Tout homme abrite en lui une bête sauvage.

Le Némésis s'est posé sur Espérance et la veille, un bon trois-quart des artilleurs s'est retrouvé dans une taverne pour boire, chanter et jouer. Eugène a passé une partie de la soirée avec eux avant de se poser dans un coin, particulièrement assommé et il a juste profité calmement de la soirée et des siens, un peu isolé. Ils étaient tous, exceptés ceux qui partaient avec une fille pour la nuit, rentrés au bercail.
Ce matin c'était vérification des canons, et prospection pour aller voir ce que les mécanos de la ville proposaient donc Eugène a fait l'appel. Et évidemment il manquait un gars. Il est donc parti avec Bullet, pisteuse aux abois pour attraper Scott et le ramener par la peau des fesses.
Il déambule dans les rues les plus mal famées suivant Bullet, concentrée à sa tâche, reniflant partout et revenant sentir le slip sale de Scott. Eugène pense à l'humiliation qu'il va lui faire subir en rentrant. Il est excité d'avance. Il ne punit pas, il laisse faire mais les gars s'en souviennent et se charrient suffisamment entre eux vu comment Eugène ramène les retardataires en général. Il traîne donc les mains dans les poches, une cigarette au bec. Il shoote dans un vieux morceau de bois. Sa démarche est leste, ses épaules tombantes. Il laisse son esprit vagabonder, pense à Azel, ses cheveux roses dans ce ciel qui se lève. Il se dit que ça fait longtemps qu'il n'est pas allé dormir dans son lit, avec elle. Il repense au baiser volé, espère qu'elle lui en offrira d'autres.
Et il perd de vue Bullet. Ce qui arrive souvent puisqu'elle fait sa vie en général et que de toute façon elle lui revient toujours, elle a été dressée pour ça. En plus elle est trop timide pour aller vers les gens. Il entend un aboiement. Et un sifflement. Bullet est toujours silencieuse, c'est ce qui le fait courir. Il voit trois malfrats, ils sont levés tôt pour des truands. Parce que leur apparence ne laisse pas suggérer autre chose. Ils ont des filets, des matraques électriques et une cage.
Revendre des animaux précieux ou les utiliser jusqu'à les épuiser, c'est le quotidien de ce genre de pourriture. Bullet est terrifiée, il le sait, et encerclée. Avec un chiot agressif et bruyant.
Alors qu'il était calme l'instant d'avant, Eugène sait qu'il est seul, que ses démons peuvent ressortir, que ses médicaments lui permettront de garder le contrôle, que ses hommes sont des imbéciles cruels et qu'il ne supporte pas ce genre de personnes. Il pourrait les tuer sans aucun regret.
Plus vite qu'il ne le faut pour le dire il se trouve souplement, d'un saut entre les trois bêtes et les deux innocentes créatures. Il sourit en prévision de ce qui pourrait arriver. Il est abaissé sur ses appuis et reste vigilant, prêt à foncer.

"Z'êtes fourrés dans que'que chose d'pas joli. J'vous l'dis z'auriez mieux fait d'rester dans vot' lit c'matin."

"T'es qui toi ?"

"Fait chier" Voilà ce que se dit John, pourquoi? Il s'est perdu, il ne connait pas encore parfaitement la ville et là il ne retrouve plus son chemin, il était allé faire un tour histoire de prendre l'air avec Carl, enfin, façon de parler quand on se trouve dans une ville sous cloche. Enfin, John cherche un moyen de retrouver son chemin, quand il entend un son, ce son il l'a déjà entendu et le reconnaitrait entre milles, Carl appel à l'aide !

Sans hésiter John se dirige vers l'endroit d'où proviennes les appels de Carl, il est affolé, comme le jour où il l'a rencontré...

Arrivé dans la ruelle John aperçoit trois hommes qui s'apprêtent à s'en prendre à son chien et a un autre animal, John se dirige vers eux d'un pas lourd, mais ils ne s'en rendent pas compte, pourquoi? Un inconnu s'est interposé, ce qui fait qu'il a toute l'attention des 3 hommes sur lui, le plus proche de lui l’aperçois enfin, mais c'est trop tard, un violent coup de poing le frappe en plein visage, un sinistre craquement se fait entendre, l'homme s'effondre sur le sol, il ne se relèvera pas.

La vigilance d'Eugène a porté ses fruits puisqu'il voit de suite l'homme venu l'aider, il n'a pas l'air d'être un grand bavard ce qui plaît à l'artilleur. Bullet est devenue sage derrière lui, elle sait qu'en présence de son maître rien ne peut lui arriver à part du bruit et des flammes.
L'attention des deux hommes restants se tourne vers l'inconnu. Et Eugène en profite pour attraper son arme dans sa jambe. Il tire une rafale sur un homme. Son épaule est criblée d'impacts et il tombe à genoux en criant. De son autre main Eugène attrape son briquet en forme de bombe (briquet un peu violent et dangereux à utiliser que les autres artilleurs appellent un chalumeau) et le lance vers le dernier bonhomme qui s'écarte de peur et Eugène ne peut s'empêcher d'éclater de rire, avant de courir vers lui et de lui asséner un coup de pied en terminant une roue. De nouveau sur ses pieds, il l'attrape par le col.

"J'suis Loose Cannon, fais gaffe t'aurais pu t'recevoir une balle perdue... ç'aurait été dommage d'abîmer ta belle gueule."

Il lui sourit, attrape son briquet dans la gueule de Bullet, venue lui apporter.

"J'rigole."

Il utilise le briquet/chalumeau pour brûler une partie du front de l'homme.

"T'es moche comme un pou."

Il a laisse le premier homme à l'épaule défoncée à l'inconnu venu l'aider, se fichant d'une attaque par derrière. Après avoir flatté la tête de Bullet, il récupère sa cigarette de son oreille.

Après que John obtienne toute l'attention,
L’inconnu qui s'était déjà interposé,
agit promptement sans vraiment se questionner,
pour passer très vite et violemment en action.

John observa la scène qui se déroulait, l'homme n'était vraisemblablement pas un tendre, John en profite néanmoins que celui s'était fait tirer dessus soit tombé à genou, pour lui mettre son pied dans le visage, ce qu'il l'étala, mais surtout l’assomma. Carl alla se coller à John, celui-ci s’accroupit pour être à la hauteur de son chien et le caressa pour le rassurer. L'homme était... extravaguant? Fou? Autre? Allez savoir, John grimaça lorsque celui brûla le front d'un des trois hommes, néanmoins quand celui-ci eu terminer et quelques secondes après que les trois hommes soient hors combat, John dit,

-Hé bien, vous y allez pas de main morte dit donc, puis après une courte pause, merci d'être intervenu.

Cet homme John ne le connaissait pas, il semblait être dangereux, mais en même temps, il avait protégé son chien, il pouvait que lui être reconnaissant.

Eugène s’époussette inutilement son pantalon. Il récupère cette magnifique grande plume bleue qui sortait du manteau d'un homme. Un autre animal qu'il a littéralement déplumé. Il se l'accroche sur sa bandoulière sur son torse. Il reprend sa cigarette au bec et revient nonchalamment sur les lieux du crime pour voir l'inconnu qui l'a aidé et le chiot qui doit lui appartenir. Il lui sourit.

"Ah tu trouves ? J'supporte pas c'genre d'homme, z'ont pas l'droit faire ça à des bêtes qu'ont rien d'mandé. Pis ma Bullet j'aime pas trop qu'on joue avec ses nerfs. Z'oublieront pas la prochaine fois. Surtout lui."

Il montre l'homme brûlé et son nouveau tatouage pour l'éternité.

"Pis t'as pas mal joué aussi, j'crois bien qu'j'ai entendu des os craquer."

Il lui tend sa main pour la claquer de félicitations. Puis il s'abaisse au niveau du chiot.

"Ah t'as sacrément eu peur toi hein. C'quoi son p'tit nom à c'te bestiole ?"

Eugène regarde maintenant l'homme alors qu'il est toujours accroupi.

"J'aurais aimé qu'y'en ait plus, ça m'a juste donné d'l'eau à la bouche c'te histoire."

Mais il était déjà calme, indolent, un véritable contraste avec le déchaînement de violence et de rire qui avait précédé cet état tranquille.

"J'm'appelle Loose Cannon, et toi l'poing d'acier ?"

Il lui disait ça surtout par rapport à l'énorme coup de poing qu'il avait asséné en premier.

-Ha mais je vous jette pas la pierre, je suis bien d'accord

John regarde l'homme qui lui est indiqué, c'est vrai que lui il va avoir du mal a oublié

-Faut dire que lorsqu'on frappe avec un bras en métal, quand on est un peu énervé on abime assez facilement la personne d'en face

C'est vrai que John c'était bien énervé en voyant la scène et n'avait pas retenu ses coups. Lorsque l'homme lui tendit la main, John eut une seconde d'hésitation, il allait lui serrer, mais la façon dont elle était tendu ne faisait pas penser que c'était pour cela, il claqua alors sa main, ce devait être ça. John le regarda se mettre au niveau de Carl

-Il s’appelle Carl et la vôtre de bestiole, elle s'appelle comment ?

Qu'il y en ait plus? cet homme aurai voulut qu'il y en ait plus? C'était assez perturbant, il disait ça comme s'il voulait toujours se battre, mais il était là, devant lui, le regardant calmement et comme s'il s'était rien passé.

Loose Cannon? Drôle de nom, surement un surnom plus qu'un nom, enfin, c'est sans importance. Poing d'acier? Il doit faire référence à mon bras

-Moi, c'est John Davis.

"Ma princesse c'est un Kao d'travail, son nom c'est Bullet. Elle fait pas beaucoup d'bruit mais elle touche toujours sa cible. Pas qu'ça soit un animal de combat. Mais elle m'sert bien."

Il est plus bavard que d'habitude. Il faut dire que ces sujets sont ses préférés, son Kao et abîmer les gens qui veulent du mal à des pauvres créatures. Il admire le bras de métal et se dit qu'il en aura peut-être un plus tard.
Eugène n'a aucune idée du trouble qu'il peut faire naître chez les autres, surtout quand il ne veut pas jouer avec eux. Il ne pense pas faire peur à ceux auxquels il ne veut pas faire peur. Se baissant pour faire les poches du deuxième gars tombé, il récupère un portefeuille plein. Il n'hésite pas une seconde. Moins d'argent pour les truands.

"Eh beh John, j'crois qu'j'leur ai r'tiré leur paye de leur dernier vol qu'ils ont vendus. J'te paye un ..."

Ils sont le matin, Eugène a rendez-vous, et il ne veut pas boire avant midi au moins.

"J'te paye ton p'tit dej si t'en as pas pris un. Sinon tu s'ras pas contre un p'tit jus ?"

Il sort une croquette de sa sacoche, Bullet se rapproche automatiquement. Il la secoue devant Carl.

"Et ça ça s'ra pour toi."

Bullet est bien trop secouée pour réfléchir encore et pister. Elle a presque 3 ans mais elle peut vite perdre sa concentration. Et dans un bar il pourra avoir des informations.

C'est donc un Kao et son nom est Bullet? Drôle de nom. John l'observe faire les poches des trois truands, c'est pas lui qui va l'en empêcher. C'est déjà le matin? Bon ben pas je dirais pas non à un p'tit dej.

-Avec plaisir, au moins leur argent nous sera plus utile qu'à eux. Par contre, je ne connais pas encore très bien la ville, je vais donc te suivre.

John suivit donc suivre "Loose Cannon", en chemin il lui demanda, Tu l'as rencontré comment Bullet? Pour ma part, j'ai connu Carl dans une situation un poil similaire à ce qui vient de se passer.

Carl est de nouveau calme, mais aux regards qu'il lance à John, on devine qu'il aimerait bien avoir quelques croquettes sur lui, manque de chance, John n'en a pas sur lui.

"Pas d'souci j'connais quelques coins par ici..."

Pas grand chose autre que des bars, des vendeurs illégaux de canons, d'armes ou d'équipement. Quelques maisons de jolies dames. Rien de très officiel ou de très propre mais on peut y trouver des brunchs en grande quantité et pas mauvais.
Eugène tire une taffe de sa cigarette.

"T'es pas là d'puis longtemps toi. Pis m'est idée qu'tu viendrais d'l'UC. John c'pa un nom d'trinitaire ou d'impérial. Y'a quoi qui t'amène sur Espé' ?"

Alors qu'il marche Eugène lance une croquette en l'air pour Bullet qui l'attrape d'un coup de gueule. Du coin de l'oeil il voit Carl qui aimerait sûrement la même chose. Il tend une croquette à John.

"Tiens donne lui toi, faut pas qu'il accepte d'la bouffe d'inconnu. C'comme ça qu'il t'sera fidèle pis mieux dressé."

Une coïncidence comme ça le fait sourire, heureusement que le chiot est pas traumatisé.

"Bullet j'suis allé la choisir ... enfin c'plutôt elle qui m'a choisi. Mon ancien chef voulait m'choisir une bête pour m'aider dans l'travail. Il m'a dit qu'ça t'donnait plus de sens et qu'ça t'raccrochait à la vie ce genre de p'tite créature. Et faut s'en occuper tout ça... y savait c'qui f'sait c'bonhomme là. L'avait bien raison."

-En effet, je suis bien nouveau ici et je viens bien de l'UC. Ce qui m'amène sur Espéranza? Ce qui m'a motivé à faire le voyage, c'est l'espoir d'un nouveau départ.

Quand il lui tend une croquette, John le remercie d'un hochement de tête après l'avoir écouté et prend a croquette. John se retourne vers Carl, celui-ci c'est assis et regarde John avec un regard insistant, alors John lui donne la croquette en lui tendant la main paume ouverte, Carl ne se fait pas prier.

John l'écoute ensuite raconté son histoire concernant comment il a récupéré Bullet.

-Je peux que approuver, j'étais au bord du gouffre le jour où j'ai rencontré Carl, c'est grâce à lui que j'ai réussi à me relever et à me décider à tenter l'aventure à Dorado pour refaire ma vie.

John a lui aussi envie d'une cigarette, il en prend donc une dans son paquet et avec son bri... merde, j'ai oublié de le prendre, donc John n'a pas son briquet, pas grave, système D, John allume donc sa cigarette avec le chalumeau de son bras, bien sûr avec une flamme de faible intensité.

"T'es tombé sur l'bon système... Dorado tu peux d'venir quelqu'un d'autre."

Eugène regarde John nourrir son chien, content de voir leur relation. Mais son attention passe vite à autre chose. Il toque à une porte, une enseigne fermée. A l'intérieur, un homme en train d'ouvrir un volet.

"Loose Cannon qu'est-ce que tu fous là ?"

"Salut Jamie ! J'avais un p'tit creux avec un ami à moi. Il s'appelle John. J'cherchais Scott, j'sais pas où il l'a encore fini ç'ui là."

"Je suis fermé tu sais. Il est même pas midi."

"Oh allez steuplaît Jamie ! Fallait qu'j'lui fasse découvrir qu't'as les meilleurs oeufs au lard/patates d'tout Espérance. Et on a d'quoi payer. Et d'rembourser mes dettes."

Jamie hésite. Son bar clandestin et ses tables de jeux sont connues des pirates, Eugène est déjà passé par là perdre tout son argent et s'endetter Et Jamie n'a pas osé insister trop. Des bruits courent sur comment finissent ceux qui contrarient Loose Cannon. Et son ego est flatté.

"Eugène."

"Allez ça t'fera une pause... promis qu'la prochaine fois mes gars pis moi on viendra chez toi."

"Bon mais pas longtemps."

Il disparaît aux cuisines et Eugène se retourne vers John pour lui indiquer une table.

"C'est Jamie, l'est moche comme un pou mais tu vas voir on va s'régaler."

Sa cigarette est finie et il finit par fixer John des yeux.

"En tout cas ton joujou chalumeau j'suis fan... et dis moi c'est quel type de vie qu'tu veux t'refaire ici ?"

Continue de suivre Loose Cannon, écoute et observe. Bon outre le fait que l'homme a pas vraiment envie de les laisser entrer pour le moment, John découvre que Loose Cannon se nomme Eugène. Ils finissent par pouvoir entrer, Eugène a trouvé les bons arguments et l'homme les laisse entrer.

-Je te fais confiance

Puis après l'avoir écouté il lui répond.

-Il ne fait pas que chalumeau, a ces mots John ouvre le compartiment de son bras contenant ses outils pour lui montrer et le referme, puis reprend Le type de vie que j'aimerais me refaire est pas bien compliqué, je veux faire ce pourquoi je suis doué, c'est-à-dire m'occuper du bon état du propulseur d'un vaisseau.

John se demande qui est Eugène, apparemment vu ses paroles il gère une équipe.

Les yeux d'Eugène s'illuminent comme ceux d'un enfant à Noël devant le bras de l'homme. Il fait tout d'un coup 10 ans de moins. Et il ne peut s'empêcher de siffler.

"Woaw."

Il est presque jaloux. Mais pas négativement, c'est plutôt de la fascination et de l'excitation. Il espère un jour avoir le droit lui aussi à un bras comme ça. A côté son bras certes musclé et tatoué et brûlé partiellement paraît bien normal et bien décevant. Mais il ne va pas aller se couper le bras pour autant ... quoique ça serait son genre. Enfin il se rappelle les difficultés au début d'avoir une jambe en cyberware et un esprit à rééduquer.

"Oh t'es un aficionado d'l'espace toi aussi, ça doit t'manquer d'pas être là-haut..."

Puis il repense à ce qu'il dit et ses yeux se plissent.

"Attends John... t'es mécano c'est ça ? Tu bosses pour quel type d'vaisseau ?"

-Ouai... on peut dire ça. répondit John, en effet, être "là-haut" comme il dit, ça lui manquait, après tout, ça avait été un moment où son travail avait réellement un sens, il y était à sa place aussi.

-Oui je suis mécano et j'ai bossé sur une frégate de l'UC, jusqu'à... jusqu'à un accident qui m'a coûté des amis, un bras et surtout le respect de mes camarades. dit John, pourquoi il racontait ça? Il ne le savait pas lui-même, perdu dans ses pensées il l'avait dit sans vraiment s'en rendre compte.

Eugène n'aime pas les corporatistes. Mais il n'aime pas les impériaux. Et encore moins les trinitaires. En fait il n'aime que les pirates ou presque. Il aime bien Laylia aussi et sa fille. Mais dans sa tête elles sont presque pirates. Il n'aime pas certains pirates non plus. Eugène a besoin de vérité, de pureté, pas d'arrières pensées, de fourberie, de cruauté. Il se voile la face sur ce que sont les pirates. Lui même fait souvent preuve d'une extrême cruauté, n'hésitant pas à blesser, brûler, exploser, hommes et femmes. Torturer et faire souffrir ne l'arrêteront pas si ça l'amuse. Mais c'est un châtiment. Sa mère l'a détruit alors qu'il était gamin, rien ne réparera cette injustice alors il passera sa vie à dispenser douleur et punition à ceux qui ont accepté ce monde.

"Ah mais t'as r'trouvé un bras d'métal en bien mieux. Des amis ... ça m'étonnerait bien s'ils t'ont laissé. Un ami ça a pas l'droit d't'abandonner sinon c't'un monstre. Pis s'ils valaient pas ta confiance ils valaient pas l'coup."

Jamie arrive avec deux grosses assiettes chargées d'oeufs, de bacon, de patates et de sauce. Le regard d'Eugène s'illumine tandis qu'il attrape ses couverts avec le poing.

"Y'a aucun ami qui d'vrait t'laisser pour un accident. C'est l'principe de l'accident. C'est pas d'ta faute. L'UC, les factions ... t'font croire que y'a du respect. Mais ça veut rien dire. C'qui compte c'est s'faire bien voir d'celui du d'ssus. Et ils f'raient n'importe quoi pour ça."

-Oui... en effet. C'est en partis pour ça que j'ai voulu partir, je me suis dit que j'arriverai peut-être à trouvé des personnes qui ne me laisseraient pas tomber ici, vu que chez moi je n'ai put compter sur personne.

Puis John se met à manger le repas qui leur a été amené, c'est vrai que c'est bon.

-Enfin, le passé c'est la passé, il faut aller de l'avant, si je suis venu ici c'est pas pour repenser à tout ça, je compte bien tout reprendre à zéro.

Eugène engloutit son repas d'une traite, un vieux réflexe de crève la faim. Il finit par mettre ses mains derrière sa tête, poser ses jambes en l'air sur une autre chaise et basculer en arrière.

"Et j'vois pas pourquoi t'y arriverais pas avec un bras comme l'tien. Donc tu répares l'moteur d'nos bateaux... j't'avoue qu'j'y connais rien moi j'suis plutôt du côté d'l'artillerie. Mais heureusement qu'on a des gars comme vous pour chouchouter les grosses machines pis s'permettre d'aller vite au combat. T'as du t'régaler quand même avec l'UC ... parait qui z'ont les plus belles machines."

Il hèle Jamie avant de se reconcentrer sur John.

"Eh Jamie tu pourrais d'mander à Einrich s'il a pas vu Scott ?"

Un grognement lui répond.

"Merci !"

John mange doucement en comparaison d'Eugène, "il a eu le temps d'apprécier la nourriture?"

-Moi non plus je vois pas pourquoi j'y arriverai pas, me suffit de persévéré et je finirai par trouver. Ouai, je me suis bien amusé, après je sais pas si on a les meilleurs, j'ai jamais pu comparer avec ceux des autres. Puis après une courte pause Artilleur? Je sais pas pourquoi ça m’étonne pas, faut dire que tu as un style qui détone un peu.

Puis John Eugène parler à Jamie et lui dit,

-Ce Scott, c'est l'un de tes gars ?

Eugène jette à peine un œil à John qui mange normalement, après tout il a toujours fini avant ses hommes et il a tellement mangé qu'il n'a plus faim.

"Ouais lâche pas l'affaire. Avant d'monter au septième ciel j'ai du attendre au moins deux ans sur Paradis. Faut qu't'ailles dans des bars t'faire remarquer, ça embauche pas mal... faut dire qu'ça tourne vite là-haut... surtout ceux qui savent pas c'qui font ou qui déconnent avec l'Code. Y'a des rumeurs qui disent qu'on peut les j'ter dans l'espace. Mais c'est des rumeurs. Les gens parlent alors qu'y savent rien. R'garde nous on nous dit qu'on tape sur des tambours avec les os d'nos ennemis."

Il ne peut s'empêcher de glousser mais ne rajoute rien, il aime laisser une part de mystère.

"Pis s'tu travailles dur et qu't'es bon tu trouveras toujours un hamac ou un lit dans un vaisseau. Si t'es prêt à r'joindre l'côté des ... pirates."

Une lueur de fierté s'allume dans son regard.

"Ah ouais ? On m'le dit souvent, qu'j'pourrais pas être autre chose qu'un artilleur. C't'aussi naturel qu'le sang qui court dans mes veines."

Puis il redevient sérieux et lève les yeux au ciel.

"Scott... ouais Scott c'est un d'mes frères. Mais t'sais les soirées en équipe ça finit toujours où y'en a un qui s'fait happer par l'rhum ou une fille."

Les rumeurs... certaines sont fondées d'autres non, Eugène laisse d'ailleurs planer le mystère sur l'une d'elle. Pirate... il est donc un pirate, cela ne choque pas John et ne l’effraie pas non plus, chacun fait sa vie comme il l'entend, mais devenir un pirate ? Une question intéressante. En tout cas, Eugène, lui semble fier d'en être un.

-Dit moi, si ça ne te dérange pas bien sûr, pour toi, c'est quoi être un pirate ? Une question qui pouvait semblé anodine, mais qui ne l'était absolument pas, s'il répondait sincèrement, John pourrait bien apprendre certaines choses.

Puis quand celui-ci parla de Scott, John lui demanda

-Ouai je connais ça. Si tu veux de l'aide, je peux peut-être t'aider, j'ai rien à faire ce matin.

Eugène fronce les sourcils un instant. Il ne s'est jamais posé la question.

"Oula... être un pirate... déjà c'est appartenir à aucune faction pis voler quand même... ouais c'est ça j'dirais... t'as qu'un maître c'est ton capitaine. Et t'es l'maître de ton capitaine en un sens parce que l'capitaine il obéit à rien d'autre qu'à c'que veux son vaisseau. T'es libre d'faire tes choix. Après t'as l'Code bien sûr mais t'as pas d'police des pirates ou d'Inquisition. T'es pirate quand t'as r'jeté tout l'reste. Ou qu't'a été r'jeté d'tout l'reste."

Il se tait, il a beaucoup parlé. Et il ne peut s'empêcher de rire de ses propres paroles si sérieuses par rapport à d'habitude."

"T'en poses des questions compliqués toi. Pourquoi t'es pas pirate ?"

Une lueur d'excitation joueuse s'allume dans le regard d'Eugène.
Il détailla le bonhomme.

"Ah bah c'est pas d'refus ! J'sais pas comment j'vais l'retrouver mais il s'ra p't'être lourd à porter le Scott. Pis j'dis jamais non à un d'mes frères robots."

Il lui fait un clin d’œil avec son œil cyber.

John écoute et enregistre tout ce que lui raconte Eugène, sa seule réponse, tout en aillant l'air pensif, sera Je vois,

A la question pour savoir pourquoi il n'est pas pirate, John se met à sourire et hausse les épaules.
Puis, lorsque Eugène raconte qu'il ne refuse rien à ses frères robots, John se met à rire. C'est le moment que Jamie choisi pour revenir.

Jamie revient.

"Einrich a vu Scott dans la nuit. Il avait plus d'argent et il traînait à la fermeture en essayant d'attraper une femelle sensible à ses charmes et pas à ses odeurs."

Eugène ne peut s'empêcher de rire franchement. Jamie a le sens de la formule et son ton cassant et moqueur n'est pas pour déplaire à Eugène. Néanmoins Jamie ne va pas plus loin dans la blague, il est déjà allé un peu loin dans la moquerie sur les hommes du maître-artilleur et celui-ci peut changer vite d'humeur.

"Merci Jamie t'sais qu't'es l'meilleur. J'vais aller voir rue d'la soif. Doit toujours être là que'que part par terre en train de décuver."

Il ouvre le portefeuille volé, en ressort deux-trois bricoles et laisse le reste avec tout ce qu'il contient, soit trois fois trop pour le repas, sur la table.

"Allez viens John, t'vas voir c'que c'est un pirate qui boit trop. C'est qu'on a pas souvent l'droit d'boire, on doit être sur terre. S'pour ça qu't'as toujours du voir des pirates en train d'boire."

J'observe Eugène donné qui laisse une grande parti du portefeuille, mais je dis rien, c'est un sacré pourboire, mais alors ? Au moins, Jamie y aura gagné à nous laisser entrer.

Je fais alors un signe à Eugène pour lui indiquer que je le suis, nous nous retrouvons alors à arpenter les rues à la recherche de Scott.

Bullet a repris contenance et elle renifle la rue aux volets fermés à la recherche de la moindre trace de Scott. Eugène se contente de rester derrière elle et de la rassurer quand elle revient vers lui, attentive et nerveuse. Il la congratule d'encouragements et de caresse à chaque retour.

"C'pratique cette bestiole. Tu vas en faire que'que chose de ton chien toi ?"

Un sifflement le prévient que Bullet semble avoir trouvé quelque chose ou quelqu'un. En l'occurrence une loque, roulée en boule sur elle-même à côté d'une flaque de vomi. Pas très glorieux.