Chez Dominic, l'estancot des Geek - Arthur & Azel

Tortuga, enfin. D'habitude Arthur n'est pas particulièrement pressé d'arriver sur Tortuga. Mais cette fois-ci il espère bien pouvoir croiser Azel. Cela fait un moment qu'il ne l'a pas vu et il avait profité d'un passage sur leur station boite aux lettres pour lui laisser un message qui avait été récupéré.

Il fit un tour dans sa cabine pour prendre son bouclier personnel et son épée par prudence même s'il ne voyait pas ce qu'il pouvait se passer il préférait ne pas descendre les mains vides sur l'astéroïde souvent bien mal fréquenter. A la manière des Immortels de cette vieille fiction fantastique il rangeait son épée dans son manteau pour assurer un minimum de discrétion même si cela ne passerait pas un contrôle ou un œil avisé. Il comptait souvent sur l'effet de surprise en cas de problème qu'il s'évertuait à ne pas chercher. Contrairement à beaucoup de pirate, la flamboyance n'était pas un élément de poids face à la survie. Il prévient Conrad et Dougal comme à son habitude de sa descente. Il ne partait jamais sans prévenir quelqu'un. On ne sait jamais. Cela pourrait être une phrase gimmick dans sa bouche.

Son HCom vibra quand la navette descendit dans le périmètre de leur pied à terre. Le lieu et l'heure du rendez vous étaient maintenant connus. Cela lui arracha à un sourire. Il envoya un accusé de réception pour lui faire savoir qu'il était là et qu'il se verrait donc cet après midi. Il lui restait quelques heures qu'il allait passer à flâner en faisant profil bas pour ne pas se faire remarquer. Il finit par aller se poser au lieu de rendez vous saluant Dominic, la barmaid. Il sourit amusé quand elle lui demanda si elle lui servait comme d'habitude. Il hocha la tête et pris sa table habituelle qui était vide comme beaucoup du bar à cette heure-ci. Il déposa un petit sac sur la table à coté de lui et dégaina son HCom pour s'occuper un peu en attendant Azel, en avance sur le rendez-vous.

Je trépigne d'impatience, parce que c'est enfin l'heure. J'ai reçu la réponse d'Arthur, ce qui veut dire qu'il est arrivé à Tortuga. Cet après-midi! Et je me suis endormie... Veiller toute la nuit pour terminer ce jeu m'a épuisée, mais j'ai réussi. J'ai battu ce foutu boss final et j'm'en suis sortie presque sans aucune égratignure. Je pense que je le recommencerai, un jour, ce jeu. Mais pas pour l'instant, j'ai donné. Je commencerai un autre jeu après!
Je me lève d'un bond, regarde l'heure. Effectivement, je suis un peu en retard... Je saute dans ma veste militaire trop grande, cheveux en bataille, regard encore embrumé, et je sors de ma cabine en courant.
Les couloirs défilent sous mes pieds, puis, vite, les rues. Et je cours, le sourire aux lèvres, je commence à m'essouffler. Faut dire que j'suis toute fluette, pas le moindre muscle dans ce petit corps tout maigre. Alors j'arrête de courir, de toute façon, je suis arrivée.

Je vois la taverne, je reprend ma course pour les derniers mètres et pousse la porte. Toutes les têtes se tournent dans ma direction, je n'en cherche qu'une. Et je la trouve, là, à sa table. Mon sourire s'élargit et je lui fais de grands gestes énergiques.

-Coucouuu!

Je cours dans sa direction et m'arrête juste devant lui, un peu gênée. Je m'approche vite, lui fait un câlin rapide sans attendre son accord, me replante devant lui. Je l'aime bien, seulement, je me sens toujours bizarre avec les hommes...

L'entrée de Azel ne se fit pas discrète contrairement à lui. La voir si pleine d'entrain le fit sourire. Il répondit à son salut d'un léger signe de tête.

"Hello Miss"

Il pose son HCom quand il la voit courir l'éteignant pour ne rien risquer, l'appareil étant verrouillé par une passe phrase complexe et surtout longue, vraiment. Il le glisse dans sa poche intérieure relevant les yeux sur elle quand elle se campe devant lui et reçoit le câlin avec une bonne dose de perplexité. On ne peut pas dire qu'il était habitué à ce genre de geste de sa part. Un peu maladroitement il leva une main pour la poser sur son épaule pour lui rendre le geste mais la voila déjà redressée. Il cligne des yeux et lui sourit avant de désigner la table.

"Installe toi je t'en pris. Tu vas bien ?"

Il poussa le petit sac dans sa direction renfermant une petite pâtisserie locale.

"Tiens j'ai pensé à toi en faisant du lèche vitrine cet après midi. Que désires tu boire ?"

Arthur fit un petit signe à Dominic pour lui signaler qu'ils allaient passer commande.

Joues rouges, gênée par le geste étrange que je n'ai pas réussi à retenir, je m'assied sur le siège qu'il me désigne. Jambe droite repliée sous mes fesses, je pose mes avant-bras sur le bois de la table, et mon visage retrouve le sourire. Et une couleur normale. J'ignore ce qui m'y a poussé, seulement, il n'a jamais rien tenté de méchant envers moi. Je l'aime bien, je l'aime beaucoup. Et lui, il me comprend, avec mes trucs d'hackeuse. Ca change un peu des artilleurs et autres lourdauds du vaisseau... Sauf mes informaticiens, bien sûr.

Il me pousse alors un petit sac dans ma direction, je le regarde, perplexe. Je relève ma tête vers lui et mon sourire explose, mes joues rougissent. Il a pensé à moi ? Vite, j'ouvre le petit paquet et mon sourire déchire mon visage.

- Mais il fallait pas, Arthur ! C'est trop chou, merci ! Mais c'est pas juste, j'ai rien pour toi... On le partagera ensemble tout à l'heure !

Je réfléchis quelques secondes et me tourne vers Dominic.

- Salut! Je vais prendre comme d'hab', un thé à la rose, s'il te plait.

Je me tourne vers Arthur.

- Et toi ?

Il commande, Dominic s'en va. J'explose.

- Alors, dis-moi, qu'est-ce que tu as à me raconter depuis nos dernières lettres ? J'ai hâte d'entendre tes histoires !

La voilà qui rougit. C'était aussi surprenant que mignon. Il l'invite à s'asseoir ce qu'elle fait et lui pousse le petit présent. C'était trois fois rien, elle le verrait bien tout à l'heure. Un cupcake avec un glaçage rose et quelques vermicelles de couleurs. Comment aurait il put ne pas penser à elle ?

"C'est pas grand chose t'en fais pas."

Elle passe commande auprès de leur barmaid préférée, du moins celle d'Arthur avant de lui demander ce qu'il désire. Il montra sa tasse sur la table.

"La même chose Domi s'il te plait."

La même chose c'était un grand café noir. Il ne buvait presque que ça en journée. Il ne comptait plus le nombre de fois on lui a dit qu'il devrait se faire poser une perfusion.

"Mes histoires ? Je n'ai pas grand chose à raconter. C'est plutôt calme ces temps ci. C'est pour ça que j'en ai profité pour passer te laisser un message. Je pensais à un truc à bricoler avec toi, un programme de récolte d'information à installer quand on aborde ou qu'on infiltre un navire."

Il balaya l'air devant lui d'un petit geste de la main.

"Enfin bon on en parlera plus tard. Comment vas tu ? Ca fait un bout de temps qu'on s'est pas vu."

Je me dandine sur ma chaise, trouve une position plus agréable avant de poser mes coudes sur la table et de fixer mon ami, attentive à chacun de ses mots. Il est rare que je donne ma confiance à un tel point à quelqu'un, je crois que je peux les compter sur les doigts de ma main. C'est peu, mais peu importe. Je veux plus me faire avoir. Et Arthur en fait parti, je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Quelque chose en lui qui fait que je l'aime beaucoup. Il n'a pas ce désagréable regard qu'on la plupart des hommes que je connais, il est différent. James, Eugène, Arthur, ils sont différents.

Mon sourire s'élargit lorsque j'entend son idée à propos du programme.

-C'est une idée de génie, ça! Pourquoi je n'y ai pas pensé? Arthur, t'es un génie, quand tu veux on fait ça!

Je contiens à peine mon excitation, je me calme pourtant. Faudrait pas que ma nature l'emporte sur mon calme, il faut dire que je suis une sacrée puce électrique quand je le veux.

-Moi ça va, on a été pas mal occupés ces dernières semaines, la Capitaine m'a donné beaucoup de travail, mais ça se calme un peu. Sinon je ne serais pas là non plus. J'avais besoin d'une pause, je crois.

Le thé et le café arrive, j'entoure ma tasse de mes mains pour les réchauffer.

-Ce thé m'avait manqué.

L'idée avait remporté le vote haut la main. Le traiter de génie par contre était plutôt amusant. Quand on avait déjà travailler avec Azel il était facile de se rendre compte que le génie c'était elle. Et de loin. De très loin. Mais une bonne idée bien accueilli faisait plaisir, surtout de sa part en la matière.

"Et bien je pensais que nous aurions pu designer le programme tous les deux quand tu aurais un peu de temps. Je suis plus orienté sécurité que architecture. Je pense que ta touche rose serait très appréciable."

Il adresse un regard vers la barmaid qui a fini de préparer leur commande et vient leur apporter.

"Du travail dans quel genre ? Merci Domi"

Il lui sourit attirant la tasse à lui reportant son attention sur Azel.

Son idée me met dans un état d'excitation pas possible. Ah, quand on me parle programme et autres petites choses informatiques, ça me rend hystérique. J'essaye de me calmer, parce qu'après tout, on vient à peine d'arriver. Je ne vais pas courir au Némésis maintenant, non ? Ce serait de très mauvais goût... Surtout qu'Arthur m'a manqué, alors je veux profiter de sa présence.

"Bien sûr, avec plaisir ! On regardera ça !"

J'amène la tasse à mes lèvres, le thé est encore trop chaud. Je le repose alors, mains toujours en coupe.

- Oh, de bêtes recherches pour la Capitaine, des trucs top secret. J'peux pas en parler, tu connais la capitaine Alvarez. Si j'parle, j'perd ma tête.

Mon sourire se transforme en petit rire. Je m'amuse à prendre un air mystérieux lorsqu'enfin j'arrête de rire.

- Donc voilà, top secret.

Arthur sourit à voir la réaction de Azel. Excitée, impatiente, l'idée lui plaisait de toute évidence. Cela faisait plaisir. Une sorte d'approbation de ses pairs même si elle n'était ni du genre de l'expression, ni de l'âge de l'être. Elle avait un talent qui dépassait largement les prédispositions et l'expérience du maitre d'abordage.

L'homme hoche un peu la tête, en se donnant l'air intelligent, ne voulant pas insister, comprenant que le boulot devait parfois , souvent, être privé, au moins jusqu'à sa réalisation.

"Et toi, as tu des projets en ce moment ?"

Des projets... Un bien grand mot, quand on sait quels sont les miens. Je n'ai pas de projets à proprement parlé. Ou en tous les cas, comme il l'entend lui. Et ces projets resteront secrets... j'ai pas envie de perdre la tête avant de les avoir menés à terme.
Mes mains relâchent la tasse, je commence à tresser distraitement mes cheveux bonbons, un sourire aux lèvres.

- Oh, à part terminer le dernier boss de mon jeu du moment, pas de gros projets.

Et soudain, je commence à rire, une pensée en tête.

- J'aimerais aussi me procurer un nouvel HCom, le mien commence à se faire vieux. Ou des pièces pour le réparer... ou même l'améliorer ! Ca, c'est une idée !

Sur ma chaise, je commencerai presque à sautiller de joie tant cette idée me surexcite.

L'écoutant il sirote sa tasse et esquisse un sourire. Parfois leur différence d'âge ressortait beaucoup. Il pris une gorgée et lui demanda.

"A quoi tu joues en ce moment ?"

Cela le forçait à se détacher des affaires courantes ce qui n'était pas un mal d'après son chef.

Il sourit amusé de la voir ainsi s'exciter.

" C'est parce que tu le pousses dans ses retranchements je suis sûr, pauvre machine ..."

Ah faut pas me lancer là-dessus, surtout pas. Les jeux, la technologie, tout ça, c'est ma drogue. Oui, j'me considère comme droguée, plus que passionnée. J'me damnerai pour un jeu vidéo. Pour quelques codes et autres chiffres. J'suis comme ça.
Alors, quand il me demande à quoi je joue, je saute presque de mon siège, sourire aux lèvres.

- Oh j'pense oui, j'crois qu'il a pas mal souffert de mes dernières nuits blanches, j'ai pas arrêté, t'aurais dû me voir, une vraie gamine, j'avais l'impression d'avoir à nouveau quatorze ans, dans ma chambre, à jouer encore et encore, sans m'arrêter une seconde! Une véritable accroc! Et lààà... je me rend compte que je parle beaucoup trop vite...

Un fou rire incontrôlable explose ma poitrine, secoue mon corps entier. Et lorsque je me calme, je bois une gorgée de thé.

- J'ai joué à ce jeu, avec la grosse bête poilue à cornes, et on joue un garçon. Il est franchement bien. Le perso est ultra maniable, c'est trop agréable!

Plus je parle et je l'observe, plus je me rend compte que j'accapare tout et que je crève de savoir ce qu'il a fait, lui, pendant ce silence.

- Mais toi, alors, parce que j'parle vraiment beaucoup trop et tu sais qu'on peut pas m'arrêter, quand j'commence. Alors t'as vraiment rien à me raconter? Craches les potins et les trucs croustillants! Pas de ragots sur le Liberty?