BienveRu chez tante Paul - Enguerrand & Paloma

Quand on fait du commerce, il est toujours préférable que les gens sachent où vous trouver. Même si la devanture n'affiche pas la réalité des choses. Ou plutôt l'entière réalité des choses.

Paloma avait acheté un local sur Esperenza peut après son arrivée grâce aux crédits qu'elle avait mis de côté avant son départ. Un endroit simple ni trop chic ni trop bas fond. De quoi laisser l'envie de rentrer à n'importe qui. Une devanture impeccable dans un style raffiné. Une enseigne à l'ancienne tranchait un peu avec la sobriété , un arc de métal portant un panneau de la même matière affichant "Chez tante Paul". A l'intérieur de beaux présentoirs renfermaient derrières leurs portes vitrés des boites , des jarres , des bouteilles. Devant chacun de ces contenants trônaient une étiquette écrit à la main indiquant le contenu. Cigares, divers thés, cafés, rhum et autres alcool raffinés. Mais aucun prix. Ca et là trois petites tables, de quoi s'assoir à quatre au mieux, espacées et loin de la porte.

Mais avant d'avoir eu l'occasion de détailler tout cela, vous serez accueilli par une jeune femme brune, la trentaine, bien mise et souriante qui lancera un amical et doux

"Bonjour et bienveru chez tante Paul. Puis je vous aider ?"

Les habitués reconnaîtront Maria Guadalupe Valentina toujours fidèle à son poste et toujours prête à aider un client tout comme à l'accompagner jusqu'à l'alcôve préférée de Paloma quand on lui réclame une bouteille de Herradura Seleccion Suprema Extra Añejo, code convenu depuis des années pour parler d'affaires d'un autre genre que celles en vitrine.

Enguerrand entre dans la boutique. Son œil alerte repère immédiatement les cigares même si la femme avenante vient rapidement l'accueillir. Son visage toujours neutre se lève sur la vendeuse. Il note dans un coin qu'il faudra acheter des cigares en sortant. Mais pour le moment il est là pour affaire et il n'aime pas tergiverser dans ce genre de situation. Comme souvent il a un cigare déjà allumé au coin de la bouche. Il prend le temps de tirer dessus avant de répondre. C'est un temps qu'il met à profit pour regarder les alentours. il aime savoir où il met les pieds dans ce genre de boutique.

Une bouteille de Herradura Seleccon Suprema Extra Añejo. demande-t-il alors sobrement.

La brune Impérium affiche un sourire moins marqué mais un regard plus acéré.

"Bien sûr, venez je vous pris."

Elle mène Enguerrand vers l'alcôve prenant deux verres dans une vitrine à proximité pour les poser avec douceur sur la table.

"Prennez place, je vais chercher la bouteille qu'il vous faut."

Elle se dirige alors vers le comptoir et reprend sa place sans rien paraitre de plus, comme si l'homme n'existait pas.

L'instant d'après, un léger déclic se fait entendre, une porte masquée par la décoration laissant apparaitre la plantureuse Paloma, une bouteille à la main. Elle gagne en un instant la place en face de l'homme s'asseyant avec grâce, ses hanches dessinées dans une robe cintrée. La fixer dépose le liquide ambré dans un léger toc caractéristique, et ses prunelles noires sur lui.

"Bonjour, Maria Guadalupe m'a dit que vous souhaitiez gouter notre Herradura especial"

Enguerrand regarde la femme qui se présente devant lui. Elle est vraiment belle, décidément il croise des femmes vraiment belle en ce moment et celle-ci est certainement la plus belle de ces derniers temps. Lui est toujours habillé de noir avec ses mains cybernétique qui dépasse de son trenchcoat. L'air sombre le visage impassible il n'est ni intimidant ni spécialement charismatique. Presque il se fondrait dans la masse.. presque. Les gens qui écoutent la rue et qui connaissent les pirates savent. L'homme en noir au regard froid comme la glace et aux bras cybernétique est connu. Toor'kraan pour les pirates, le Passeur pour la Légion, l'un des duellistes les plus dangereux de Dorado. Il se tient tranquillement assis l'air d'un client comme un autre, tirant doucement sur son cigare.

- oui dit-il simplement.

La femme le regard quelques secondes en silence puis ouvre la bouteille servant un centimètre au fond de chaque verre. Elle referme la bouteille et la dépose en douceur saisissant son verre. Elle affiche un sourire qui s'étire au fil du rire qui cherche à poindre dans sa voix.

"Et bien dite moi la raison de votre venu mon bichon je ne vais pas vous manger"

Enguerrand reste impassible, du moins son visage ne montre aucune émotion. Pourtant elle peut sentir qu'il vient de se tendre soudainement. Il est toujours debout devant le verre de rhum offert et n'a fait aucun geste pour l'accepter. Il se contente de réfléchir. Il n'est pas toujours rapide à se décider. Il tire donc sur son cigare pour se donner un peu de temps. La fumée s'échappe doucement de sa bouche alors que son regard froid comme la glace se plante dans celui de la bimbo. Silencieux comme la mort il est immobile tel un sombre épouvantail. Tant qu'il ne bouge pas c'est ce qu'il est, un simple épouvantail sans pouvoir. L'introduction ne lui plait pas.

La brune au sourire d'ange le dévisage un instant. Ni un bonjour, ni une présentation, ni une requête. Il n'avait décroché qu'un oui depuis qu'elle était la malgré ses deux invitations. D'un coté elle se demanda s'il venait vraiment chercher quelque chose , de l'autre elle se demanda s'il était la pour acheter ou pour autre chose. En bonne paranoïaque survivante elle remit en place son décolleté signalant par la même à Maria Guadalupe de prévenir Alexandro. Elle lui tendit cependant une troisième perche.

"Si vous n'avez besoin de rien de plus que cette bouteille je vais vous laisser avec Maria Guadalupe pour l'encaissement ?"

Enguerrand se demande si la femme est sérieuse. Drôle de façon de faire pour une vendeuse désirant se faire de la clientèle. Les réputations vont et viennent celle des Fixers sont faites par les clients. La sienne est faîtes autour des morts qu'il sème autour de lui.

- Vous savez qui je suis ? demande-t-il finalement avec une voix charriant des iceberg plus que des glaçons.

Il n'a pas le défaut d'être arrogant, mais se faire appeler mon bichon ne fait pas partie de ses habitudes et aucun risque pour que cela arrive. En attendant il reste debout et fixe la femme de son regard neutre et sans émotions.