Step into my fractured fairytale [Way'si & Hush]

Hush affiche d'abord un air de surprise, et puis à nouveau, il hoche la tête une unique fois. Il lève ses mains et commence à parler, emporté par ses émotions. Mais presque aussitôt, il se souvient qu'elle ne le comprend pas. Il lui offre un sourire désolé, et il retourne prendre son carnet pour écrire.

"J'aime te dessiner. Maintenant, dans un an, et parfois, lorsque mon coeur me le dira. Si tu es d'accord."

"C'est entendu. J'espère aussi que tu voudras bien me montrer d'autres tableaux de temps à autre ?" Imaginer des histoires sur des images est un exercice que je n'avais jamais pratiqué et qui me plait beaucoup. Au delà du ressenti et de l'ambiance qu'il faut restituer, il y a l'intention de l'artiste, son message à lui, son coeur. J'ai beaucoup aimé me placer dans le personnage principal et imaginer sa vie. Il y a dans la peinture, un imaginaire que je ne connaissais pas. Jusqu'ici, j'avais surtout vu les couleurs comme un moyen de différencier les objets, de les signer, en harmonie certes car elle est le fondement de ma culture mais toujours utilitaire. La couleur protège les matériaux des assauts du temps.

"Ce que tu as fait avec tes mains juste avant, qu'est ce que c'était ?"

A nouveau, Hush se sent profondément heureux. La jeune femme semble sensible à son art, à son expression. Elle est à l'écoute, et elle comprend. Et lui, il a adoré qu'elle lui offre son regard à elle sur ce qu'il avait fait. Il est curieux de voir ce qu'elle peut faire avec des oeuvres plus secrètes, des dessins prit sur le vif, des moments volés autour de quelques battements de cils. Il hoche trois fois la tête, et il écrit vivement, comme pris dans un élan irrépressible.

"Je voudrais entendre tes histoires et ce qu'ils t'inspirent à toi."

Et sa question sur ses mains le surprend légèrement. Il regarde sa paume libre, se laissant envahir par les nombreux souvenirs qui ont ponctué sa vie. Sa langue des signes, il la tient de sa mère. Il n'y a qu'Aeÿ, leur mère, ses parents et ceux de son clan qui l'ont connue. Aujourd'hui, il l'apprend à son fils, et le petit garçon s'exprime déjà grâce à ses gestes, plus que par des mots.

"Ce sont mes mots à moi."

Il se surprend à continuer d'écrire, sans même hésiter.

"Je pourrais te l'apprendre, si tu le souhaites."

Il comprend alors que Way'si Tompa a déjà su toucher son coeur. Emu, il la regarde, observe et attend sa réaction.

Nous sommes sur la même longueur d'onde. La même couleur tous les deux et c'est bien. Je suis heureuse de pouvoir à nouveau raconter mes histoires. Si je l'ai fait à Vanguard à ceux qui voulaient bien écouter, ce n'était pas pareil. Je m'imagine déjà enseigner notre culture à Tobias et à tous les enfants perdus ramassés par le Ni'huan pour que les mo'at de l'espace n'oublient pas d'où ils viennent. Je souris, heureuse, détendue, libre. Et plus encore lorsqu'il me révèle que ses gestes forment des mots. Ses mots à lui. Je rêve d'apprendre et, avant même que je demande, il me le propose. Mes deux mains se ferment sur mon coeur de joie.

"J'en serais honorée, vraiment."

Je n'ose même pas proposer d'enseigner à lire et à écrire au petit en échange. Aucun échange n'est à la mesure d'un nouveau langage à découvrir.

Hush note à quel point la jeune femme semble touché, et il n'en est que plus heureux. S'ils doivent vivre ensemble pour des mois, des années ou davantage, il sera infiniment plus pratique qu'ils puissent se comprendre rapidement. Un sourire aux lèvres, il lève ses mains devant lui, et lentement, il commence à faire quelques gestes. Il prend grand soin de découper chacun d'entre eux, pour qu'elle puisse les saisir puis les refaire si elle le souhaite. Le langage qu'il utilise est très imagé. Il a été créé par des artistes, et il ne doute pas qu'un esprit aussi sensible aux histoires et à l'art que celui de Way'si saura rapidement s'accommoder à cette logique.

"Je - serai - honoré - de ça"

"Je - serai - honoré - de ça" Je répète le geste avec concentration, bien décidée à le retenir. Quand on y pense, c'est assez logique pour le moment, presque naturel et je me dis - naïvement sans doute - que je n'aurais pas de difficulté à apprendre cette langue supplémentaire, bien plus proche de mon mo'at natal que celle des étrangers.

"Comment dis-tu "Je te remercie mon frère pour cette rencontre placée sous le signe de la dame" ?

J'ai conscience de la complexité de la phrase alors que je débute à peine mais c'est une phrase très importante, je pense et plus vite je rentrerais dans le vif du sujet, plus vite j'apprendrais les constructions autour des gestes. Les mots, pour moi, c'est ce qui nous fait homme. Un don de la Dame. Je veux apprendre les mots de mon frère et aligner ma pensée avec la sienne.

Hush hoche la tête, satisfait par les gestes précis et bien effectués. Il est tout aussi satisfait par l'envie qu'elle semble avoir d'en apprendre davantage sur cette langue qui est la sienne, sans perdre de temps. Plus tard, il espère qu'elle pourra faire comme sa petite soeur autrefois ; parler avec des mots, et des gestes tout à la fois. Et parfois, n'utiliser que des gestes. Bien que relativement instinctive, la langue d'Hush devenait incompréhensible pour les étrangers à sa logique, surtout lorsqu'il s'emballait et que ses gestes se faisaient vifs et imprécis.

Ses yeux se lèvent un instant, tandis qu'il réfléchit à la meilleure manière de formuler sa phrase. Puis, il la regarde dans les yeux tandis qu'il lui montre avec lenteur les gestes adéquats. Ses mains se meuvent, ses doigts se plient, il montre son coeur, celui de Way'si, réuni ses bras... Toujours avec un large sourire. Ce n'est pas une phrase facile à construire, mais il est pourtant certain qu'elle en saisira aisément le sens.

Je - Te - remercie - frère - de moi - pour la rencontre - placée dessous - le signe - de la Dame

Je répète les signes, concentrée sur leur succession et sur ce que je comprends de leur symbolisme. Alors me vient une pensée qui me fait sourire tandis que mes mains s'activent à répéter les deux phrases.

"Au final, tu accordes plus d'importance au sens et aux messages qu'aux mots proprement dit c'est bien cela ? Ainsi, frère n'aurait pas le même geste s'il s'agit d'un mot affectueux, ironique ou insultant je me trompe ? Et quelle intensité as-tu mis dans ce "frère" là que tu m'as montré ?"

Avant d'être guérisseuse, avant tout le reste, je suis conteuse, colporteuse d'histoires et de sagesse. Les langages, pour moi, sont des chansons des coeurs que tous peuvent comprendre et j'aime en saisir la logique de l'âme derrière. C'est pour cela que j'ai si bien retenu les mots des envahisseurs, par ennui mais surtout pour les comprendre, car ils étaient inconscients de ce qu'ils révélaient sur eux par le choix des termes et des synonymes qu'ils avaient. A force de tout écrire, ils en étaient venus à considérer les mots comme des objets. Hush et moi étions plus sages que cela.

Une nouvelle fois, Hush marque un temps d'arrêt. Il est impressionné par la capacité qu'a Way'si de lire en lui, de le comprendre, de le ressentir et de le toucher en plein coeur. Il ne la connait que depuis très peu de temps, et déjà, il éprouve une affection prononcé à son égard. Il sent le lien qui se tisse solidement entre leurs coeurs, entre leurs esprits, entre leurs âmes. Deux âmes qui battent à l'unisson, et qui parfois, semble n'en former qu'une seule et unique.

Il hoche la tête, et pose une nouvelle fois une main sur sa poitrine. Il fait à nouveau quelques gestes, lents et précis.

Ce sont - les mots - de l'âme - pas - les mots - de la tête

Hush prend ensuite son carnet, et note la traduction de ce qu'il vient de dire.

"Ce sont les mots de l'âme, pas ceux de la tête."

Puis, il s'avance d'un pas, et d'un geste doux, il corrige très légèrement un geste de la jeune femme. Il prend son carnet, et note à nouveau.

"Si tu fais ce geste ainsi, il veut dire "Être aimé", au sens de "celui qui partage mon âme". Comme ça, tu dis "frère", au sens de "celui qui est lié avec moi par le sang"."

Pendant qu'elle lit, il fait les gestes, et illustre ainsi ses propos.

Etre aimé qui partage mon âme. Oui c'est cela, c'est l'intensité que je mes pour les miens, ceux de ma nouvelle tribu, le Ni'huan. Je répète les deux gestes jusqu'à ce que je sois sure de les retenir. Une fois encore, mes capacités de mémorisation me rendent facile une tâche que d'autres trouveraient ardues. Je lui souris, doucement, toujours curieuse.

"Quel geste ferais-tu pour mon nom ? Way'si ? Et quel geste pour Hush et pour Tobias ?"

Une nouvelle fois, Hush réfléchit. Pour lui et son fils, c'est facile. Pour Way'si... Il ne met pas longtemps à trouver. Il pose son carnet un instant pour libérer ses mains, et se met en mouvement.

"Femme - Lumière"

Il marque une pause, enchaîne avec le signe pour se désigner.

"Homme - Silence"

Puis pour désigner son fils.

"Enfant - Amour"

Je répète les signes, concentrée. Way'si, Hush, Tobias. Intéressant. Si je ne sais pas exactement quels mots sont utilisés pour me représenter, j'y sens de l'affection mais surtout du respect, alors que le signe le concernant me semble modeste, presque éffacé et celui pour son fils débordant d'amour. L'enfant gazouille mais je ne l'ai pas encore entendu prononcer un seul mot. Je me demande s'il a eu le moyen d'apprendre et s'il connaît déjà de façon balbutiante les signes que son père utilise. Je n'hésite qu'une seconde avant de poser la question. Je ressens avec cet homme une proximité qui met à bas les barrières habituelles entre inconnus. Nous sommes frères et soeurs d'âme, j'en suis convaincu.

"Tu parles à ton fils avec des gestes ? Il comprend déjà ?"

Elle répète avec beaucoup de soin les mots formés par Hush. Elle apprend vite et bien, et il y a quelque chose dans ses mouvements qui lui est propre. Comme l'on pourrait dire de quelqu'un qu'il a un léger accent. Elle s'approprie les mouvements ; il s'agit de la langue d'Hush, parlée par Way'si. Elle semble parfaitement avoir compris qu'elle se parle avec le coeur, et y met beaucoup du sien. Hush en sent la couleur et la douceur. Il prend à nouveau son carnet.

"Il comprend les gestes, et il me parle ainsi, parfois. Il ne connait pas encore les mots oraux. Avant, personne ne s'adressait à lui."

Il s'ouvre à elle avec une facilité qui le déconcerte. Il semble qu'il pourrait tout lui dire ; elle serait en mesure de comprendre.

Encore une fois, les mots de Way'si touchent le coeur d'Hush. Les sourcils très expressifs du jeune homme s'affaissent et il ne cherche pas à masquer l'émotion qui déborde de son regard. Ses mains se mettent en mouvement, lentement.

"J'accepte. Je suis reconnaissant - que la Dame - t'ait mise - sur notre route."

Il prend son carnet, note à nouveau les mots qu'il vient de dire. Il souhaite plus que tout que son fils puisse grandir et s'épanouir avec elle. Il s'agenouille devant son fils, et fait quelques gestes, s'assurant que Way'si puisse les voir. Le petit garçon observe son père, brusquement captivé.

"La femme-lumière - apprend - la parole - à l'enfant-amour"

Et l'enfant-amour se met à rire, en regardant la femme-lumière.

Je regarde encore, je tente de comprendre et, d'un geste maladroit, je met la main sur mon front, mon coeur puis ma bouche. Ce que je veux dire, je ne l'ai pas mis en mot, pas même dans ma tête parce que ce n'est pas en traduisant que l'on apprend une langue mais en se laissant couler par la langue en question. J'espère qu'il comprendra ce que je veux dire. Que ça aura du sens pour lui, au delà de cette émotion que je lui vois et qui me touche. Il y a en lui la force d'une montagne pour avoir survécu avec un telle sensibilité. J'en étais incapable, j'ai mis une barrière dans certains sentiments. Je ne sais pas si cela se voit, mais je suis impressionnée par cet homme. Doucement cependant, je m'agenouille vers l'enfant attentif et lui tend les deux mains, paumes vers le ciel en salutations rituelles de mon clan.

"La bénédiction de la Dame soit sur toi, Tobias fils d'Aäsh'an. Je suis Way'si, du clan Tompa et je suis très heureuse de faire ta connaissance."

Way'si fait quelques gestes et Hush sourit. Ce sont ses mots à elle. Il la comprend. Ils se comprennent. Elle s'agenouille près de Tobias, et toute l'attention du petit garçon est captée par la femme-lumière. Il l'écoute parler avec un plaisir certain, comme s'il avait profondément besoin d'entendre des mots, d'entendre que l'on s'adresse à lui. La douceur de Way'si touche aussi le petit garçon, qui gazouille de plus belle, en riant. Ses petites mains dessinent maladroitement quelques mots.

"Femme-lumière"

Puis, il fait de grands mouvements avec ses mains, heureux de l'attention qui lui est porté.

"Way'si" je répète en faisant le signe de la femme-lumière. Et puis "Tobias" je rajoute en faisant l'enfant-amour.¨Hush est un cas plus particulier, je ne veux pas aller trop vite entre les noms, les surnoms, le langage parlé et le langage signé. Les grands signes de mains ne me sont pas compréhensibles pour le moment, je l'avoue. J'y sens de l'enthousiasme, du bonheur et une belle énergie. C'est un enfant heureux, cela ne fait aucun doute. Je fais un nouveau geste de la main, un cercle au niveau de mon coeur qui en part et qui revient. C'est le clan. J'interroge toutefois Hush du regard avant de vocaliser le mot, pour être certaine de ne pas me tromper. Parfois, l'on pense savoir et au lieu de suivre l'autre, l'on crée sa propre route. C'est un piège que je veux éviter.

Tobias est complètement fasciné par la jeune femme aux cheveux-nuages. Une main dans sa bouche, il tend la seconde vers le visage de Way'si. Son papa est à ses côtés, il sait qu'il ne craint rien. Elle parle, ses mots semblent faciles et compliqués à la fois, pour la bouche de l'enfant seulement habituée à quelques onomatopées.

Hush observe la scène, et lorsque Way'si le consulte du regard, il confirme son geste en hochant une fois la tête, un léger sourire touché et attendri sur les lèvres. Tobias a cessé de sourire. Il a l'air impressionné par la jeune femme. Il finit par sortir ses doigts de sa bouche.

- Bababa.

"Tobias." Je répète doucement, sans cesser de sourire et de regarder l'enfant, tout en refaisant le geste de l'enfant-amour. "To-Bi-As" Détachant cette fois les syllabes pour qu'il entende le mot même si je sais qu'il n'arrivera pas à le répéter tout de suite. Commencer par son nom est important. Cela donne un ancrage. Les parents apprennent trop souvent au petit à les nommer eux avant de se nommer lui-même. Je ne suis pas d'accord avec cette méthode. L'enfant est au coeur de son propre apprentissage. Il doit se connaitre lui-même pour s'ouvrir aux autres. Cela commence par son nom.

Le petit garçon penche légèrement la tête sur le côté, totalement hypnotisé par la femme à la voix si douce, qui répète en boucle un nom qu'il sait être le sien sans avoir encore pu se l'approprier réellement. L'enfant sourit, et il se met à quatre pattes pour se déplacer un peu plus vers la jeune femme. Un pas, deux pas, il se rassied sur ses mollets.

- Bo-bi.

Il rit aux éclats, sans la quitter des yeux, et il pose sa petite main sur la joue de la femme-lumière.

- Bo-bi, qu'il répète, fier.

"As. To-Bi-As." Je répète tout doucement, lui souriant toujours, encourageante. Sans vraiment y penser, je le prends dans mes bras, m'assied en tailleurs sur le sol et le pose entre mes cuisses, ébouriffant ses quelques cheveux avec douceur "Tobias" je répète encore en refaisant le signe de l'enfant-amour.

Le petit garçon se laisse prendre sans rien dire, toujours hypnotisé par la belle femme et les mots qu'il lui offre. Il a toujours sa petite main posée sur la joue de la jeune femme. Ils sont proches l'un de l'autre.

- Bobi-as.

Il rit à nouveau. Derrière eux, Hush s'est fait discret, mais il a attrapé son carnet de dessin. Assis sur ses talons, il ne perd rien de la scène, et comme souvent depuis qu'ils sont libres, il immortalise un instant son fils. Cette fois-ci, il est en compagnie de la femme-lumière. Et Hush est fier d'entendre l'enfant déjà en train de prononcer ses premières réelles syllabes.

"C'est bien Tobias" Mon sourire l'encourage. Je sens sa petite menotte, si chaude contre ma joue et il y a comme une vague de tendresse dans mon coeur. Je ne m'intéressais pas vraiment aux tous petits enfants dans le village. Je savais que j'en aurais jamais et mon amour des mots ne me faisais m'arrêter que sur ceux qui savaient déjà articuler et raisonner. J'avais tort. L'amour commence avant le langage. Il est plus puissant que cette barrière là. Je fais le signe de l'enfant-amour puis celui de l'homme muet. "To-bi-as" je le montre lui. "Hush." je montre son père.

Le petit garçon est complètement fasciné par la femme devant lui. Sa voix, ses mots, l'attention qu'elle lui porte, provoque en lui une sensation nouvelle, alimentée par le sourire encourageant et le regard fier de son père. Le regard de l'enfant-amour fait des voyages entre le visage de Way'si et celui de son père. Maintenant qu'il sait dire son premier mot, et qu'il comprend que c'est ce qu'on attend de lui, le petit garçon veut répété et imité tout ce qui sort des lèvres de la femme-lumière. Les sons compliqués à saisir et à prononcer lui arrache une grimace. Ses lèvres se déforment pour essayer de dire ce qu'il doit dire.

- Sssseuh. Sssseuh.

Le père ne manque rien de la scène qui se joue devant ses yeux. Qui a-t-il de plus beau, de plus pur, qu'un enfant qui prononce ses premiers mots ? Qui a-t-il de plus merveilleux, de plus émouvant, que l'amour qui rencontre la lumière ? Son crayon s'active fiévreusement sur le papier, alors que le petit nez de Tobias se retrousse légèrement.

- Bobias. Bababa.

"C'est bien Tobias" Je répète sur le même ton pour l'encourager, malgré ses difficultés. S'il saisit l'analogie entre le bruit, l'objet et le mouvement des lèvres, alors tout est gagné. Les difficultés de prononciations disparaitront d'elle-même avec l'exercice. Je me tourne alors vers le père et son crayon, hésite puis sourit. "Puis-je te demander de traduire quelque chose pour moi à ton fils dans ton langage s'il te plait ?" Je n'attends pas qu'il réponde, je l'espère juste et je reporte mon attention sur l'enfant. "Si tu as un objet et que tu veux en savoir le nom vocal, tu me l'amènes d'accord ? Et si c'est trop gros ou que tu n'as pas le droit de le toucher, tu demandes à ton père de venir me chercher. Tu comprends Tobias ?"