A la belle étoile

Et bien voilà. Un début de sourire. Ca s'arrangeait. Je lui répondit par un sourire à ma façon, content, honnête, sincère. "Parfait. Nous allons pouvoir organiser une bonne journée qui remontera le moral des troupes en plus de nous aider à une meilleure cohésion." Le projet me plait et je ne cherche pas à cacher mon enthousiasme. C'est une des raisons pour lesquelles je fais ce métier. L'humain. Aucun commandant n'est bon, d'ailleurs, s'il ne s'intéresse pas à l'humain. "Et de rien, vraiment. C'est normal. Vous ETES adjudant. J'en parlerais donc au Capitaine et vous tiendrais au courant des suites mais je pense sincèrement que nous pouvons commencer à planifier dès à présent. Le Capitaine de Aragon n'est pas difficile."

"Entendu", répondit Joaquin en hochant la tête une fois. Il était plus que satisfait d'être parvenu à un accord si rapidement et en évitant tout conflit avec un supérieur hiérarchique. Bien sûr, rien ne garantissait pour l'heure que leur coopération aboutirait à quelque chose de stable, mais il n'en saurait rien sans la mettre au point.

Le Capitaine De Golazzo était devenu en un rien de temps la première et la seule personne à qui Joaquin avait décidé d'accorder une once de confiance à bord du Cerberus. Contrairement aux autres officiers rencontrés, le maître artilleur s'était montré franc et direct dès les premiers mots échangés et n'avait jamais essayé d'instaurer un rapport de force patriarcal entre lui et Joaquin. Un bon point, forcément, face à ego comme celui du jeune adjudant.

"Je vous remercie. J'ai hâte de pouvoir planifier notre coopération prochaine. Je pense pouvoir mobiliser mes hommes pour un exercice dans les jours qui viennent. Si l'occasion se présente de se réunir avant la fin de la semaine, je pense que nous devrions la saisir. Cela nous permettrait de mettre en place une mise en situation dès la semaine prochaine. Je suis persuadé qu'une idée bonne qu'on garde trop longtemps en tête finit par moisir. Il faut battre le fer tant qu'il est chaud."

"Je vous tiendrais au courant de l'avancée des autorisations. Notons cela pour dans cinq jours pour commencer si nous avons un contretemps, nous pourrons toujours décaler. Je vous souhaite une bonne journée adjudant."

Je me redressais pour le saluer et retournais à mes occupations habituelles.