Caractère
Dougal est quelqu'un d'organisé. Dans un vaisseau il ne laisse rien au hasard. Et si parfois il se fie à son instinct, ce qui prime dans la navigation c'est quand même avant tout l'ordinateur de bord et les calculs mathématiques.
Si occasionnellement son coté vantard et prétentieux ressort, la plupart du temps il a appris à fermer sa grande gueule et on peut voir qu'il ravale assez souvent des phrases qui risqueraient de lui attirer des ennuis.
En dehors du poste de pilotage, il peut être détendu et plaisantin. Mais dès qu'il prend les commandes, c'est avec un grand professionnalisme. Dougal a appris de ses erreurs passées. On respecte le capitaine, et on écrase pas ses subordonnés. Ses déboires passés auraient pu le rendre plus méfiant, mais au contraire, ils lui ont appris que mieux connaître les gens permet de mieux savoir s'ils sont fiables ou pas.
En tant que navigateur, à moins d'être en permission, "sur de sur de sur", il ne touche pas à une goute d'alcool. Et personne n'ayant bu n'a le droit de mettre un pied dans le poste de pilotage.
Histoire
Dougal est issue d'une famille de classe moyenne de l'UC.
Il a cravaché dur pour arriver à devenir pilote, parce que mine de rien, on prend pas les commandes d'un gros vaisseau comme si c'était un jeu vidéo. Tout au long de ses études, il n'a bénéficié d'aucun soutien de la part de ses parents. Très impliqués dans le secteur bancaire, ils ont eu énormément de mal à comprendre que leur second fils soit attiré par les étoiles et cette envie d'ailleurs. Contraste total avec son ainé, Connor, qui a sagement gravit les échelons de la bureaucratie.
De fait, Dougal a beaucoup souffert de la comparaison perpétuelle avec son frère, et les relations conflictuelles avec ses parents ont émaillée son adolescence. Aujourd'hui les relations avec la famille sont donc assez distendues, comme c'est parfois le cas chez les gens qui partagent le même sang mais n'ont pas grand chose en commun.
Ca l'a rendu d'autant plus fier d'avoir atteint son objectif, et de s'être retrouvé aux commandes du Caladre, un prestigieux vaisseau appartenant à un oligarque de l'UC. Transport de personnes fortunées et de marchandises rares. Une machine rapide et rutilante. L'impression d'avoir réussit et prouver qu'il peut être le meilleur.
A cette période, à son début de carrière, Dougal était individualiste et vantard...peut-être un peu trop. C'est sans doute ce qui a précipité sa chute.
A une escale, ses collègues l'ont invité à boire un verre. Puis un rhum en entrainant un autre, ça s'est terminé en roulant sous la table. Au matin, quand le Caladre a redécollé, Dougal lui est resté à terre...en cellule de dégrisement.
En sortant de là, il a appris que ses collègues l'avaient fait passer pour un déserteur qui avait délibérément quitté le navire.
Au fond, même avec le recul il ne sait pas bien quelle est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. D'accord il était prétentieux. D'accord il était souvent désagréable avec ses subordonnés. Mais après tout, être exigeant c'est ce qu'on lui a appris pendant sa formation. Peut-être est ce quelque chose qu'il a dit pendant la soirée, dont il se rappelle à vrai dire fort peu....
S'en est suivit une période un peu dingue, ou Dougal a "couru" après son ancien vaisseau. De contrat temporaire en contrat temporaire. Adieu le prestige. Bonjour précarité, pilotage sur vaisseaux brinquebalants, chargements douteux, courses poursuites et capitaines peu fiables.
Il a finit au bout d'environ deux ans par rattraper le navire à un port d'escale et a pu mettre la main sur son ancien navigateur en second, celui qui avait tout manigancé d'après les maigres informations qu'il avait pu glaner. Mais au final quand il s'est retrouvé là, tenant un flingue devant cette face de rat...A quoi bon? Est ce que ça allait lui permettre de récupérer son poste? Non. Il s'est contenté de le tabasser et de l'abandonner dans une ruelle, après avoir tenté de lui tirer les vers du nez et n'avoir obtenu qu'une bien insatisfaisante question à la question "pourquoi". "Parce que je voulais ta place, mais surtout parce que t'es trop con et qu'on était tous d'accord". Ca le hantera longtemps. Visiblement "être trop con" est une raison suffisante à beaucoup de choses...
Et Dougal, un peu désabusé, s'est rendu compte à ce moment là, dans cette fichue ruelle, qu'après avoir gouté à autre chose, même s'il avait pu récupérer son poste, il ne l'aurait sans doute pas fait. Parce que finalement, en quelques mois il avait découvert qu'il y avait des emplois tellement plus intéressants que bosser pour les riches marchands de l'UC. Plus de risques, plus de fun. Etre autre chose qu'un simple chauffeur de taxi ou de poids lourd interstellaire en somme. Et puis à quoi bon être aux commandes d'une machine de course si c'est pour ne pas aller plus vite qu'un cargo à bestiauds.
Après cela, Dougal a continué à se balader de job en job. Jamais longtemps au même endroit. Jamais longtemps sur le même navire. Pas mal de boulots pour des contrebandiers, un peu de piraterie. Quelques boulots légaux aussi...ou à peu près. Pas de questions. Au fond ce qui intéresse Dougal c'est surtout le navire et comment on peut le pousser pour qu'il donne le meilleur de lui même. Mais quelques mauvaises expériences lui ont appris que la personnalité du capitaine et sa moralité peuvent avoir son importance. Si on veut éviter de se retrouver à transporter des esclaves par exemple.
C'est à cette période là qu'il a trouvé Task, lors d'une mission sur un vieux cargo miteux. La bestiole s'était introduite en douce sur le vaisseau, sans doute à la recherche de nourriture, vu l'état de maigreur dans lequel elle était, et l'une de ses pattes blessée qui l'empêchait probablement de chasser. Le reste de l'équipage avec acculé le kihìtui clandestin dans un coin et était en train de débattre de son sort. Les options envisagées étant "le manger, le jeter par le sas ou l'empailler". Dougal ne sait pas bien ce qui l'a poussé à intervenir. Sans doute le regard farouche de la petite bête qui semblait décidée a se battre jusqu'au bout. Il a convaincu les autres de la lui laisser, l'a capturé grace à une couverture et l'a ramené jusqu'à sa cabine. Quand il l'a relaché dans l'espace clos et a tenté de lui proposer de la nourriture, il s'attendait à un peu de reconnaissance et non à des crachats vigoureux. Ca lui a pris plusieurs jours pour ne serait ce que pouvoir toucher l'animal. Difficile de savoir ce qu'il a vécu avant, mais Task avait l'air décidé à ne pas faire confiance à un humain de sitôt et a surtout rester terré sous la couchette. Et ça a couté cher à Dougal de ramener son nouveau compagnon a de meilleurs sentiments. En vérité ça lui a couté trois belles balafres au visage. Celles qu'il prétend avoir récolté dans une bagarre. Ah oui, une bagarre, certes mais pas contre un humain. Contre le kihìtui paniqué quand il a essayé de lui soigner la patte. Dougal l'a quand même gardé et a persévéré dans son entreprise de domestication, malgré les railleries du reste de l'équipage suite à l'incident. Des semaines d'efforts et de patience. Aujourd'hui, Task se montre souvent affectueux avec son maître, extrêmement méfiant avec les autres humains. Pour Dougal c'est une source de réconfort et d'affection dans une vie qui peut parfois être assez rude.
C'est lors d'une escale sur un astroport que Dougal a aperçu le Liberty. Et la silhouette du navire lui a de suite tapé dans l’œil. Peut-on parler de coup de foudre pour un vaisseau? Sans doute pas. Mais il y avait un petit quelque chose qui lui a donné envie d'en savoir plus. Les petites éraflures sur la coque qui présageait d'un usage intensif. Quelques pièces visibles qui paraissaient avoir été optimisées. Une petite merveille... Dougal est donc est allé écumer les tavernes locales à la recherches du capitaine. Il a du en faire un sacré paquet pour remonter la piste du Capitaine Conrad Stackborn, mais il s'est obstiné, persuadé que l'occasion lui passerait sous le nez s'il attendait un seul jour. Quand enfin il a pu mettre la main sur Conrad, celui ci avait déjà descendu pas mal de verres de rhum et a tenu à ce que Dougal boive avec lui avant de discuter de quoi que ce soit.
Les souvenirs que Dougal garde de cette soirée sont extrêmement brumeux. L'étrange charisme du capitaine Stackborn. Une bagarre générale dans la taverne, mais impossible de se rappeler ce qui a fait dégénérer la situation. Un autre bar. Une longue conversation avec Conrad, à propos de Code, d'équipage, d'honneur, de femmes...Dougal est ennuyé de s'être laissé à nouveau entrainer à boire plus que de raison. Mais il semble qu'il ai plut au capitaine et que chacun des tournants de sa vie soit marqué par les vapeurs de l'alcool, car le lendemain, c’est à bord du Liberty que Dougal s'est réveillé en proie à un mal de crâne carabiné, son kihìtui Task ronronnant à coté de lui comme si de rien n'était.
Depuis, il s'est intégré à l'équipage du Liberty. Ca ne va pas sans quelques surprises. Notamment Dougal n'avait pas calculé que le capitaine ne boit pas seulement à terre, mais aussi souvent à bord et plus que de raison. Ce qui donne lieu à des scènes surréalistes, et des sueurs froides quand il essaye de ruser pour l'inciter à aller jouer du piano, manger un morceau, faire une sieste, n'importe quoi qui se passe loin de la console de navigation...
Enfin, la vie serait ennuyeuse si elle ne réservait pas un peu d'inattendu n'est ce pas?