Mains dans les poches et main dans le sac

La journée est belle, mûre à point : le soleil atteint l'apogée de son or, les rues s'emplissent. Ceux auxquels toutes les libertés sont permises et ceux contre lesquels cette liberté absolue s'est exercée se pressent dans les rues.

Le pas léger et l'esprit affûté, Selvh' suit le courant de la foule, ce couvert incomparable qui lui donne l'air d'être à sa place, intégré dans les rangs d'inconnus. La veste un rien trop grande flotte à sa suite comme des ailes tandis qu'il pivote avec naturel. Au creux de ses doigts, un bracelet argenté au fermoir trop lâche love sa fraîcheur tout juste chapardée alors que le voleur en herbe le glisse dans une poche de sa veste. Il ne manquera pas à son riche propriétaire, celui-ci. Sur la pensée un rien revancharde, le jeune mo'at se laisse noyer de foule.

En un rien de temps, les gens qui l'entouraient ont déjà changé : nouveaux visages, nouvelles voix, nouvelles attitudes, peut-être en conséquence de l'arrivée au port voisin d'un vaisseau, suppose le gamin. Au fond, peu lui importe. Il ne les connaît pas. Il ne les connaîtra probablement pas. Sous couvert d'une mèche au brun indompté, il fouille la foule en quête de sa prochaine cible, entre deux regards aux panneaux pour faire mine de s'assurer qu'il est sur le bon chemin.

C'est finalement l'opportunité qui choisit à sa place : un passage de patrouille pressée fend la masse des agglutinés et les tasse dans un mouvement d'une foule qui n'apprend que tout juste à moins craindre ses inquisiteurs. En un rien de temps, le pick-pocket arrête son choix sur une silhouette toute proche. L'homme a une de ces forces tranquilles qui, il espère, ne s'alarment pas vite. Les doigts agiles filent dans une poche à portée, en ressortent dès que la masse des craintifs les laisse respirer.

Sans même vérifier ce qu'il a pioché, sans se retourner, Selvh'ën pivote et plonge dans un groupe de formes plus hautes que la sienne.

Enguerrand vient de débarquer sur Paradis. Il avait une mission à accomplir pendant le voyage et c'est maintenant chose faite. Il est un peu grognon parce que les douanes ont fait du zèle. Ayant fait faire son épée sur mesure il a tous les papiers adéquats afin de prouver sa provenance et il dispose aussi des permis établis sous son nom de légionnaire de l'UC. Bref c'est légal sauf que le physionomiste sentait le pirate et cherchait des noises.

Il traverse la foule et lorsqu'une patrouille de l'inquisition le pousse à se décaler. Il se retrouve compressé contre d'autre personne. Chose qu'il déteste au plus haut point. Son espace personnel est un espace vital pour lui et lorsqu'il est pénétré par la force des choses il devient plus vigilant qu'il ne l'est par nature déjà. Alors il malgré une certaine dextérité il sent bien que sa poche vient de s'alléger de sa bourse de doublon. Une monnaie pas vraiment illégale mais pas officielles non plus. Après tout on a le droit d'investir dans de l'or et de le transporter sous forme de pièce.

Il volte face doucement et avance d'un pas dans la direction du jeune qui tente déjà de se fondre dans la foule. Son bras cybernétique se détend et il attrape le garçon au niveau de l'épaule. Sa main aggripe l'os et ne lui laissant quasiment aucune chance de fuite bien que pour le moment la prise ne soit pas douloureuse.

- Erreur. dit-il froid comme la banquise.

Un pas, pas un de plus. La main se referme déjà sur son épaule. Le geste implacable ne laisse pas au voleur le temps d'esquiver ou de se dérober. Sous la poigne cybernétique, les muscles jouent et perdent la manche qui ramène Selvh'ën en arrière. Erreur, oui, en effet. Et alors qu'il cille, vivant visage de l'innocence, le gamin des rues réalise vite que ce gars-là ne croira pas à l'erreur sur la personne.

Il n'a pas l'air trop furieux, cela dit, pour quelqu'un qui vient de se faire faire les poches, pas l'air trop brutal, l'inconnu aux réflexes un peu trop acérés. Juste sûr de lui et froid comme la nuit. Alors le chapardeur incline la tête sur le côté dans un froissement de boucles et pousse un rien son avantage :

"Erreur comment ?"

Sincèrement curieux de ce qui a péché, de son timing, de son doigté ou de son jugement, le pickpocket n'en reste pas moins vigilant - des fois que la main qui le retient se relâche et qu'il puisse filer, des fois que la main qui ne le retient pas se lève pour cogner et qu'il faille esquiver. Ce ne serait pas la première fois, ni probablement la dernière.

Le mouvement suivant est rapide, fulgurant en fait. Et la deuxième main cyber vient récupérer la bourse où elle se trouvait. Impossible de bouger dans cette poigne inflexible. En outre le bonhomme se met volontairement dans une position fermant toutes les options d'attaques auxquelles peut penser le voleur.

- C'est ma bourse. dit-il simplement pour expliquer où se situe l'erreur.

Une broutille. Presque rien. Encore la foule et son manque cruel de présence qui lui joue des tours. Certains de ses camarades à l'air sinistres repoussent aisément ce genre de tentative avant même que ça ne germe dans la petite tête des malfrats. Il est juste froid comme la glace et tant qu'autour de lui les cadavres ne pleuvent pas les gens ont du mal à se faire une idée. N'empêche qu'il garde bien en main le petit et le fixe de son regard aussi gelé que le climat sur Tech12. Il en profite pour jauger du regard le gamin. Un Mo'at et qui vole. Sans doute un fugitif ou une jeune qui prépare sa fuite. Un esprit rebelle ? Pour tant le regard est neutre et il n'y a pas d'étincelles de défi en lui. Si ce n'est sa petite impertinence du moment. Il faut bien que jeunesse se passe sans doute. D'un autre côté il a des traits de Trinitaire et ça ne devrait pas rassurer le gamin.

Il entrevoit tout juste la vivacité du geste - se crispe sensiblement sous la main qui le retient en esquisse d'esquive que la poigne sur son épaule l'empêche d'achever. Le coup qu'il craignait un peu ne vient cependant pas et se contente de lui voler son butin volé. Une moue brève de contrariété effleure ses lèvres et disparaît.

"Compris."

Erreur de jugement de sa part, conclut-il en silence. Les traits trinitaires ont tendance à l'encourager plus qu'à l'arrêter, mais il aurait dû voir les bras, les armes, le calme. Alors que l'inconnu le jauge, il lui retourne son regard - inquisiteur sous les airs de maîtrise que la poigne effiloche un peu. Selvh', il n'aime pas les entraves. Selvh', il a depuis longtemps compris que ce n'était pas le genre d'information à laisser tomber dans l'oreille d'un trinitaire. Du coup, il ourle ses lèvres de l'un de ces sourires plus contrits d'avoir été pris que d'avoir tenté le coup et agite ses mains ouvertement vides.

"Et vous l'avez récupérée. Vous me lâchez ?"

Probablement pas. Cela, il le suppose déjà. Mais la phrase fait gagner du temps, et pendant ce temps, la patrouille à l'occasion de la bousculade s'éloigne. Et il ne peut pas commencer à ruer et s'agiter avant qu'elle ne soit hors de portée d'ouïe, sous peine d'attirer leur attention particulièrement indésirée.

Le gamin est aussi effronté ou le prend pour un imbécile. Quel Trinitaire ne le ramènerait pas à son maître. Ou ne le dénoncerait pas à une patrouille de la police ? Il a fait l'erreur de le voler, mais maintenant aurait compris très rapidement qu'il est un pirate ? Peu probable, il n'affiche pas l'apparence d'un pirate mais celle d'un homme d'arme professionnel.

- Pourquoi je ferais ça? demande Enguerrand curieux de connaître la réponse du petit.

Bien sur il a conscience de la patrouille qui s'éloigne et donc du risque de tentative d'évasion qui augmente. C'est une bonne technique. La patience et attendre le meilleur moment, la meilleure opportunité. C'est ce qu'il a fait en profitant que tout le monde s'écrase les uns sur les autres pour laisser passer les inquisiteurs. Alors il doit préparer une sortie du même acabit.

Pourquoi en effet ? Le gamin incline la tête sur le côté dans un froissement de boucles mal peignées alors qu'il trie soigneusement ses options de réponse. "Pourquoi pas ?" lui ferait gagner le temps de la réponse de l'autre, mais risque de courir sur la patience de l'inconnu. "Parce que vous avez votre bourse et que je ne rentre pas dans votre poche, moi" a peu de chances de faire rire l'homme d'armes au vu de ce qu'il a vu de son expressivité. Non, mieux vaut jouer la carte d'une logique tout à fait terre-à-terre.

"Parce que vous aller finir par avoir besoin de votre bras pour faire autre chose que me tenir" conclut donc le pickpocket avec tout le sérieux du monde.

Et, espère-t-il, parce que si le combattant avait voulu crier au voleur et le dénoncer, il l'aurait déjà fait.

Enguerrand réfléchit à la réponse du jeune et trouve qu'en effet la démonstration est probante. La patrouille s'éloigne il commence à être tard pour dénoncer le gosse. Mais il reste curieux au sujet du gamin. Il aime en connaître sur les mœurs underground des endroits où il se rend. Il y a toujours des choses qui peuvent devenir utiles. On ne sait jamais dans quelle situation on peut se retrouver.

- je peux te lâcher. Mais tu vas me rendre service ensuite. dit le combattant.

Visiblement il ne demande pas si le petit est d'accord. Il impose et ne pense pas que le gamin va tenter de lui fausser compagnie. Où il est sur de pouvoir le rattraper ? Difficile de savoir

Magie de la logique ou intervention de la Dame pour dégeler la froideur de son interlocuteur, il peut le lâcher – va le lâcher, espère le gamin. La condition posée aux airs d'ordres lui fait étrécir un peu les yeux sous l'éperon d'une saine prudence.

"Quel service ?"

Il ne dit pas non. Après tout, l'inconnu n'a pas formulé cela comme une question et ne l'a pas lâché. Mais on a toujours le choix, a appris le gamin quand il a sauté le mur de la propriété de son propriétaire auto-proclammé. Quelque chose lui dit cependant qu'au vu des circonstances, le choix de coopérer risque d'être vite fait...

Enguerrand n'est pas du genre à tergiverser alors il entre dans le vif du sujet.

- Je veux manger dans un endroit loin des yeux inquisiteurs. dit simplement le bonhomme froid.

Il veut connaître les zones intéressantes de la ville.

Oh. Tout simplement. La méfiance du gamin renâcle et recule un rien. "Loin des yeux inquisiteurs", c'est presque une confidence sous couvert de glace, décide-t-il en passant en revue les tavernes qui pourraient convenir. Il n'en reste pas moins attentif, des fois que.

"Suivez-moi alors."

Il lui faut un établissement discret et pas trop loin, que l'inconnu ne pense pas qu'il le promène pour rien – et quelque chose de plus correct qu'un vendeur à la sauvette. Et que l'homme d'armes le lâche ou pas, il s'engage dans la rue la plus proche d'un pas léger.

Enguerrand lâche le gamin et le suit. Prêt à partir à sa poursuite si nécessaire. Le gamin pourrait être surpris par les qualités athlétiques du combattant s'il venait à tenter sa chance. En espérant qu'il ne ramène pas des amis à lui. Sinon les rues de Paradis pourrait se couvrir de sang et de larme.

- pas de coup fourré. précise l'homme à la voix de glace. Depuis combien de temps vis-tu dans la rue ?

Il pose une question et espère qu'il n'aura pas besoin de relancer le petit pour avoir des précisions. La question est large parce qu'il attend une réponse large elle aussi.

Un haussement d'épaules qui peut tout et rien dire fait office de réponse quant au coup fourré alors que le gamin continue sa route, navigant avec aisance entre les passants et dans le dédale des rues. L'homme de glace l'a lâché en échange d'un aller pour un endroit où manger loin des regards indiscrets, c'est le deal et, tant qu'il lui convient, Selvh'ën est parti pour s'y plier.

La question en revanche, suscite un bref instant d'hésitation. Il ne semble pas foncièrement méchant, le combattant, mais il lui est inconnu, tout de traits trinitaires et d'inflexibilité. Il ne semble pas foncièrement méchant, mais se dévoiler, c'est déjà se mettre en danger.

"Quelques temps" esquive donc le fugueur. "Vous êtes du coin ?"

Enguerrand suit le gamin. Il ne connaît pas du tout les environs mais inutile de le dire au petit. Pour le moment il se contente d'analyser son environnement et le gamin.

- je t'ai attrapé, tu réponds aux questions. annonce simplement l'homme.

C'est pas menaçant. C'est une annonce, un fait, quelque chose d'inéluctable... dans son esprit au moins.

Cette fois, le fugueur lance une oeillade vers la silhouette froide. Une pointe indéfinissable rôde au fond des pupilles, écho d'une liberté pas décidée à se laisser fouler. La moue qu'il arbore en adoucit les angles d'un déni encore enfantin.

"Ah non. Vous m'avez attrapé, je vous guide jusqu'à un endroit où manger."

Un pacte est un pacte, et c'est celui qu'a posé le combattant. Changer les termes après qu'ils aient été acceptés, c'est tricher, même lui le sait.

"Mais je peux répondre à certaines questions si vous répondez aussi à certaines questions" concède-t-il, un oeil sur les réactions de l'inconnu, prêt à décamper au premier signe de menace.

Car si la curiosité est un bien vilain défaut, c'est certainement le moins pire de Selvh'ën.

Enguerrand devient encore plus froid que précédemment.

- Je suis l'aîné. Répond en premier. dit-il finalement avec u can ton charriant des glaçons comme jamais

Il est patient et peux continuer longtemps. Si le petit se croit déjà sorti des ennuis il se met le doigt dans l'œil. Le Passeur n''est pas du genre à relâcher sa proie aisément et il se laissera pas semer par le gamin. Quite à lui arracher un morceau de jambe.

Le ton glacial tranche dans l'air tropical. Le gamin pince les lèvres mais reprend sa réponse et la développe un rien :

"Quelque temps. Assez pour savoir où vous emmenez manger loin des regards inquisiteurs."

Si c'est ce point-là qui embête le combattant, il a sa réponse : Selvh', il a eu le temps de se faire quelques contacts, quelques idées sur comment vit la ville et de comment s'y intégrer. Si le trinitaire espère une réponse qui risque de lui indiquer depuis quand exactement le fugueur s'est enfui de chez son maître, en revanche, il risque d'attendre plus longtemps.

Enguerrand avance doucement l'oeil toujours aux aguets. Il n'aime pas se faire surprendre, en fait il déteste. Alors il fait toujours attention. La réponse du petit à vraiment minimaliste.

Non. qu'il répond à la question du gamin.

C'est vrai que s'il ne parle pas beaucoup c'est déjà suffisant pour ne pas sentir l'accent trinitaire typique. L'homme n'a pas d'accent du tout en fait. Ni trinitaire ni doradien. Rien il est totalement neutre.

Intention de quitter le coin ? demande ensuite le pirate.

Un coup d'oeil au combattant confirme un peu tard la leçon apprise par le voleur : l'inconnu ouvre l'oeil un peu, beaucoup même. Pourtant il n'a pas l'air d'avoir grand chose à craindre des rues. Prudent, probablement, suppose donc le gamin. Prudent qui efface ses traces et son accent, aussi, à l'écouter.

"Si je trouve mieux."

Ironie du sort, ça ne devrait pas être si compliqué, de trouver mieux que Paradis - pas pour lui. Mais il y rechigne un peu faute d'un but fixé.

"Baroudeur ?"

Caméléon débutant, il s'ajuste au rythme des réponses en un mot.

Enguerrand trouve la réponse amusante. Donc il se fends d'un sourire... intérieur le sourire. Il espère aussi ne pas devoir traverser la ville et observe l'environnement qui évolue au fur et à mesure de leur marche.

Vanguard ? Alegria ? Salem ? qu'il demande en citant les astroports.

Baroudeur... il a pas une question plus pertinente le gamin.

Oui. répond l'homme qui a été élevé dans la Trinité, a aimé dans l'Imperium et a saigné dans l'UC.

Les noms s'enchaînent et ce ne sont que des noms, des visions un peu floues empruntées aux récits d'autrui. Le fugueur a du mal à en faire des destinations. Un vague haussement d'épaules avoue son indécision.

"Juste ailleurs."

Alors que l'enseigne discrète de l'établissement qu'il a en tête se découpe au coin de la rue, il pèse sa prochaine question un rien plus longtemps.

"Vous iriez où, vous ?"

Quelques pas de plus et il s'arrête. L'édifice ne paye pas de mine de l'extérieur, comme la plupart de ces établissements fréquentés par des initiés. Les odeurs de cuisine appétissante et les vitres permettant de voir la rue sans être vu attestent toutefois que le lieu a été pensé pour ceux qui veulent rester discret sans pour autant se priver d'une prudente vigilance.

"C'est là."

Le jeune n'a pas l'air de savoir exactement de quoi parle Enguerrand. Tout à l'air vague où alors il sait mais préfère le cacher. Il ne sait pas lire les gens. Juste les corps quand ils désirent faire preuve de violence.

Moi ? Il hausse les épaules.

Il n'est pas Mo'at, il n'est pas esclave en fuite. Il n'a pas d'attache parce que ce n'est pas sa nature.

A ta place.... Vanguard. L'UC déteste vraiment l'esclavage. Il y a des structures pour les gamins là bas. Si l'espace te fait pas peur, un navire.

Le gamin indique un établissement discret qui ne paie pas de mine. C'est normal et raccord avec sa demande.

Faim ? demande Enguerrand.

Un pétillement sincèrement amusé scintille brièvement dans les yeux du gamin. Non, il n'a pas peur de l'espace. Il est tout le contraire des entraves qui l'encombrent. Il est l'infini des possibles. Non, la vraie difficulté, c'est de partir - de laisser derrière lui ceux qu'il voudrait pouvoir aider. Quelque part, ça ressemble trop à renoncer.

"Un peu."

La réponse garde une part de pudeur, la tendance de toute une vie à cacher tout ce qui pourrait passer pour faiblesse, tout ce qui pourrait devenir un levier à utiliser contre lui.

"C'est une idée bizarre de venir sur Paradis" qu'il commente, la question sous-jacente mais pas vraiment formulée : qui vient sur Paradis de son plein gré, outre les puissants qui l'ont nommé et qui en font un enfer ?

Enguerrand regarde la porte et attend que le gamin entre et ouvre donc la voie. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il entrera en premier dans ce genre de situation dans un endroit qu'il ne connait pas. Il jette un oeil autour de lui à la recherche d'autre gamin ou de gens plus mal intentionné.

- un peu faim ou un peu peur ? demande le pirate qui a noté l'excitation du gamin mais ne sait pas pour quelle raison. La bouffe, vanguard ou l'espace ?

Il plisse le nez, un rien bravache.

"Un peu faim et pas peur."

La peur ne sert à rien. Il a bien tenté de s'en débarrasser mais parfois elle revient - pas cette fois, cependant. Le combattant ne semblant pas décider à rentrer, il pousse la porte et s'y avance d'un pas léger. Les réguliers à l'intérieur lui lancent un regard sans paraître s'inquiéter. Le gamin passe parfois, que ce soit pour récupérer de quoi manger ou pour jouer contre quelques piécettes les messagers. Il ne fait cependant que quelques pas avant de laisser son aîné choisir où il veut se placer. Il a après tout l'embarras du choix : table dans l'espace dégagé au centre de la pièce ou dans les box cloisonnés et comptoir permettent généralement à tous les tempérament de trouver où s'installer.