Histoire
Génétiquement, l’histoire d’Audrey Darand commence dans un douteux bar d’une douteuse station spatiale dans la sphère de contrôle de l’UC. La station était judicieusement placée à la sortie d’un méchant champ d’astéroïde qui se trouvait beaucoup trop proche d’une route commerciale très fréquentée. Régulièrement, des vaisseaux se faisaient cabosser, parfois méchamment, et la petite station était là pour les restaurer. Tous, sans distinction de faction. Dans la plus belle logique commerciale, qui avait de quoi payer était dépanné, sans qu’on aille trop regarder après ses papiers. C’est ainsi qu’un jour, se trouvèrent accostés une dizaine de vaisseaux dont deux nous intéressent: Le Lionroar, vaisseau pirate de son état et un transporteur de troupe de la Légion de l’UC.
Dans le douteux bar cité ci-dessus, c’était retrouvé, dans le savoir, une partie de l’équipage des deux vaisseaux. De verres offerts en compliments douteux, deux individus, Ophélie Darand, Pirate de son état et John Bedwyn, Officier de la légion du sien, finirent par prendre une chambre ensemble. Ce soir là, ils n’échangèrent guère que leurs noms et quelques fluides corporels. Le lendemain, le Lionroar était partit. L’histoire aurait du s’arrêter là. Aurait du. Mais la contraception n’est jamais infaillible et le déni de grossesse fait qu’a 6 mois, avorter commence à devenir vraiment problématique, tant éthiquement que médicalement. Cette nuit eu donc pour conséquence une petite fille rousse
La vie sur le Lionroar fut simple et banale. Enfin… Elle sembla simple et banale. Ce n’est que plus tard que Audrey réalisa que non, il n’était pas normal de sentir les micros variations de gravité dût aux changements de vitesse du navire, que tout le monde n’avait pas put observer les courants spatiaux et les champs d’astéroïdes en vrai. Et ce jour là, quand elle avait douze ans, quand le timonier l’avait laissé tenir le cap dix minutes, elle n’avait pas eu conscience de sa chance.
Sa mère, Ophélie, était Maître d’abordage. C’était une femme brutale mais aimante. Elle ne voulait pas d’enfant et ne s’en était jamais caché. Mais elle aimait sa fille et prenait soin d’elle. Malheureusement, c’était aussi une femme tyrannique et sûre d’avoir raison. A douze ans, quand la flamme d’Audrey s’alluma, Ophélie en fut informée par la Flamme exaltée du bord.
De ce jour, elle décréta qu’Audrey serait pirate, d’ailleurs, elle serait maître d’abordage, d’ailleurs Ophélie allait la former elle même. Sauf que la nature pirate et éprise de liberté d’Audrey ne l’entendait pas de cette oreille. Sommée de devenir pirate, la perspective, quand bien même elle aurait put la souhaiter lui devint soudainement insupportable. Commencèrent alors deux années de disputes mère/fille de plus en plus orageuses et de plus en plus violentes. Intégrée d’office dans les entraînements au combat, Audrey accepta d’apprendre, surtout le corps à corps, afin de pouvoir en découdre avec sa mère (qui au début la mettait au tapis d’un doigt.)
Mais finalement, en 103, elle avait alors 14 ans, une dispute plus violente que les autres tourna au véritable pugilat entre la mère et la fille, au point qu’il fallut l’aide de deux membres d’équipage, Cathwulf et Sarrazin, pour séparer les combattantes. Ce jour là, le Capitaine trancha la dispute dans le vif. Audrey devait partir. Elle ne voulait manifestement pas devenir pirate et sa mère n’était plus capable de la tenir donc il ne voulait plus d’elle sur son bâtiment.
Ce verdict terrifia la jeune femme. Elle ne connaissait rien en dehors du Lion. Elle avait bien visité Tortuga et quelques stations spatiales, mais le Lionroar était sa maison. Et elle ne connaissait personne au delà.
Sauf qu’au delà, quelqu’un la connaissait. Contrairement aux apparences, Ophélie avait gardé le contact avec John Bedwyn, le père de sa fille. Ou plutôt elle l’avait contacté pour lui dire qu’il avait une fille. Je vous raconte pas sa tête en découvrant que c’était un foutu membre des FFCU. Mais Ophélie considérait qu’un homme devait savoir qu’il était père, aussi prit-elle l’habitude de le contacter via un ou deux intermédiaires, jamais les mêmes. Et sans jamais lui dire quel était son vrai métier. Elle s’en félicita quand fut venu le temps de se séparer de sa fille, car malgré leurs évidentes divergences d’opinions, il fut là pour accueillir sa fille à la sortie du Lionroar.
John, s’il était dur et impitoyable dans le cadre de son métier, était un homme très doux dans sa vie privée. Il pris un congé d’un an pour s’occuper de sa fille adolescente et l’habituer à une vie plus… conventionnelle. Audrey s’attacha très vite à lui, dés qu’elle eu compris pourquoi il n’avait pas pris contact ces dernières années: il avait estimé que cela forcerait la jeune fille à partager sa loyauté entre ses deux parents et vu leurs métiers pour le moins antagonistes, ce n’était pas un cadeau à lui faire.
Au contact de John, qui installa l’enfant dans l’appartement qu’il s’était prévu pour ses vieux jours, à Vangard, sur Renaissance, Audrey redevint l’enfant calme qu’elle avait été. Sa Flamme, déjà bien étouffée suite au conflit avec sa mère, s’atrophia encore par la vie à terre. Elle se sentait parfois à la fois agoraphobe et claustrophobe, mais elle appris bien vite à gérer ces impression et à faire sa vie sans cela.
Elle intégra, non sans mal, le système scolaire de l’UC, ayant de l’avance dans certains domaines (combat, navigation spatiale…), mais de grosses lacunes dans d’autres (vous imaginez bien que l’histoire ou la littérature de l’UC…). Elle aurait bien aimé entrer dans l’armée, mais du fait de ses origines obscures, elle fut rejetée.
Le rejet fut dur à avaler, mais pas au point d’entrer dans la légion, qui l’aurait volontiers accueillit. John avait un bataillon de la légion et il lui avait fortement déconseillé cette voix, les taux de mortalité étant trop élevés.
Elle choisis donc une voix complètement différente. Elle choisis de devenir cuisinière. Finalement, si les pirates pillaient et tuaient, elle, elle nourrirait et rassasierait. Un bien beau métier. Elle entrepris donc des études dans ce domaine. Elle n’imaginait pas que la tragédie frapperait bientôt à sa porte.
Déjà, en 108, le Lionroar avait été abordé. Ravagé. Détruit. Ophélie ne faisait pas partie des pirates capturés, Dieu merci. Elle resta un moment portée disparut. A cette période, Audrey ne s’inquiéta pas trop. Ophélie était une pirate née, elle avait l’espace dans le sang. Elle devait juste faire profil bas un moment.
Mais quelques temps plus tard, alors qu’elle venait de recevoir son diplôme, Audrey reçu une vidéo ou sa mère était tabassée, assortit d’une demande de rançon. Paniquée, la jeune femme oublia sa querelle avec sa mère. Elle rassembla ses économies et piocha aussitôt dans le compte de son père. Prévenu par sa banque, John rentra en catastrophe pour Comprendre ce qui prenait à sa fille normalement si sage. Avant d’accepter de payer la rançon, il se renseigna auprès de quelques contacts.
Il s’avéra que cet équipage était tristement célèbre pour sa tendance à capturer des gens et à les torturer sur films afin d’extorquer de l’argent aux familles. Ils avaient du tomber soit sur la capsule de survie d’Ophélie soit la capturer quand elle était vulnérable. Quoi qu’il en soit, on était loin de pouvoir capturer ces gens et la meilleur stratégie restait de payer les ravisseurs. John paya.
Après deux longues semaines, Audrey reçu un paquet. Un paquet qui contenait… la tête de sa mère.
L’horreur ravagea l’adolescente. Si son père n’avait pas été avec elle quand elle reçu le colis, elle aurait sans doutes fait une grosse connerie sous l’effet de l’horreur, du chagrin, de la culpabilité et du regret. Mais John était là. Il l’immobilisa, puis il l’enferma dans une chambre sécurisée le temps qu’elle comprenne que ce n’était pas sa faute. Ou du moins qu’elle se calme. Une note accompagnait le macabre paquet. Ophélie avait tenté de s’évader… Elle l’avait payé.
Son thérapeute la convaincu qu’elle ne devait pas laisser cet évènement tragique briser sa vie et elle se força à trouver un emploi. Elle trouva un poste dans un restaurant de Vangard mais, malgré ses efforts, elle ne réussis pas à s’intégrer à cette vie.
Au bout de quelques mois, elle abandonna et entrepris de retrouver les anciens camarades de bord de sa mère. Peut être qu’elle pourrait retrouver ceux qui avaient fait çà? Peut être que si elle en tuait quelques un, elle pourrait de nouveau dormir sans voir la tête sans vie d’Ophélie?
Elle n’avait pas beaucoup de contacts possible avec les anciens du Lionroar. Elle savait aussi qu’une grande partie de l’équipage avait été capturé, mais elle essaya de contacter quelques personnes.
Finalement, elle réussi à contacter Cathwulf, via une amie à lui sur Obscuro dont il lui avait donné les coordonnées, des années plus tôt, quand elle était une gamine paumée, chassée du seul foyer qu’elle avait jamais eu. Elle appris qu’il tenait désormais un bar sur Hope. Sans hésiter, elle pris un billet pour Esperanza.