SANTE

Distrait une seconde par un pantalon qui volait à travers la salle... Et une vision qu'il aurait sans doute préféré ne pas voir, mais qui en apparence ne lui fit ni chaud ni froid, il aurait pu rater le regard de Seik'el se prendre dans sa lettre. Elle s'était levée, Calypso seule savait pourquoi d'ailleurs, et ce n'est que grâce à sa vision périphérique qu'il remarqua un mouvement étrange.

Ce n'est pas que grâce à ses réflexes câblés - mais en grande partie, en effet - qu'il réussit à réceptionner l'intendante avant qu'elle ne touche le sol. Cette fois, d'ailleurs, il ne fit aucun effort à retenir l'éclat d'inquiétude s'afficher sur son visage.

" Seik'el !? "

Le départ du géant a détendu la table entière. Pas tellement parce qu'il était grand que parce que ses motivations étaient inconnues de l'équipage. Sans rien dire, le Capitaine reprit une gorgée de rhum, indifférent à la lettre personnelle reçue par son intendante. Ils étaient à terre en permission, c'était le bon moment pour ce genre de choses.

Parce qu'il ne pensait pas aux conséquences des mots et parce qu'il n'avait jamais compris les gens qui tombaient dans les pommes sans être blessés, il ne vit pas venir le malaise de la jeune femme et réagit avec un temps de retard par rapport au Quartier Maître. Il leva un sourcil. Bon. Voilà qui n'était pas banal. Mais se reprit rapidement.

"Que l'un d'entre vous aille chercher Leofstan."

Il y eut quelques grimaces des moins gradés qui rechignaient à quitter la salle mais la discipline, comme toujours prévalu et, moins d'une minute plus tard, un membre d'équipage partait d'un pas rapide vers le vaisseau toujours gardé.

Et puis alors que Dodu et moi on observe le monsieur qui se déshabille, on entend un bruit de chute juste à côté. On tourne la tête, et puis à la table de monsieur de Nieves, y a une fille qui est tombée. Ni une ni deux, on se lève tout de suite, et puis on s'approche. Dodu, il a attrapé nos sacs et la chemise aussi. J'ai pas l'autorisation de m'approcher, mais je m'approche quand même jusqu'à la madame.

- Sapristouille, madame, ça va ?

Seik'el a tout simplement et tout bonnement perdu conscience quelques secondes. Pas grand-chose, juste le temps de revenir à elle dans une position foutrement pas confortable et... assez littéralement dans les bras d'Ichabod. Elle se raidit, se redresse vivement, se détourne de la tablée pour reprendre contenance. Voit une espèce de... femme ? Avec une sorte de version géante de Srätx qui pour le coup semble plus beau que son humaine. Qui c'est ça encore ? Elle veut courir, courir et rattraper l'inconnu qui soudain n'en est plus un, mais... il avait ses raisons.

"Ca va... c'est rien, ça va. Vraiment."

Elle se baisse lentement, ramasse la feuille. Pas envie de tomber. Elle se redresse de même, force un sourire à la tablée et au duo simiesque.

"Voilà, vous voyez ?"

Ca tangue un peu, mais elle tient bien assez debout. L'idée la traverse sans vraiment s'arrêter qu'elle aurait pas dû fuir Ichabod aussi brusquement. C'est bien le dernier qui aurait la mauvaise idée de... enfin avec le Capitaine. Ca reste un homme...

"Juste... des nouvelles. Inattendues." Ca expliquera rien à personne, mais elle veut pas que tout le monde sache. Ni la fille au singe ni Loukian ni Colin ni personne en fait. "Mais pas mauvaises."

Elle sait pas si elle peut dire qu'elles sont bonnes. C'est trop tôt. Trop de choses à digérer. Ils savent juste que c'est rare, très rare qu'elle reçoive des nouvelles.

Le papier est toujours froissé dans sa main, serrée comme sur un trésor.

Il n'est pas médecin. Il n'y a pas besoin d'avoir fait des montagnes d'études pour voir que la jeune femme n'est pas bien. Elle a perdu trois teinte et n'a pas hurlé contre les mains d'Ichabod sur sa taille, trop occupée à tenter de convaincre un équipage inquiet qu'elle n'était pas faible.

« Laissez donc le Docteur Jenkins vous examiner. Je la connais, c'est une bonne professionnelle. » répond-il sans douceur ni brusquerie, insistant simplement sur le titre de la jeune femme qu'il a reconnu pour le médecin qui lui a donné sa nouvelle recette de gouttes pour les yeux. Difficile il est vrai d'oublier un visage pareil. Il hoche la tête vers le duo médecin/singe pour indiquer à l'équipage qu'on peut lui faire confiance.

« bonjour Docteur et merci de votre aide. Ichabod vous assistera si vous en avez besoin en attendant le médecin de bord. » puis, à Seik'el. « Donnez moi votre courrier, vous allez l'abîmer. Vous avez ma parole que je ne chercherais pas à le lire et que je vous le rendrais dès que vous serez sur pied ou retournée à l'infirmerie. »

La métisse quitte ses bras comme s'ils étaient fait de flammes brûlantes. Mais au moins, elle est debout... Alors il se redresse et ne dit rien, gardant pour lui le sentiment étrange que ça lui fait de la voir le fuir comme ça.

La femme qui est intervenue le détournera une seconde de ses pensées. Affreuse est le mot qui convient à son apparence, mais son air concerné par l'état de santé de l'intendante atténue le premier élan de dégoût qu'il aura à la regarder et qu'il garde bien pour lui. Surtout lorsque le Capitaine lui parlera de ses compétences. Il n'a jamais été homme à s'attarder sur les apparences, ce n'est pas aujourd'hui qu'il commencera. Le singe l'étonne par contre. Mais il a vu plus étonnant.

" Docteur " Qu'il saluera, lorsque le Capitaine donnera son nom, pour lui signifier de qui il s'agit et lui faire un signe de tête tranquille. Avant de reporter son attention sur l'intendante. Tout en restant à l'écoute des demandes du médecin étant donné qu'il reste à sa disposition.

Elle se relève, la madame, mais elle tangue un peu.

- Taratata, asseyez-vous là, tout de suite, que je dis avec assurance. On va juste s'assurationner que tout va bien. C'est que vous êtes pâle ! Dodu, ouvre les sacs !

Dodu s'exécute, et puis je tourne la tête vers le monsieur de Nieves.

- Bonjour, monsieur de Nieves. Comment que vous allez ?

Et puis je souris à monsieur Ichabod avant de regarder encore la madame qui est tombée.

"Dans le coin, c'est Valmont, mon petit nom."

Et celui que tu peux crier cette nuit. Trop tôt. Le mécano la laissa simplement prendre le verre avec un sourire amusé par ses propres pensées et comment doucement amener vers la conversation vers des perspectives plus grivoises quand on décida de lui frapper si fort dans l'épaule qu'il manqua de perdre l'équilibre. Il reconnu la frappadingue numéro un du Némesis. Génial. Il aurait été ravi de le voir dans d'autre circonstances. Là, il avait plus important, bordel.

"L.C., - il le prononçait à la corporative sans trop savoir pourquoi- toujours un plaisir de voir ta sale face."

Il se pencha vers lui et marmonna :

"Mais là, je suis demandé..."

Il s'adossa sur la table près de la femme à la flamme puissante et tendit son verre pour qu'ils trinquent. Il montra Eugène avec un sourire.

" C'est mon ami le plus explosif. A qui ai-je l'honneur ? "

Casse-toiiii.

Le gamin qui a un peu amorti ma chute se barre sans répondre, et je vais pour me relever quand - aïeuh ! Je bouge plus, tétanisé, je m'attends déjà à me sentir mourir, et puis en fait non ça va ça fait juste mal. C'est une ceinture. Une ceinture. Je regarde machinalement vers le "spectacle", j'en vois beaucoup trop pour avoir confirmation de l'origine de la chose. Putain ce con, il est pas au courant que ça fait mal ! On se demande d'où elles viennent mes cicatrices après ! Enfin maintenant que je sais que je vais pas me faire écorcher vif par des tarés en puissance, je me débats de plus belle pour me casser, quitte à bousculer quelques belles âmes. On est à un point où tout ce que je veux, c'est être dehors. Mais vu la densité de la foule, j'crois qu'il aura le temps de se mettre à poil avant que j'arrive à la porte... oskour.

Spoiler:

Mais oui elle va bien, et non elle a pas envie de lâcher son papier, genre pas du tout. Mais les paroles du Capitaine ressemblent quand même beaucoup à des ordres et si elle se penche au-dessus de la table pour lui tendre la lettre soigneusement repliée et un peu lissée au préalable, c'est avec une réticence visible. Elle sait déjà où ira le billet. Sur sa couchette, avec les peluches hibou, les origamis et les autres menus cadeaux de l'équipage et des rencontres qui l'ont marquée au fil des ans ; et elle sera lue, relue et encore lue jusqu'à ce que les plis s'en usent.

"Rien de grave j'vous dis. J'ai pas bu d'alcool, rien pris de louche, et bien mangé." elle assure, louchant un peu sur l'horrible griffure sur le visage de la femme. "Juste eu les jambes qui ont fait grève. Jamais eu ça avant." Et un peu perdu conscience peut-être, elle est pas sûre et a pas envie d'en parler, vraiment pas. Mais bon puisqu'il faut s'asseoir, elle se repose sur la chaise qu'elle avait quittée à l'arrivée du géant... En'theven. "Seik'el Iyeywi. Docteur Jenkins." elle conclut en lui tendant la main.

Iyeywi.

Tu clignes des yeux quand le verre est subtilisé d'entre tes doigts par Valmont qui part essayer de décrocher un nouveau plan cul après une remarque qui te fait légèrement rouler des yeux. Tch. Enfoiré va.

Ton regard se repose sur la scène dont ton supérieur t'as détourné quelques secondes pour regarder l'inconnu se détourner et repartir comme il est venu... Et tu hausses vite les sourcils en voyant le Quartier-Maître rattraper une intendante qui s'écroule après avoir lu son bout de papier. Autant dire que ça pique ta curiosité, mais tu n'iras pas te mêler des affaires de la dame qui ne tarde pas à se reprendre en assurant à tout l'équipage que tout va bien. Tu t'en détournerais bien d'une bonne gorgée de rhum, mais il se trouve qu'on t'a privé de ton verre, aussi, tu te lèves, non sans saluer Billy d'un geste avant de te diriger vers le bar, te réintéressant un peu au spectacle qui s'y donne. Bordel, c'est qu'il ne manque pas de toupet, le tenancier !

Sauf que pendant qu'il fait son spectacle, il sert pas de verres ! Tant pis, tu salues les dames qui ne semblent pas s'embarrasser pour se servir elles-mêmes et les imites en les saluant.

- Eh bah ! Où va le monde si c'est les clients qui servent pendant que le tenancier vire ses fringues en se déhanchant sur le comptoir ?

Et une bonne gorgée de rhum. Une !

Hannabeth ramasse sa carte de crédit tombée au sol depuis l'élastique de sous-vêtement de Wulf. Il enchaîne de ses idées ce soir, le rouquin, mais il la fait rire et le spectacle est gratuit alors elle ne va définitivement pas s'en plaindre. Lorsqu'elle se redresse, ses yeux tombent sur un type aux cheveux noir qu'elle ne connait pas, nouvellement apparus près d'elle et de Noor', et qui se sert lui aussi depuis l'arrière du bar. Elle hausse un sourcil, espérant pour son bien qu'il est autant un habitué qu'elle et la jeune pilote de speeder, ou il va se prendre un rouquin à pratiquement nu et fâché sur la tête. Il a beau être mignon, elle n'est pas certaine que Wulf prenne ça pour un argument.

"Jusque là, j'dirais qu'il va tout à fait dans la bonne direction."

Beth offre à l'inconnu un sourire amusé puis prend une nouvelle gorgée de son verre avant de lancer une œillade complice à Noor". La foule derrière elle semble divisée, quelques voix s'élevant pour s'opposer à un streap tease complet alors que la majorité scande toujours pour encourager le tenancier à poursuivre. Les foules et l'alcool, après tout, c'est réputé pour toujours s'emballer, non? La capitaine retourne son attention vers Wulf un instant, pour voir ce qu'il va choisir de faire, puis lance à l'inconnu :

"J'crois pas qu'on s'soit déjà présenté, non?"

Dans toute l'agitation Miguel avait réussi à se faufiler non loin du spectacle. Il ne se savait pas d'attirance pour son genre, mais il savait reconnaître lorsqu'un homme séduisait une foule. Il ne le considérait pas comme un rival, cependant il était obligé de reconnaître son talent à capter l'attention des femmes. Forcément, Miguel se devait d'admirer !
Et puis, il avait également envie de s'éloigner du type chelou, quelque peu effrayant et incommodant de tout à l'heure.

Accroché au bar, histoire de ne pas se perdre dans la marrée de monde, il regarde l'agitation. Des femmes émoustillées, des personnes ivres, des groupes qui se forment. D'ailleurs, où est la belle rousse de tout à l'heure ? Elle a dit faire parti du personnel, il lui suffisait donc de recommander un verre ! Un génie cet homme. Dommage qu'il ne comprenait pas qu'il était déjà largement alcoolisé.

- Oé serveuse ! Ma gorge s'assèche avec cette chaleur ambiante !

Mes yeux curieux se baladent sur le corps de cet Apollon qui vient de m'approcher. Décidémment j'ai très bien misé ce soir... Je vois Eugène qui arrive derrière mon compagne de beuverie, le bouscule un peu fort. Typique de sa part. Je rigole doucement.

- Salut Eugene. Je fais exprès pour le prononcer avec l'accent anglophone. J'te dirais bien d'rester mais... Mister et moi devons parler... business.

Mon regard d'ambre se pose de nouveau sur le dénommé Valmont, un sourire enjôleur étirant mes lèvres. Je me penche vers lui, comme pour lui faire un confidence en portant mon verre à mes lèvres.

- J'te donnerais bien mon prénom complet, mais tu aurais sans doute du mal à le prononcer... Même moi je galère des fois... Appelle-moi Nadya.

Je lui fait un clin d'oeil, restant tout près de lui comme pour refermer notre conversation sur nous deux. Et puis, je devais avouer que la proximité ne me dérangeait certainement pas. Je pourais m'en rapprocher davantage, mais bon... Encore trop tôt sans doute pour ce genre de choses...

La madame, elle me rassure un peu, mais moi je trouve ça quand même étrange. Et puis, je vois qu'elle est quand même bien entourée, donc ça m'inquiète un peu moins. Et puis je connais Monsieur de Nieves, alors je pense que ça va.

- Bon, d'accord alors. On va juste vous examinouiller rapidement, mais on va pas vous embêter longtemps, ça c'est promis Madame Seik'el !

Je lui souris, et puis Dodu il me passe de quoi écouter le coeur de la madame. Je mets un écouteur dans mon oreille valide et puis j'écoute son coeur.

- Mmh. Mmh-mmh.

Je pose le stéthoscope et puis je regarde les yeux de la madame, fixement, pendant quelques secondes. Je prends sa tension, ensuite. Et puis je fouille dans mes poches, et puis j'en sors une petite feuille encore verte.

- Tenez, mâchez ça, et puis ça ira, ça oui ! Vous faites un peu de tension, mais ça, ça va vous requinquer, pour sûr !

Le docteur ignore sa main. Bon. Elle la repose dans son giron en retenant une moue contrariée, d'autant qu'elle... grimace. Sourit. Quelque chose dans ce genre.

Elle va visiblement pour lui écouter le cœur, et Seik'el marque un mouvement de recul. Elle aime pas ça. Surtout devant tous ces hommes. L'équipage, déjà, le Capitaine, Ichabod, et puis tous les autres autour, et c'est pas parce que Loukian a eu la délicatesse - qui n'a sans doute rien à voir avec la situation - d'aller voir ailleurs si elle y était que ça change quelque chose. Et puis tous les autres autour. Sauf que c'était pas un ordre mais tout comme, alors elle se laisse faire, raide comme un passe-lacets, avec un regard beaucoup moins confiant. Heureusement qu'elle a pas essayé de lui enlever son haut sinon elle s'en prenait une. Dès que c'est fini elle tire sur son haut, croise les bras sur sa poitrine.

Et puis elle lui regarde les yeux. Bon, ça, ça va. Ils sont très bien ses yeux d'abord elle est sûre. Rien à voir avec ceux d'une bête traquée qui essaie de faire comme si tout allait bien. Rien du tout. Et sa tension... elle a dû faire une baisse de tension en lisant la lettre, mais là pas surprenant qu'elle pète le plafond. Elle lui arrache quasiment la feuille des mains, l'enfourne précipitamment, et recroise les bras.

"Ca vous arrive souvent d'ausculter les gens en pleine salle commune ?" elle grogne en mastiquant rageusement.

Elle est vraiment impossible, parfois, cette femme. A râler alors qu'on vient essayer de l'aider. Il comprend le secret et la préservation. Mais il ne dit rien pendant un moment, observant la salle et le médecin qui vérifie l'état de leur intendante de mauvaise humeur, le barman à moitié à poil qui termine son strip-tease. Le regard n'est en rien intéressé, mais surpris et presque impressionné qu'il soit allé jusque là...

" Arrête de te plaindre un peu, elle veut juste t'aider " Qu'il finira par marmonner à l'attention de Seik'el.

J'suis un peu surprise par le ton de la demoiselle et puis aussi par ce qu'elle me dit, mais c'est pas grave. J'comprends bien qu'elle se sente pas très très à l'aise, et puis moi aussi je préfère avoir ma petite salle tranquillou pilou. Mais j'ai aussi l'habitude de travailler dans des grands centres sacrément pauvres et puis là, faut se débrouiller comme on peut !

- Oh, bien plus souvent que vous le pensez, ça oui ! C'est que, c'est bien difficile d'amener des gens qui sont pas très très conscients ou très très biens dans une autre pièce ! Et puis, Dodu et moi, on est pas très très forts non plus. Alors soutenir quelqu'un, ça me fait bien peur ! Faudrait qu'vous tombiez par ma faute, ça non !

Et puis je souris, et je souris encore plus au monsieur à côté d'elle.

- Oh non, laissez, c'est rien du tout ! C'est que, je comprends bien et puis de toutes façons, j'veux plus vous embêter, ça non !

Eugène s'étire en manquant d'assommer Valmont. Et il lui présente sa conquête. Qui n'est autre que Nad.

"NAAAAAAAD"

Puis il se retourne vers Valmont.

"Alors comme ça j'suis ton ami le plus explosif."

On pourrait croire qu'il le drague vu son air de prédateur alors qu'il est tout simplement l'homme le plus étrange qui soit avec ses comportements inadaptés.

"Et encore t'as rien vu."

Il pense aux feux d'artifice qu'il a refilé à Miguel. Sauf que Nadya semble avoir d'autres plans en tête. Avec le bruit et la foule, il a du mal à se concentrer sur ce qu'elle veut. Mais elle semble parler business avec ... un glaçon ? Eugène ne comprend pas trop. Il la fixe sans savoir quoi penser, un regard mauvais le traverse. Pendant un instant il l'imagine en train de prendre feu. Puis il cligne des yeux, il sait que ses pulsions lui jouent des tours alors il sourit et fait une courbette souple à l'une puis à l'autre.

"J'vois qu'c'est pas moi qu'aura l'plus chaud ce soir. Fonds pas trop l'glaçon c't'une sacré flamme que tu tiens."

Mais il sait qu'il reviendra dans un ou deux verres, avec pour plaisir de faire boire l'un ou l'autre. En attendant il se rapproche du comptoir, dans l'espoir de commander quelque chose de fort. Il y voit une chevelure blanche. Sa capitaine. Il s'y dirige en poussant tout le monde autour.

"J'me plains pas, je grogne." qu'elle grogne, précisément, à l'adresse d'Ichabod.

Et elle grogne si elle veut, non mais ! Il en sait quoi lui d'abord de ce que ça peut bien lui faire les gens qui approchent sa poitrine, en public ou non - mais surtout en public ? Elle était très consciente et très bien et elle aurait totalement pu aller ailleurs et... elle se contente de mâchonner sa feuille, bougonne, l'étincelle dans ses yeux pas encore tout à fait éteinte.

"Merci Docteur." qu'elle finit par lâcher, une fois la feuille et le jus avalés, en tendant la main à nouveau. C'est pas la joie mais y a quand même un minimum. "J'vous dois combien ?"

La madame se calme un peu et puis elle me tend la main après m'avoir remercié, et moi je lui serre la main avec plaisir et puis professionnalisme, contente qu'on ait pu servir à quelque chose, Dodu et moi. Et quand elle parle de prix, j'affiche un air surpris, parce que je suis toujours surprise quand on veut me payer. Non pas que ce soit rare, bien au contraire, mais pour moi, une vie ou le bien-être de quelqu'un, bah ça a pas de prix, alors je suis bien embêtée quand on veut me donner un truc, ça oui ! Bon, on se fait quand même payer, surtout quand on va travailler dans des centres d'accueils d'urgence, mais ça, c'est pas vraiment les patients qui nous donnent de l'argent.

- Rien du tout ! Si vous vous sentez mieux, nous, ça nous suffit !

"Un verre au moins ?" elle insiste. "Et quelque chose pour votre compagnon ?" Elle tourne la tête vers le bar et... ah oui, c'est vrai. "Enfin quand monsieur aura fini de s'humilier..." elle siffle, peu amène, en détournant la tête vers la tablée et la doc. Pas difficile de deviner son opinion sur le spectacle.

Dodu et moi on hésite, mais elle a l'air de beaucoup y tenir la madame, alors on veut pas trop refuser ça, et puis c'est gentil, et Dodu, je sais qu'il bave déjà en pensant à des fruits ou bien à autre chose. Mais nous, on est fatigués alors je sais pas trop. Et quand elle parle du monsieur qui se déshabille, moi je rougis encore, en pensant à son vêtement qu'il nous a jeté, alors je détourne un peu la tête.

- Oh, bah... C'est que c'est sacrément gentil de votre part, ça oui ! Mais Dodu et moi, on allait partir. C'est que, on est fatigués...

Et Dodu, il baille à s'en décrocher la mâchoire.

Trop de gens dans cette taverne appartenant à des équipages difficiles à gérer. Enguerrand garde donc le visage dur et renfrogné alors qu'il veille sur son imbécile de client. La bonne nouvelle c'est que personne ne semble lui chercher des noises et que personne ne s'intéresse à lui. La mauvaise c'est qu'il n'a pas les moyens de sonder chaque personne de cette foule qui ne cesse de crier de ci et de là pour encourager le patron.

Les pirates aiment s'amuser et il comprend, même si sa nature n'est pas faîte pour ça. De plus il a un travail à faire présentement. Le bon côté c'est que le bellâtre aux feux d'artifices à quitter ça zone sans demander son reste ce qui est déjà ça. Pas très poli le bonhomme mais tant qu'il traine pas dans ses pattes c'est tant mieux.

Il observe le reste de la salle et espère qu'une bagarre générale n'éclatera pas.

Valmont sourit en coin en voyant Eugène s'éloigner.

"Un glaçon comme moi a bien besoin d'un minimum de chaleur pour survivre. Plus belle est la flamme, plus je me sens attiré."

Et avec ces belles paroles, il glissa son fessier sur une chaise près de la sulfureuse Nadya avec un sourire qui s'entendit pour devenir entendu, les coudes sur la table, il faisait tourner l'alcool dans son verre. Une petite bulle s'était formé pour lui autour du couple d'un soir qu'ils allaient former et il devenait lentement sourd à l'existence même du monde extérieur.

"Parlons donc affaire, oui. Avez-vous un projet particulier en tête pour notre bénéfice commun ?"

Il avala une gorgée avec un air faussement désintéressé, facilement trahi par la flamme puissante qui brûlait dans ses pupilles.

Elle est assez raisonnable pour savoir quand il faut lâcher prise... parfois. Le singe choisit bien son moment pour bâiller d'ailleurs.

"Comme vous sentez, j'vais pas vous retenir jusqu'à ce que vous tombiez d'épuisement." elle abdique. "Je m'en voudrais. Mais c'est que partie remise. Merci encore." Elle salue le doc et se retourne vers le Capitaine. "Merci Capitaine." elle ajoute en tendant le bras dans l'intention manifeste de récupérer ses papiers.