Longue soirée - Wulf & Conrad

Les choses se mettent en place pour Conrad, lentement mais surement. La prochaine étape sera de se rendre sur Hell afin de prendre plus de renseignement sur leur prochaine cible. Pendant ce temps là les autres travailleront à entrer en guerre. C'est un plan de longue haleine mais les bénéfices seront grands, sans parler des avantages personnels que visent Conrad.

Mais il a besoin de se détendre aussi, toutes ses projets sont intenses à préparer et lui commencent à lui laisser un peu de stress derrière eux. Et il déteste le stress, c'est une chaîne qu'il ne désire pas porter et il ne le fera pas. Donc il est en route pour une soirée alcoolisé au Runny Amber. Cette fois il est seul... enfin aussi seul que son équipage le lui permet. A peine deux minutes après qu'il soit entré eu RA il repère un groupe de joyeux lurons de son équipage. Des hommes qui aiment le lieu, mais la coïncidence est trop louche aux yeux du capitaine. Le bon coté c'est que Caly ne l'a pas suivi et ça c'est déjà une bonne nouvelle en soit.

Conrad se pose à une table tranquillement, seul et commande une bouteille de rhum du Kraken. C'est un alcool qu'il aime. Les cocktail c'est pas son truc et il regarde la carte en souriant, elle explique qui sont les habitués célèbres cette carte. Amusant. Il aime bien l'endroit. L'ambiance, la camaraderie, la musique, bref presque tout. Ce soir le client est présent mais pas très pirate pour le coup. Ce n'est pas rare non plus, la taverne a ses habitués de client normaux, ils viennent vivre le grand frisson sans danger. Wulf n'aime pas les bagarres avec les civils, c'est mauvais pour les affaires. Mais Conrad n'est pas d'humeur à se battre pour le moment. Il veut juste boire et laisser son esprit divaguer tranquillement.

Ca rit, ça cause, ça joue pas de piano parce que ses musiciens habituels ne sont pas là mais s'il n'y a pas beaucoup de pirate ce soir, les affaires marchent bien et ça, c'est cool. Ce soir, pour Wulf, c'est relâche. Audrey est à la cuisine, Sarr au bar et lui... il s'est prit une table dans un coin sombre pour faire ses comptes. Heureusement, aucun des petits n'est là car sinon, il sent la remarque mal venue sur ses loisirs. Hey, on est pas gérant pour enfiler des perles. Le but, ça reste quand même le profit, faut pas l'oublier.

Les gens vont et viennent sans qu'il ne s'en occupe lorsque, soudain, le rouquin lève la tête. Ses yeux se croisent depuis un moment et ses comptes refusent d'être juste. Il a besoin d'un verre. Fermant le livre d'un mouvement sec, il se lève, se rend au bar et se prend un WIP, son préféré personnel. Rhum brun, corsé, à l'arrière goût de poudre et de poivre. S'adossant alors au bar, il regarde sa salle. Pas mal pour une ouverture si récente.Le plus important à présent, c'est de fidéliser la clientèle. Et, justement, il y a le Capitaine Stackborn qui est là, seul face à une bouteille de Kraken. Et bien voilà. Décidé à entamer la discussion, il demande un verre d'Admiral Rodney, se dirige vers la table et pose l'offrande devant le quadragénaire. Ne jamais aborder un Capitaine pirate sans rhum.

« Permission de partager un verre Cap'tain ? »

Conrad ne fait pas vraiment attention à la salle. Mais un mouvement à la table de son équipage lui fait lever les yeux. Quelqu'un s'approche de sa table. En fait il est déjà là. Définitivement Conrad n'est pas de ceux qui prennent garde a leur environnement direct. Seule concession a la sécurité il est installé dos au mur.

Wulf ne vient pas les mains vides. C'est bien ça. Le rouquin est grand quand même. Même si Conrad en connaît de plus grand il est généralement de ceux qui toise. Pas là. Ils doivent être de la même taille.

- pose toi petit. Il reste plus jeune que lui et donc petit.

Conrad tend la main vers le verre de rhum et vient en humer le parfum. Admiral Rodney. dit-il. C'était pas dur d'un autre côté.

Il attend que le tavernier soit installé avant de trinquer.

- A la liberté. dit-il comme toujour lorsqu'il trinque pour la première fois de la soirée avec quelqu'un.

Il se pose. Ca fait un bout qu'on l'a pas appelé « Petit ». Les Searuweard sont grands comme beaucoup de Corporatistes. Mais il le prend pas mal, il sent bien que ce n'est qu'un surnom qui paye pas à conséquences. On l'a appelé plein de choses bien moins agréable que « petit ». Il sourit, hochant la tête, approbateur au nez du Capitaine. Un vrai pirate, ça connaît son rhum. Bon, le Rodney c'est assez typé mais d'un autre côté c'est pas ce qu'il y a de plus commun donc un bon point.

« A la liberté. »

Il lève son WIP et trinque, claquant de la langue pour bien diffuser les goûts du breuvage sur son palais. C'est le coq du Lionroar qui lui avait apprit ce coup là. Un type bien.

« Pour une fois qu'elle est gratuite, profitons-en » rajoute-t-il avec un brin d'humour qui fait briller ses yeux verts.

Conrad est amusé par la remarque du tavernier. Même s'il ne partage pas du tout son point de vue bien évidemment. Ce n'est pas une vraie réflexion philosophique non plus.

- le rhum est parfois gratuit... La liberté jamais. C'est pour ça qu'il faut trinquer à elle. dit simplement le pirate.

Il s'envoit son verre cul sec comme toujours. Mais il sait aussi l'apprécier. Autour de lui les gens sont tranquilles et c'est une bonne chose. La table la plus bruyante est celle de son équipage. Rien d'étonnant. Mais ils restent dans les limites du raisonnable et en donne aux clients civils pour leur argent. Il se passerait bien par contre des regards permanents du petit mousse. Sans doute lui qui est en charge de surveiller le capitaine.

- on va bientôt repartir. Si des gens ont des ardoises fait le moi savoir, je réglerais moi même l'ardoise et m'arrangerais avec la part du gars plus tard. explique le capitaine qui se fait toujours un devoir de bien s'entendre avec les tavernier des endroits qu'il fréquente. Et ça demande de payer rubis sur l'ongle les dégâts et ardoises de l'équipage.

Il rit de bon cœur. Le rhum non plus n'est jamais gratuit. C'est comme la Liberté, il laisse croire qu'on peut le prendre comme on veut, qu'il se suffit de s'en saisir et il revient par derrière présenter une addition souvent trop élevée. Lui a eu du bol, sa liberté ne lui a coûté qu'un bras. Et ce soir, il s'en souvient comme d'une anecdote amusante. Il n'a pas envie de se prendre la tête et sa philosophie est celle du vieux pirate désabusé qu'il écoutait petit, rien de bien évolué. Faut demander à Wynn pour les trucs compliqués.

« Elle est prête et disponible quand vous la demanderez Capitaine. Je ne suis pas de service ce soir mais je sais que Sarrazin s'occupe de la maintenir à jour. »

Il jeta un coup d'oeil à son compagnon de galère occupé à jongler avec un shaker en faisant le joli cœur avec une cliente. Pour lui aussi, la liberté était pour le moment trop chère payée. Un jour peut-être ils repartiraient ensemble. Quand les petits seraient grands. Il releva son verre en direction de son camarade.

« A vos projets, Capitaine, puissent-ils se passer à votre satisfaction. »

Rien n'est sûr en ce bas monde mais il fera en sorte que ses projets réussissent. Il est temps de graver son nom partout où il passera et de faire en sorte qu'à Providence son navire soit accueilli comme ceux des plus grand.

- on verra pour mes projets... Ils sont un brin ambitieux cette fois. Donc le risque est plus grand. sourit le capitaine qui n'a pas trop fait parler de lui ce qui est étrange quand on connaît un peu mieux le personnage.

- Tu as aussi des projets pour plus tard ? Parce que toi et ton camarade au bar vous sentez pas la terre ferme. fait remarquer le capitaine pirate.

Il sert deux verre de sa bouteille de Kraken. Wulf est en pause, alors il peut boire, surtout si c'est au frais d'un autre et que ça lui fait gagner de l'argent.

Il vide son WIP et attrape celui de Kraken qu'on lui tend. En effet, boire aux frais d'un autre ne le dérange pas du tout, d'autant plus qu'il sait qu'il se fout pas de la gueule de sa clientèle et que le verre en question sera bon. Il a bien envie d'en demander plus sur les projets ambitieux évoqués à demi-mots mais le Capitaine dévie la conversation sur lui. Les yeux rivés sur le liquide ambré, le tavernier réfléchit un peu.

« Sarrazin va repartir, c'est certain » Il relève les yeux et affronte cette certitude en face, comme un homme. « Il n'est heureux que sur le pont d'un vaisseau. Pour le moment, il apprend à faire avec son œil en moins c'est tout. Il sera un atout pour tout équipage qui voudra de lui. » Il en pense chaque mot. Il est fier de son camarade. L'un des meilleurs artilleurs qu'il connaisse. « Moi, on m'a déjà proposé de remonter en tant que Chef mais il faut que je pense à ma famille. Pour le moment, j'ai quatre personnes à charge qui ont besoin de mes revenus pour vivre et grandir. Si je me fais exploser, qu'est ce qui leur restera si ce n'est la charité des étrangers ? Non, le Runny est mon avenir au moins jusqu'à ce que les petits soient indépendants. Et après... après, on verra bien. » Il vide son verre, sans trinquer, pour éviter les ruminations.

Conrad écoute et comprend. Il n'est pas vraiment surpris. Il peut lire entre les lignes et même lire au travers des mensonges que les hommes se font à eux même qu'en il s'agit d'embarquer à nouveau sur un navire pirate. Il fait ça depuis tellement longtemps, sans doute que même sans son don il pourrait deviner comme les vieux quartier-maîtres savent le faire.

Ainsi l'artillerie est prêt à retourner au feu. Toujours difficile de jauger le moment où quelqu'un va remonter en selle. Il ne spécule que rarement sur ça parce qu'il s'est souvent trompé.

- il a l'air bien ici. Même si je sens le feu brûler en lui.note Conrad. Quel genre de navire cherche-t-il ?

Généralement on l'envoi demander à la personne en question. Mais là il parle à un tavernier et les tavernier sont là pour faciliter les échanges et éviter que les gens perdent leur temps. Des sources d'informations intarissables à condition de payer vos consommations et de lâcher aussi des informations.

Sarr ? Bonne question tiens. Et il n'a même plus de rhum pour y réfléchir. Il jette un nouveau coup d'oeil à son ami, ses bravades, ses déclarations, leur lien et leurs blagues. Il ne partira pas sans lui dit-il souvent et ça le touche. Mais en vrai, derrière ce mensonge là, que cherche Sarrazin ? Et puis soudain il comprend. Ou il pense comprendre, ce qui revient au même.

« Celui qu'on avait avant je crois. » Celui qui a explosé avec trois quart de son équipage. Le capitaine n'y a pas survécu, même parmi les rescapés, le pod de la mère d'Audrey n'a pas survécu. Du Lionroar ne restent que cinq personnes, dont eux deux. Est-ce sain de rechercher la même ambiance ? Probablement pas. « On en parle pas trop en fait. On se concentre sur le présent en ce moment. Mais si vous voulez, je lui demanderais à l'occasion. Il n'a pas à rester coincé à terre sous prétexte que je le suis. » Certes, ils parlent souvent de repartir tous les deux, et Sarrazin plus que les autres parlent des gens qu'ils recruteront pour leur équipage mais Wulf est plus sage que ça. Les rêves et les bravades c'est bon pour les gens insouciants. Lui n'a pas ce luxe. Pas tant que Wynnstan ne sera pas prêt à devenir un bonhomme.

Conrad fronce légèrement les sourcils alors qu'il les ressert tous les deux. Comme avant ?

- c'est un rêve d'enfant à comme avant. Ça n'existe pas. Les gens qui faisant vivre votre avant son mort et ceux qui seront présent dans votre futur seront différents. Faut prendre ce que vous trouverez en espérant que ce sera comme vous aimez. explique tranquillement le capitaine.

Lui ne rêve pas, il est capitaine d'un navire et il perd régulièrement des hommes et des officiers. Cela fait partie de la piraterie. Il faut vivre avec ou changer de voie.

- ce qu'il faut c'est trouver le capitaine ou le quartier maître qui vous convient. Le reste suit. ajoute Conrad.

L'âme et le cœur d'un navire résident entre ces deux hommes. Certes le capitaine choisit son quartier maître et les bons savent en prendre un qui sera complémentaire et en adéquation avec son esprit. Les imbéciles choisissent un quartier maître efficace... Comme si ça suffisait.

« Je sais Capitaine. Mais Sarrazin est comme ça. Il a l'âme d'un enfant, cela fait partie de qui il est. » Lui est différent, il a apprit à la dure que les projets et les rêves s'écroulent, que rien n'est jamais acquit ni solide et que les catastrophes détruisent ceux qui ne sont pas assez forts pour porter les débris. Il s'est dressé pour ses cadets. Il se dresse aussi pour son ami et pour tous ses proches. « La vie se chargera de lui apprendre à mettre de l'eau dans son vin. » Elle l'a déjà cloué au sol, l'a privé d'un de ses yeux. Et tout ce qu'il a trouvé à faire c'est d'en rire en disant qu'il n'a plus besoin de le fermer. C'est la force du jeune homme, cette faculté de transformer toute difficulté en défi.

« Est-ce mal de ma part d'essayer de le préserver des coups qu'elle envoie ? Peut-être. Mais c'est mon ami et je n'ai pas envie de le voir brisé pour avoir tenté de s'élever trop vite et trop haut. Lorsqu'il aura rencontré le bon Capitaine ou le bon Quartier-maître alors il le saura. » Et Wulf aussi, par la même occasion. Il sourit. C'est un peu forcé parce qu'il est inquiet mais ça montre bien sa volonté d'aller de l'avant. « Si vous pensez être celui-là, n'hésitez pas à aller lui parler à l'occasion. »

Les deux là ont traversé des épreuves difficiles visiblement. Mais ils sont restés ensemble et c'est ce qui est le plus important aux yeux de Conrad. Le reste c'est de la littérature.

- il faut toujours protéger les siens. Toujours. affirme avec force le bonhomme en buvant son rhum. Il se ressert.

Il prend ensuite quelques secondes de réflexion.

- c'est pas à moi de penser ça. Je recrute jamais, ceux qui le sentent montent à bord. Si je les débarque pas de suite c'est qu'ils ont ça dans le sang. Si je les débarque pas après un mois et quelques prises c'est que le Liberty est leur maison. J'accepte pas tous les pirates à mon bord. Et surtout je garde pas les gens qui s'entendent pas avec mes officiers ou qui ont le pillage dans le sang. Les pillards sont des pirates contre lesquels je n'ai pas de grief personnel, mais je ne suis pas trop amusé par le viol et le meurtre d'enfant. On m'a pas élevé ainsi. Le bloc de glace me parlerait d'honneur.... Mais bon j'ai pas d'honneur... Juste un semblant de code de conduite en plus du Code.

Longue explication qui mérite une coup à boire et il ne s'en prive pas.

- bref ... les gens me suivent et tous on leurs raisons propres... Moi je choisis personne.

Ils sont d'accord. Rien au monde n'est plus important que la Famille. Et par là, il entend les liens du sang mais aussi ceux du cœur. Wulf sirote son verre pendant le long monologue de son interlocuteur, hochant gravement la tête. Une étincelle d'amusement dansant dans ses yeux à la mention du Glaçon. Il voit très bien de qui il parle. D'ailleurs, il ne lui serait jamais venu à l'idée de s'asseoir à sa table pour taper la causette un jour de relâche. Le Capitaine de Nieves n'invitait pas au bavardage. Par contre, difficile de ne pas être d'accord avec Stackborn pour cette fois. Qui clamait cautionner le viol et le meurtre d'enfant, il se le demandait sincèrement. Peut-être les mêmes qui trouvaient normal de vendre et d'acheter des êtres humains.

« Je n'ai servi que sur des bâtiments honorables. » Que sur un seul bâtiment pour être franc. Le Lionroar était l'alpha et l'oméga de l'expérience pirate de Cathwulf. « Parfois, après des combats, certains hommes pètent des câbles. Je ne sais pas ce qui leur passe par la tête mais ce n'est pas bien ce qu'ils font. Je ne sais pas pourquoi certains Capitaines le tolèrent. Les enfants, faut pas y toucher. »

Les mo'at non plus, en tout cas pas lorsque Wulf est dans les parages. Et là, association d'idée. Il puise un rien de courage en vidant son verre de rhum et se lance. « Ni'oh est donc montée d'elle-même dans votre vaisseau ? »

Il se pose pleins de question le petit gars.

- c'est simple... On est pas des rebelles au grand cœur ou des robins des bois. On est des pirates. On pillé et on tue pour le profit.
Au passage si on peu redresser une ou deux injustices c'est tant mieux. Mais c'est pas toujours facile de recruter des durs à cuire qui veulent pas faire militaire ou un truc plus rassurant. Et alors certains capitaines prennent des gens qui ont la souffrance des autres dans le sang et ils les laissent s'amuser quand le moment est venu. Ça rend c'est capitaine plus efficace dans leur abordage. Et certains hommes ont la violence dans le sang, certains luttent, mais quand les femmes ont été absentes trop longtemps de leur vie, qu'ils n'ont pas connu de famille, alors ils perdent le respect de l'autre. explique le capitaine.

- je n'arrive pas à leur en vouloir. Certains n'ont rien reçu de la vie et piller c'est leur façon de dire au monde qu'ils existent. D'autres sont justes des cancrelats sans foi ni lois... Mais ceux-là n'ont pas la Flamme ce sont justes des tueurs déguisés en pirate.
Ils ne montent jamais à mon bord. continue Conrad

-Ni'oh ? Elle n'est pas monté d'elle même. Mais elle est restée parce qu'elle le voulait bien. intéressant ça... Le tavernier pose des questions sur la petite. Ça fait sourire un instant le capitaine, c'est une brave fille la petite. Pourtant....Non... Rien

Il sait bien, mais voler des officiels, chopper des ressources a des factions ce n'est pas comme entrer en pleine nuit chez les gens pour leur prendre leur avenir, quoi qu'en diraient ses frères qui eux, semblent penser que la blessure du père était une attaque personnelle alors qu'il ne s'agissait que d'un dégât collatéral. Du point de vue de Wulf, les factions et les gens qui les servent l'ont bien cherché. Après, lui avait rejoint le Lion parce qu'il payait bien pour un apprentissage dont il avait besoin. Et parce que l'espace était ce dont il avait besoin à l'époque. De qui se fichait-il, il en avait toujours besoin.

« Ils ne sont pas plus efficaces. J'en ai vu, ils perdent leurs temps dans des cruautés inutiles avant de chopper la cargaison et de l'embarquer. La souffrance des autres, ça ne se revend pas. Quant à l'excuse de pas voir de femmes, j'y crois pas, pas dans les équipages mixtes. Ou alors, les filles de mon bâtiment n'étaient vraiment pas farouche ! »

Il arrive à leur en vouloir, lui. Parce qu'il a Sunny derrière les yeux sans arrêt. Sunny qu'il n'aurait pas apprécié voir violée ou même frappée alors qu'elle était trop jeune pour se défendre. Mais cela ne le regarde pas. Il n'est pas pirate, il n'est pas Capitaine et il vide à nouveau son verre. Ca remplace le haussement d'épaule.

« J'imagine que vous ne l'avez pas retenue contre son gré, c'est sûr et certain. » fait-il en hochant la tête.

Retenir Ni'oh.... Contre son gré. Quelle idée amusante quelque part.

- c'est sur que je l'ai pas retenu contre son gré. D'abord je tiens à la vie. Et ensuite je retiens jamais personne. Les membres de mon équipage sont libres et ne subissent aucune pression sociale d'aucune sorte. Au contraire il est de tradition de considérer que la porte et grande ouverte dans les deux sens. On peut partir et revenir quand bon nous chante tant que je débarque pas les gens. explique Conrad.

- après il se trouve que les gens restent... C'est comme ça. Mais j'ai aussi quelques vagabonds. il sourit.

Il aime bien les vagabonds qui passent d'un équipage à un autre. C'est une forme d'ultimes liberté. Même s'il trouve cette vie trop solitaire à son goût .

« Mais contrairement aux autres, vous ne l'avez pas laissée monter à bord, si j'ai bien compris. Vous l'avez...trouvée ? »

Il faut plus que quelques diversions pour dévier un Searuweard de son but. Cette histoire de membres qui sont de l'équipage mais pas vraiment sont intéressants, clairement – il n'y avait pas ça sur le Lion, peut-être que le Capitaine trouvait ça dangereux ? Il ne sait pas et personne ne peut le renseigner à présent. Il ne sait pas s'il pourrait avoir confiance en un camarade qui pourrait très bien se trouver en face le lendemain. D'un autre côté ils étaient bien plus libre que tout membre d'un équipage fixe, qui, malgré tous les discours sur la liberté tout ça, avaient des supérieurs hiérarchique à qui répondre. Pour le moment, Ni'oh est le sujet qui l'intéresse. Et pour cela, il attrape la bouteille et remplit le verre de son interlocuteur. On ne sait jamais.

Décidément le jeune est particulièrement intéressé par la jeune Mo'at. Et Conrad ne sait pas quoi en penser... Normal qu'entre jeune ça veuille en savoir plus sur les membres du sexe opposé et en l'occurence il fait un bon choix. La petite est têtue comme une mule ce qui ira bien avec le rouquin qui semble aussi faire partie des gens particulièrement ... Tenace ?

- Elle était à bord d'un navire esclavagiste... Le navire à croisé ma route ce qui est jamais bon pour eux. dit simplement Conrad. Elle était gravement blessée alors on l'a soigné.... Et elle est resté.

Il hoche la tête, presque farouche cette fois.

« Ces gens sont des ordures à croire que l'on peut s'approprier l'âme d'un autre être humain. »

Il ne parle même pas de ce qu'ils font à leurs corps, ça, il trouverait hypocrite alors que le Capitaine vient d'avouer que certains pirates ne valent pas mieux et que c'est bien normal. Non. S'attaquer à quelqu'un qui ne peut pas se défendre ce n'est ni normal, ni bien. Il repense à Dubreuil qui dépose parfois des chargements d'esclave libérés. Filles et hommes qui passent parfois par l'hôtel au dessus, pour payer les navettes vers Renaissance ou ailleurs. Pas tous évidemment, il n'oblige personne et négocie lui-même tous les tarifs des transports sans se prendre de commission, afin de les aider. Passer par lui, c'est savoir qu'on sera transporté par des gens qui ne tenteront pas de vous remettre vos chaînes. Il n'aime pas penser à ce qu'on aurait pu faire à sa mère ou son grand-père juste à cause de leur naissance.

« On avait d'anciens esclaves sur le Lion, c'étaient parmi les plus féroces lors des abordages. Mais je ne comprends pas, pourquoi elle ne met pas une prothèse sur ses yeux ? Cela lui faciliterait l'existence, non ? Si ses connexions neuronales ne sont pas trop abîmées ? »

Conrad froncé les sourcils. C'est aussi la même question qu'il se pose encore et encore. Pourquoi.

- parce que c'est une tête de mule qui veut pas de machine impures en elle ou je ne sais qu'elle autre raison stupide. grogne le capitaine.

Sûr que le sujet l'énerve. Il ne parvient pas a lui faire changer d'avis et doit donc faire avec une mystique guerrière qui voit que dalle. Résultat il est 2 fois plus inquiet pour elle que pour les autres.

Il s'énerve le Capitaine. Alors Wulf prend de lui-même la bouteille de Kraken et sert le quadragénaire – juste lui, il va pas s'auto-inviter, ça se fait pas, maman lui a apprit les bonnes manières quand même – et il attend. C'pas la première fois que les gens s'énervent devant lui, ça ne lui fait ni chaud ni froid. Il hausse les épaules.

« Si elle veut pas, elle veut pas Cap'tain, la religion c'est toujours tendu comme sujet. » Il est bien content d'avoir demandé à Stackborn pour le coup, ça lui évite de faire un impair avec la jolie blonde. Lui n'a pas eu le choix, il ne pouvait pas se permettre de rester un quart d'homme, sa famille avait trop besoin de lui. Il regarde sa propre main en métal, pensif quelques secondes puis la referme doucement. Il s'y fera, il le sait. « Et puis elle se débrouille vachement bien quand même. Elle est impressionnante. »

Conrad boit son verre et regard celui de son interlocuteur qui est vide.

- Il te faut une invitation pour remplir le tien ? demande le capitaine.

La petite a ses raisons c'est certain et de toutes façons rien ne lui rendra son regard d'autrefois. Regard qu'il ne pas connu. Bref...elle fait ce qu'elle désire.

- la petite est impressionnante en effet. Semblerait qu'elle t'ait fait de l'effet. s'amuse Conrad. Sauf que ça l'amuse pas autant que ça devrait. Il hausse les épaules intérieurement. C'est drôle pourtant de voir les jeunes se tourner autour.

Vu que c'est lui qui paye, ouais il préfère qu'on l'invite. Cela dit, il se le fait pas dire deux fois et obéit, le vidant dans le même geste et resservant les deux cette fois-ci. Il a la constitution Searuweard pour l'aider à tenir l'alcool. Une chance que sa famille paternelle ait été de ces vieux chieurs que rien ne peut ébranler. Après, s'il dépasse la limite...bah, il est de repos, merde. Les deux petits sont bien assez grands pour gérer tout seul et, pour une fois, il n'a pas de cadet dans les pattes pour lui rappeler de montrer l'exemple.

« Elle est chouette. » il n'a aucune honte à reconnaître qu'il l'aime bien la Ni'oh. Il sait que le Capitaine a dit qu'on ne devait pas lui faire du mal sous peine de se voir punir mais la drague, c'est pas du mal si ça reste respectueux. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il a abordé le sujet avec le vieux loup de mer. « Elle est jolie, intelligente, et elle a un fort caractère. J'aime bien qu'on me réponde. Et puis elle est toute petite, c'est marrant. » Il lève son verre. « Aux jolies rencontres ? » C'est osé. Mais il ose tout. C'est à ça qu'on le reconnaît.

Définitivement le grand rouquin est fan de la petite blonde. C'est mignon... Ou pas. Après elle fait ce qu'elle veut de ses petites fesses hein. Pas comme s'il avait posé une option dessus. Et puis il pose pas d'option. Plus depuis Émilie. Soit les filles le drague soit il se passe rien. Et la petite le drague pas.

- ouais elle est tout ça. dit doucement le grand bonhomme. Elle a du répondant paraît. Les gars de l'équipage le disent en tout cas. Avec moi c'est pas pareil je suis le capitaine.

C'est ça. Il est juste le capitaine. Rien d'autre. Il lève son verre.

- aux jolies rencontres. Et a ceux qui savent en profiter. trinque Conrad.

Sûr que le grand gaillard est parti pour en profiter ... Lui. C'est bien pour la petite hein... Non ? Il ne sait pas en fait. Il a aucune idée de ce qu'elle pense dans ce domaine. Ni de ce qu'elle fait de ses petites fesses quand elle a du temps libre.