suite, concentrée sur le matériel que j'ai à réunir. Je l'écoute en mojat, mais je lui réponds en standard, parce que bon, voilà !

- Oh, je le parle pas très bien du tout, mais je le comprends presque parfaitouillement ! J'ai longtemps soigné des mo'ats sur Renaissance...

C'est pas du tout un mensonge, ah ça non ! J'aime pas bien ça, mentir, non de non ! J'étais bien petite quand on m'a enlevé à mes parents et à ma culturinette, alors c'est bien vrai que je le parle plus très très bien, le mojat. Enfin, je sais pas trop. La dernière fois, c'était avec Way'si, mais c'était un moment plutôt étrangeounet. Mais par contre, j'ai jamais arrêté de le comprendre, ça c'est vrai.

- Je vais vous examinouiller un peu, si vous voulez bien enlever votre haut, pour que je vois comment sont vos petits poumons.

" Oh, d'accord " Qu'elle répond, un peu l'air ailleurs... A la première partie des paroles de Billy parce qu'elle se contente du silence pour la réponse à la question sur le mojat. Elle aurait bien voulu hocher la tête, mais ça fait mal au crâne le froid.

" J'peux t'apprendre si tu veux " Qu'elle propose, sans vraiment y penser, sans vraiment réfléchir, alors qu'elle commence à déboutonner ce qui lui sert de haut, une simple chemise qui lui tient pourtant chaud. Elle frissonne quand le tissu s'écarte de sa peau trop chaude et laisse la place à l'air trop froid.

En dessous, une peau blanche, comme la chemise. Fine aussi. Elle n'a pas trop de cicatrices pour une ancienne esclave, mis à part sous son bandeau bien sûr. Là, la peau est couturée de cicatrice de brûlures graves, mais ça c'est une autre histoire.

Je suis bien surprisounette quand elle me propose de m'apprendre le mojat. Je ne sais pas bien quoi répondre à ça, ah ça non. J'en ai bien envie, bien sûr, oui, enfin je crois, oui, peut-être. Mais je dois bien avouer que c'est une partie un peu sombrinette de mon histoire, ah ça oui. Way'si a bien dit qu'il fallait que je fassouille la paix avec ça... Alors peut-être que ça pourrait être un premier pas.

- Ce sera gentil, que je répondouille dans un mojat très approximatif.

Je m'approchouille d'elle, et je commence à examinouiller ses battements de coeur avec un stéthoscope, sa respiration, aussi.

- Toussez ?

Sapristouillette, elle a bien les bronchinettes prises. Je fronçouille les sourcils. Quand je l'ai bien examinouillée, je pose mon stéthoscope sur une tablinette, et je dépose bien des coussinets pour qu'elle puisse s'installer dans une position semie-allongée, semie-assise, mais bien confortablinette pour elle.

- Je vais vous aider à vous installouiller en position presque allongée, et je vous ferais un massage avec un baume qui va bien vous soulager, d'accordinou ? Vous dormez bien, en ce moment ? Vous êtes stressouillée ?

Elle a un faible sourire à l'acceptation de Billy quant à son invitation à parler mojat. Ce sera sympa. Parler mojat avec quelqu'un sur le vaisseau. Y en a pas beaucoup qui le parlent, et le Capitaine... Bref, elle évite le Capitaine en ce moment.

Elle tousse à la commande. Elle sent qu'il y a quelque chose qui va pas au fond. Elle sait pas quoi, elle. Elle est pas médecin, elle. C'est Billy. Elle se contente de frémir sous les mouvements du stéthoscope sur sa peau nue, froide, marquée par cette grande croix juste au dessus de son sein gauche, juste à l'emplacement de son coeur.

" Ca fait un bruit bizarre ? "

Elle est toujours un peu à l'ouest. Billy bouge autour d'elle, et puis lui demande de s'allonger à moitié. Elle se tourne alors un peu, et suit les indications de la dame pour s'installer sur les coussins. C'est vrai que le soutien dans le dos fait du bien tout à coup. Ca aide un peu pour respirer.

" Stressouillée ? " Elle réfléchit un peu. Le standard de Billy est quand même compliqué parfois. " Je dors pas bien, non. Je fais des cauchemars... Je crois. Je m'en souviens pas. Mais je... je sais pas pourquoi. Y a quelque chose qui me fait peur. Je sais pas quoi. Ca peut venir à cause du froid ? "

Je souris bien, même si elle peut pas me voir. Elle a l'air un peu inquiétounette.

- Bizarre, non. Ca fait le bruit de quelqu'un qui a les bronches prises et les poumons un peu atteints par la maladie du froid, ah ça oui. Mais je vais bien vous remettre sur pied en deux temps trois mouvements, ah ça oui !

Je prendouille mon baume spécial pour aider les poumons et les bronches à mieux fonctionner et à se libérouiller. Je prends le temps d'aller me relaver les mains bien sûr, et puis après je prends un peu de pâte dans mes mains.

- Ca sent bien fort, mais ça va vous aider à mieux respirer, ah ça oui !

Et puis je l'écoute me répondre avec bien de l'attention, alors que je commence à la masser délicatement.

- Stressouillée, angoissée, oui. Les peurs et les angoisses, comme les cauchemarinous ou les mauvais sommeils peuvent bien aider le froid à gagner du terrain et à faire tombinet malade. Je peux vous donner de quoi calmer vos peurs, ou en tout cas, ne plus faire de cauchemars et mieux dormir. Ca vous aidouillera à vous remettre. Mais par contre, ça ne traitera pas le problèminet en profondeur. Ca veut bien dire qu'il faudra pouvoir trouver ce quii vous fait peur comme ça, ah ça oui.

Elle croit Billy quand elle lui dit qu'elle peut la soigner rapidement. Sans doute parce que la jeune femme lui a déjà sauvé la vie, la preuve étant toujours marquée sur son épaule gauche. La preuve... Qui a incité, au départ, son Capitaine à franchir le pas pour initier leur relation... Elle aimerait se l'arracher de la peau, aujourd'hui, cette preuve...

L'odeur lui prend le nez, et elle fronce un peu tout ça. Ca pique un peu ses narines. Ca sent fort, en effet... Mais ça n'écarte pas sa réflexion sur les paroles suivante du médecin. L'aider à mieux dormir ? Elle a l'impression que ça n'aidera pas. Qu'il y a quelque chose qu'elle doit découvrir dans ses cauchemars dont elle ne se souvient pas...

" Je sais pas... " Ah. Ouvrir la bouche la fait tousser alors qu'elle inspire pleinement l'odeur du baume. Elle posera une main sur sa bouche pour se retenir de vomir sur Billy. Mais la petite crise se calme doucement. " J'ai... J'ai l'impression que c'est important. Peut-être un... Je sais pas. " Elle soupire. A quoi elle pense ? Un message ? Si la Déesse avait un message à faire passer, elle a d'autres moyens pour ça.

Ou bien c'est peut-être une épreuve. Dans ce cas, elle ne peut pas l'éviter avec des herbes ou des baumes.

Je souris bien, en massant tout doucement la peau de Madame Ni'oh. Elle expulsouille bien, c'est très bien, je suis bien contentinette, ah ça oui ! Ca devrait lui faire du bien très bientôt, et j'espérouille qu'elle sera un peu plus détendue aussi, ah ça oui !

- Eh bien, je peux vous donnouillez des plantinettes qui vous permettront de dormir sans couper vos rêvinets. Mais sinon, il s'agirait juste de vous permettre de vous reposouiller le temps que vous repreniez des forcinettes. Vous n'êtes pas bien en forme. Je vais prendre votre tension, mais je ne crois pas bien qu'elle soit très élevouillée, ah ça non ! Et puis vous aurez aussi le droit à des petits remontouillants, et des massaginets pendant une semaininette.

Je continuouille le massaginet, et j'essaie une phrase en mojat :

- Vous pensez que c'est un message de Calypso ?

Elle... Se détend. Difficile à dire si elle est vraiment détendue sous cette main quasi inconnue qui lui masse la peau sous un baume tiède et odorant. Mais elle se calme un peu. Son petit cœur arrête de battre la chamade et elle écoute la voix de Billy. Elle est apaisante avec toutes ces tournures étranges, à défaut d'être totalement compréhensible pour la petite mo'at qui a bien du mal à comprendre son standard étrange.

" D'accord... "

Que peut-elle dire d'autre, de toute façon ?

La dernière question, tentée en mojat, la laisse pensive.

" Non... Peut être ? Je ne sais pas. La déesse a de bien meilleurs moyens pour faire passer un mess... keuf keuf un message... "

Je poursuis mon massaginet. Elle a l'air de se détendrouillet un peu, je suis bien contente, ah ça oui ! Dodu s'est assis sur la chaise à côté de nous, et il attend la suite des instructions. Elle toussouille un peu en parlouillant, ça me fait fronçouiller les sourcils. Mais je sens qu'elle est plus calminette, c'est déjà ça.

- Alors qu'est-ce que ça pourrait bien êtrouille, selon vous ?

Elle a bien l'air perturbouillée, ah ça oui.

Elle hausse les épaules... Elle n'en sait rien.

" Une punition ? Une épreuve ? Peut être est-ce la déesse qui n'est pas dans une bonne phase et qui transmet la crainte parce qu'elle est en colère ? Je n'ai jamais entendu parler de ce genre de chose, mais je n'ai pas eu l'occasion de parfaire mon instruction parmi les... Parmi les miens... Alors... "

Alors... Elle ne sait pas. Elle n'est pas très sûre de vouloir savoir et en même temps... Cette angoisse est pesante.

" Ou alors, ça n'a rien à voir avec la déesse. "

Et elle hausse de nouveau les épaules.

Je l'écoutouille me parler de tout ça, et puis j'essaie d'en savoir un peu plus. C'est bien importinet de discutouiller de cette angoisse là, ah ça oui ! Si ça la dérangeouille à ce point, c'est bien que quelque chose ne va pas, oh ça oui ! Et puis c'est important de parler, quand quelque chose ne va pas. En tant que médecininette, je suis là pour ça aussi, ah ça oui !

- Oh, je vois... Oh... Et avec quoi ça pourrait bien avoir à voirinou, si c'est pas la déessinette ?

Avec quoi ?... Bonne question... Question facile et complexe en même temps...

Et pourtant, c'est pas comme si tout le navire n'était pas au courant. Elle les entends murmurer parfois.

" Peut-être... Le capitaine ? " Qu'elle finit par tenter avec une petite voix toute fatiguée.

J'affichouille un sourire désolé, qu'elle peut pas voir de toutes façons.

- Oh.

Je continuouille le massaginet dans le silencinet pendant un instant, avant de reprendrouille la parolinette.

- Je suis bien désolée, Madame Ni'oh, ah ça oui. Je sais bien que ce n'est pas mes affairinettes, ah ça non, mais vous devriez parlouiller de ça avec lui, surtout si ça vous angoissouille à ce point. C'est pas bien bon pour votre santinette.

Parler avec le Capitaine ?

Elle a déjà essayé. Et ça a donné ce que ça a donné. C'est un homme occupé. Un Capitaine. Une " Flamme exaltée ". Qui n'a jamais eu qu'un seul amour et qu'une seule femme, qui est morte il y a bien longtemps...

" Ca n'a pas marché, c'est pas grave. Il faut juste que je fasse avec. " Qu'elle répondra simplement. " Y a pas de baume ou d'herbe qui soigne ça, je crois. Si ? "

Je réfléchinouille un petit moment.

- Eh bien, j'ai pas bien des herbounettes qui soignent spécifiquouillement les peines de coeur, non... Mais j'ai des herbinettes qui soignent les baissounettes de moral, et qui aide à se sentir mieux à l'intérieur du cœurinou. Ca marchouille bien, et ça donne beaucoup d'énergie... Alors c'est bien déconseillé d'en prendre avant d'aller dormir, ah ça oui ! Sauf si le moralinet est très bas... Alors là... J'ai presque fini le massage avec le bauminou, je vais vous faire une listounette et vous donner plusieurs traitements à base de plantinettes, à prendre pendant les prochains jours. Et puis si ça marchouille et que vous en avez encore besoin, je vous en referai, ah ça oui ! Ca vous va ?

Elle réfléchit. Ça ne se voit pas sur son visage mais elle réfléchit, la tête dans les coussins, les baumes et l'odeur entêtante.

Si c'est une épreuve, ça ne fonctionnera pas. Si c'en est pas une ?... Elle soupire. Et tousse à nouveau un peu, mais moins fort à présent.

" D'accord." Ça ne coûte pas grand chose d'essayer, après tout.

" Merci Billy." Qu'elle soufflera ensuite, plus doucement, presque apaisée d'avoir pu au moins le dire à quelqu'un.

Je finouilloute le massaginet, et je vais me lavouiller les mains pour retirer le surplus, avant d'essuyer la poitrine de Madame Ni'oh.

- Voilà, ça devrouiller vous aider à respirouiller un peu mieux, ah ça oui ! Et je vous en prie, je suis bien là pour ça, ah ça oui !

Je m'approchouille de mon bureau en la laissant allongeouillée, et je sors plusieurs sachounets avec des plantinettes et des liquidounets.

- Je vous préparouille tout ce dont vous avez besoin ! Et puis j'en profitouille aussi : est-ce que vous voulez que je regardouille vos yeux aujourd'hui ?

Elle ferme un peu sa chemise par dessus sa poitrine mise à nue pour le massage, et ramène un bout de la couverture du lit sur elle, se posant un peu plus confortablement dans le lit en écoutant Billy s'affairer autour d'elle et dans l'infirmerie. Srätx est posé dans le dos de Dodu, ses petits bras autour du cou du grand singe dans un câlin comme s'il retrouvait enfin son grand frère perdu...

La pièce est calme, et ses poumons semblent effectivement soulagés.

" Pourquoi pas, tant qu'on est là " Qu'elle dira simplement. Autant se débarrasser de ça en même temps. Son oeil droit la gratte un peu depuis quelques jours en plus. Mais elle a même pas fait attention, avec son rhume et ses soucis de sommeil.

Je préparouille plusieurs décoctiounettes. Certaines pour la maladie, d'autres pour le sommeil ou l'angoisse, d'autres encore pour le cœur brisé.

- D'accordinou, détendez-vous pendant que je terminouille ce que je fais, et je viens regarder.

Je mets pas bien longtemps à faire le principalinet. Et puis, je retournouille vers Ni'oh, après m'être lavouillée les mains. Dodu est avec Srätx, et ils restent bien saginous dans un coin, prêts à m'aidouiller s'il faut.

- Voilà, je vais soulevouiller votre bandeau.

Je fais bien doucement, avec beaucoup de douceurinette, et je commençouille à regardouiller, les sourcils un peu froncés.

- Dites moi Madame Ni'oh, comment vous vous sentez avec vos yeux, en ce moment ?

Elle hausse les épaules, simplement, pour lui dire d'y aller. La sensibilité de son visage, sous le fameux bandeau noir, est quasiment inexistante... et pourtant, certains endroits, les moins touchés, ressentent encore le froid soudain. Comme par automatisme, son dernier oeil viable, mais mort, s'ouvre sur le monde, comme s'il espérait encore pouvoir apercevoir quelque chose.

La dernière chose qu'il a pu voir, c'était la vague et floue silhouette de son Capitaine, 8 ans plus tôt.

Mais il est un peu rouge, ainsi que la paupière mobile.
Quant au côté gauche... Il n'y a pas grand chose à en dire. Ce n'est qu'un entrelacs de tissus cicatriciels avec un creux là où aurait dû se trouver son oeil gauche.

" Euh... " Elle réfléchit un moment. " Bien. Enfin, ça gratte un peu peut-être. "