Câblage de nerf, sans rendez-vous [Enguérand]

Hier était une bien grosse journée, un grave accident avait en partie arracher le bras cybernétique d'un ouvrier, lui déchirant nerfs, muscles, tendons, avec un paquets d'os cassés, sans parler du choc psychologique. On m'a demandé de le remettre sur pied, ce sont les assurances qui paient.

C’est épuisée que je suis rentrée chez moi hier soir, après en avoir terminé avec lui, l’opération avait duré 15 heures. Aujourd’hui c’est journée cool ! A l'appart je reste vautrée sur mon canapé sous une couverture a regarder des émissions humoristique ou de cyberwares-tunning, je me fais livrer un plat sucré et gras que je mange avec délice en me suçant les doigts.

Après un long passage par un bain brûlant, j’enfile un jogging bordeaux et un t-shirt anarcho-humoristique. J’essaie de me motiver à sortir afin d’avancer un peu la paperasse qui m’attend à la clinique et c’est finalement au bout d'une heure que l’équilibre entre motivation, flemme et culpabilité me fait sortir. Je mets mes baskets préférées, bien qu’en piètre état, un bonnet gris et un casque dernier cris pour écouter les derniers EP de mes artistes Punk préférés.

Durant les quelques minutes de marches qui me sépare de mon objectif, j’en profite pour réviser quelques mouvements de boxe, quelques postures et fini par boxer un adversaire imaginaire, levant les deux points en l’air à chaque fois que je le mets KO. Au début mon voisinage me regardait curieusement entre mes goûts vestimentaire curieux, mes bras chromés et mon attitude singulière, mais bien vite tout le monde s’est conformé à le reconnaître comme la brillante Chirurgienne.

- Société de merde, vivement que ça change… Dis-je à voix haute, sans pour autant le clamer.

J'arrive finalement à la clinique, devant la porte semble attendre un gars. Pourtant je n’avais pas de rendez-vous prévu ce jour… Je m'approche de lui, mains dans les poches et libère l'une de mes oreilles de mon casque.

- Salut ! Tu cherches quelque chose ? Dis-je familièrement, sans indiquer que j’étais l’heureuse propriétaire de la clinique.

Enguerrand a ses sources de renseignement, elles sont toujours au top dans trois domaines. Les meilleurs armuriers, les revendeurs de cyberware militaire et les meilleurs chirurgien. Ca lui coute un bras ce genre de renseignement mais il s'en fout. Il se tient donc devant la clinique de la soit disant meilleur dans ce domaine. Son manteau noir rapiécé à plusieurs endroit cache ses vêtements usés et fatigués. Ses cheveux ne voient que rarement un vrai coiffeur et il ne se rase pas non plus. Seul luxe qu'il se consent le cigare qui ne quitte que rarement le coin de sa bouche.

Vigilant il repère l'approche d'une femme, elle ne ressemble pas à un docteur. Mais les apparences sont souvent trompeuses. Il lève les yeux vers elle et la toise de son regard neutre et sans vie. Il prend le temps d'analyser la jeune femme, ses cyberwares et ses mouvements. Sportive. Enfin plus que la moyenne des gens qui s'entretiennent.

- propriétaire. répond simplement l'homme en levant une main vers son cigare afin de relâcher la fumée qu'il a accumulé.

Les volutes de fumée l'entoure rendant difficile l'espace d'un instant d'établir le contact visuel. Il en profite pour regarder de plus prêt les membres cyber… pas optimisés pour le combat en tout cas.

A sa réponse, je fronce les yeux et croise mes bras devant moi. Je fais un pas en arrière quand il crache sa fumée, je n'aime vraiment pas ce genre de connerie.

> Bah dit donc, t'es pas bien loquace toi... Tu fous quoi ici ? Dis-je en riant à demi.

Il hausse un sourcil, regarde ses prothèses de bras noires... enfin elles l'étaient il y a longtemps, mais les combats incessant ont prélevés leur part de métal et désormais on aperçoit le chrome derrière la noirceur. Elles sont très entretenues mais elle n'ont certainement pas droit à de coûteuse restauration esthétique. Il regarde ensuite l'enseigne de la clinique et revient jeter un regard neutre sur la femme en face de lui.

- cyberdoc. dit-il simplement.

C'est assez évident qu'il attend que la clinique ouvre puisqu'il est devant. D'un autre côté il pourrait être une personne avec de mauvaises intentions... mais ça serait quand même un peu con d'attendre en pleine lumière. Un peu trop évident comme position.

Je n’arrive pas bien à savoir s'il est handicapé ou s’il ne fait aucun efforts, je préfère considérer la première option. Je m'accoude à la clinique, l’autre main dans la poche, je lui réponds alors, avec un ton involontairement infantilisant :
> Je suis cyberdoc, oui. Et toi tu es cyber client ? Tu viens pour tes bras ? Je me rend bien vite compte que le ton Je j'adopte n’est pas forcément le bon ton. C’est précisément à ce moment que je perdit toute patience et toute retenue :

> Nan, mais t'es sérieux ? Tu peux pas parler comme tout le monde ? Tu crois vraiment que je vais jouer aux devinettes avec toi ? Déballe tout ou casses-toi !

Il n'avait pas l'air bien commode, mais il ne faudrait que quelques secondes pour appeler une des milices locales, qui sauraient s’occuper de lui en cas de problème. Après tout les riches établissements du coin ne leur versaient pas de coquettes sommes pour rien.

Elle a pourtant pas l'air d'une enfant mais réagit comme tel. Elle n'a ni l'apparence d'un docteur, ni le comportement.. comme est-ce qu'il aurait pu deviner qu'elle n'était pas un simple passant trop curieux ou simplement concerné par la sécurité de son quartier.

Dr Cavin ? demande-t-il alors.

Il est venu rencontrer cette femme, le reste ne l'intéresse pas et quand bien même il n'est pas là pour faire la conversation. Pour le reste l'impatience de la femmes glisse sur lui comme la colère de certains capitaines pirates. Ce qui a parfois un effet contraire à l'intention du départ… mais ça reste une façon de faire moins dangereuse que l'affrontement verbal qui lui peut parfois dégénérer sur un combat. Et les capitaines n'aiment pas perdre.

Je ne sais pas si je dois me féliciter de lui avoir fait prononcer deux mots d'un coup, ou si je dois plutôt m'en inquiéter.

- Ouais, c'est moi. Dis-je avec agacement.

Avec une commande implantée dans mes cyberwares, j'active la clinique, déclenchant l'ouverture de la porte. Sans cérémonie j'entre dans la clinique, prenant soin d'enlever mes baskets et les posant dans un coin. Je jette mon bonnet et mon casque dans l'un des fauteuils et me rend au coin bar pour me servir un verre d'eau. J'hésite à sortir un second verre pour l'étrange mec. Je fini par en sortir un, mais le laisse retourné sur le comptoir.

- Bon, qu'est-ce tu veux ? Lui lançais-je, bras croisés sur ma poitrine.

Visiblement l'habit ne fait pas le moine et le comportement encore moins. D'un autre côté il est habitué avec les pirates… mais sa culture Impérial ainsi que celle de la Légion reviennent parfois le hanter. Il entre derrière le docteur et la rejoint au bar.

- un verre d'eau. Merci. répond-t-il a sa question.

Il sait que la question est plus vaste que ça… mais une réponse à la fois c'est tout ce qu'il sait faire. Il tire sur son cigare et regarde s'il y a des cendriers aux alentours. Parait que les cliniques n'aiment pas la fumée. En tout cas il est toujours calme et serein, satisfait même. Par contre son visage reste neutre comme toujours, un mélange de discipline mental et de naturel. Les relations humaines et lui c'est quelque chose de compliqué, spécialement la première prise de contact. Sauf un fois. Le capitaine De Nieves est une personne très facile d'approche et très reposant.

Je prends son verre et le remplit aux trois quarts d'eau. L'espace d'une seconde, l'envie de lui jeter l'eau à la figure me prend, histoire de savoir si même face à cela il resterait toujours aussi... peu vif, mais je choisie de rester raisonnable et de simplement le lui tendre.
- De rien. Dis-je avec un sourire malgré tout, parce qu'il avait quand même fait l'effort de dire "Merci".

Quand je le vois regarder son cigare et chercher quelque chose des yeux. Je soupire :
- Y'a pas de cendrier dans ma clinique. Tu l'écrases pas par terre, parce que c'est du plastique, ou alors tu me repaies mon sol après. Y'a une poubelle là. Dis-je en pointant négligemment derrière le bar, où se trouvait effectivement une poubelle, ou plutôt un incinérateur miniature.

Me laissant tomber dans un des fauteuils, je croise les jambes et regarde l'étrange mec dans les yeux :
- Bon alors ? Pourquoi voulais-tu me voir ? Pas pour un verre d'eau j'imagine...

Enguerrand repère l'incinérateur et tire un peu plus fort sur son cigare alors qu'il se dirige vers ce dernier. Des volutes de fumée s'échappent de son nez et entoure sa silhouette alors qu'il s'éloigne. Il écrase son cigare dans l'incinérateur et laisse la machine achever de le recycler. Il revient de son pas mesuré vers le docteur et prend son verre d'eau pour en boire deux gorgées.

Il est un peu surpris par le ton familier de la femme, comme s'il se connaissait depuis longtemps, alors qu'il est évident qu'elle n'a même jamais entendu parler de lui. Ce qui n'est pas plus mal.

- Installation de réflexes câblés. annonce Enguerrand.

Sans doute une des interventions les plus complexes, après l'interface de contrôle de vaisseau. C'est pour ça qu'il cherche la meilleure.

- le tout connecté à mes deux bras. ajoute le cyborg.

Parce que sinon c'est trop facile. Les réglages sont particulièrement complexes parait-il.

Lorsqu'il m'annonce l'objet de sa venue, j'en suis estomaquée. Mon esprit est embrumé par la surprise et l'excitation. Je me passe une main sur le visage pour me ressaisir :

- Eh ben ! T'as pas froid aux yeux ! J'ai déjà participé à l'implantation d'un tel dispositif, j'étais encore sur Valenos. Hors de question de me lancer trop rapidement dans une pareille démarche.

- Tu as frappé à la bonne porte, par contre va falloir être patient. Tu vas avoir quelques démarches à faire et surtout une batterie d'examen à te faire passer.

Je commencerai pas faire un scan approfondit, ensuite je m'entraînerai sur un clone holographique. Dès que j'aurai des résultats satisfaisants je pourrai lui tailler dans la viande.

Riant à demi, j'ajoute : C'est un sacré morceau de dossier, je peux te faire un devis, mais vu le taf, les examens seront pas offerts.

Je me relève de mon fauteuil, sourire aux lèvres, de plus en plus excitée, j'en sautillerais presque. Je retourne au bar, ouvre une canette de boisson énergisante bleu électrique.

- Tu prendras autre chose ? Le temps qu'on parle sérieusement.

La femme semble se réveiller soudainement et se met à parler sans s'arrêter faisant déjà les plans afin de mener à bien l'opération. C'est une implantation délicate et s'il est rare de rester sur le billot il est plus commun d'avoir des réglages pas totalement en adéquation avec la personne implantée. C'est pour ça qu'il est ici. Pour que la meilleur s'assure que son cyberware sera en phase avec lui. Une extension naturelle de ses propres capacités.

- je suis un particulier. lâche Enguerrand.

Ce qui signifie qu'il a certainement de l'argent mais qu'il ne croûle pas non plus sur l'or.

- mais je pense être un bon sujet d'étude. ajoute-t-il.

Pour sûr ! Il est sans doute l'un des meilleurs bretteurs de la galaxie, ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre un homme possédant le talent, les capacités physiques et la volonté d'aller toujours plus loin. Enfin contrairement aux plus jeunes qui peuvent miser sur le puissance physique, leur endurance et leur agilité sans faille, lui commence à se faire vieux. Il mise donc sur la technique et le câblage de ses réflexes permettra de magnifier son art du combat.

- de l'eau. répond-t-il.

Affichant mon interface augmenté directement sur ma rétine, j'allume les panneaux holographiques au milieu de la pièce. Continuant à tapoter sur les boutons virtuels, je commente la projection.

- Je vais devoir prendre tes dimensions exactes, je commanderai du sur-mesure chez Fushi, ce sera plus confortable et demandera moins d'entretien. Pour ça je vais te faire passer un scanner pour avoir tous les détails. Il va falloir aussi un bilan physiologique, pour être sûr que tu pourras le supporter, hors de question que je t'implante un truc et que tu fasses un rejet. Au fur et mesure, des représentations s'affichaient, mais également leurs prix. De quoi donner des sueurs froides à un gouverneur.

- C'est pas moi qui m'occupe des contrats, trop chiant, je laisse ça à un avocat que je paie rubis sur l'ongle. Dis-je en lui apportant une carafe d'eau.

Regardant ses bras cabossés en pinçant les lèvres, je lui lance :
- T'as tant que ça de gens à tabasser pour ne même pas avoir le temps de les entretenir ? Et tenter une telle implantation ?!

Il a l'habitude pour les séries d'examens… c'est une routine fort ennuyante mais il n'a pas vraiment le choix. Il connait son corps et ne risque pas de rejet. Il est en stupidement intimement convaincu, ce qui ne l'empêche pas de venir à la rencontre de la meilleure dans les environs. Parce qu'il va se rapprocher très près du point de non retour. Certains corps n'encaissent tout simplement pas autant de machine en eux. Il fera plier son corps avec son esprit. Comme toujours.

Visiblement elle n'a pas besoin de sujet d'étude. Tant pis. Lorsqu'elle regarde ses prothèses coupées et parfois même cabossées par endroit elle ne peut cacher son mépris. Il hausse les épaules à sa question.

- Elles sont entretenues, mais pas remise à neuf. nuance le combattant. Il faudrait vraiment être un imbécile pour ne pas entretenir ses armes. Je tabasse personne. termine-t-il de sa voix neutre.

Il combat quand nécessaire. Ou pour défier un bretteur au dessus du lot. Point.

Levant les sourcils et lui jetant un regard moqueur je lui lance :
- Tu tabasses personne, hein ? Alors ce doit être pour faire de la cuisine et du jardinage que tu veux te faire câbler...

Prenant un air plus sérieux, j’ajoute :
- Je m’en fiche de ton histoire, de tes activités, mais va falloir que tu me dises ce que tu comptes en faire. Elle n’est pas née la cliente qui est ressortie d’ici sans avoir été optimisée.
Finissant la canette et la posant sur la table basse après l’avoir écrasée, j’ajoute : Si tu dois te battre avec MES implants, alors je ferai en sorte que tu aies le meilleur matos pour ça. Ne me prends pas pour une amatrice qui ne s’inquiète pas de sa réputation.

M’installant confortablement dans mon fauteuil, un sourire malicieux aux lèvres, je minaude :
- Du coup, taper ou pas taper ?

Il écoute le médecin parler avec tellement peut de précision qu'il se demande un peu.

- tu charcutes ou tu pratiques l'art de la cyberchirurgie ? demande alors Enguerrand de sa voix froide et sans passion.

Parce que lui de son côté ne tabasse pas, il pratique l'art du combat à son degré le plus haut et extrême. Il est le Passeur, Toor'kran, l'un des bretteurs des plus dangereux de Dorado. Mais trop faible pour affronter seul un chef mutant, ses pouvoirs le rendait trop complexe à tuer. Et ça ... ce n'est pas tolérable.

- le câblage est là pour améliorer ma capacité à combattre les meilleurs. Je suis un sabreur, spécialisé dans le combat d'abordage. explique finalement Enguerrand.

C'est un type de combat précis, sabre, pied, poings, tête, genoux et coudes... tout est autorisé tant que cela améliore les chances de survie.

Je dois l’avoir repoussé dans ses retranchements, parce qu’il se met presque à parler normalement, il finit même par faire de vraies phrases. Pour un peu je serai fière de lui. Je ne relève pas sa pique, que j’avoue avoir bien mérité, je prends toutefois un air faussement choquée.

Nous y voilà, un abordeur ! Je ne demande pas qui ni quoi, ce serait inapproprié, même si la question me brule les lèvres.

- Merci d’avoir bien voulu m’expliquer. Dis-je sans moquerie, consciente que j’avais certainement usé son frein. Je n’y connais pas grand-chose en abordage, je vais devoir faire des enregistrement pour savoir comment vous bougez, comment vous utilisiez vos implants pour comprendre au mieux votre besoin. Je fais mon possible pour contenir mon excitation, je vais m’occuper pour la première fois de cyberware de combat létal !

Puis je ne résiste plus et m’approche du peu loquace personnage. Me mordant les lèvres, je le regarde rougissante et ne pouvant contenir mon sourire :
- Je peux ? Demandais-je en montrant que je voulais ausculter son bras gauche.

C'est déjà une meilleure attitude que la chirurgienne adopte, non pas qu'il soit vraiment concerné par l'attitude des gens en général, il est lui même un bien mauvais exemple et le sait parfaitement. Mais il doit reconnaitre préférer voir la passion envahir les yeux des gens qui doivent l'aider à devenir plus fort.

A la demande de la femme il tend son bras gauche, celui qui dispose d'une protection contre les lames monofilament. Il est clair que la prothèse est parfaitement entretenue, c'est juste l'aspect cosmétique qui ne va pas, l'homme n'a pas les moyens remettre à neuf les peintures et les certains parties sur lesquelles les entailles se multiplient au fil des ans. D'une autre côté les vêtements de l'homme démontrent clairement qu'il n'est pas riche. Rapiécés, propre, mais clairement recousus à multiples reprises, ils sont usés presque jusqu'à la corde. Heureusement la qualité de départ était excellente. Comme celle de ses prothèses.

Je me mets à accroupi pour mieux examiner le bras, m'intéressant plus aux articulations et aux interstices qu'à la surface. Mes yeux comment à irradier une lumière légèrement bleuté quand j'active les outils d'analyse en profondeur, parcourant différentes longueurs d'ondes pour avoir un aperçu de l'ingénierie cachée sous la surface. Mes mains de décomposent en une nuée de capteurs et appareils de mesure, relevant le taux d'humidité, les traces d'oxydation, la température, le degré d'usure... mais aussi les accès aux processeurs interne, les points de vulnérabilité et possibilité d'accès.

La scène dure une bonne minute où je ne dis pas un mot, mon visage fermé et imperturbable concentré sur mon analyse. Quand j'en ai terminé, mes yeux reviennent à la normale, ainsi que mes mains et je me relève doucement. Je retrouve exactement mon attitude d'avant, comme si deux personnes différentes se donnaient le relais à mes commandes.

Plutôt satisfaite, je constate que l'habit ne fait pas le moine. Je me pose la question sur l'homme qui se tient en face de moi, s'il est plus beau qu'il ne veut bien le montrer.

- Je suis pas du genre à parler le beauté intérieure, tout ça, mais je constate que tu les entretiens régulièrement. Il y aura des révisions à faire, mais rien d'urgent ni de capital.

Sur mon interface, je commande l'ouverture de mon bureau :
- On va pouvoir examiner le contrat et ouvrir ton dossier si tu veux. Dis-je en indiquant mon bureau.

Il hausse les épaules. Bien sur qu'il les entretient correctement, sa vie en dépend. Il n'y a que les imbéciles qui ne prennent pas soin de leur outils. Ils existent, mais meurent assez jeune généralement. Il est quand même impressionné par la technologie donc elle dispose. C'est un bon signe.

- ouvrons. dit-il simplement en se dirigeant vers le bureau de la chirurgienne cybernétiques.

Alors que l'on entre dans le bureau, l'impression satisfaisante que la lumière se transvase du salon vers cette pièce me ravi toujours autant. Ce n'était qu'un détail, mais c'était ce genre de détail qui faisait la différence.

M'installant dans mon fauteuil, j'invite mon anonyme client à prendre l'un des fauteuils en face de moi, de l'autre côté de mon bureau. Je pose ma main sur un endroit spécifique de mon bureau et après reconnaissance, celui-ci s'illumine de fenêtres holographiques. Interagissant rapidement avec l'interface, je créé un nouveau dossier, faisant sortir le tiroirs avec les sondes ADN. Plaçant un capuchon stérile dessus, je tends le dispositif qui ressemble à une sucette à l'homme en face de moi.

- Je ne noterais ton nom que si tu me le donnes, je ne prendrai pas ta biométrie, par contre j'utilise des empreintes ADN. J'aurai besoin que tu le mettes dans ta bouche durant quelques secondes, le temps d'enregistrer ta signature.

Il hausse un sourcil. Son ADN, pourquoi faire.

Enguerrand Martin. dit-il en tendant son identité de la Légion. Il n'a pas été naturalisé au final parce qu'il n'est pas resté assez longtemps. C'est donc un trinitaire. La Légion donne une nouvelle identité à ces recrues. Et même s'ils ne sont pas naturalisés ce qui est le cas d'Enguerrand la nouvelle identité est valide. Il est cependant noté comme apatride et ancien trinitaire dessus. Généralement c'est clairement un signe d'une personne avec un passé criminel qui s'est racheté une conduite grâce à la Légion. Les autorités autres que celle de l'UC n'aime pas les apatrides légionnaires. Pour le coup amusant parce qu'Enguerrand n'a pas de passé criminel dans la Trinité, mais bien dans l'Imperium. Ce qui brouille les pistes.

Il regarde le truc pour prélever son ADN avec suspicion. Pourquoi mon ADN ? demande-t-il. On ne lui a pas pris la dernière fois.

Il me donne son nom, je le note distraitement dans le dossier, ça m'intéresse vaguement. Bien entendu, comme beaucoup de mes clients aux activités suspectes, que je lui demande son ADN le rend suspicieux.

- Je vous demande votre ADN parce que je suis sûre que ça ne changera pas, contrairement à vos yeux, vos empreintes digitales ou tout autre biais biométrique standard. Je sais toutefois que ça ne suffira pas. Je ne stocke pas votre ADN dans mes serveurs, juste un identifiant qui en est dérivé. Ainsi, si un hacker essayait de piller mon serveur, il ne trouverait qu'un tas de numéro, pas les séquences d'ADN au complet.

Croisant les bras sur la poitrine j'ajoute :
- De toute façon, c'est pas conditionnel.

Enguerrand hausse les épaules et prend un des engins. Puis, quelques secondes après un deuxième pour le tendre vers la femme en face de lui.

- vous avez raison. dit-il simplement.

Après tout il ne faudrait pas qu'elle prenne son argent et lui la fasse à l'envers. Dans ce cas il faudra bien la retrouver. De son côté il effectue le prélèvement. Son ADN est dans son dossier à la Légion de toute façon, pour l'identification de son corps en cas de coup dur.

Quand Enguerrand me tend l’une des sondes, je le regarde, perplexe, haussant un sourcil. Je prends la sonde entre mes doigts, tout en regardant mon client.

- C’est gentil, mais si ça a la forme d’une sucette, ce n’en est pas une et je n’ai pas grand intérêt à signer mon ADN dans mes serveurs. Dis-je en posant délicatement la sonde sur mon bureau.

Il ne faut que quelques secondes au dispositif, une fois en contact avec la salive, pour créer une signature, unique, exclusive. Lors de première implantation, la sonde teste également un gène qui interdit l’implantation de cyberware à quelques malheureuses. Dans le cas d’Enguerrand ce n’est pas clairement pas nécessaire.