Les trois p'tites terreurs.

Ils sont duveteux, adorables, bruyants... et ne connaissent absolument pas le concept d'espace personnel.

Tu étouffes un petit rire en caressant un ventre qui t'est lascivement présenté par un petit mo'eylan sur tes genoux pendant qu'un second est callé sur ton épaule, le museau enfouit dans tes cheveux et le regard rivé sur le dernier qu'il grimpe dans ton dos, piaillant tout ce qu'il a...

Et ça ne rate pas, il bondit sur le l'autre, les deux tombent sur le premier et c'est partie pour une course-poursuite aussi bruyante que frénétique à travers la cabine de Nick Ferreira. Te me mordille la lèvre avant de finalement rire devant le spectacle de ces petites pestes qui ne s'en laissent visiblement pas montrer, se volant joyeusement dans les plumes. Tout est permis et pourtant, ça ne les empêchera guère de se blottir un contre l'autre dans la caisse quand ils seront épuisés.

- Ils grandissent beaucoup trop vite ! C'est l'bordel chez toi, Nick !

Tu lèves les yeux vers le blond, toujours assise par terre, alors que les petits de Shyva mènent leur bordel, de quoi rendre probablement dingue le faussaire. Toi, tu viens les voir plusieurs fois par semaine, ravie par ces petites frimousses adorables qui semblent prêtes à devenir de véritable petite terreur sous couvert de bouille à croquer.

Un truc tombe avec fracas et tu grimaces. Oui, bon, encore faut-il que Nick ne pète pas les plombs avant de leur avoir trouvé de nouveaux propriétaires, sinon ça risque de finir en soupe de mo'eylan !

Un véritable carnage. Voilà les trois mots qui décrivaient bien la cabine de Nick. Il n’était pas particulièrement ordonné en général mais la présence de trois petits mo’eylans turbulents et de leur mère pas plus sérieuse, sa tanière était un véritable champ de bataille. On ne pouvait qu’imaginer l’arrêt cardiaque que ferait Logan s’il voyait ce massacre lui qui était si attaché à l’ordre.

- Ils deviennent surtout rapidement trop doués pour me sauter dessus quand je dors, soupira-t-il en adressant un regard désespéré à Ren.

Sa présence ajoutait une touche de couleur éclatante dans le chaos de vêtements à terre, de plumes perdues et de chaussures mâchonnées. Non, ce n’était pas lui qui les avait grignotées, pas même les bébés. C’était Shyva, poussée par une des nombreuses pulsions alimentaires qu’elle vivait depuis sa grossesse.

Profitant que l’apprentie hackeuse occupait les monstres, il fouillait dans ses affaires pour retrouver l’une de ses anciens pairs de chaussures pour ne pas devoir se balader nu-pieds dans le vaisseau. Le hic ? Il ne retrouvait pas la deuxième.

Il finit par se laisser sur son lit en soupirant et pointa successivement les petits du doigt.

- Lui en ragout, celui-là en toque et le troisième en pantoufle. Une seule pantoufle pour aller avec ma chaussure orpheline.

Tu pouffes de rire au regard désespéré de Nick. Ah, mais qui a voulu que sa mo'eylan ait une portée, hein ? Eh bien, elle a une portée et les petits sont de petites pestes de plus en plus agiles et intrépides.

- Ils comprennent déjà quand une proie est vulnérable, ils sont doués !

Tu le taquines, sourire aux lèvres, l'observant fouiller dans le bordel après... va savoir quoi. Un des petits revient vers toi, bondit sur ton épaule, se serre contre ton cou et gronde sur les autres en gonflant les plumes, peu enthousiasme à l'idée de partager, ce qui n'empêche pas les deux autres de te grimper sur les genoux en piaillant sur l'autre. Tu papouilles cette bande de mécréants duveteux avec un rire avant de hausser un sourcil en entendant Nick.

- Le troisième t'servira pas. Ta chaussure perdue est sous le lit, j'la vois.

Tu lui adresses un large sourire, le regardant partir en quête de la chaussure perdue et retrouvée.

- J'doute qu'le mo'eylan fasse un bon ragoût. Et j'doute qu'on t'laisse faire de toute façon. Va falloir les endurer et leur trouver un maître qu'ils pourront embêter.

Et ils vont te manquer tout plein, mais faut faire avec. Tu le savais la première fois que tu les as vus de toute façon.

La proie vulnérable lança un regard totalement blasé à la jeune apprentie puis se pencha pour récupérer la chaussure fugueuse. Il ne manqua pas, bien évidemment, de se cogner la tête sur son lit en se relevant car cela aurait été trop beau sans.

- L’un d’eux va être offert à la nièce de la capitaine, lui apprit-il en se chaussant.

Il faisait confiance à son capitaine, si elle demandait d’en donner un à Jillian c’est qu’elle la pensait capable de s’en occuper.

- Il m’en reste donc deux à caser, soupira le jeune homme. Je crois qu’au pire je les foutrais dans ta cabine quand j’en aurais marre et ce sera ton problème.

Il lui adressa un sourire machiavélique.

Aïe. Ça a dû faire mal. Tu regardes Nick se relever après s'être cogné la tête, enfiler sa chaussure.

- Bah voilà. Plus que deux ! Faut voir quand on croise le Némésis.

Et ça peut être long. En attendant, tu grimaces un peu à l'idée que ta cabine finisse dans cet état, surtout que tu n'y es pas seule. Tes compagnes de cabines risquaient de plus ou moins apprécier.

- Pfpfpf. Commence par essayer de leur trouver de bons propriétaires.

Tes doigts se perdent dans le plumage duveteux, les regardant se piailler dessus. Bande de petits caractériels !

La remarque de Ren’anwë fait tilt dans l’esprit de Nick.

- T’sais, en laisser un dans ta cabine pour qu’il y foute le bordel ce serait p’tet pas une si mauvaise idée, non ?

Pensif, il la regardait faire avec ces trois démons tandis que Shyva se prélassait sur son lit.

- Regarde ma grosse, elle est plutôt gérable.

Comme si elle comprenait, elle lui fouetta malencontreusement la joue de sa queue. Il jeta un regard enthousiaste à la jeune fille qui signifiait une excitation similaire à « Imagine ! Elle nous comprend ! » mais il savait au fond de lui que c’était juste une coïncidence.

- T’es une bonne propriétaire, t’auras un génialissime prof et si en fait t’as bien caché ton jeu je t’envoie Logan et la démone Eëa pour venger le p’tit !

Oui, la plus grosse menace était bien la fillette, quiconque en doutait était inconscient. Il s’installa en face d’elle et attrapa l’un des petits pour l’installer sur ses genoux et le caresser.

- Alors qu’es’t’en penses ?

Il avait un sourire enthousiaste. Non seulement il s’enlevait une épine du pied tout en étant convaincu de l’honnêteté de la nouvelle maîtresse. Le plan était parfait ! Pour peu qu’elle accepte.

Et lentement, tu agrandis les yeux en le fixant, la bouche entrouverte.

Nick veut te laisser un des petits. Une de ces adorables boules pelucheuses que tu couves du regard depuis qu'ils sont nés, regrettant leur départ prochain. Mais là, tu pourrais en avoir un avec toi. Genre, en faire ton compagnon de toujours.

- ... Tu... Tu veux m'en donner un ?

Vraiment ? Oh. OH ! Ça te fait quelque chose. Un peu comme des papillons dans le ventre. C'est trop génial. Absolument trop génial. T'as les yeux pleins d'eau, parce que... Bah de joie, hein !

Tu poses le petit qui est sur tes genoux, t'attirant ses protestations et les roucoulements de satisfaction de la petite bête sur ton épaule, mais tu les ignores pour approcher de Nick sur les genoux et passer les bras autour de son cou et le serrer fort. Sans écraser le petit qu'il a récupéré quelques secondes plus tôt. Ni celle sur ton épaule. Ça serait un comble !

- Merci !!!

Nick se décomposa lorsque les yeux de l’apprentie se remplirent d’eau. Mais ouf ! C’était de joie. Il resta rigide dans les bras de la demoiselle, trop gêné et occupé à tenir le petit pour lui rendre son étreinte.

- Tu te rends compte que ta vie va être un enfer ? lui demanda-t-il en gardant un semblant de sérieux.

Il leva le mo’eylan qu’il avait dans ses mains et le mit à hauteur des yeux de la future hackeuse tout en prenant une voix aigüe.

- Je vais manger tes chaussures, faire pipi dans ton lit et te sauter dessus.

Puis reprenant son ton.

- Au moins, tu as l’avantage de ne pas risquer de te faire éclater les couilles parce qu’il t’aura sauté dessus alors que tu fais une sieste tranquille.

Il reposa le bébé qui s’empressa de sauter sur l’un de ses frères.

- Alors, tu veux lequel ? s’enquit-il avec enthousiasme.

Tu passes tes doigts sous tes yeux pour essuyer un peu tes larmes, secoues la tête avec un rire quand il parle de l'enfer que sera prochainement ta vie avec un bébé mo'eylan. Mais tu t'en fiche. La petite boule apprendra vite et bien, tu la surveilleras avec attention pour éviter les bêtises et... et... Ça sera juste trop trop trop bien. Le début d'années de route ensemble. T'as envie de recommencer à pleurer de plus belle, mais tu inspires un coup, essuies tes yeux.

- C'est pas grave. Ça grandit super vite de toute façon.

Sa question te fait hésiter quelques secondes... Mais il y a quelqu'un qui a déjà décidé et tu pointes du bout du doigt l'animal qui est toujours sur ton épaule, blottit contre ton cou.

- Celui-là. Il veut aussi, tu vois ?

Tu te mordilles la lèvre, absolument ravie.

Le spectacle est attendrissant, l’adorable petit blottit contre Ren’anwë et la demoiselle les yeux pleins d’étoiles. En voilà un beau duo !

- C’est un mâle je crois celui-là ! lui dit-il avec un grand sourire.

Il attrape la bestiole et le met face à ses yeux.

- Alors p’tit ! Ca te dit de vivre avec la dame ? T’as vu elle est jolie, maligne comme tout et tu pourras bouffer ses cheveux barbe-à-papa.

Le mo’eylan se contentait d’essayer de s’extirper de la prise du faussaire. Ce dernier le rendit à sa nouvelle maîtresse.

- C’ta galère maintenant ! annonça-t-il avec enthousiasme. Donne-lui un nom !

Les paroles de Nick te font rire et chasse les dernières traces d'eau dans tes yeux. Le petit animal se tortille entre les mains de Nick qui ne tarde pas trop à te la rendre.

- Ah non, tu vas être gentille et ne pas manger mes cheveux, p'tite choute.

Tu ramènes l'animal contre toi, caresse son petit ventre qu'il t'expose sans gêne. Tu agrandis un peu les yeux quand il est déjà question de nom.

- ........... Oh punaise, un nom ! Comment je l'appelle !?

T'en a... Aucune idée.

- Un truc... Classe.

Exit les pompom, Lulu ou autres trucs du genre !