Vivre ou mourir [En'theven, Zélio & Croyance]

- JE VEUX PAS Y ALLEEEEEEEER !

Moi je m'accroche fort à la jambe de Zélio, je veux pas, je veux pas, je veux pas. J'ai trop peur moi et tout, les médecins ça fait peur et puis là je va bien moi, j'ai pas besoin que je suis soignée, et puis lui il va juste dire "Ben si tu fais attention, t'es bientôt mort, et si tu fais pas attention, t'es encore plus bientôt mort" alors c'est nul, moi je veux pas que j'entends ça encore et que y a rien à faire et tout. Moi je suis bien avec Zélio et Modestie et la capitaine et tout, il est gentil les quelqu'un sur le Albatros, moi je les aime beaucoup, mais je comprends pas pourquoi je dois voir le médecin alors que je veux pas le voir parce que j'ai trop peur et que ça va rien faire que je le vois, même...

Et puis je renifle un peu, je veux pas que je pleure comme un bébé mais j'ai trop peur et tout, les médecins il est pas gentil, il fait mal et puis il dit des trucs trop bizarre et peut-être lui il va dire que je va en Enfer moi encore, moi je veux pas que je va en enfer et je veux pas que je va voir le médecin, alors je pleure et je suis assis par terre et je m'accroche sur la jambe de Zélio vraiment fort. On est presque devant la salle avec le médecin, moi je panique un peu, peut-être que Zélio il veut bien qu'on y va pas...

Zélio écoute la longue plainte de la petite mais reste inflexible. Il la soulève et la prend quand même dans ses bras pour qu'elle se sente soutenue.

- Ecoute il faut bien que quelqu'un suive l'avancée de la maladie et connaisse ton état pour pouvoir mieux te soigner. Si Beth a confiance en lui alors on est obligé de lui faire confiance aussi. explique Zélio.

Il comprend que ce soit dur pour la petite. Les moments avec les médecins ne doivent pas être plaisant. Mais ils n'ont pas vraiment le choix n'est-ce pas ? Alors il va l'accompagner et faire en sorte que ça se passe bien.

- Je reste avec toi. T'inquiètes pas comme ça d'accord ? propose Zélio alors qu'ils arrivent devant la porte de l'infirmerie.

Il lisait ce qu'il avait pu trouver de rapports médicaux sur l'enfant. C'était dur à lire. Elle était destinée à la mort. La grande Dame observait déjà la petite depuis les hublots, dans les reflets du vide stellaire. Il soupira, ses large épaules s’affaissant. Il resta dans une position de douleur silencieuse quelques secondes avant de se relever pour toucher une figure qu'il avait ramené de son village. Le toucher du bois lui remémora ses devoirs.

" Calypso, j'embrasse mille fois vos paupières lourdes de miracles. "

Les cris annoncent l'arrivée pas vraiment discrète de l'enfant. Koronis, peu habitué aux hurlement se réfugia en claudiquant dans les jambes du médecin. Le médecin releva la tête et laissant ses soucis à la statuette, c'est avec un visage calme qu'il alla ouvrir la porte, préparant leur arrivée.

Moi je mets mes jambes autour de Zélio et je serre fort son cou aussi, il me porte, moi je veux pas qu'on y va, je veux pas qu'on y va, j'ai peur moi. Heureusement Zélio il est là et il dit que il va pas me laisser tout seul. Moi je renifle et tout et je me cache ma tête derrière mes cheveux et dans le cou de Zélio aussi, on y est et tout et j'entends la porte qu'elle s'ouvre et moi je serre encore plus fort Zélio, je veux pas regarder, je suis sûre le médecin il a des dents énormes et peut-être même c'est un mangeur d'enfants, c'est sûr que lui il est trop bizarre et tout, même si Beth elle lui fait confiance à lui. Ca, ça rassure un peu mais pas trop. Moi des médecins, j'en a vu au moins mille, et il a tous été trop vilain avec moi, à dire que je va être mort et tout.

Merde ! Le gars qui ouvre est immense. Zélio est donc obligé de lever la tête. C'est pas rare, il n'est pas non plus immense, ce qui est rare c'est de devoir autant se tordre le cou. Sans doute un gars de l'abordage. Une force tranquille en tout cas.

- je viens voir le médecin. dit-il simplement pour que le géant le laisse passer.

Pendant ce temps il continue de caresser doucement la tête de la petite. Il espère la rassurer par ce geste plein de tendresse.

En'theven hocha la tête envers Zélio, ne remarquant pas qu'on ne le prenait pas pour ce qu'il était.

"Oui, je vous attendais. Bienvenue dans mon modeste bureau. "

Il montra l'intérieur de la pièce, puis y entra pour se diriger vers le bureau. Il tira une assiette qu'il avait gardé dans l'un de ses tiroirs, des biscuits maison aux pépites de chocolat y trônaient fièrement. Il repoussa Koronis d'un doigt sur le nez lorsque celui-ci approcha pour tenter de se servir, le canidé s'éloigna avec de petits chuintement plaintifs.

" Je sais que je peux faire un peu peur aux enfants, merci d'être venu avec elle. Zélio, c'est ça ? Et Croyance pour la jeune fille ? Je suis En'theven, le médecin de bord. "

Moi je serre fort Zélio et tout et je relève juste un peu la tête pour regarder le monsieur bizarre, moi j'ai un peu peur et tout et je mange ma manche à moi. Il fait peur lui, mais y a Zélio, il va pas le laisser me manger, hein ? Pas vrai que hein ? Je renifle et puis je m'accroche à Zélio, et puis je demande un peu timidativement...

- Dis... T'es un mangeur d'enfants, toi ?

Zélio comprend avec un temps de latence que le géant EST le médecin. Merde.

- Désolé doc…. j'ai pas l'habitude de croiser des médecins plus grand que moi. explique Zélio.

Plus grand mais quelque part il a la tête de l'emploi le bonhomme, une force tranquille, un roc, un pilier… c'est tout ce qui lui vient en tête quand le regarde. Son opposé, et c'est temps mieux pour gérer la petite. Il émane de lui un truc qui tranquillise, sans doute que son étrange mojo va fonctionner sur la petite.

- personne mange d'enfant sur l'Albatros petite. Sinon Beth elle le découpe en morceau. explique Zélio.

Zélio entre donc en trainant son boulet de service. Pour la rapprocher des biscuits maisons au chocolat.

- ils ont l'air bon dit-il l'air de rien.

" Ce n'est rien. Vous n'êtes pas le premier à me penser combattant. Je serais pourtant bien peu utile ailleurs qu'ici durant les abordages. Et non, en effet, je ne mange pas d'enfants. "

Un sourire se posa sur ses lèvres tandis qu'il posait son assiette sur le bureau, près de son invités. Il les invita à se servir d'un mouvement de main.

" À défaut d'enfants, je me suis dis que j'aurais affaire à des mangeurs de biscuits. Servez-vous. "

Zélio il a pas l'air qu'il a peur, et le médecin il dit que c'est pas un mangeur d'enfants aussi, et même il donne des biscuits et tout. Moi ça me fait baver un peu, ça a l'air bon ça. Et puis en plus le médecin il dit que je peux me server moi, alors je regarde Zélio et puis quand je suis parterre, je lâche Zélio et je prends plein de biscuits avec mes deux mains moi, et après je mange.

- MIOUM CH'EST TROP BON CHA !

Alors moi je mange plus vite et tout, moi j'aime trop ça, c'est trop trop bon ! Il est forcément gentil le médecin, parce que y a pas un méchant qui peut faire des trucs bons comme ça, ça c'est sûr. Moi je regarde un peu le médecin et tout, je suis toujours à côté de Zélio et j'ai un peu peur mais un peu moins peur que avant quand même. Zélio il me protège et puis même, je suis sûre que Zélio il m'amène pas voir un méchant.

- T'es un gentil monsieur, toi, dis ? Pourquoi t'es un médecin si t'es gentil ?

Zélio regarde la petite se goinfrer et lève les yeux au ciel. Le taquet arrive vite, imprévisible comme toujours.

- petite fille, on se goinfre pas comme ça. Et on dit merci. la gronde Zélio.

Il se demande vraiment si elle retient ce qu'il tente désespérément de lui inculquer.

- si ce que je dis ça rentre par une oreille pour ressortir par l'autre je vois pas l'intérêt d'essayer de t'apprendre quoi que ce soit. commence Zélio… mais visiblement il est en forme et ne compte pas s'arrêter là. Et les médecins sont gentils, mais aussi ils sont honnêtes, alors leur travail c'est pas de te mentir sur ta condition. Ils n'en sont pas responsable, c'est juste le manque de chance. Pas Dieu, pas Calypso, pas toi… tu es malade parce que le monde est ainsi fait, il y a des gens qui tombent malade. C'est une fatalité. Donc on va se battre contre la fatalité parce que ça on a le droit. Mais en attendant tu écoutes ce que le médecin va te dire parce qu'il ne fait que décrire une réalité dont il n'est pas responsable.

Il oublie parfois qu'elle n'a que 9 ans. Sa fille était plus vielle quand elle est morte… il transfère et s'en rend compte subitement. Ce qui le fait soupirer. Et fermer sa grande gueule.

En'the retourne à son bureau, chercher ses affaires de médecin et prépare le lit. Il écoute d'une oreille presque distraite ce que Zélio racontait. Il pose ses affaires sur une table près de la couchette. De sa voix calme, il ajoute à la fin des paroles de l'autre homme.

"Je suis médecin pour éviter aux enfants comme toi de ne plus pouvoir manger de biscuits."

Il tapota la couchette de sa grande main pour inviter l'enfant à venir s'y installer.

" Car il n'y a rien de plus triste qu'un enfant qui ne peut pas manger plus de biscuits. Zélio, vous pouvez l'aider à s'installer ? Je n'ai pas de marche pied pour les enfants, ce n'est pas si courant dans les vaisseaux. "

Quand Zélio il met un taquet à moi, moi j'ai mal.

-AÏEUH.

Du coup moi je lâche mon biscuit et ça tombe sur le parterre, et je me frotte la tête. Après je me mets accroupie moi pour ramasser mon biscuit à moi, et après je le mange. Et puis je regarde Zélio. Je comprends pas tous les trucs que lui il me dit alors moi je dis rien, moi. Mais je suis pas content, et lui en plus il a pas compris et tout, moi les médecins j'aime pas ça parce que eux il est trop pas gentil et il me fait trop mal et tout, et du coup moi je boude. Mais le médecin de là, il a l'air gentil lui, alors ça va ça. Mais je boude quand même moi, mais juste Zélio parce que c'est trop pas gentil alors que le médecin il est gentil parce qu'il veut bien que je mange des biscuits et tout.

-Moi y a un médecin, bah il m'a fait tellement trop mal que j'ai pleuré alors que moi je pleure même pas, et puis aussi, aussi, bah y a un médecin il a dit à mes parents de moi que moi je suis tout mort et après mes parents il m'a abandonné, alors moi je sais que je suis malade et tout et que je va mourir je sais et tout, mais moi je veux pas que le médecin il me fait mal, parce que moi j'ai déjà trop mal.

Zélio soupire encore et vient soulever la petite pour l'installer.

- celui là ne va pas te faire mal. Et quoi qu'il dira je reviendrais toujours te voir entre mes combats. dit Zélio. Donc tu es gentille avec lui et tu fais ce qu'il te dit. Je suis là et s'il est méchant je m'occupe de lui. D'accord ? propose le tatoué… qui n'est plus si grand que ça quand on le compare au médecin.

En'the leva un sourcil en entendant la menace de Zélio. Il tchipa en se retournant pour prendre son stéthoscope.  Ce genre de phrase lui rappelait la brutalité bête des esclavagistes. C'était une drôle de façon de rassurer une gamine. S'il fallait tomber à un tel niveau, il était content que son mari ne pousse pas à l'adoption. Il croisa les bras en attendant que la petite se calme complètement, le visage neutre.

Moi je regarde Zélio et puis après le médecin, et il est gentil lui le médecin, pas comme les autres médecin pas gentil, ça c'est vrai. Et puis le monsieur médecin, il fait un bruit trop rigolo avec sa bouche, moi ça me fait rigoler trop. Je le regarde avec un grand sourire.

- C'est trop rigolo le bruit que tu fais là ! Comment tu fais, dis ? Tu peux le refaire, dis, dis, dis ? TCHOUIIIP.

Moi je regarde Zélio en rigolant et tout.

Zélio sourit en constatant que la petite est rassurée pour un moment. En tout cas elle se détend et c'est déjà ça. Sans doute que le grand balaise à un don avec les gamines. Tant mieux, il en aura besoin avec la petite.

- soit sage. Il attend que tu sois prête pour commencer. Et comme tous les médecins il est certainement très occupé. dit Zélio doucement.