Un problème n'arrive jamais seul [Rafa & Rae]

J'aime ça, voir les gens heureux. C'est un petit truc à moi, que j'ai bien du mal à formuler à voix haute, mais qui me fait me sentir bien. J'voudrais avoir que ça sur l'Crust. Des gens qui rient, qui s'amusent, qui se détendent, qui se sentent bien. C'était pas l'but principal quand j'ai ouvert cet endroit avec Rob, mais force est de constater que ça le devient à mesure que les années passent. J'pensais qu'j'avais d'jà bien cerné mes addictions, qui comptent différentes drogues au sens stricte du terme, la clope, le café. Peut-être un peu l'alcool, dépendamment des situations. Et j'me rends compte que j'suis aussi droguée au bonheur des autres. Surtout quand il s'agit de mes proches. Alors je lui envoie un clin d'oeil et un bisou volant.

- J'suis sûre qu'mes tenues vont t'aller comme un gant.

Et j'mens pas. Je suis absolument certaine qu'il va être canon. Je suis pas franchement du genre à beaucoup m'habiller - sauf lors d'occasions spéciales - mais j'ai du style. Un style unique et particulier ouais, mais un style quand même. Un style qui va aller à Rafa. Toutes façons, tout lui va, à c'type. J'dis aux ouvriers que je reste joignable sur mon h-com si jamais, et puis on sort de la pièce pour se diriger vers mes appartements, par le biais des couloirs de service.

- J'voudrais bien pouvoir te montrer à tout l'monde, mais c'est plus rapide par là. Tu sais c'qu'on dit : le temps, c'est de l'argent.

- Si je pouvais te montrer mes tarifs à l’heure…

Le temps est de l’argent, oui. Le sien autant que celui de Raedhun, il ne l’oublie pas. Cabotiner et jouer sous l’eau pour faire sourire son amie est agréable, mais elle a un établissement à gérer et ses minutes à lui valent une petite fortune. Même s’il peut en laisser encore filer des dizaines, il préfère les garder pour plus intéressant que la traversée de couloirs.

- J’aime la couleur de tes murs de service, fait-il agréablement en pressant le pas à la suite de la propriétaire des lieux, mais je préfère vraiment ceux de tes appartements.

Puisqu’ils viennent d’atteindre les appartements en question, il peut facilement faire la comparaison.
L’intérêt des peintures murales s’efface toutefois rapidement face à la perspective de pouvoir jeter un regard dans le dressing de Rae. Ce doit être cette promesse d’amusement qui fait pétiller ses yeux sombres.

- Est-ce que tu as un de tes hauts extrêmement décolletés qui puisse m’aller ?

- Oh, je les connais, tes tarifs à l'heure. N'importe qui ne pourrait pas mériter une place dans mon établissement, et j'suppose que tu donnerais pas de ton temps n'importe où non plus. On se mérite mutuellement.

En fait, j'ai qu'une vague idée de ses tarifs réels. Mais je sais qu'il vaut cher. Très cher. Un mec comme lui, c'est clair que ça vaut de l'or. Je le sais, j'ai l'habitude de reconnaître le luxe partout où j'en vois. Sur les murs, sur les bijoux et les habits, sur les gens. On apprend à reconnaître d'un regard qui est riche, qui veut se donner l'air riche, qui est pauvre et qui fait semblant de l'être. Rafa fait sûrement la même chose.

- Merci. Les couloirs, c'est de la chromathérapie. T'sais, ces conneries comme quoi les couleurs influencent les humeurs et l'efficacité du personnel. Semblerait que ces couleurs-là favorise le bien-être. Et un personnel bien dans ses bottes, c'est un personnel qui rapporte. Puis mes appartements, c'est juste mes goûts.

J'fige une seconde quand il me demande si j'ai des trucs qui pourraient lui aller. Je réfléchis, parce que je veux vraiment voir ça, et j'suis sûre que j'ai la tenue parfaite pour lui.

- Suis-moi.

J'l'amène jusque dans mon dressing, vraiment bien fourni en tenues de soirées et en vêtements sexy, classes, affriolants, ou excentriques. Certaines feraient s'évanouir des grands-mères trinitaires sans même que j'ai besoin de les enfiler. Les vêtements, pas les grand-mères.

- Tu veux fouiller ?