If’har est née au sein du clan Mawey’txon, un clan de chasseurs cueilleurs installé depuis toujours prés de ce qui deviendrait un jour Vanguard. Autant dire que l’arrivée des colons à légèrement bouleversé leur quotidien. Mais heureusement l’UC n’est pas la trinité et après un bouleversement certain de leurs territoires de chasse, ils s’étaient adapté à la situation. Ils prirent entre autre l’habitude de commercer avec l’envahisseur, vendant fourrure, plumes et autres trophée de chasse et achetant surtout des fournitures médicales.

If'har était le fils de Ji’ek, lui même fils de Fir’met. Fir’met était le chef du clan Mawey’txon et Ji’ek, son fils et successeur était en charge des relations et négociations avec les envahisseurs et très tôt, il emmena avec lui son fils lors de ses expédition, ce qui donna au jeune garçon l’occasion d’apprendre la langue étrange de ces étrangers.

En dehors ce cela, If'har grandis plutôt normalement. Charismatique, il prit vite la tête de la bande d’enfants du clan et les conduisit dans toutes sortes de bêtises et d ‘espiègleries. Le jeune homme vivait une vie somme toute complètement normale jusqu’à ses quinze ans. Il était alors en visite dans le clan Kilctes, un clan allié, quand l’enfer se déchaîna sur eux. Avaient ils décu Calypso d’une manière ou d’une autre ? Nul ne le savait, mais ça aurait peut être expliqué qu’elle ai laissé un vaisseau esclavagiste s’abattre sur le tranquille campement.

L’attaque fut brutale. Tant pas nécessite que pour terrifier les nouveaux esclaves. Les familles furent séparés pour être stockées, il n’y avait pas d’autre mot, dans les différentes cales du gros vaisseau. Commença alors un voyage long et difficile, enchaîné à une même place, tassé contre d’autres Mo’at. Puis la plantation, le fouet, les contremaîtres…

Mais un jour, heureusement relativement tôt, un vaisseau pirate décida de se payer une plantation trinitaire et fit le choix de très bon goût de choisir celle d’If’har. Beaucoup d’esclaves en profitèrent pour s’enfuir simplement, mais le jeune homme choisis plutôt de repartir avec les pirates, dans l’espoir qu’un jour, on le dépose à Vanguard. Pour payer son voyage, il travailla, le travail de mousse n’étant pas trop difficile par rapport à celui d’esclave. Et puis… Et puis il découvrit qu’il se plaisait dans l’espace, dans la piraterie.

Il resta sur le Santiago un an, deux ans, trois ans… Il appris les moindres recoins du vaisseau et il appris à se battre à l’épée. Et finalement il finit par le reconnaître: il s’était installé. Une fois ce constat fait, il entrepris de se former pour être autre chose qu’un simple porte-épée au service du capitaine. Il demanda à être formé en tant que pilote et ça lui fut accordé. Il se révéla même plutôt bon pilote.

Mais les années passaient toujours et plus elles passaient, plus il pensait à sa famille, à son clan. Allaient ils bien? Étaient ils toujours au même endroit? N’avait-ils pas eu de mauvaise visite? Cette angoisse monta et monta et monta… jusqu’à ce que le pirate ne tienne plus. En 100 AAD, alors qu’il avait 25 ans, le jeune homme laissa tomber la piraterie pour rentrer à Renaissance. Il avait alors assez d’argent pour se payer le voyage vers Vanguard et de là, il marcha simplement jusqu’à son campement.

Et là, ce fut le retour du fils prodigue. Le clan était toujours là, il allait bien, heureusement.

Et la vie repris son cours. A l’époque de son enlèvement, If’har était en train d’être formé pour devenir négociateur avec les envahisseurs. Ayant vécu dix ans parmi eux, il se glissa dans ce rôle à la perfection. Mais traditionnellement, dans le clan, celui qui négociait avec les envahisseur était aussi celui qui deviendrait chef après la mort du chef et ça… Çà posa plus de problème. Pendant son absence, son frère avait été formé à son tour pour ces fonctions.

Mais les voyages d’If’har l’avaient auréolé de gloire. Il avait des tas de choses à raconter le soir autour du feu et il savait utiliser l’expérience gagnée dans les étoiles pour se faire apprécier de son peuple et de son frère qui lui céda bientôt la place d’héritier. Bientôt, Fir’met mourut de son grand age et Ji’ek endossa la responsabilité du clan, secondé par If’har et son frère.

If’har en profita pour imposer au clan des changement indispensables, selon lui. Des changements qui rendirent le clan plus furtif, moins repérable, de jour comme de nuit. Ils s’enfoncèrent plus loin dans la foret, cachèrent leurs feu et ne firent plus de grandes fêtes ou tout le monde était bourré. Ce dernier point chagrina les paisibles mo’ats, mais If’har se montra intransigeant, le souvenir de la capture des Kilctes toujours frais dans sa mémoire.

A cette période, If’har tomba éperdument amoureux de Re’ya, une femme de son clan qui alliait beauté et caractère. Il l’épousa, mais leur mariage mit du temps à être fertile. La vie suivait son cour et If’har était plutôt heureux, mais il se sentait à l’étroit et savait pourquoi. Sa flamme, puissante à la base, ne demandait qu’a se libérer. Son clan allait bien, lui susurrait-t-elle à l’oreille. Mais d’autres n’ont pas cette chance. Pourquoi ne pas armer un navire et partir à la chasse aux esclavagistes? Ce serait drôle. De faire changer la peur de camps pour une fois… Mais Ensuite, If’har regardait Re’ya et ses rêveries s’apaisaient. Son Clan avait besoin de lui. Il était le prochain chef!

Il serait probablement devenu chef, si une bande de pirates n’avaient pas réveillé les tensions UC/Trinitaires, pillant les esclavagistes, relâchant les esclaves à Vanguard. Une bande d’esclavagistes plus téméraire que les autres décida que puisque c’était comme ça, ils iraient récupérer des esclaves à Vanguard. Mais juste avant d’arriver sur la ville, ils repérèrent un petit feu allumé par deux adolescents en goguette. De là, ils repérèrent le camps Mawey'txon et attaquèrent.

De nouveau l’horreur. De nouveau l’attaque brutale. Mais cette fois, c’était son clan. Cette fois, c’était sa famille. If’har se rebella, mais il était en infériorité. Il récolta des coups de bâton et de fouet. De nouveau le stockage. De nouveau le voyage long et difficile, enchaîné à une même place, tassé les uns contre les autres, sans rien savoir de qui était vivant, de qui avait survécu.

Le pire échec d’If’har. Il avait échoué à protéger son peuple des barbares. Cet enlèvement lui fit encore plus mal que le premier. Parce qu’il n’était plus seul avec un clan allié. Non, il était là avec son clan, sa famille, sa femme. Si elle avait survécu.

Si.

Peut être.

Et ils allaient tous à la plantation. Ou les Mo’at finissaient mort à l’intérieur, a force de mauvais traitements.

La Dame lui avait confié la mission d’éviter çà aux Mawey'txon et If’har avait grotesquement échoué.

Mais la Dame ne les avait pas abandonné. Elle était là, avec eux. Elle leur envoya l’Iceberg, grimé en corsaire de l’UC. Et L’Iceberg les libéra. Et, au milieu des esclaves libérés, il eu la joie de retrouver sa femme, la lumière de sa vie, sa Re'ya. Elle avait souffert du voyage, mais elle était saine et sauve.

La belle Seik’el lui avait confirmé qu’ils seraient déposés à Vanguard. If'har ne pouvait pas espérer meilleure épilogue au difficile chapitre dans l’histoire des Mawey’txon qu’avait été la capture. De là, ils retourneraient facilement dans leurs terres. Peut être emmèneraient-ils une partie des Mo’at d’autres clans avec eux. Puis il faudrait reconstruire. Se cacher, encore et toujours. Se cacher plus, se cacher mieux.

Puis il l’avait rencontrée. Forte mais fragile. Savante mais ignorante du monde des envahisseurs. Perdue, mais plus à sa place dans l’espace que n’importe qui. Exaltée. Way'si. Si belle et si exaltée que If’har serait tombé amoureux s’il n’avait déjà eu Re’ya. A son contact, la Flamme d’If’har, restreinte par des années de vie à terre, s’embrasa brutalement et le pirate su qu’il ne pourrait plus rester à terre. Qu’il ne pourrait plus vivre la vie douce et paisible qui était celle des siens.

Et puis, si lui ne pourrait plus s'établir sur une planète, ce serait pire pour Way'si. Il connaissait les exaltés. Son Capitaine sur le Santiago en etait un. Il savait ce qu’on disait d’eux. Jamais elle ne se satisferait d’une vie à terre, même dans le plus idyllique des clans. Non, il lui fallait un vaisseau. Et ses rêveries revinrent lui éclater à la tête. Pourquoi ne pas armer un navire et partir à la chasse aux esclavagistes?

Il raccompagna effectivement son clan dans leurs terres, avec des consignes encore plus drastiques de camouflage, puis, avec les volontaires (dont sa Re'ya), il retourna en ville. Là, ils écumèrent les quartiers Mo’at et les bas fonds pour rassembler un équipage qui tienne la route, mais uniquement composé de Mo’at ou de métis de première génération.

Puis ils étudièrent en détail les aller et venue de l’équipage d’un petit sloop, parqué un peu à l’écart dans la foret. Ils étudièrent leurs moindre faits et gestes pendant cinq jour et un soir, alors que la moitié de l’équipage était partit se désaltéré dans les tavernes de Vanguard, la petite troupe attaqua sans la moindre pitié. Le combat fut rude, mais rapide. Les sentinelles extérieures du vaisseaux furent surprise par les chasseurs Mo’at, accoutumés à la chasse nocturne. L’équipe de quart, à l’intérieur, qui se reposait trop sur ses sentinelles réagit avec un temps de retard. En fin de compte, les seize gardes furent débordés par les quarante mo’ats et métis qui déferlèrent sur eux.

Mais inutile de fêter sa victoire plus longtemps, hein, on ne savait pas qui ils avaient put faire venir par Hcom. If’har fit monter à bord les six membres d’équipage qui n’avaient pas participé à l’assaut, faute de compétences martiales. Parmis eux, Way'si, leur figure de prou à tous.

Puis ils décolèrent.

Le Ni'huan était né.