Rassemblement des troupes

Après avoir été sauvé par le père de la petite Sorenn, l'équipe de l’école avait été transféré vers un gymnase transformé en dortoir fortifié. Même si les baleines avaient fait fuir les monstres, ça restait des monstre et il y en avait dans les rues.

Le bras en écharpe pour soulager son épaule blessée, If'har revint vers Hush après s’être fait soigné. Les soins des envahisseurs étaient efficaces, mais sa guérisseuse préférée lui manquait. Il n'avait pas encore de nouvelles.

"Vous allez bien, Hush? Et Tobias, il est pas trop marqué?"

D'une main, il sortit son Hcom.

"Il faut que nous contactions le vaisseau pour savoir ou ils en sont du recensement."

Mais quelque chose retient le capitaine. La peur des mauvaises nouvelles, peut être.

Hush se sent perdu. Égaré comme il ne l'a été que deux fois dans sa vie. Lorsqu'il a été arraché à sa famille, alors qu'il n'était qu'un enfant, et lorsqu'il a été acheté par son ancienne maîtresse. Il est sur ses gardes, serrant précieusement son fils - heureusement intact - dans ses bras. Malgré tous ses efforts, il n'est pas dupe. Le petit Tobias risque de mettre un moment à se remettre de cette crise, et lui-même ne sait pas s'il parviendra un jour à oublier les mutants qui ont manqué d'arracher leurs vies.

Pour l'heure, Tobias est parvenu à s'endormir dans les bras de son père qui le berce distraitement. Il pense à un milliard de choses différentes, et en particulier à ceux qu'il aime et dont il n'a pas de nouvelles. Aëy'gis ? Way'si ? Noor ? Comment vont-elles? Il y a tellement de morts, tellement de cadavres dans les rues... Hush ne réalise pas que ses pensées se portent progressivement sur Calypso, et qu'il se met à la prier. Il ne sait pas faire, il n'a jamais appris. Mais il espère qu'elle aura épargné ceux et celles qu'il aime. Il a déjà trop perdu. Lorsqu'If'har s'avance vers lui, il ne le voit pas, profondément perdu dans ses pensées. En entendant sa voix, le grand navigateur sursaute violemment. Il sourit, confus, et prends son carnet.

"Nous allons bien. Et vous, capitaine? Nous sommes sous vos ordres pour la suite."

Hush se lève, prêt à aider comme il peut.

If'har n'a qu'une envie: quitter ce gymnase pour rejoindre son bâtiment. C'est là sa place. Il le ferait s'il avait encore son bras. Mais il n'a pas de bras gauche fonctionnel. Et Hush semble profondément secoué. Il a sursauté jusqu'au plafond quand il l'a apostrophé.

"Je suis désolé, je ne voulais pas te faire peur." dit le capitaine pendant que le Navigateur ecris.

"Assied toi, assied toi. Pour ce soir, on va rester ici. Il faudra qu'on fasse le tour du gymnase, mais ca peut attendre qu'on ai des nouvelles du vaisseau."

If'har rapella Ruck'li sur son Hcom, en mettant le haut parleur pour que Hush en profite.

"Capitaine. Vous allez bien?"

"Oui. J'ai été légèrement blessé a l'épaule, mais rien de grave. Hush et Tobias vont bien Vous avez fait le recensement que je vous ai demandé?"

"Oui. En comptant les gens restés à bord, on a localisé trente-quatre personnes. On a encore une dizaine de disparus. Certains Hcoms sont éteints, d'autres ne répondent pas."

"Tres bien. Essayez de relever la position des Hcoms allumés. Avec un peu de chance, ils sont encore avec leurs propriétaires. On ira voir dés que les rues auront été nettoyés."

"Oui, Monsieur."

"Transmettez moi les coordonnées dés que vous les avez."

Ruck'li acquiesça et If'har raccrocha.

"Bien. Maintenant, on fait le tour de la salle, voir si on a des camarades ici? A moins que tu ne veille rester avec Tobias?"

Hush offre un demi-sourire à son capitaine, désolé d'avoir réagi aussi brusquement. Il fait un signe au capitaine pour signifier que tout va bien et que ce n'est pas grave. Il replace son carnet dans son sac pour le moment et écoute ce que la conversation du capitaine et de Ruck'li. Plusieurs hommes et femmes manquent à l'appel, et demeurent introuvables. Hush sent son cœur se serrer, et il espère que tout le monde va bien, et qu'ils ont juste perdu leurs h-coms dans la cohue.

Lorsque le capitaine lui propose d'aller faire le tour du gymnase afin de repérer d'éventuels camarades, Hush n'hésite pas un seul instant. Il attache Tobias à son dos à l'aide d'un tissu et se tient droit. Il hoche la tête, et doucement - afin de permettre à If'har de comprendre - il signe :

"Moi et bébé - accompagner - toi"

Tobias est endormi suffisamment profondément pour ne pas le déranger, et attaché ainsi dans son dos, il le laisse libre de tous ses mouvements. Alors, Hush se tient prêt à se mettre en mouvement, cherchant déjà à apercevoir des visages familiers parmi la foule de sinistrés.

Les deux hommes et le couffin se mettent donc en route, à la recherche de camarades de bord.

If'har a beau scruter les visages des réfugiés, Il ne reconnais personne.

"Tu vois quelqu'un?"

Hush aussi, regarde avec une grande attention. A tout instant, il s'attend à enfin apercevoir quelqu'un qu'il connait. Quelqu'un de sain et sauf. Ce qu'il aimerait pouvoir voir Aeÿ'gis ou Way'si, quelque part dans la foule... Pourtant, il ne voit rien. Aucun de ces visages apeurés et éreintés ne lui semble familier. Pourtant, il est grand, et il se tord presque le cou pour pouvoir observer de partout. Parce qu'observer, il sait faire, usuellement. Mais là...

Il regarde son capitaine et secoue négativement la tête. L'inquiétude qu'il ressent déborde, si bien qu'il commence à se tordre nerveusement les mains. Finalement, il désigne une zone plus éloignée du gymnase. Une zone qu'il a des difficultés à observer de là où ils sont. L'endroit est grand, et il y a vraiment beaucoup de monde. L'odeur qui plane est reconnaissable entre mille. C'est une odeur de mort, une odeur de sang et de tristesse. Il attire à nouveau l'attention de son capitaine et signe.

"Tu - crois - frères et soeurs - vaisseau ?"

If'har se mord la lèvre, la boule au ventre.

Hush a raison, il faut vérifier la morgue.

"Je ne sais pas. Allons voir."

Silencieusement, respectueusement, If'har s'approcha des morts. Un officiel lui barra le chemin.

"Nous cherchons des camarades. Nous serons respectueux."

L'officiel détourne le regard, puis les laisse passer en leur souhaitant bonne chance. Leur souhaite-t-il de trouver leurs amis? Ou de ne pas les trouver?

Ils passent parmi les cadavres. Soulevant délicatement les draps, chemises, foulards ou autre linge posés sur le visage des victimes. C'est apparemment la coutume locale, de cacher le visage des morts. Ce n'est guère pratique. Chez les Mawey'txon, on ne faisait pas cela. On laissait le mort dehors, sous le ciel. Et on le laissait admirer les étoiles une dernière fois.

A son grand soulagement, If'har ne reconnait personne non plus.

"Hush?"

Hush se tend lorsqu'ils entrent parmi les morts. Il se montre très respectueux et délicat dans son inspection. Il n'est pas à sa première fois, hélas. La mort frappe souvent, lorsque l'on est esclave. Ces dernières années, il en a vu moins, puisqu'il était enfermé ou en compagnie de Marjolaine. Mais les images ne partent jamais vraiment. Pour autant, Hush perçoit la beauté, dans la mort. Le naturel d'un cycle infini et merveilleusement beau. Aussi est-il mitigé lorsqu'il reconnait un premier frère, terriblement atteint, le visage pourtant figé dans une expression de paix. Il pose une main douce sur l'épaule de l'homme, envoyant à Calypso une prière afin qu'elle accompagne son voyage.

Il continue son exploration, et c'est une jeune fille à peine sortie de l'enfance qu'il reconnait à nouveau. Elle aussi semble paisible, comme si elle ne s'attendait pas à être frappée par la mort. Elle lui rappelle Aëy'gis, et son coeur se serre. Il reste un moment immobile devant ce corps, effleurant la joue de la morte du bout des doigts, et envoyant une nouvelle prière à Calypso. Il ne sait pas si elle l'entendra, mais il se rappelle encore des mots de N'ioh, quelques mois auparavant. Calypso écoute tous les mo'ats.

Il fait alors signe à If'har, une expression de tristesse figée sur son visage. Au moins deux des leurs ont péri dans ce drame. Il espère qu'il n'y en a pas d'autres, si telle est la volonté de Calypso. Trop de mo'ats ont déjà été massacrés.

If'har n'a trouvé personne, mais Hush, si. Il le vit poser la main sur l'épaule du vieux Édouard, un ancien esclave, fils d'une Mo'at et d'un trinitaire a qui on avait imposé un nom trinitaire. Édouard était un gars solide et leur mécanicien en chef. Et c'était un ami. Il serait une perte lourde pour le Ni'huan.

Mais la trouvaille suivante lui brisa le cœur. Is'kel Mawey'txon était une cousine d'If'har, une enfant vive et enthousiaste qui avait insisté pour suivre If'har quand il avait entraîné une partie du clan dans son projet fou. Elle avait survécu a des batailles dans l'espace pour mourir ici. A deux heures de marche de chez elle.

If'har laissa échapper quelques sanglots, la tristesse et la culpabilité s'en partageant la parentée. Il n'avait pas put protéger Is'kel. Quel beau capitaine faisait-il?

Puis il se rappella qu'il était devant l'un de ses hommes. Il se força a ravaler ses émotions et se redressa.

"Bon."

Il prend une grande inspiration et s’essuie les yeux.

"Il va falloir les identifier officiellement."

Ils allèrent s'occuper des formalités avec le garde qui les avait arrété a l'entrée de la morgue. Cela pris un petit moment, mais ils eurent l'assurance que les corps seraient remis à leur vaisseau, avant l'embaumement.

"Soit on refait un tour, soi on va se coucher et on reprend les recherches demain. Tu en pense quoi, Hush?

Hush se sentit terriblement mal lorsqu'il vit son capitaine s'effondrer devant leurs deux pertes. Lui aussi était profondément triste. Il était sur le vaisseau depuis plusieurs longs mois, et il avait eu le temps de s'attacher à chacun des membres présent à bord. Mais il lui sembla que rien ne pouvait faire écho à la tristesse du capitaine. Alors il s'autorisa à poser une main sur l'épaule du capitaine, unique soutien qu'il se sentait capable de produire.

En silence, il suivit son capitaine, lui apportant une présence plus qu'autre chose. Il se savait peu utile, à cet instant. Il continuait de regarder autour d'eux, avec la peur de découvrir d'autres disparus. Cependant, il ne vit rien. Aucun visage qui ne lui était ne serait-ce que familier. Seulement des ombres et des fantômes.

Lorsque le capitaine l'interpela finalement, Hush sursauta à nouveau. Il avait cessé d'écouter depuis bien longtemps, se perdant dans ses pensées. Tobias, lui, dormait toujours profondément. Le petit garçon avait été épuisé par les évènements du jour. Hush aussi, était épuisé. Et If'har n'avait pas l'air beaucoup mieux... Le cartographe attrapa son carnet, et après quelques instants d'hésitation, il écrivit.

"Les morts peuvent attendre, et les vivants sauront retrouver leur chemin. Nous avons eu une rude journée. Je crois que nous ne saurons d'aucune utilité si la fatigue altère nos capacités."

"Oui, tu as raison, on sera plus efficace demain."

Ils retrouvèrent leurs lits de camps, qui ne leur avait miraculeusement pas été piqué par des sans gène. Ces envahisseurs se comportaient mieux en situation de stress que ne s'y serait attendu If'har. Ils se couchèrent, dans deux lits de camps cote a cote.

If'har envoya un petit message à Re'ya, perturbé qu'il était de ne pas l'avoir à son coté à l'heure du coucher, puis il se retourna plusieurs fois dans le petit lit instable.

"Je... me sens coupable de vous avoir mené ici. Tout en sachant que même sans le Ni'huan, beaucoup de Mawey'txons seraient venus de toutes façons. Je ne sais même plus si je dois être coupable..."

Sachant que son navigateur ne lui répondrait pas vocalement, If'har le regarda quelques instants, puis il sombra dans le sommeil.


Le grand Mo'at se réveilla le lendemain, effectivement plus frais, mais souffrant enormément de son épaule blessée. Doucement pour ne pas réveiller Hush et Tobias, il se leva pour aller voir s'il y aurait quelqu'un au coin infirmerie. Il y avait. On l'examina, sans noter de problèmes particuliers, ses points de suture n'avaient pas bougé, mais les anti douleurs devaient avoir cessé de faire effet. On lui distribua donc de nouvelles drogues et on le renvoya.

Avalant ses cachets, le Mo'at revint vers le muet, qui commençait à émerger.

"Bien dormis?"

Hush est inquiet. Il n'est pas certain de pouvoir parvenir à trouver le sommeil. Il se sent mal à l'aise au milieu de toute cette souffrance, de tous ces êtres inconnus autour de lui. Il regarde son capitaine, triste d'assister aux démons qui s'agitent en lui. Il ne sait pas vraiment comment le rassurer, mais il finit par sortir son carnet et y inscrit une courte phrase.

"La culpabilité n'est qu'un poison inutile qui ne pourra rien changer à la situation."

L'instant d'après, le capitaine semble s'être endormi. Mais Hush se tourne et se retourne dans son lit sans pouvoir en faire de même. Finalement, il s'assied, et sort son carnet de dessin. Il a besoin d'extérioriser toutes les images qu'il a vu. Presque tout le monde dort dans la salle, lorsqu'il parvient enfin à trouver le sommeil, aux côtés de son fils qui dort toujours profondément.

Lorsqu'il se réveille, il voit If'har revenir vers eux. Hush prend le temps de s'étirer, et de sourire à son fils qui semble entretenir une conversation très sérieuse avec un de ses jouets. Puis en regardant If'har, il hausse les épaules. Il a très mal dormi, en réalité, et son bâillement peut en attester. Mais il ne se plaint pas, et se lève, paré pour les recherches du jour.

"Et toi ?" signe-t-il. "Continuer - recherches ?"

"Je sais, Je sais..." Répondit le capitaine en s'endormant.


Le lendemain, If'har vit son subordonné se lever avec une tete à gueule de bois. Aie.

"Oui. Continuons les recherches. Refaisons un tour parmi la foule. J'ai entendu des gens arriver pendant la nuit."

et ils repartirent dans la foule. If'har pensa bien reconnaitre des gens, mais il se trompa. Ce n'était pas Gul'te et Far'am. Dommage.

Il se tourna alors vers son ami:

"Alors?"

Hush se relève, reconnaissant que son capitaine ne fasse pas de réflexion quant à sa mine certainement affreuse. Il ne fait pas grand cas de son état, à vrai dire. Dans sa tête, il ne voit que les images horribles qui se bousculent et fourmillent dans ses doigts et ses crayons. Il hoche la tête pour signifier à son capitaine qu'il est près à le suivre et à faire de son mieux pour essayer d'apercevoir des visages connus. Il espère en croiser, il espère pouvoir serrer quelques amis dans ses bras, il espère... Mais rien ne vient. A plusieurs moments, ses yeux accrochent des visages, des postures qui lui semblent familières, sans pour autant que cela ne se révèle être de vraies pistes.

A deux moments, il croit tellement avoir retrouvé un être proche qu'il esquisse un mouvement en la direction de ces personnes, avant de se rendre compte qu'il s'était trompé. Alors, penaud, il finit par secouer négativement la tête en direction de son capitaine. Visiblement, il n'y a personne de leur entourage ici. Et il doit bien avouer ne pas avoir le courage de retourner voir dans la morgue. Alors il signe doucement, en marquant bien les gestes pour que son capitaine puisse comprendre.

"Aller - vaisseau ?"

If'har soupira et regarda le petit Tobias. Peut être aurait-il besoin de retourner au vaisseau. Hum... Ce n'était pas a lui de prendre cette décision.

"Tu fais comme tu veux. Ruck'li m'a envoyé pendant la nuit les coordonnées de trois Hcoms qui émettent toujours. Il les a localisés sur le plan. Je pensais aller voir. Mais je comprendrais si tu voulais aller te reposer au Ni'huan. Et rentrer le petit."

Hush hésite un instant, observant son fils. Le petit garçon avait l'air reposé, quoiqu'encore craintif à cause de ce qu'il avait subi. Mais ça, Hush n'y pouvait rien, et il savait bien que même avec la meilleure volonté du monde, il ne parviendrait pas à chasser les craintes de l'enfant d'un simple claquement de doigts. Trop de choses s'étaient déroulées, trop de pertes, trop de sang, trop de morts, trop d'images gravées et de sons en écho. Il était parvenu à masquer les yeux de l'enfant, et à lui éviter certaines scènes trop affreuses, mais il ne pouvait pas faire davantage de miracles. Alors il sourit tendrement à If'har, avant de sortir son carnet et d'écrire dessus.

"Je veux t'aider à chercher, mais peut-être que Tobias devrait rester à l'abri sur le vaisseau. Il a déjà vu suffisamment d'horreurs comme ça, et au moins, je serai totalement libre de mes mouvements pour t'aider."

Ca n'implique que de faire un détour par le vaisseau et de confier Tobias à un de ces anges gardiens usuels. Cela devrait leur faire perdre quelques minutes sur leurs recherches, mais ils ne devraient pas avoir trop de mal à les récupérer par la suite, sans l'enfant accroché au dos d'Hush.

"Oui, c'est sage."

Les deux hommes quittèrent donc le refuge pour rejoindre leur vaisseau, garé aux confins de l'astroport, a moitié dans la foret. habituellement, c'était un emplacement peu cher et peu aimé, car loin de la ville. Mais en l’occurrence, loin de la ville avait signifié loin des troubles, donc If'har était content que sa radinerie ai évité le pire a son vaisseau et a la partie de son équipage qui y était au moment du crash.  

En chemin, il envoya un message à Reya qui sortit pour les accueillir au vaisseau. Ils s'embrassèrent et se serrèrent l'un contre l'autre, heureux de se voir en vie l'un l'autre, puis Reya se tourna vers Hush.

"Tu veux que je prenne Tobias en charge pendant que vous cherchez les autres? If'har, tu veux pas emmener plus de renforts avec toi?"

"Way'si est rentrée?"

"Pas encore, elle fait toujours partie des portés disparut."

"Alors non. On va les trouver, ne t'en fait pas. Je préfère savoir les autres ici, à l’abri."

"Ok..."

If'har laissa à Hush le temps de dire au revoir a son fils, l'attendant sur le chemin menant à la ville.

Hush suit donc If'har, éprouvant un étrange sentiment en lui à mesure qu'ils se rapprochaient du vaisseau. C'était comme s'il s'était absenté pendant des années, et qu'il retrouvait enfin le chemin de sa maison. Sauf qu'il n'allait pas y rester. Pas tout de suite. Il avait d'autres éléments à régler auparavant, et parmi eux, il lui fallait retrouver Way'si et aider If'har. Alors Hush sourit à Reya et avec tendresse, il lui confia son fils. Il promit à l'enfant de revenir rapidement, déposa son front contre le sien pendant quelques secondes, et puis fit volte face pour rejoindre If'har. Il savait que Tobias n'avait rien à craindre avec Reya. Il était en sécurité, et ça lui ôtait déjà un poids considérable.

Il fit un signe à son capitaine, lui indiquant qu'il était prêt à reprendre le chemin de la ville, et qu'il n'y avait pas de temps à perdre. Il n'était pas médecin, et n'y connaissait pas grand chose en soin. Cependant, il savait que pour les blessés, les premières heures étaient cruciales. Ils avaient déjà perdu beaucoup de temps en dormant et en amenant Tobias jusqu'au vaisseau, alors maintenant, ils devaient être rapides. Hush connaissait la cartographie, suffisamment bien pour parvenir à se repérer, et à tracer de nouvelles cartes mentales avec les endroits modifiés par la destructions. Au moins, eux ne se perdraient pas.

If'har montra la carte à Hush et ils se rendirent sur les lieux du premier point sur leur carte: un petit parc a coté de l'astroport. Plus précisément, ils se rendirent a coté d'un petit pont qui passait au dessus d'un petit court d'eau artificiel.

If'har repéra et ramassa le HCom dans l'herbe.

"C'est celui de Gurk't. Il ne doit pas être loin. GURK'T!"

Spoiler:

Hush suit If'har jusqu'au premier endroit, là où l'un des h-com émet encore. Là, le capitaine commence à appeler l'homme, et Hush lui fait rapidement comprendre qu'ils ont intérêt à se séparer pour couvrir un plus grand espace. Alors le muet s'éloigne dans une direction, abandonnant If'har. Il regarde autour de lui, concentré, et finalement, il porte son dévolu sur le petit ponton. Il va vérifier au-dessous, et là, il écarquille les yeux en voyant un homme roulé en boule, l'air complètement perdu dans son monde. Hush s'accroupit près de lui et pose une main sur son épaule, mais il n'a pas l'air de réagir, comme s'il était totalement absent.

Inquiet, le muet décide d'aller chercher l'aide d'If'har. Alors il sort de l'endroit, et claque dans ses mains pour attirer l'attention de l'autre mo'at, pointant le dessous du pont afin de lui signifier qu'il a trouvé un homme. Il ne peut pas vraiment en dire plus ; signer ne garantit pas que le capitaine comprenne la situation, et écrire prendrait trop de temps. Alors il préfère laisser la place à If'har pour qu'il se rende compte lui-même de la situation et qu'il décide de ce qu'ils doivent faire pour aider leur camarade en détresse.

If'har rejoignit Hush sous le pont et eu la bonne surprise de retrouver Gurk't. Mais la mauvaise surprise de le trouver catatonique.

"Bien joué, Hush."

Il s'agenouilla devant l'homme.

"Gurk't. Tu me reconnaît? Gurk't?"

Une lueur passa dans les yeux de l'artilleur. If'har souffla. Il etait reconnu.

"Viens avec moi, Gurk't. Viens."

Hypnotisé par la voix de son capitaine, l'artilleur suivit If'har.

"Bien. Bravo..."

Il se tourna vers Hush:

"On le ramène au vaisseau. Il est pas en état de rentrer seul."

Hush voudrait bien protester, mais il sait qu'il ne peut pas. Il affiche une mine sombre, assez peu usuelle pour lui. Il est important de mettre leur camarade à l'abri, c'est une certitude. Mais il pense aux autres. Cette découverte lui a donné un espoir important : celui de retrouver des survivants. Mais l'état de Gurk't est préoccupant. Si préoccupant qu'il craint l'état dans lequel ils risquent de retrouver les autres.

Cependant, le capitaine a raison. Tout seul, Gurk't se perdrait encore plus, et ça, ils ne peuvent pas le permettre. Alors Hush se met à l'opposé d'If'har, à côté du rescapé, et il le soutient dans sa marche, pour le ramener lentement jusqu'au vaisseau. L'homme est abîmé, mais pas seulement physiquement. Il y a aussi l'intérieur de lui qui est atteint, et Hush a mal de le voir dans cet état. Ils atteignent néanmoins le vaisseau sans rencontrer de difficultés particulières. Ils ne peuvent rien faire de plus pour l'homme, d'autant plus que leur médecin est toujours portée disparue. Une fois libéré de son fardeau, Hush signe.

"Trouver - médecin".

"Personne ne se déplacera pour un petit vaisseau, Mo'at en plus. Pas alors que tant d'envahisseurs sont blessés. On ne peut que prier que Way'si revienne vite. Et entière."

If'har soupira, puis il sortit son Hcom pour chercher un autre point sur sa carte.

"Continuons d'essayer de trouver des survivants."

Il conduisit Hush dans une petite impasse, bordée de maisons basses. Le Hcom était abandonné le long d'un trottoir. Contrairement à celui de Gurk't, il n’était pas personnalisé et semblait sortir tout droit des stocks de l'intendance.

"Bon, On a l'Hcom, reste a trouver son propriétaire."

Spoiler:

Hush se met en action dès qu'ils arrivent en vue de l'autre h-com. Il sait qu'il n'a pas de temps à perdre, et il commence directement à chercher le gars à qui appartient ce h-com. De vue, il dirait que c'est celui d'El'ioch, mais il n'est sûr de rien. De toutes façons, il n'a pas les moyens de l'appeler, alors il se contente de chercher en silence. Il port d'abord son dévolu sur un grand portail massif. Il l'escalade rapidement, regarde derrière, mais ne trouve rien. Il continue ses recherches, derrière un bac couvert de plantes. Mais là aussi, ses recherches sont infructueuses. Il reste un moment immobile, regardant tout autour de lui, se grattant le sommet du crâne. Il est un peu perplexe, et malgré son imagination débordante, il manque un peu d'idées réalistes. Mais il ne compte pas abandonner pour autant.

Alors il se dirige vers un porche en bois qui recouvre le pas d'une porte, et en s'aidant des poutres et des rebords de fenêtre, il grimpe dessus. Il se traîne avec difficulté pour finir par se mettre debout, et atteindre les toits. Mais là encore, il ne voit rien du tout. Il soupire, et cette fois, se passe une main sur la nuque. Par Calypso, où est-ce qu'il peut bien être ? Alors il redescend du toit, tombant à moitié parterre dans un suite de mouvement pas du tout élégant, et il va voir dans un renfoncement... Mais là encore, il ne trouve rien ni personne.

Ils ont survécu. Le petit groupe a été pris en charge mais à part beaucoup de poussière et le sang de ses patients, elle s'est sortie indemne de "L'horreur". Contrairement à beaucoup, Way'si n'est pas secouée par le tremblement de terre et ce qui a suivi. elle a failli mourir, elle le sait mais c'était naturel, c'était la réponse de Calypso à l'envahisseur, c'était la nature qui reprenait ses droits et les monstres de chair contre les monstres de l'esprit. Et les monstres l'ont épargnée, alors qu'elle n'était ni la plus rapide, ni la plus forte, ni la plus douée. Les monstres l'ont jugée digne de rester sur cette terre. Sa terre. Celle de ses ancêtre. Là où beaucoup voient de la violence et de la terreur, elle voit une promesse, celle qu'un jour leur monde redeviendra la merveille qu'il était. Qu'un jour, qu'elle ne verra surement pas, Calypso rendrait le monde au monde. Et que tout ce que les Autres ont construit, malgré leur "technologie" et leur métal.

Alors, elle a fait signe à Selvhen et elle a marché dans les ruines du monde des Autres, rêveuse, au hasard de ses pas. Les ombres des autres rescapés et des corps la croisent sans la sortir de ses pensées. Elle n'entend ni les pleurs, ni les cris, ni les appels, son coeur est rempli de Calypso et d'espoir. C'est alors qu'elle voit Hush sortir d'un renfoncement et lui fait signe.

"Frère-de-mon-coeur !"