You have to fight.

Je crois que je me suis perdu. Et ça m'énerve. Le sens de l'orientation n'a jamais été mon truc, loin de là. Ma femme a toujours été plus douée de ce côté là, comme du côté physionomiste. J'ai beau avoir l'air de celui qui sait beaucoup, je me perd facilement. Et là, j'ai eu la merveilleuse idée de donner rendez-vous aux gars dans un bar. Seulement, je suis parti après eux, Beth a eu besoin de moi pour quelques détails avant notre départ de demain.
Je suis donc perdu dans les rues de Tortuga, à ne plus savoir où aller. Je me suis arrêté, oui, plusieurs fois, pour demander ma route. Mais eh, nous sommes à Tortuga. Et il me faut être discret, même ici. Pas que je sois particulièrement connu, bien que reconnaissable, mais ne sait-on jamais sur qui l'on tombe. Alors je me contente de marcher, l'oeil alerte de découvrir ma route et de reconnaître enfin un lieu. Mais rien.

Alors, je m'énerve un peu. Et au bout d'un moment, je me lasse de les chercher, alors, puisque je suis si sociable, j'me dis qu'j'vais bien rencontrer des gars qui me tiendront compagnie pour boire quelques verres. Et peut-être que je retrouverai les miens plus tard. On verra, Calypso me mènera peut-être à eux dans la soirée !
Qu'importe. Je trouve un bar, j'entre. A l'intérieur, ça grouille de monde. La pénombre masque quelques recoins du lieu, je me dirige vers le bar et fais un signe de tête au jeune barman lorsqu'il croise mon regard. Quelques instants plus tard, après avoir servi son client, il se ramène vers moi.

- J'vous sers quoi ?

J'hésite. Pas longtemps.

- Une bière bien fraiche, gamin.

Le gosse s'exécute, je me retourne dos au bar, pour observer les clients du bar d'un oeil attentif, curieux.

Tortuga … enfin. Il parait que c'est un lieu de dépravation et peuplé uniquement de pirate. En tout cas il a un combat là-bas donc son manager a trouvé un navire peu recommandable pour l'y emmener. Zélio n'a pas eu de mal à s'intégrer comme toujours. Déjà il est souriant, et ensuite personne ne veut lui taper dessus. Enfin pas après la première tentative du premier venu.

Il visite la ville et ne sait pas vraiment où se rendre pour passer la soirée alors il pousse une porte par hasard et tombe sur un endroit sombre et grouillant de monde. Il prend un verre au bar et va se poser dans un coin pour regarder la vie autour de lui. C'est une bonne façon d'apprendre normalement.

Pour le coup c'est rempli de gars à la mine patibulaire et on le regarde un peu en coin. D'un autre côté avec ses cheveux rebelles et sa tenue très décontractée il se fond aisément dans la masse. En parlant de masse… voila que rentre un colosse, la démarche et la musculature attire l'œil professionnel de Zélio.. le gars sait se battre, c'est pas de la gonflette.

Le jeune barman pose la bière proche de moi, dans mon dos. Je me retourne, la prend dans ma main. Elle parait si petite, c'en est risible. Je m'étonne encore de la taille incroyable de mes mains. Faut dire qu'avec mes deux mètres dix, c'est plutôt normal. J'suis un grand gaillard à la belle chevelure blonde.
J'ai soif. J'apporte la chope à mes lèvres, le liquide glisse dans ma gorge et j'en oublie presque que je retrouve plus mes gars. D'un geste distrait, j'essuie la mousse sur mon bouc. Et j'observe la salle. Les tables sont pleines, les visages bien différents les uns des autres. Une table au fond accueille un groupe qui semble inquiet, préoccupé. Tortuga est un lieu de rencontre plutôt pratique pour les pirates, peut-être attendent-ils des associés. Qu'importe.

Mon regard plane sur tous les visages, ne s'arrête pas sur un visage en particulier. Les coins sont bien trop sombres pour que je puisse tous les apercevoir. Aucun ne me semble assez sympathique pour me divertir... J'espère que mes gars vont pousser la porte ou qu'il y ait un peu de divertissement. Ma petite Eeä m'a fatigué, aujourd'hui. J'ai besoin de me divertir, même si je l'aime de tout mon coeur, elle a le don de m'épuisé. Elle me ressemble bien trop... Je plains ma mère, de m'avoir supporté gamin.

Zélio observe et constate que la vie dans les tavernes pirates est la même qu'ailleurs sauf que tout le monde à l'air prêt à se battre si nécessaire.

Dans un coin sombre une femme se plaint de l'homme qui est avec elle, visiblement il est un peu trop tactile à son goût. Mais bon le bonhomme se calme. Un groupe rentre dans la taverne et ils ont l'air un brin menaçant. Visiblement ils ne sont pas venus pour boire et se dirige droit vers un autre groupe qui lui boit tranquillement au fond de la salle.

Un homme dont le visage est taillé à la serpe et disposant d'un physique musclé à défaut d'être musculeux prend la parole. Le chef sans doute, en tout cas tout le monde l'écoute. Le ton à l'air tranquille pour le moment. Sauf que Zélio voit bien que les hommes à table sont un peu à cran. Sans doute que le rendez-vous est important. En face on rétorque quelque chose qui ne plait pas au gars qui vient d'arriver avec ses hommes.

- mon gars, les regarde pas trop. Amelio cherche sa jeune sœur qui traine souvent avec les gars du Sainte Marie. Il aime pas qu'on se mêle de ses affaires. dit un vieux matelot à Zélio. Les gars de la Sainte Marie sont pas tendres avec les femmes qui ont pas froid aux yeux, surtout quand elles sont pas trinitaires.

Je le sentais, ce groupe de gars au fond de la salle n'est pas là pour boire. Un groupe d'homme attire l'attention des occupants du bar en entrant. Je les suis du regard, jusqu'à cette table que j'avais repéré quelques minutes plus tôt. L'un prend la parole, tous l'écoutent. Ils sont à cran, quelque chose se passe, je sais reconnaître un échange d'affaires, depuis le temps. La tension monte. Je bois une gorgée de bière, ne les quitte pas des yeux. Je le sens, leur histoire est complexe. Et au moindre pépin, tout peu exploser. Je crois même en reconnaître un, de gars. Mais bon, la physionomie, comme je vous l'ai dit... C'pas mon truc.

Le type qui semble être le chef des nouveaux arrivants commence à s'échauffer, sa voix monte légèrement. Je ne parviens seulement pas encore à capter les mots, juste une voix plus forte que les autres aux syllabes floues. Et alors que je pensais que je pourrais boire ma bière tranquillement sans que ces hommes en viennent aux mains, l'un des hommes assis se lève d'un coup, visage mauvais, renversant sa chaise.

Je fronce des sourcils, peu rassuré sur la suite des événements. Je ne suis pas homme à me mêler des affaires des autres, mais s'il s'avère que je me retrouve mêlé au milieu, je ne suis pas de celui qui se laissera faire. Et je vois mal ces gars se contenter d'une simple discussion. La tension est trop forte. Les discussions se taisent lentement.

Zélio remercie le matelot qui vient de lui donner des infos. Le gars rajoute que la taverne est pleine de gars de la Sainte Marie. Et il se lève pour s'en aller. Conseillant à Zélio de faire de même. Le combattant sourit, mais ne bouge pas. Il est curieux de voir comment se passe les bagarres de bar dans les ports pirates.

Les choses s'enveniment alors qu'une jeune fille, sans doute majeure… quoique, est amenée sans ménagement à la table par deux types. Il la pousse vers le groupe qui vient d'arriver, visiblement elle est en pleure et ça amuse un peu tout le monde du côté de l'équipage de la Sainte Marie. Le frère n'a pas l'air de prendre ça bien mais alors qu'il pose la main sur son épée un des ses hommes lui glisse un mot à l'oreille. Autour d'eux pas mal d'homme se sont levés pour leur mettre la pression.

Zélio ne regarde que la petite d'origine impériale s'il a bien suivit. Elle a un regard perdu et des yeux qui lui en rappellent d'autres. Son visage se ferme soudainement et il se lève doucement. Puis il se met en marche. Le regard est noir, les traits tendus, inéluctable. Personne ne fait gaffe à lui dans un premier temps, Zélio n'est pas mêlé à l'affaire et l'attention est entièrement portée sur le frère de la fille. Ce dernier retire la main qu'il avait sur l'épée pour envoyer soudainement une droite dans le visage d'un des deux imbéciles.

Lorsque je vois cette jeune fille, malmenée par ces hommes, je sens mon instinct de père monter. Et si mon attention n'était que partielle, ils la prennent à présent dans son entièreté. Je ne supporte pas cette vision de cette pauvre fille. En larmes, apeurée, tous rient d'elle. Mes poings se serrent. La pression monte dans le bar, des hommes sont debout, toute l'attention est fixée sur le groupe. Le silence a envahi les lieux.

Ca m'agace. Je termine cul sec ma bière, me relève du bar. Et le premier coup part. Un homme chope la jeune fille par le bras alors que celui qui s'est reçu la belle prune se retourne vers son agresseur, le regard mauvais. Il ouvre la bouche pour hurler, le poing prêt à répliquer.

- J'peux vous aider, les gars ?

Tous se tournent vers moi, ainsi que les deux acteurs du duel.

- On t'a rien d'mandé, l'vieux, r'tourne à ta bière froide et laisse nous tranquille !

J'hausse un sourcil, j'ignore le gamin qui vient de me hurler dessus, me tourne vers celui qui tient la jeune fille.

- Tu vas la lâcher, toi. Et tout de suite.

- Sinon quoi ?

Je lâche un rire tonitruant.

- Sinon j'te promet que tes dents vont se retrouver dans le parquet, avec celles de tes copains.

Zélio avance toujours, le regard noir est fixé sur l'homme qui tient la jeune fille. Son comparse vient de se prendre un pain directement du frère et un géant s'interpose pour tenter de discuter. Zélio n'est pas d'humeur à discuter. Il arrive dans le dos du géant et prend deux pas d'élan pour se lancer.

Le front kick cueille sa cible pile dans la poitrine, il était immobile alors que Zélio était lancé de toute sa masse. De plus la jambe cybernétique du cyborg se détend avec encore plus de puissance qu'une jambe normale. Le coup est donc surpuissant et prend le trinitaire par surprise. Un craquement léger indique que des côtes ont visiblement pas appréciées l'impact tandis que l'homme est projeté violemment en arrière comme si un camion venait de lui rentrer dedans. Il s'écrase deux mètres plus loin contre ses collègues. Il a lâché la fille pour tenter de parer dans un geste réflexe et elle se retrouve libre.

Les yeux de Zélio sont assoiffés de violence, la bête est relâchée. Et maintenant elle réclame son dû. Un homme à sa droite tente de lui coller un coup de coude. Zélio esquive d'un mouvement de corps et réplique d'un uppercut qui vient sonner le gars. L'instant d'après il attrape la chevelure du pirate et tire violemment vers le bas alors que sa jambe remonte. L'impact est violent le son du cartilage du nez se pulvérisant sur le métal de la jambe est horrible, le corps glisse au sol inconscient.

front kick:

Une silhouette me prend de vitesse, balance un front kick dans la poitrine du sale type face à moi. Pris par surprise, il se voit propulsé violemment en arrière. La force est colossale, me fait penser à celle de ma propre jambe cybernétique. Et je souris. La silhouette se relève, esquive un coup qui vient de sa droite. Je me délecte de cette vision, il se bat bien le gamin. Un rire explose alors ma poitrine, mes bras s'écartent vers le ciel.

- Mes amis, je crois que nous passons finalement tout de suite à la correction !

Je m'avance, montagne menaçante, vers le gamin qui se bat telle une bête assoiffée de sang. Arrêtes un coup qui lui vient dessus. Ma main, plus grande qu'un battoir, s'empare du poignet d'un maigrelet, le lui brise. Il lâche sa dague, je le soulève sans peine, le lance deux mètres plus loin. J'entrevois un poing sur la droite, j'esquive. Ma jambe se tend, explose une cage thoracique. Je me baisse, balaye deux paires de jambes de la mienne. Ils s'effondrent. Et je me relève.

- C'est tout ? Me voilà drôlement déçu !

J'esquive, je pare, j'explose un crâne au sol.

- Et trois dents dans l'parquet, trois ! A qui l'tour ?

Le gros se met en marche et étrangement c'est loin d'être un manche difficile à bouger. Au contraire son niveau est vraiment bon. Mais Zélio se contente d'un regard rapide. Ses yeux sont toujours dur comme l'acier et il repère un groupe de quatre qui s'approchent d'eux. Il ne leur laisse pas prendre l'initiative et en deux pas il se retrouve à leur contact.

Le premier coup est un low kick propulsé par son élan. La jambe cybernétique s'écrase sur la cuisse d'un pirate et lui brise la jambe en même temps que ça le fauche. Profitant de son élan il tournoie sur lui même et son pied vient frapper la tempe d'un autre gars qui s'écroule dans la foulée. Un couteau monofilament fuse, Zélio sourit, mauvais, et pare de son bras cybernétique à garde monofilament, l'instant d'après il saisit le poignet de l'agresseur et d'une torsion le force à tomber un genou à terre. Il se fait cueillir par le genou de Zélio qui lui pulvérise la mâchoire et l'envoie dormir.

Le quatrième est inquiet soudainement, il fait un pas en arrière, comme si ce geste de retraite avait une chance d'arrêter Zélio. D'un pas rapide l'impérial rompt la distance. Une combinaison de coups de poings rapides et compacts vient prendre le pirate à l'estomac, puis au visage. Certains coups sont parés d'autre portent. Mais le vrai problème sera le front kick final qui s'écrase sur son plexus et le jette au loin comme un poupée de chiffon.

Le gamin est fou, emporté par la folie du combat. Et moi, ça me fait étrangement sourire. A une époque, j'étais pareil, les années m'ont rendu peut-être un peu plus sage, finalement. J'esquive un coup, l'homme se propulse seul sur un de ses compagnons. Je ris. Un petit homme étrangement musclé s'approche. D'un élan, mon pied part en avant, puissant coup cybernétique. Cueilli au ventre, souffle coupé, son cri reste coincé dans sa gorge. Je me retourne et vois la jeune fille, dans un coin, acculée. Mon regard s'assombrit lorsque je vois ces hommes s'avancer vers elle, tandis que les autres se battent à nos côtés.

Je m'avance, imposante montagne au milieu du bar. J'esquive ceux qui m'approchent, ils rencontrent d'autres obstacles. Et je parviens jusqu'à elle. Je chope l'un des deux hommes par la nuque, le soulève comme une plume avant de le lancer au travers de la pièce, aux pieds de la tornade vengeresse qu'est le jeune homme.
L'autre se retourne vers moi, dégaine une lame que je n'avais pas vue. Rapide, il vise mon bas-ventre, je pare de mon bras. Pas le temps de fuir le coup. La lame mord la chair, je n'émet pas la moindre grimace alors que le feu de la plaie se répand en moi.
Mon visage se vide, mon corps se tend. Ma main droite s'empare d'une chaise, la lance sur l'homme. Il tombe à terre. Je ne perds pas une seconde, lui ôte sa lame. Lui assène un coup au crâne.

Autour d'eux c'est la mêlée générale. Les coups pleuvent alors que l'équipage trinitaire plus nombreux a mis quasiment la plupart de ses adversaires hors de combat. D'un autre côté ils ont payé le prix cher et beaucoup des leurs sont KO au sol. Quelques lames sont de sortis chez les plus lâches. C'est une bagarre de bar, pas un abordage.

Zélio prend le temps de regarder autour de lui et constate que la montagne ambulante fait son travail avec efficacité. L'œil de cyclone semble être la fille et un autre groupe de trinitaire s'en rapproche, Zélio est dans leur dos. Visiblement des ordres ont été lancés même si Zélio ne les connait pas.

Le combattant hyper athlétique se met en branle. Son souffle est toujours régulier et en quelques pas rapide il arrive à nouveau au contact. Il a pris son élan et saute pour faire retomber son coude cybernétique d'un mouvement de haut en bas sur le crâne du premier des gars qui s'écroule. Ses amis sont plus rapides que prévus et se retournent immédiatement. Le deuxième ne finit cependant pas son mouvement. Un os craque et son genou se plie en deux sous l'impact du chassé de Zélio. Les autres gaillards attaquent et le combattant pare et encaisse. Au milieu de la pluie de coup il perçoit une ouverture attrape un poignet, le tord et balance son pied dans le thorax du gars pour le jeter sur un autre de ses collègues.

La gamine est face à moi, apeurée. Elle ignorait si j'étais de son côté ou du leur, seulement, elle me fait soudain un demi-sourire. Après tout, je viens d'assommer ses deux assaillants. Elle me fait confiance. Je me retourne alors vers la salle, pour observer les dégâts. Et je me rend tristement compte que les trinitaires ont presque mis tous leurs assaillants à terre. C'est plutôt embêtant, quoiqu'amusant pour la furie ninja et moi-même. Je dois avouer que ces trinitaires me semblent si petits face à ma masse et au jeu de jambes de la sauterelle.

Un lâche s'approche de moi en courant, un air de défi dans ses yeux. Je fais barrage, je protège la jeune fille. J'esquive, je pare, il tente une estoc à ma droite, manqué. D'un coup sec dans la nuque, il s'écroule. Pas bien futé, ce gamin. Il ne doit pas être bien âgé non plus.
Je reste à ma place, je n'ai pas besoin de bouger pour que les assaillants viennent à moi. Il semblerait qu'ils tentent de récupérer leur otage.

- Vous la voulez? Faudra m'passer sur le corps, mes cocos!

Ils ne se font pas prier, s'y prennent à deux, l'un de chaque côté. Le premier m'envoie un coup destiné à mes côtes, je reçois le choc sans broncher, pour mieux lui lancer mon poing dans la mâchoire. Il s'écroule, ne se relève pas. Le second me prend à revers. Je le chope par l'avant-bras, l'attire à moi, le lui brise.

Zélio est toujours énervé ce qui n'est jamais bon pour ses adversaires. Il a pris deux mauvais coups dans l'affaire, rien qui puisse vraiment l'empêcher de continuer, mais il préfère ne pas prendre plus de coup de ce genre. D'un regard il constate que le gros fait son travail de bouclier humain. Vu la masse de toute façon c'est mieux qu'il ne courre pas partout.

Va quand même falloir lui prêter main forte. Deux combattants ensemble contre un groupe sont plus efficace que s'ils restent chacun dans leur coin. Zélio s'élance donc et en quelques enjambées vient percuté un trinitaire qui se dirigeait vers le géant. Il l'encastre quasiment dans le mur et le laisse inconscient derrière lui avant de se tourner vers deux autres gars.

Des mecs qui ont déjà pris cher avant mais qui se sont relevés. Ca va être long soupire Zélio. Tant pis pour eux. Nouveau low-kick dévastateur et nouvel absence de parade adéquate. L'os craque et l'homme s'effondre, il ne se relèvera plus lui. Zélio encaisse un jab et un crochet, contre attaque avec un uppercut qui manque de peu. Mais alors que l'autre recul il lui agrippe le bras. Torsion violente et l'homme tombe a genou pour ne pas se le faire briser. Zélio e relâche, recule d'un pas et pendant que l'autre se redresse frappe d'un middle kick qui le cueille au menton. Le trinitaire s'écroule mâchoire pulvérisée par la jambe de métal faites pour blesser.

Le gamin me surprend lorsqu'il percute un homme près de moi. C'est qu'il s'débrouille bien! Rapide et efficace. J'observe l'espace de quelques secondes le pauvre type encastré dans le mur et explose de rire.

- J'crois qu'vous avez pas énervé les bons gars. Vous feriez bien mieux d'vous casser!

J'esquive des coups, j'en assène d'autres. Je commence à sentir la plaie sur mon bras, le sang coule. Mon poing est maculé du sang de ma plaie. Pourtant, je ne bronche pas, je continue à défendre la petite derrière moi. Pas un gars ne passera. Je ne les laisserai jamais faire, c'est absolument hors de question. Et même si j'aime me défouler, j'ai hâte que tout ça se termine. Je n'suis pas fatigué, mais je commence à souffler. Mon pied prend son élan, remonte, percute la mâchoire d'un petit homme. Il m'arrive à la ceinture. M'arrivait. Il est à terre, à présent. Les assaillants se relèvent, pour notre plus grand malheur. A deux, si puissants et exécutifs soient-ils, des hommes ne peuvent durer éternellement. Il nous faut mettre un terme à cette mascarade, une bonne fois pour toute.
Alors, je décide de frapper plus fort encore, histoire qu'ils ne se relèvent plus. J'en met un nouveau à terre.

Le gros commence à souffler… normal avec ce tas de muscles à bouger et son âge avancé. Zélio sent l'urgence de la situation et prend le temps de chercher du regard le gars qui donnait des ordres à la table tout à l'heure. Il le repère entrain de cogner le frère de la fille. Zélio rompt rapidement la distance et de son front kick le plus puissant envoie valdinguer un gars au loin. Il a le champ libre pour le chef des connards.

Ce dernier relâche sa cible qui s'écroule au sol et tente de frapper Zélio. mais ce dernier est trop rapide. Il avance sur le coup de poing et le dévie de son avant-bras avant de coincer le bras de son adversaire sous son aisselle. Puis de son coude libre il vient le frapper à la jointure. Craquement d'os, douleur et crie.

Zélio relache le bras inutile feinte un jab au visage et vient attraper la nuque de son adversaire en clinch. Les voilà tête contre tête alors que les mains de Zélio contrôle la nuque de l'autre. Zélio commence à faire pleuvoir les cou de genou à partir de cette position. Rapidement des sons d'os qui craquent se font entendre.

Zélio profite d'un moment de relâchement du son adversaire pour prendre son dos et commencer un étranglement arrière.

- je suggère qu'on arrête là. dit-il d'une voix forte et puissante.

Ses yeux sont impitoyables et nul doute qu'il tiendra l'étranglement aussi longtemps que nécessaire.

Clinch:

Quand arrêteront-ils, par tous les diables? Malgré les apparences, je n'aime pas me battre pour me battre. Ca commence sérieusement à m'agacer. C'est qu'j'suis pas venu ici pour ça, moi! Même si l'injustice m'enrage. Mais pour cette jeune fille, que m'importe ce que ses amis - le sont-ils seulement? - ont fait à cette bande d'idiots.
La jeune fille était en danger. Et ses potes semblaient inaptes à la secourir. Mais même de cela, j'en ai plus qu'assez. Il faut que tout ça se stoppe, maintenant.

Ma main se saisit d'un bras, ma jambe cueille un autre homme à l'estomac. Je me balade avec l'avorton toujours en main, esquive d'autres coups. Ne sont-ils pas fatigués de se faire ramasser? Esquives, parades, je garde la ligne, personne n'atteint la jeune fille. Et alors que je soulève l'avorton du sol d'une seule main, la voix du gamin résonne dans le bar, j'éclate un dernier os. Et le laisse tomber à terre, gémissant.

- Quelle belle suggestion. Je pense qu'il y a eu bien assez de bleus pour aujourd'hui. Réfléchissez-y, regardez-nous. J'pense qu'on pourrait continuer encore des heures.

Je fais signe à la jeune fille de rester derrière moi. L'espèce de chef de bande devient soudainement bleu entre les bras du guerrier, siffle lorsqu'il laisse échapper un mot.

- ... c'est... bon.

- Enfin un peu de raison, garçon. J'vous suggère de vous casser et d'surtout pas nous sortir un d'ces discours menaçants comme quoi vous nous retrouverez. Ce s'ra pas l'cas.

Zélio relâche le gars et le soulève pour le plaquer contre un mur.

- moi par contre, je te jure que je te retrouverais. explique Zélio le regard noir et impitoyable. Je suis pas un mec pressé. Tôt ou tard si tu merde encore avec cette fille ou une autre je te retrouverais et tu regretteras toute ta vie d'avoir eu un jour une paire de couilles.

Il finit par le relâcher et le forban s'effondre comme une merde avant de récupérer l'usage de ses jambes pour rejoindre ses hommes. Les trinitaires ramassent leur camarades et rapidement évacuent la taverne. Les autres clients sont partis pendant la bagarre.

Zélio se dirige donc vers l'éléphant du magasin de porcelaine. Il est pas fin le gars, mais drôlement efficace il faut le reconnaitre. C'est pas qu'un simple tank bien musclé, il sait se servir de ses muscles intelligemment.

- salut, je suis Zélio. Elle va comment ? demande le combattant en regardant la jeune femme pour voir déjà si elle peut elle même lui répondre.

Je manque de rire devant le discours du gamin. Quel tragédien! Et pourtant, je regarde la jeune fille, vois Kanhä dans ses yeux, dans les traits de son visage. Et je comprend les mots du guerrier, ses menaces. Et lorsque le triste chef de bande s'effondre sur le sol avant de rejoindre ses hommes pour évacuer les lieux, mes muscles se détendent. Je reste là, armure vivante, mur inébranlable protégeant la fille.

Le petit nerveux s'avance dans notre direction, je ne le quitte pas du regard. C'est qu'il cache bien son jeu de jambes, on n'peut pas le lui enlever. En revanche, je me demande s'il sait garder son calme. Parce qu'ici, il me semble bien plus sanguin qu'autre chose. Et un sanguin qui en casse, des gueules. Impressionnant, pour un jeune.

- Un plaisir, moi je suis Logan.

Je me tourne vers la jeune fille. Perdue, elle n'ose pas dire le moindre mot.

- J'crois qu'elle n'a que des bleus, mais c'est pas sûr... Ils ne t'ont pas touchés?

Elle me regarde, un étrange mélange de crainte et de reconnaissance dans le regard. Je lui offre alors un sourire, rassurant, l'encourageant à parler. Elle est en sécurité, maintenant. Elle ose un regard vers le gamin, timide. Baisse la tête, mâche quelques mots.

- Je... Merci à vous...

Zélio commence à se détendre un peu et les souvenirs refluent laissant la colère se calmer. Son visage change et le masque de rage parfaitement contenu mais bien présente laisse la place au visage d'un homme sympathique et souriant. Légèrement certes mais souriant. Il n'a pas le souffle court du tout, comme si le combat avait été une balade de santé… le gars est forcement un athlète surentrainé il n'y a pas d'autre explication.

- De rien, c'est bien normal. J'ai jamais aimé les lâches et tu avais l'air d'avoir besoin d'aide. dit-il a la jeune femme.

Il se tourne vers le grand costaud et constate que le combat a laissé des traces. Il préfère ne pas relever, l'important c'est de gagner pas comment on le fait. Enfin tant que les moyens employés restent raisonnables.

- et la discussion avec ce genre de gars … c'est inutile. précise Zélio avec un sourire désormais tranquille sur le visage.

Etrange bonhomme que celui-là. De ce masque de rage, il dévoile un visage avenant, souriant. C'est pour le mieux, je n'suis pas friand des hommes de glace. Je me tiens droit, devant lui, je ne me défais pas de mon sourire. Une main distraite passe dans mes cheveux lorsqu'il reprend la parole.

- La discussion est inutile, nous sommes d'accord. Mais tellement sympathique.

J'ignore comment le prendre, il me semble sympathique et pourtant je sens qu'il cache quelque chose, un souvenir peut-être ou des intentions. Peu m'importe. Je ne suis pas là pour le juger ni même le jauger, savoir qu'il s'est battu pour cette pauvre jeune fille me semble l'unique information vitale.
Mon attention se retourne vers la fille, silencieuse.

- Aurais-tu un endroit où aller en sécurité?

La petite regarde derrière les deux hommes et surtout derrière Zélio. Elle montre le type qui se faisait démolir par le capitaine trinitaire.

- c'est mon frère, il a un vaisseau et plein d'autres membres d'équipage. dit-elle finalement.

L'homme est entrain de se remettre doucement comme beaucoup d'autre du même équipage dans la taverne. Zélio hausse les épaules. Il n'a pas été impressionné par cet équipage mais il n'y connait rien matière de pirate et ne sait pas trop quoi préconiser. Le grand costaud à l'air dans son élément lui alors autant le laisser faire pour cette partie.

- j'aime bien discuter comme toi d'habitude… mais là j'ai manqué de patience. précise Zélio. le taunt c'est la vie.

Il doit concéder au géant qu'ils ont un style similaire normalement. Certes il n'a pas pu en faire la démonstration étant donné qu'il a pris la mouche. Mais c'est pas souvent qu'il est en colère, faut dire qu'elle ressemble à sa fille avec ses yeux tristes et son âme abimée. Il connait ce regard. Il le connait trop bien, parce qu'il hante ses cauchemars.

- Nous avons tous des instants où nous perdons patience, ça arrive.

J'observe la petite, lance un regard à l'autre homme avant de me frayer un passage vers le-dit frère, laissant la jeune fille aux bons soins de l'un de ses deux sauveurs. Si l'on peut nous qualifier de sauveurs en ce cas. Levant la main, je lui montre que je n'ai rien contre lui, bien au contraire. Il l'aura sans doute remarqué au milieu de cette bagarre générale.

- Je suis navré de m'être imposé dans cette querelle, mais il m'a semblé qu'il vous manquait un peu d'aide pour secourir votre soeur. J'espère que cela ne vous blesse en rien, ce n'était qu'un peu de chevalerie. Il en est de même pour mon ami, là-bas.

Je me retourne quelques instants, leur indiquant le jeune homme d'un regard, avant de me retourner vers le frère, à présent sur ses deux pieds. Je lui tend la main.

- Balth.

L'homme hésite l'espace de quelques secondes, tend à son tour sa main, serre la mienne.

- Je suis Pablo. Ne vous excusez pas, l'on peut dire que vous nous avez rendu un grand service... ils étaient bien plus nombreux que nous. Merci pour ma soeur.

Je reprend mon sourire éclatant, gratte ma barbe d'une main distraite.

- C'est tout naturel!

Zélio laisse le géant à la discussion avec le frangin. Il se tourne vers la petite et vient s'enquérir de plus près de son état. Il a un sourire rassurant à défaut d'être radieux. La colère ne vient pas forcement facilement chez lui et une fois là elle ne part pas non plus très rapidement.

- Je pense qu'ils viendront plus te faire d'ennui. explique Zélio. Mais tu devrais faire attention avec qui tu traînes quand même.

La fille le regarde et l'écoute. C'est une pirate et le discours de Zélio est tellement naif qu'elle hausse un sourcils. Dans d'autres circonstances elle aurait certainement pouffer, voir même elle se serait foutu de sa gueule gentiment. Mais pour le coup elle n'a pas trop la tête à ça. Au final les paroles du combattant sont vraies.

- merci. dit-elle tout simplement avec un début de petit sourire.

C'est tout ce que demande Zélio qui lui renvoie un grand sourire en échange. Autour d'eux les hommes se redressent et soit s'amassent autour de la fille, soit quitte la taverne sans demander leur reste. Zélio ne se sent pas menacé, la plupart sont d'origine Impérial. Ils les comprend facilement et sait comment agir avec eux. Notamment en laissant de l'espace à la fille pour que les protecteurs puissent venir l'entourer. Ils sont pas doués au combat, enfin selon ses normes à lui. Mais ils ne lâcheront l'affaire pour rien au monde, question d'honneur.

Notre échange terminé, le grand frère se rapproche de sa soeur, déjà entourée de son équipage, caresse son visage du bout de ses doigts. Il semble réellement s'inquiéter pour elle. Tant mieux. Et alors qu'il se retourne une dernière fois pour nous remercier, le gamin et moi, la jeune fille nous sourit timidement.

- Nous n'avons fait que notre devoir. A présent, à vous de prendre soin de cette jeune demoiselle.

Et en quelques minutes, l'équipage de Pablo s'est éclipsé par la porte, le frère et la soeur en derniers. Et dans ce lieu, nous nous retrouvons seuls, ou presque. Quelques derniers clients sont restés, curieux de l'animation engendrée. Des curieux malsains. Je me tourne vers l'homme, qui de plus près, me semble moins jeune que ce que je pouvais penser.

- J't'offre un verre, après toute cette agitation ? Ca m'a donné soif.