You were always close, like you were never gone [Enguerrand]

"Sans doute." dit le pirate. "Je vis pour l'épée, je doute que j'aurais fait un bon mari ou même un bon père. Elle est certainement plus heureuse sans moi. Mon maitre d'arme est un type bien. Je suis certain qu'il aura fait ce que je lui ai demandé."

Il regarde la petite qui agit de manière étrange quand même. "Les marins et encore plus les pirates sont égoïstes petites. L'appel du grand large est souvent plus fort que celui de la famille à terre. Et c'est encore pire pour les bretteurs comme moi."

Elle baisse la tête et serre les poings. Il ne sait pas qu'elle est morte. Il ne sait pas ce qu'il a laissé derrière lui. Lui arrive-t-il de penser à la femme qu'il a aimé ? De se rassurer en pensant qu'elle est heureuse sans lui ? Lui revient-il la tâche d'annoncer cette mauvaise nouvelle ? Pas encore. Le plus tard possible.
- Le mal de terre ... Je sais. Ma place est dans l'espace, je sais ça aussi.

Elle s'agite encore, tourne la tête vers lui, le visage neutre :
- Et vous lui avez demandé quoi ?

"De s'occuper de l'enfant si aucun homme n'était en mesure de le faire." dit simplement Enguerrand. "Tu es bien curieuse petite. Tu viens d'où toi ? c'est quoi ton histoire pour avoir quitter ton foyer pour voguer dans l'espace une épée à la main en te croyant douée ?" demande Enguerrand. Il insiste sur le fait qu'elle se croit douée... ce qui n'est pas faux dans l'absolu. Mais elle est juste à l'apprentissage de l'art du combat et elle est loin de pouvoir s'opposer aux bretteurs les plus dangereux qui trainent dans certains équipages pirates ou des factions.

S’occuper d’elle ... Oui il l’avait fait. Comme il avait pu et ce jusqu’à sa mort.
Elle fait la moue en entendant la suite du discours, se laisse tomber en arrière, bras derrière la tête pour marmonner :
- Rien d’intéressant comme vous M’sieur de Cassagnac ! Une gamine orpheline qui part à la recherche d’un but à sa vie, un truc du genre. J’me suis dis que je suivrais les pas d’mon géniteur. Parait que c’etait un pirate, doué en plus. Un vrai. J’ai personne qui m’attend nulle part, M’sieur. Si je meurs personne n’en fera grand cas. Mais ... J’aimerais bien pouvoir le rendre fier de moi, v’savez ? Enfin j’veux dire, de là où il est ...

Elle sait pas trop pourquoi elle laisse entendre qu’il est mort. Pour brouiller les pistes ? C’est pas comme s’il pouvait deviner.

Le pirate hausse les épaules. La gamine est perdue comme beaucoup de jeune pirate, elle va trouver une famille sans aucun doute. Elle ne laisse pas les pirates indifférents, elle est quelqu'un qui sera suivi. Où au moins respectée et appréciée. Il préfère que ce genre de pirate prennent les choses en main et commande. Mais visiblement elle préfère croiser le fer. Pourquoi pas.

Il reste silencieux. Il a beaucoup parlé de lui et ce n'est pas vraiment dans ses habitudes. L'effet qu'on les plus jeunes sur lui. Et ceux qui brûle de l'intérieur aussi.

Elle l’observe encore, comme si elle n’allait jamais s’en lasser, essayant de trouver quelque chose dans son visage anguleux, une similitude, une réponse, qu’importe. Elle se redresse avec hâte et pose ses mains sur ses hanches. La morosité passée cette fois tout à fait envolée, elle lui adresse un grand sourire :

- C’est bientôt l’heure du déj’ dîtes ! Vous savez sur le Gladios je m’gavais que de nutrisoja, pi’ quand jsuis arrivée ici la Capitaine m’a dit que y’avait un cuistot et tout … Ca f’sait bien longtemps que je m’étais pas éclaté le bide comme ça, p’tain c’que c’était bon ! C’pour ca que je m’entraine triplement ici ! Si j’fais pas attention c’est tout dans le gras, c’est sûr ! Remarquez, j’ai encore de la marge hein ! Vous mangez quoi vous ?

"Tout ce que le cuistot peut préparer et qui n'est pas du nutrisoja." commente Enguerrand.

Parce qu'il a pas un rond et qu'il a vécu toute sa vie endetté pour payer son matériel. Il a acheté le meilleur matériel et l'entretien coûte un bras aussi. En bref il a jamais un sou vaillant sur lui et manger du nutrisoja. Ses habits usés jusqu'à la corde son une autre preuve qu'il semble ne pas avoir le moindre argent. Alors la vie sur ce navire c'est une chance. Il doit supporter tous les débiles sanguinaires, mais au moins il mange bien et rien que ça c'est une bonne nouvelle.

Elle hoche la tête, de connivence, en esquissant un clin d'oeil qui ressemble plus à une grimace :
- Ah bah ça il sait cuisiner le gars d'ici ! Du grand luxe, elle déconne pas la Capitaine !

Elle s'arrête un instant et fait un petit mouvement vers la porte de sortie.
- Dîtes, vous ... Avez pas faim ?

Il hausse les épaules. "Le vaisseau ne pouvait pas avoir que des mauvais côté." constate l'homme. Il regard la fille qui semble avoir faim. Visiblement la faim n'est pas une donnée ayant une importance suffisante à ce yeux.

"Je n'ai pas terminé mon entrainement. C'est plus important que manger." dit-il simplement.

Elle fait la moue, adresse un regard circulaire à la salle d'entrainement vide. Il semblerait que peu partagent l'avis du bretteur. La jeune pirate repose son regard clair sur celui qui ignore être son père, un peu déçue, mais qu'importe.
- De c'que j'en dis, faut des forces pour pouvoir botter des culs !

Elle tapote son estomac d'une main :
- Et avec ce p'tit mec là vide, j'vais pas botter grand chose ! Dayanara marque une pause avant de reprendre, plus doucement. Vous serez là demain, dîtes ?