La liberté ne se donne pas, elle se prend.

Sitôt ta permission accordée que tu disparais dans les rues d'Espoir, en quête d'une taverne ou plonger le nez dans un verre et peut-être même bénéficier d'un bon repas. Pas que les cuistots du Nimbus soient si mauvais, mais ça ne t'embête pas de changer d'air pour quelques jours.

Par l'Unique, ça t'emmerde!

Tu adores ton métier, ce mode de vie, mais tu sens très bien que t'es encore que de passage sur ce vaisseau-là. C'est pas encore ton vaisseau. Et ça t'emmerde de devoir la chercher, cette perle, depuis bientôt 5 ans, quand bien même tu sais que tu continueras avec acharnement jusqu'à y mettre les pieds.

Et c'est sur cette pensée que tu rentres d'une taverne pour aller te poser au comptoir, une serveuse ne tardant guère à venir prendre ta commande. Si bien qu'il ne faut guère longtemps avant que tu te retrouves devant une bière et une assiette de ragoût fumant que tu attaques sans attendre.

Pas mal. Tu passes ton repas entre ton assiette, ta bière et les racontars d'un vieil ivrogne qui prend visiblement plaisir à casser les oreilles d'un jeune qui ni connaît rien à la vie. Autant ne pas le démentir, si ça peut t'éviter des questions indiscrètes. Tu finis ton assiette qui est vite ramassé pour te contenter de ta bière que la serveuse passe régulièrement remplir à nouveau, jusqu'à ce que l'ivrogne ne soit récupérer par sa chère et tendre compagne en colère, laissant la place à tes côtés vacante.

Je regardais l'enseigne du bar, indécis. Certes, je voulais sortir et changer mes idées, mais je ne savais pas quoi faire de ma peau. De plus, ce n'était pas mon genre de traîner dans ce genre d'endroit....

Comme on dit, une première fois à tout, non ?

Si mes parents me verraient, ils auraient sûrement honte de moi. Mais bon, je ne pouvais pas rester là comme un pion à rien foutre. Je m'étais décidé d'entrer avec courage en mains ( et dans le ventre). À la seconde que mon pied avait entré dans l'établissement, une montage de gêne emprisonnait mes entrailles. J'avais pris place près d'un homme, rapidement, comme si je voulais éviter le regard des personnes curieuses. Il y avait sûrement des possibles habitués qui voyaient une bouille nouvelle et se demandaient ce que je faisais ici. Avec mon allure de jeune homme riche....je faisais réellement tâche avec le décor....sûrement.

J'étais tendu. Vraiment tendu. Et j'essayais de calmer ma nervosité.

Oui, c'était mon choix de venir ici, mais c'était aussi une curiosité que je voulais étancher. Là, je ne savais pas à quoi m'attendre.

+ Euhm, excusez-moi...ici...ils servent de l'alcool forte, n'est-ce pas ?

Demandai-je à mon voisin d'à côté, comme un idiot. Oui, c'était une question stupide, mais il fallait que je fasse quelque chose à part de rester immobile.

La place à tes côtés reste pas longtemps vacante et c'est un regard en coin intrigué que tu poses sur ton nouveau voisin. Par l'Unique, faites que ça ne soit pas encore un ivrogne qui t'assourdisse les oreilles avec ses conneries !

Sauf que non. Et la question te surprend tellement que tu lâches un rire franc. Eh bah, qu'est-ce qui vient de tomber à côté de toi, hm ? Vite fait comme ça, ça sent le jeunot qu'a sa cuillère en or toujours collé dans le gosier. Pas particulièrement le genre qui te plaît, mais tu vas quand même pas le planter sur un silence, n'est-ce pas ?

- T'es dans une taverne, l'ami, pas dans un salon de thé. Bien sûr qu'il y a de l'alcool fort, sinon il y aurait pas un chat, ça, c'est certain.

Tu tapotes le comptoir pour attirer l'attention de la serveuse, lui fait signe de te passer la carte que tu tardes pas à tendre à ton voisin.

- Vas-y, choisis-toi quelque chose, c'est moi qui offre.

Ton sourire est goguenard, certainement amusé à l'idée que toi, tu paies quoi que ce soit à un type comme lui. C'est que ça risque pas d'arriver tous les jours, alors autant en profiter.