Petites annonces et Météore

16.04.112



Telle était l'annonce imprimée et affichée par If'har dans plusieurs tavernes de la ville. Il s'était dit qu'il y aurait bien un ou deux ingénieurs coques sur Tortuga qui accepteraient de le dépanner, quand même.

Mais ça faisait deux jour et il n'avait toujours rien. Il commençait un peu à désespérer.

Par contre, il avait toujours un trou dans son vaisseau que ses ingénieurs ne savaient pas réparer. Et dans le doute, personne n'osait toucher au bazars, de peur d'aggraver les choses. Tant que ça durerait, ils seraient coincés sur Tortuga.

If'har ronchonnait donc dans son bureau sur l'injustitude de la vie quand un de ses gardes frappa à la porte:

"Un visiteur, pour vous, chef. L'annonce, apparemment."

"Ah! Génial, j'arrive!"

Il se leva et sortit de son bureau, non sans l'avoir verrouillé et descendit les coursives vers l'extérieur du vaisseau jusqu’à la sortie. Là, un chevelu à la barbe de trois jours l'attendait.

"Bonjour, bonjour! Enchanté de vous rencontrer, je suis If'har. vous êtes...?"

Le mot "coque" attire ton regard comme un foutu aimant. Tu fronces les sourcils, t'arrêtes, et prend quelques secondes pour lire avant d'hausser un sourcil en portant la bière à tes lèvres. If'har. Ni'huan. Tu mets un moment avant que les bonnes connexions se mettent en place et te rappelle le tout.

T'as à peine croisé cet homme sur l'Iceberg, mais tu te souviens d'en avoir entendu parler. Qu'il avait pris un vaisseau, l'avait renommé comme ces immenses volatiles mangeurs d'hommes et que maintenant, il arpentait Dorado pour mener la vie dure aux esclavagistes et plantations. Le tout, avec un équipage exclusivement mo'at. Ces gens ont du cran.

Tu prends une autre gorgée de bière, fronces les sourcils.

Ils ont besoin de mec comme toi, probablement pour une avarie, une truc du genre. Ça serait nul de les laisser dans leurs merdes et ce vaisseau t'intrigue.

Aller.

Tu quittes la taverne pour rejoindre le port, trouvant sans trop de mal le Ni'huan. Tu demandes If'har aux braves qui surveillent leur sloop pendant que tu es déjà en train d'en analyser la carlingue, ton regard tombant vite... sur ce qui constitue probablement le souci qui pousse le capitaine à faire appel à un ingénieur de coque. Il tarde d'ailleurs pas beaucoup avant de te rejoindre et tu hoches la tête à son encontre.

- Bonjour. On s'est déjà croisé, mais de même. Je suis Loukian.

Et t'es un brave type alors que te décide à l'éclairer un peu.

- De l'Iceberg.

"On s'est déjà croisé? Euh... "

Sur l'iceberg, apparemment, d’après l'homme. If'har a beau chercher, il ne se souviens pas avoir été en contact avec ce bâtiment. Il en a vaguement entendu parler, mais sans plus.

"Vous devez confondre. Je ne crois pas être jamais monté a bord de l'iceberg..."

Peut être était-ce une vielle connaissance du temps du Santiago? Il ressemblait vaguement a certaines personnes, mais en douze ans, on change. Donc peut être. Mais L'iceberg? C'était pas un bâtiment récent? Auquel cas l’hypothèse de sa première époque pirate était caduque?

If'har était un peu perdu, cherchant activement dans ses souvenirs ou il aurait put croiser ce pirate.

Tu hausses vaguement un sourcil alors que l'autre semble éprouver quelques difficultés avec sa mémoire.

- Il y a deux ans. On vous a déposé à Vanguard, de mémoire.

C'est bizarre et t'arrives pas à mettre le doigt sur le pourquoi, mais tu finis par hausser légèrement les épaules pour lui indiquer d'un geste de la main la carlingue abîmée.

- Enfin, c'est pas bien grave. Je suis passé parce que je suis ingénieur en coque et que je pense pouvoir faire quelque chose pour vous.

L'escale est assez longue et t'es assez avancé dans ton travail pour te le permettre. Et puis ce sloop reste fort intéressant à tes yeux. Ça fait longtemps que t'as pas eu l'occasion de bosser sur autre chose qu'Icy.

If'har tique, puis dévisage l'homme. Il se souviens parfaitement des vaisseaux sur lesquels il a embarqué y a deux ans. Un cauchemar suivi du rêve de tout esclave: la libération.

"Ah! C'était le Penguin, à l'époque, non? Sous pavillon corporatif. Vous vous en êtes libéré?"

C'est l’hypothèse la plus plausible. Que le Penguin se soit affranchis de l'UC et qu'il ai changé de nom au passage. Malgré tout, son intuition lui dit qu'il y a encore anguille sous roche.

L'homme passe cependant la reconnaissance au second plan, après la raison, assez évidente de sa présence ici.

"Ah! Vous etes bien là pour l'annonce! Super. Je suppose que vous avez vu. On s'est pris un météore isolé. D'une manière ou d'une autre, il a compromis l’étanchéité de la coque. On a eu une dépressurisation, heureusement dans les soutes et suffisamment proche de Tortuga pour qu'on se pose. Et mon intuition et mes meccanos me soufflent qu'il ne suffit pas de remplacer le panneau extérieur. Les couches internes en ont pris un coups, sinon, on aurait pas eu de dépressurisation. J'ai donc préféré faire appel à un spécialiste."

Hein ? Le Pingu... AH. AAAH. Par l'Unique. T'es con. Tellement con. Tu pourrais bien te frapper la tête contre la carlingue rouge, mais t'es à peu près certain que l'homme à tes côtés te laisserait pas faire. À la place, tu ne laisses pas ton trouble momentané se faire évident et tu souris en coin.

- Navré. Je ne pensais plus au changement de nom. Au moins, on arrive à se remettre la mémoire en place.

Tu parles, bordel !

Enfin, pour le moment, tu écoutes le Capitaine du Ni'huan te parler des malheurs de son vaisseau alors que tu t'approches pour constater les dégâts de plus proches. Par l'Unique, ils ont eu de la chance.

- Votre intuition et vos mécanos sont à écouter, Capitaine If'har. Si vous aviez simplement changé le panneau, on vous aurait pas vu revenir à aucun astroport du système. Ça se répare, c'est pas un soucis, mais ça va demander un peu de travail.

Tu passes tes doigts contre le métal, lentement. Il y a pas intérêt à ce que tu laisses la moindre faiblesse où les résultats pourraient être assez catastrophiques. Déjà, tu t'emploies à retirer la plaque, peinant un peu à cause de la carlingue froissé, mais bientôt, elle est par terre et tu peux déjà te pencher sur ce qu'il y a en dessous, ayant à peine conscience de l'homme à tes côtés.

... Il avait... Oublié... Le changement de nom de son vaisseau. Et la rupture de leur contrat avec l'UC.

Crédible.

Néanmoins, avec ce contexte, If'har réussis à replacer l'ingénieur. Il l'avait effectivement vu bosser a bord du Penguin. Iceberg. Quelque soit son nom. Il le laissa donc accéder au panneau défectueux et attrapa un garde pour lui demander d'aller chercher quelqu'un à la salle des machines, ainsi qu'une boite à outil. Le garde s’exécuta et revint bientôt avec la boite à outils et Reya, l'une des meccanos du bord. If'har embrassa discrètement son épouse et attendis que Loukian remonte un peu à la surface pour la lui présenter.

"Je vous présente Reya, une de nos mécaniciennes. Je ne sais pas comment vous voulez vous y prendre. Voulez vous intervenir vous même, auquel cas, Reya peut vous assister, ou voulez vous lui expliquer les réparations à faire? J'ai fait amener une trousse à Outils aussi."

Oui, super crédible, tu sais et évites soigneusement d'aller le lire sur le visage d'If'har. Quitte à te mettre les pieds dans les plats, tu vas éviter de les mettre plus et de faire une montagne de mensonge qui va te retomber dessus à un moment ou l'autre. Ce mec est le capitaine d'un vaisseau pirate, ça joue sur la balance des secrets.

Et puis tu peux sans mal te plonger dans cette réparation avec ton habituelle concentration. Faudra que t'aille jeter un coup d’œil dans la soute pour voir ce que la coque raconte de ce côté-là. Tu relèves la tête pour regarder la nouvelle arrivante avant de te redresser pour répondre.

- Loukian. Enchanté, Reya.

Tu calles une clope entre tes lèvres sans l'allumer pour en mâchonner le filtre, pensif.

- Je vous propose un mélange des deux. Comme ça, vous saurez quoi faire si ça arrive à nouveau et moi, je m'assure que tout est en ordre. Je vais pas vous cacher que laisser un souci du genre persister sur un vaisseau et voler avec, c'est à peu près aussi suicidaire qu'aller se casser une omelette dans un nid de très gros piaf.

Que tu dis, tapotant de la main la coque écarlate.

- Faudrait que je vois de l'autre côté.

T'es pas assez effronté pour rentrer tout de go dans ce vaisseau.

"Enchantée."

If'har approuva de la tête la décision de Loukian. C'était une bonne idée. Ils n'auraient pas toujours un ingénieur de coque amis à portée de main. en revanche la seconde partie de son intervention fit naître un sourire ironique sur les lèvres du capitaine:

"Je ne vous cache pas que je m'en doutais"

Quand même, il ne fallait pas être meccano spécialisé coque pour savoir qu'aller dans l'espace avec une voie d'air c'était stupide.

L'intervenant demanda ensuite a voir l'autre coté de la cloison. Reya interrogea son mari d'un regard et celui ci approuva de la tête.

"Suivez moi." dit elle, avant d’entraîner Loukian et If'har dans les entrailles décorées du vaisseau. Ils marchèrent quelques instants avant d'arriver dans la petite soute du vaisseau. Les marchandises qu'elles contenaient avaient été rassemblé au centre de la pièce pour dégager les parois.

Reya se dirigea vers une partie des parois extérieurs qui avaient été dépouillé de leurs panneaux superficiels pour révéler le capharnaüm de fils et de tuyaux derrière la parois

"L'impact est situé a peu prés ici. Nous avons commencé a chercher la panne mais sans grand succès pour le moment."

If’har, lui, s’installa sur une caisse, curieux de voir comment se dérouleraient les réparations.

Tu suis ta collègue, ton regard glissant sur ces surprenantes fresques qui semblent tellement à leur place, rendant le vaisseau encore plus unique. Toutefois, tu ne t'y attardes pas longtemps, intéressé par le vaisseau en lui-même... comme tout mécano s'y intéresserait.

Vous arrivez dans la soute presque trop vite et tu t'intéresses à l'espace dénudé, hochant légèrement de la tête aux paroles de Reya.

- D'accord. On va continuer de la chercher, alors.

T'es déjà en train de visualiser l'impact que tu as vu de l'autre côté, le transposant à ce que ça doit avoir donné de ce côté-ci passant la main contre la paroi à la recherche de la brèche. Tu sors d'une de tes poches une petite lampe que t'utilises pour mettre en évidence certaines petites irrégularités de la coque qui sont propres à une usure naturelle, d'abord, avant de finalement te faire siffler au bout de quelques minutes quand tu trouves enfin une des responsables de la dépressurisation de la coque, si ce n'est la seule et l'unique.

- Regardez moi ça.

Tu tires une petite pelote de fil de fer de dans ta poche pour la dérouler et l'enfoncer doucement dans la brèche, jusqu'à ce qu'elle puisse dépasser clairement de l'autre côté.

- Comme ça, en retournant dehors, on trouvera tout de suite.

Et tu reprends les fouilles encore un bon moment, sans résultats, pour finalement t'estimer satisfait.

- Vous avez du scellant et des plaques à souder?

Sinon, il y aura toujours moyen de trouver.

Reya suis tous les mouvements du mécanicien de l'iceberg afin de bien se souvenir par sa suite de sa façon de procéder. quand il remarque finalement la fuite, il y insère un fil de fer pour marquer l'emplacement. Reya hausse alors un sourcil et demande:

"Mais n'aurions nous pas put utiliser cette technique du fil de fer depuis l’extérieur, ou l'impact est évident?"

Il reprend les fouilles attentivement sans trouver d'autres soucis, puis demande de quoi sceller la fuite. Reya se tourne alors vers son capitaine et époux:

"If'har. Amene nous la caisse verte, sil te plait."

Le Capitaine, jusque là occupé a observer paresseusement les deux mécaniciens se releva et apporta ladite caisse aux deux travailleurs. Reya la pris et l'ouvrit, révélant un paquet de scellant et des plaques à souder de différente tailles, allant du format A6 au format A3.

"Pour l’intérieur, nous avons préparé cela. Pour l'extérieur, nous avons quelques plaques de blindage de rechange, la bas" dit elle en désignant trois plaques peintes en rouge, coincées entre deux pilles de caisses. "A mon avis, mais je peux me tromper, il vaut mieux changer la plaque de blindage, non?"

- Parce que ce ne sont pas toujours les plus gros impacts qui passent au travers et que si on voit quelque chose à l'intérieur, on est certain que ça traverse, ce qui est pas vrai de l'autre côté. Donc vaux mieux être certain en inspectant de l'intérieur, ce qui nous empêchera pas de contre vérifier tantôt quand on sera dehors, par précaution. D'autre le feraient pas, moi, je suis maniaque et tatillon.

Et t'as pas mal de vie qui dépendent de la coque d'Icy pour survivre dans l'espace. Tu joues jamais avec ça. C'est peut-être en partie pour ça que tu es maintenant chef mécano. T'iras pas demander au capitaine ou à Valmont, faut pas déconner.

Tu regardes If'har qui vient poser près de vous la caisse, en inspectant le contenu, puis les plaques rouges plus loin.

- Parfait. Et ouais, la plaque de blindage, en soit, on peut la redresser, mais elle deviendra le point faible du vaisseau. C'est pas con de la redresser et de la garder pour rafistoler si vous être en difficulté, mais si vous en avez de rechange, c'est mieux d'aller avec.

Tu prends le sac de scellant et lui montre comment procéder, avec la petite spatule fournis dans le kit, avant de choisir une plaque afin de bien couvrir le bris. Puis, avec un petit sourire en coin, tu sors un minuscule kit de soudure d'une poche -tu t'en sépares plus depuis les mutants- afin de fixer la plaque, le geste habitué.

"Grande Déesse, C'est une Coque! Il faut être maniaque et tatillon!" Marmonne If'har dans son coin, récoltant un regard noir de Reya qui essayait de se concentrer.

"Ok. Donc une première inspection de l'intérieur, on marque et on scelle le trou, puis on refait la meme chose de l’extérieur et on change le blindage."

"On fera effectivement redresser la plaque de blindage. Ca peut encore servir en dépannage. Qui ne gâche rien ne manque de rien." Intervint If"har, cette fois à voix haute. "On devrait trouver un bon ferrailleurs sur Tortuga qui nous fera ca."

"Oui oui, mon chéri" Approuva Reya, plus intéressée par le scellement et la soudure de Loukian que par son mari.

Une fois que ce fut fait, elle s'adressa à celui ci:

"Vous me permettrez de rechercher les fuites éventuelles restante, de l'autre coté? Pour m'entrainer?"

- Sauf que vu l'état de trop de vaisseaux pirates, c'est visiblement pas le cas de tout le monde.

C'est trop petit ici pour ne pas comprendre le sens des marmonnements du capitaine. Et il y a des foutues poubelles qui se baladent autour de Tortuga. Tu te demandes même comment ça peut encore voler. Au moins, ça semble pas être le cas ici.

- Oui. On va aussi en profiter pour mettre du scellent dans les bris du côté externe, tant qu'à avoir ouvert le paquet, on s'assurera comme ça qu'en cas d'un nouvel impact au même endroit, ça n'ouvrira pas un énorme trou. On va aussi mettre une plaque sur l'extérieur pour être certain que ça reste bien fermé.

Tu termines la soudure, te redressant légèrement pour inspecter, l’œil critique, ton travail. Impeccable. T'es pas à ton coup d'envoi.

- Il y a d'excellents ferrailleurs à Tortuga. Ils ont l'habitude avec les pirates, depuis le temps.

Ton regard se pose sur Reya et tu hoches la tête, léger sourire aux lèvres. Tu l'aimes bien, cette vaillante mécano qui en redemande pour travailler ce qu'il vient de lui montrer.

- Bien sûr, pas de soucis. On va aller finir nos réparations dehors.

Et tu te choisis une plaque pour l'extérieur, attrapes le sachet de scellant, attendant qu'ils soient prêts pour reprendre le chemin à l'envers et ressortir.

If'har secoue la tête avec désapprobation (mais sans oser vocaliser, de peur de se faire reprendre par sa femme). Un capitaine qui laissait voler son bâtiment en mauvais état n'était qu'un danger public. Pour son équipage et pour les autres. Une carcasse, ça fait des débris spatiaux, les débris spatiaux, ça peut faire du dégât sur les carlingues des autres.

Pendant ce temps, Reya enregistre soigneusement les instructions de Loukian et ne laisse pas son mari lui en faire rater une miette. Une fois qu'ils ont finis, toute la petite bande reprend le chemin de l’extérieur.

Une fois dehors, Reya se glisse devant l'impact. Elle repère bien vite le fil de fer, qui sort d'une ouverture dans la soudure entre deux plaques deux fois plus petite que coté soute. Et elle est a coté d'une plus grande ouverture.

"C'est étrange, en effet, j'aurais plus soupçonné la grande ouverture. Ceci dit, elles pourraient communiquer, non?"

If'har lui tend le sac de scellant.

"Tu nous referme ça, ma chère?"

Reya prend le paquet et interroge Loukian du regard.

Une fois de retour dehors, tu regardes l'ouverture désigné par Reya et hoches la tête alors que tu ressors la lampe pour en éclairer l'intérieur et mieux l'inspecter...

- Ça dépend de la forme du débris, de comment la carlingue absorbe. On veut vite se faire jouer des tours. J'ai pas l'impression que ça communique, mais en scellant, on s'assure que si c'est le cas, bah ça sera refermé.

Tu retires le fil de fer maintenant que vous avez identifier cet impact en particulier et te recules en hochant du chef.

- Oui, bien sûr.

Tu la laisses même souder avec ton kit si c'est ce qu'elle désire, en profitant pour inspecter un peu les autres ouvertures, mais elles sont visiblement superficielles. Impressionnantes, mais superficielles. Tant mieux. Un peu de scellant et vous pourrez mettre les plaques écarlates en place.

"Scellons donc!"

Et Reya s'applique pour reproduire les gestes que Loukian a eu dans la soute. Elle a bientôt scellé la grande ouverture, puis la petite. Elle prend une plaque à souder et, avec l'aide de Loukian, la soude sur les deux ouvertures a la fois. Elle a presque finit quand elle réalise qu'il leur manque quelque chose.

"If'har. On a oublié de prendre une plaque de blindage dans la soute. Tu peux y aller?"

"J'y vais. Soyez sages!"

Il laisse les deux meccanos finir leur colmatage et il fait un rapide aller-retour vers la soute. Bientôt, il revient avec une plaque de blindage rouge sous le bras.

"Voila. Vous en avez finis avec les réparations?"

Tu laisses faire Reya, l'assistes en lui donnant quelques petits conseils au besoin. Elle apprend bien et tu ne doutes pas qu'au besoin, elle sera capable de gérer le prochain souci du genre. C'est plutôt satisfaisant et ce sloop rouge le mérite bien.

Pendant que le Capitaine va chercher une plaque de blindage, tu termines de colmater avec l'autre mécano les quelques bris restant avant de te reculer pour en épouser la vue. Oh, pas de la femme, toute charmante et mariée soit-elle, mais de cette pauvre coque éprouvée et maintenant réparée.

If'har revient là-dessus et tu tournes la tête vers lui.

- Ouep. Vous allez pouvoir reprendre l'espace sans soucis.

Le mécanicien confirma qu'ils pourraient bientôt décoller. Mouais. If'har ferait d’abord un test de pressurisation à vide. LA confiance n'excluait pas le contrôle.

"Super!"

If'har posa la plaque de blindage contre la coque et se tourna vers Loukian.

"Bien. Merci pour votre aide. Combien je vous dois, du coup?"

Il semble plutôt content alors qu'il se tourne vers toi, une main sur la carlingue.

Ton prix ? Tu jettes un coups d'oeil vers ton Hcom avant de le remettre dans ta poche. T'y as pas passé tant de temps que ça non plus.

- Un verre la prochaine fois qu'on se croise dans une taverne fera l'affaire.

Tu lui adresses un sourire en coin.

- Ce que vous faites, ça me parle. Alors disons qu'il s'agit de ma maigre participation pour que vous puissiez continuer.

If'har tiqua légèrement quand le mécanicien ne demanda pas de paiement pour son travail. Il n'aimait pas cela, il aurait préféré un règlement qui aurait clos la transaction. Là, il se retrouvait avec une dette envers Loukian, aussi sympathique soit-il. Mais on ne refuse pas un cadeau.

"Très bien, on fait comme ca alors. Et sachez que votre contribution est appréciée. Hum..."

Une idée germa dans la tête du capitaine.

"Vous m'accordez quelques instants?"

Et il refit un allez et retour dans sa soute pour revenir avec une bouteille d'un excellent Rhum.

"Une prise de guerre à la dernière plantation que nous avons libéré. Je me suis laissé dire qu'il était excellent. Acceptez cette bouteille, je vous pris."

Et If"har tendit la main pour que son vis-à-vis la serre afin de conclure le marché.

Ça semble pas tout à fait plaire au Capitaine du Ni'huan, mais il accepte tout de même. Tu hoches du chef à sa réponse.

- D'accord. Parfait alors.

Tu t'apprêtes à le saluer pour partir quand sa question t'arrête et te fait hausser un sourcil...

- Oui, bien sûr.

Et tu l'attends, allumant enfin ta clope. T'as le temps d'en fumer une partie avant qu'If'har ne revienne et tu ne rates aucunement la bouteille qu'il ramène... Pour ricaner lorsqu'il t'offre la bouteille, tu la récupères, y jetant un rapide coup d'oeil. Ça, oui, c'est une excellente bouteille.

- Pourquoi pas. J'accepte, merci.

Et tu lui serres la main sans hésiter, sourire en coin aux lèvres.

- J'vais vous laisser, vous devez avoir du boulot. Une bonne fin de journée.

Sans plus tergiverser, tu tournes les talons pour t'éloigner et rejoindre ton propre vaisseau.

L'ingénieur accepte le marché et serre la main du pirate.

"Une bonne fin de journée à vous."

Puis le couple rentra bras dessus bras dessous. Cette petite mésaventure était finie.