Comptes de faits

À pas même pas légers, le borgne s'avance dans l'antre de son boss et complice. Cath, comme bien des fois, a le nez dans le livre ô combien familier à l'oeil solitaire de Sarrazin. L'ex canonnier plisse le nez en sentiments mitigés.

"Il était cette fois-là la prophétie de comment le pire entêté de la galaxie prit son congé afin de lire..."

Sa voix pétille de malice et il se rapproche, nonchalant. Sa main droite s'appose à la table, le reste de son corps se penchant à partir de ce point vers le propriétaire de l'Amber. Parodie espiègle de secret, le borgne baisse le ton et fait monter la tension dans ses intonations.

"... le livre de comptes."

Et fort de cette diversion, il chaparde le registre sans vergone. Les mains pleines de petites cicatrices comme des constellations dérobent l'encombrant aimant-à-attention de Cath et le mettent hors de sa portée en s'éloignant.  Derrière le rire habitant éternellement le tempérament de Sarrazin, la diligence s'invite.

"Hop, privé de comptes – le genre avec des « m » et des « p », pas avec des « n ». Maintenant, va te reposer, non mais !"

Décidé à faire tenir le décret, le borgne pivote dans l'intention d'emporter son trophée et de le cacher.

La jolie tête de Sarrazin vint soudain obstruer le champ de vision du Tavernier, l'obligeant à lever la tête pour tomber dans un iris bleu océan et un cache-oeil en cuir. Cathwulf n'eut même pas le cœur à grogner. Il était sur ces comptes depuis le début de l'après-midi (au moins) et venait de recommencer pour la cinquième fois une colonne qui s'obstinait à ne pas tomber juste. Les trucs intellectuels, clairement, ce n'était pas sa chope de bière. Il n'était pas beaucoup plus con qu'un autre pourtant. Et là, d'un coup, le livre disparu. Par réflexe, le tenancier se leva, faisant bouger la table dans un grand bruit de meubles chahutés. De toute sa taille, il tenta de récupérer le livre mais l'ex-artilleur était souple et avait prévu la manœuvre. Plus massif le trentenaire se dégage et part à la poursuite de son ami, sans se soucier des quelques habitués qui étaient déjà là.

« Rend moi ça sale bête ! » grogne-t-il sur un ton qu'un proche comme Sarrazin avait probablement apprit à reconnaître comme de l'amusement mais qu'un inconnu pourrait confondre avec de la menace. Il avance son bras mécanique. « Rend-moi ça ou aussi vrai que je m'appelle Cathwulf, tu le paieras très cher ! » Et pour une fois, il n'est pas question d'argent.

Le départ de course rivaliserait presque avec une vitesse de météorite lancée à toute allure alors que la carrière de maître-chanteur du brun tourne aussi court que le virage qu'il prend pour éviter que Wulf ne remette la main sur son bouquin de comptes.

"Jamais !"

Le ton se veut outrageusement dramatique. Le rire qui le sous-tend gâche cependant le tout. C'est la faute à l'amusement de Cath, aussi, qui lui met un baume au coeur qui renverserait tout l'univers. Reculant, il nuance cependant :

"Enfin, jamais pour aujourd'hui. Mais je te l'échange contre un livre de poèmes si tu tiens à lire quelque chose."

Ok, le recueil de poésie est un joyeux troll et ne s'en cache pas même. Impénitent au dernier degré, le borgne plonge sous une table inoccupée et glisse sur le plancher pour passer de l'autre côté, la crinière plus ébouriffée encore que toutes les coiffures et perruques d'acteurs de série Z. Se redressant souplement, Sarr' décoche un sourire crâneur à son complice.

"Et sinon... il va falloir que tu viennes le chercher~"

Un gamin, c'est un gamin mais Cathwulf se surprend à sourire à son tour d'un air pas beaucoup plus mature. Il tourne soudain pour couper la route à son ami qui pourtant l'évite facilement. Ce mec est un serpent quand il le décide, il n'a jamais vu personne d'aussi décidé à casser les pieds. Qui disait que la perte d'un œil faussait les perspectives hein ? Un abruti trop diplômé, voilà qui.

« J'ai une gueule à lire des poèmes peut-être ? Tu devrais le garder pour toi joli cœur, c'est pas avec tes trois centimètres que tu vas ramener de la gonzesse. »

Il attrape une table, tentant de deviner de quel côté son ami de toujours allait tourner mais, comme d'habitude, celui-ci partit totalement à l'opposé, plongeant sous une autre table derrière lui. Il bouscule la première dans un grand chahut façon « grand méchant loup ». « Un peu que je vais venir te chercher. » La seconde table rejoint la première par terre. Voilà qui devrait ralentir l'anguille. « Et je te mangerais tout cru ! »

Cavaler entre les tables et les chaises en riant à gorge déployée n'est pas chose simple, surtout avec un livre sous le coude mais Sarrazin s'y essaye, éperonné par le raffut dans son dos. Evidemment, aucune pique ne l'empêche pour autant de jeter une oeillade en arrière, soulignée d'un haussement de sourcil parlant.

"On t'a jamais dit que c'était la façon de s'en servir, l'important ?"

Irrépentant, il contourne une des tables renversées, feinte et recule de plus belle, l'oeil pétillant d'une invitation à le suivre. À ses tympans, les pulsations de son coeur battent plus fort que les acouphènes résiduels et habituels.

"Fais gaffe, c'est dur sous la dent, le tartare de Sarrazin..."

Et hop, une chaise finit poussée dans le passage du rouquin pour tenter de gagner le temps nécessaire au contournement d'une table renversée.

« C'est ce que disent les autres pour se consoler, j'en ai jamais eu besoin, moi ! » fanfaronne-t-il sans honte, heureux de retrouver un peu de la camaraderie grasse d'un équipage. Depuis qu'il est retourné à terre, la présence des petits s'est fait plus forte et il n'a pas réussi à oublier la culpabilité de ses semaines à l'hôpital, du risque qu'il avait pris dans sa décision égoïste de s'embarquer. Wynn avait eu raison, il n'avait pas pensé et ils devaient tous en payer le prix. Maintenant, sa décision était prise. S'il n'avait pas le droit de vivre pour lui, il ferait tout pour que ses cadets aient la vie que leur père avait rêvée pour eux. Qu'ils le veuillent ou pas. Heureusement, il avait Sarrazin pour lui rappeler parfois qu'il avait le droit de s'amuser un peu de temps en temps.

La chaise lui atterrit droit dans le tibia et le fait grogner. Il la prend et la repousse négligemment. Il a beau ne pas en avoir l'air, il n'utilise que sa main de chair pour ça. Inutile de CASSER le mobilier. Ca coûte CHER ces petites bêtes là.

« C'est bien pour ça que tu vas passer à la casserole Petite Graine. » et, d'un coup, il saute par dessus la table dans l'espoir de saisir l'artilleur.

"On te l'a jamais dit ou t'as jamais voulu l'entendre ?" titille le borgne, faussement inquisiteur alors qu'il file au travers de la salle.

Derrière lui, le raffut des chaises déplacées lui indique que Cath n'est pas décidé à se laisser ralentir ou arrêter par le mobilier érigé en baricade improvisée. Beaucoup trop occupé à s'amuser et à rigoler pour être franchement attentif, il n'aperçoit qu'un peu tard le rouquin lancé dans un bel élan par-dessus une table qui, miracle, est encore sur ses quatre pieds. Le choix qui s'impose à lui est simple : esquiver... ou mettre hors de portée un certain livre encombrant.

Sans même hésiter, le borgne balance le bouquin de comptes sous le premier meuble qui passe et se retourne, bien décidé à au moins attraper son ami pour le décoiffer.

"Même pas peur !"

Ignorant le trait perfide de son ami – et surtout parce qu'il ne pense pas assez vite à une bonne répartie, soyons honnêtes – Wulf s'apprête à lui sauter dessus lorsque le livre, animé d'une vie propre ou presque, saute des bras du barman pour aller glisser sous un meuble trop bas pour laisser passer un bras de tavernier. Il grogne encore, cherchant des yeux un balai, tournant délibérément le dos à son ami. Le livre de comptes d'abord.

Un rire de gorge suivi le changement immédiat d'attention de Wulf alors que le livre finissait sous un meuble. L'artilleur s'auto-congratula mentalement pour le tir réussi - et, à défaut de lui trouver un balai, envisagea un instant de mettre un joli balayage au rouquin pour interrompre son élan. Au vu de l'état de bazar général, il s'abstint cependant et préféra ceinture son complice dans l'intention de le ralentir.

"Laisse ce livre où il est ! Bougre de bourrique, va..."

Des bras le saisirent par la taille, l'arrêtant dans son élan. Il savait, pour l'avoir déjà testé plusieurs fois, que son ami n'avait ni sa force ni son habilité en combat à mains nues et pourtant il ne fit rien pour se dégager. Il se retourna dans sa prison de chair et descendit son regard bourru sur l'oeil unique qui osait le prendre en otage. Il reprenait son souffle après leur cavalcade et se rendait petit à petit compte du chaos qui les entourait. Le livre de compte pouvait bien rester là...pour le moment. Les tables et les chaises aussi.

"Et tu proposes quoi à la place, petite tête ?"

Ah, victoire ! Le rouquin ne se dégage pas, ou pas encore, alors qu'ils savent tout deux qu'il pourrait le faire sans grande difficulté. Si le borgne se débrouillait toujours avec une arme à distance entre les mains, combattre au corps à corps n'était pas exactement une spécialité. Sans lâcher Cath des fois que tout ceci ne soit que ruse pour reprendre son livre - les rouquins sont têtus, tous les gens plein de bon sens le savent - il haussa l'unique sourcil pas masqué par son cache-oeil, malicieux.

"Je suis ouvert à toute proposition qui te change du travail~"

Il rit. De ce rire ouvert, profond et sonore qui est le sien quand il se sent vraiment bien. Des paillettes pas vraiment innocentent dansant dans ses iris verts tandis que son sourire se fait un peu carnassier. Sa main de chair se lève pour décoiffer les cheveux d'ébène de l'artilleur. C'est trop facile ça garçon, si tu crois que tu vas t'en tirer comme ça.

« Alors Monsieur le Tirailleur, on tire à blanc ? Pas une seule idée pour aller derrière le vol de livre de compte ? Il va falloir changer d'artillerie et vite sinon, la contre-attaque ne va pas tarder. Et je ne ferais pas de quartiers, vous pouvez me croire ! »

Le rire de Cath sonne comme une petite victoire, profonde et claire. L'artilleur s'ébroue, secouant sa crinière brune déjà en bataille. La tentation de chatouiller le rouquin pour prolonger le son lui passe un instant par la tête, il est vrai.

"J'aurais bien proposé un bowling mais on va m'accuser de m'entraîner à jeter des trucs hors de portée des gens qui travaillent" taquine-t-il avec une mauvaise foi amusée.

Adepte de l'improvisation, cependant, il recule, attrapant au passage le coude de son complice avec l'intention de l'entraîner vers la sortie.

"Allez, en route~ Je sais pas encore où on va mais on y va."

Il continue à le regarder pendant que l'autre lui parle de boules et de quilles et les paillettes pas franchement innocentes continuent à lui souffler de mauvaises idées. Très mauvaises. Il laisse retomber sa main, surpris en se voyant soudain libéré et attrapé par le coude. Et avec le licol de chair tombé lui reviennent ses responsabilités.

"Nous ferions mieux de rester ici. Je vais redresser les tables, tu nous trouves quelque chose à boire ? Je crois qu'on a une tournée de nouveaux rhums à tester."

Un coup d'oeil aux alentours fait naître sur l'expression du forban une expression plus amusée que contrite. Irrécupérablement jovial, il se résigne à lâcher le rouquin.

" 'Fais gaffe, je te surveille~" prévient-il en pointant deux doigts de ses yeux vers son complice pour appuyer la déclaration.

Il le connaît, le Cathwulf. Pas question de le laisser approcher de sous le meuble où est encore planqué le bouquin confisqué. Un coin de son champ de vision dédié à son ami, il s'aventure donc récupérer les derniers échantillons reçus - échantillons en dose pirate, comprendre par là en bouteille entière.

"J'ai deux ambrés différents, un blanc et un rhum de mélasse ici. Et même que j'ai trouvé des verres !"

"Mais oui mais oui," grogne-t-il. En réalité, rien ne l'empêcherait de courir attraper le livre de compte sous le meuble et ils le savent tous les deux mais leur chahut, en plus de l'avoir irrémédiablement déconcentré, lui a donné envie d'autre chose, une envie qu'il va savamment noyer dans le rhum, peu importe sa couleur, il n'est pas raciste. Il relève les tables et les chaises, remettant les choses en ordre et s'assied sur la table. La première bouteille à y passer est ouverte d'une main experte et laisse couler un liquide ambré. "Tu veux faire des toast ou on y va comme des sauvages ?"

Le borgne s'installe sur la table nouvellement redressée d'un geste souple après avoir déposé son butin de bouteilles sur la table. Puis il récupère son verre rempli d'ambre liquide dont les senteurs riches lui parviennent aisément.

"On peut faire semblant d'être civilisés jusqu'à ne plus trouver d'idées de toasts" propose-t-il, l'oeil mutin en levant son verre pour ouvrir le jeu : "Aux sauvages~"

Il lève son verre et le vide. Le gout est bon et lui rappelle un vieux poème Mo'at qu'un ancien esclave lui avait dit une fois et qu'il avait noté comme ça, pour ne pas l'oublier. Le toast le lui rappelle et il sait pas pourquoi, en resservant les verres avec une autre bouteille - toujours ambrée - il a envie de le déclamer.

"Qui n'a pas dégusté, sous les vents alizés
La verendah ombreuse et fraîche l'abritant
Rhum et sucre de canne en punch glacé dosés
Fut privé d'un nectar bavard et caressant"*

Il hausse les épaules.

"Parait que la poésie est dans l'alcool alors je dis..." suspense "a l'alcool !"

*Pas de moi mais je ne sais pas de qui

Le liquide irradie dans sa gorge de cette chaleur que seul possède l'alcool - un mélange de rudesse et d'accents plus subtils, accessibles seulement à qui saura et voudra les chercher. Les vers s'y apposent étrangement bien, en évocations d'ailleurs aux images familières et rythmées.

Rieur, le brun trinque avec son compagnon avant de descendre son verre. Ce rhum-là est plus sec, presque impatient.

"J'admets que tu n'avais pas besoin du livre de poésie, si tu en cites déjà" taquine-t-il en se chargeant de les resservir. "Aux lectures sans chiffres !"

« Ca me fait penser que Manlim m'a refilé un bouquin de l'ïle au Trésor dans une boite en plus de mes achats de fruits. Ca t'intéresse ? J'ai déjà refourgué la boite en question mais le livre, je vois pas ce que je pourrais en faire. Tu me débarrasserais en le prenant. »

Il se lève et va chercher le bouquin sous le comptoir qu'il pousse vers son ami sans rien ajouter. Il ne dit pas que ce que ça lui a coûté et il sait que Sarrazin saura comprendre que c'est un vrai cadeau au final. S'il avait trouvé de l'or dans cette boite, il le lui aurait donné exactement de la même manière.

« Je préfère ce rhum là, il est plus piquant, il fait moins fillette que l'autre. Cela dit, le premier a l'avantage d'avoir des courbes sur la langue. »

Il verse deux nouveaux verres de blanc cette fois.

« Aux courbes et aux angles ! »

Un haussement de sourcil amusé accueille ce "tu m'en débarrasserais" que le borgne traduit très bien comme un "tiens, cadeau". Son sourire s'adoucit cependant sous l'étincelle éternellement malicieuse de ses iris.

"Toujours heureux de rendre service~"

Il entrouvre les pages alors que le rouquin les resserre, glisse les yeux sur les lignes avant de soigneusement mettre l'ouvrage de côté. Parce que c'est un cadeau, mine de rien, et qu'il le lira donc.

"À mon avis celui-ci est bien pour être servi seul. L'autre passerait plus en cocktail, non ? Avec une pointe d'acidité pour le relever, par exemple."

Le nouveau verre suit le même chemin que les suivants. Sarrazin claque de la langue.

"Je crois que je préfère les ambrés, quand même."

Il admet cependant volontiers que la question relève d'une préférence purement personnelle. Pas décidé à se laisser arrêter par ce genre de constat et surtout pas avec le début de chaleur qui court lentement dans ses veines, il ouvre la quatrième bouteille et verse de nouveaux verres.

"Aux goûts et aux couleurs !"

Il reprend du premier directement à la bouteille et le fait claquer sur la langue, concentré. Là, il n'est pas question de faire un toast, c'est du travail et c'est soudainement beaucoup plus sérieux. De l'ambré en cocktail. Mmm. Pourquoi pas mais peut-être plus avec des épices que de l'acide. A réfléchir en fonction de son coût aussi. Ce sont les moins chers que l'on glisse dans les préparations sucrées. La marge, c'est aussi important. Il attrape alors le verre de blanc qu'il avale comme de l'eau pour enlever les rondeurs d'ambre1 - Embruns. Le jeu de mot le fait sourire. 5 verres, c'est normal qu'il commence à s'amuser d'un rien.

"Aux ambrés et aux embruns !"

Et le sixième suit les autres, le faisant tousser un peu. Il se tape sur le torse.

"Ouch ! Il est rude celui-là. Où c'est qu'on l'a trouvé ?"

Le brun commet l'erreur de rire en entendant le rouquin tousser - ce qui lui vaut de manquer de très peu d'avaler de travers sa gorgée. Un éclat amusé dansant dans son iris unique, il finit néanmoins son verre sans s'étouffer, plisse un rien le nez pour tomber d'accord avec Wulf : il arrache un peu.

"Dans la réserve" répond-il, un peu trop amusé de la boutade. "C'pas marqué quelque part sur l'étiquette ?"

Pour le coup, il récupère la bouteille pour chercher l'information, se lance avant même de l'avoir trouvée dans un pronostic.

"Je le sens bien impérial, moi, celui-là."

"J'ai une gueule à lire les étiquettes ? Tiens, regarde toi, t'as qu'un oeil mais il est plus perçant que le mien." Il se ressert un verre quand même parce qu'il aime bien les alcools avec de la personnalité et tend le reste à son ami, hochant la tête. "Tu dis ça uniquement parce qu'ils ont l'air pincés, les impériaux. Moi je crois à une vengeance Mo'at contre l'envahisseur. On le brûle de l'intérieur à défaut de le faire littéralement." Il ne sait plus ce qu'il raconte, juste que ça l'amuse.

"Au feu dans nos veines !"

Il rigole et fait tourner la bouteille entre ses mains, pas franchement assez concentré pour s'attaquer aux petits caractères. À défaut, il reprend du second ambré pour pouvoir trinquer joyeusement.

"J'aime bien l'idée de la vengeance mo'at. Est-ce que ça marcherait pas encore mieux avec un alcool fait à partir de ces fruits qu'ont un goût super épicé qu'avec du rhum, par contre ?"

Il trinque et boit. Contre son palais, les goûts se mêlent et s'emmêlent et il s'en fout un peu. La tête légère, il considère d'un regard amusé les bouteilles bien moins pleines qu'elles ne l'étaient il y a quelques verres de ça.

"Y'a intérêt à ce qu'on aille pas cloper, si on est censés être plus inflammables avec le rhum..."