Ma tante est allée au marché

C'est jour de marché. autour des étals de fruits et d'alcool, les gens se pressent. On s'interpelle et on marchande dans une relative bonne humeur tandis que les touristes prennent des images "pittoresque" de l'astroport. C'est Hope, c'est Espoir, c'est Esperanza. C'est son nouveau monde et il l'aime. Dominant la foule d'une bonne tête, écartant les gêneurs de sa main de fer et surveillant sa bourse des menottes discrètes des nombreuses bandes d'enfants et d'adolescents de la zone, le tavernier n'est pas en reste. Il marchande aussi, mais des quantités bien plus grandes pour ses différents cocktails et le stock de la cuisine. Des bons poissons de Renaissance embaument le quartier des périssables et cela lui donne des idées pour la cuisine. Si, et seulement si, il en trouve des pas trop cher. Or le meilleur poissonnier est juste devant une boutique de recel. On voit des gens rentrer avec des bijoux et l'on ressort avec des huîtres. Cherchez l'erreur. Wulf, lui, il cherche surtout du cabillaud ou du loup bien frais. Ou des coques. Peut-être. Il regarde, tâte, recule pour prendre de la hauteur et sent qu'il rentre dans un type. Tant pis. Il a autre chose à faire que s'excuser.

Durant une escale sur Esperanza, les hommes du Maraudeur s'affairaient à diverses tâches pour se préparer à repartir dans deux jours. N'ayant pas grand chose à faire, Owen décida de suivre son équipe d'Intendance au marché, seulement pour prendre de l'air et regarder si quelques articles l'intéressent. La foule était particulièrement dense et rapidement, son groupe se dispersa aux divers stands. Le Capitaine étant particulièrement petit, il se faufilait entre les gens, sans pour autant qu'ils le remarquent. Ce qu'il cherchait, un magasin pour des babioles ou des armes. Soudain, il se fit percuter par un grand homme à la chevelure enflammée, ce qui le rendit particulièrement irrité.

- "Hey toi ! Le roux ! T'en a rien à foutre de bousculer les gens comme ça ?!" dit-il, légèrement furieux.

Puis, rapidement, il remarqua qu'il connaissait cette personne. C'était celui-ci qui tenait le Runny Amber, un des endroits préférés de son équipage dans le coin.

- "Hé ! J'te connais toi." rajouta-t-il.

"Ben pas vraiment, non." répond le rouquin en question qui se retourne et cherche un moment son interlocuteur avant de penser à baisser les yeux. Cette tête là, on ne peut pas l'oublier, même sans cette force qu'il a de ne jamais oublier un client. DEs tatouages partout mêlés de cicatrices chelou c'est...mince, il ne se souvient plus de son nom. C'est un Capitaine Pirate, c'est tout ce qu'il sait. Pas un grand habitué mais un régulier quand même. D'ailleurs, il semble également le reconnaitre. Cathwulf desserre les poings. Pas question de se battre avec la clientèle. Tant pis.

"Capitaine. Je ne vous savais pas intéressé par les poissons." Il est plutôt à parier qu'il veut faire une descente dans la boutique de derrière, celle avec les perles mais il n'a pas spécialement envie d'être aimable aujourd'hui alors, ça suffira comme excuse.

- "En effet, je ne le suis pas spécialement. Je suis avec mon équipe d'Intendance du Maraudeur. J'ai suivi simplement pour prendre l'air et voir si quelques trucs dans le coin pouvaient m'intéresser. La boutique derrière pourrait l'être." répondit-t-il. "Et vous ? Je ne vous savais pas intéressé au plaquage, comme au Brutalball…" rajouta-t-il, ironiquement.

Owen passa ses mains sur son torse, faisant mine de balayer la poussière sur ses vêtements, même si ce n'était pas forcément nécessaire, il regarda autour de lui, remarquant un groupe de jeunes adolescents qui s'approchaient tranquillement des hommes à la taille si hétéroclite.

"Il faut bien stopper les clients qui tentent de se tirer sans payer." Fait-il avec un sourire carnassier et un rien d'humour, sa montée en pression s'étant arrêtée nette lorsqu'il a prit la décision de ne pas taper le Capitaine. Il fait inconsciemment jouer les muscles de ses épaules qui roulent sous sa chemise déjà proche du point de rupture. Le métal de son bras luit doucement sous la lumière artificielle de l'astroport. "vous savez ce que ça, ça commande plus de verres que ça peut en payer, ça tente de s'en sortir avec des paris, ça perd, ça prend peur, et ça croit pouvoir bousculer les serveuses..."

"Oh, ne vous inquiétez pas. Ça existe aussi les membres d'équipage qui veulent déguerpir avec les parts des autres. En général, ils ne vont pas très loin… Surtout avec ça." dit-il, en désignant le sabre à sa ceinture. Avec un peu de concentration, il est possible de voir la poignée de ce qui semble être visiblement un pistolet. Quel genre ? Pas spécifiquement remarquable.

Tout à coup, Owen posa son regard sur le groupe de jeunots qui s'approchaient de lui, attrapant le manche de son sabre, il tira légèrement dessus pour faire apparaître quelques centimètres de la lame. "Tirez-vous." dit-il, d'un air dangereux aux adolescents à proximité.

"Bon... En général, il faudrait se présenter, même si nous devrions se connaître. Owen Grimes." dit-il en terminant.

Il n'a pas de sabres. Ses relations avec les autorités de l'astroport ferment les yeux sur des coups, des bosses voire des morts propres mais les sabres, ils n'apprécient pas trop à terre aussi il préfère s'en tenir loin. Enfin, en théorie hein. Les jeunes, effrayés cependant s'en vont sans demander leur reste. Cath hausse les épaules et les ignore. Il faut bien que jeunesse se passe.

"Cathwulf Searuweard, patron du Runny Amber. On s'est déjà vu, je me souviens de vous. Vous cherchez quelque chose en particulier dans la boutique ? Je connais un peu le patron je peux vous dire s'il l'a." Et surtout s'il l'a au bon prix. Certes, on trouve beaucoup de choses ici mais pas toujours au prix le plus honnête. Marchander fait partie de la culture de Hope.

"Ah... Monsieur Searuweard. En effet, je vous ai reconnu sur le champ. Dans cette boutique ? Mmh… Je recherche principalement des pièces de rechange pour ce pistolet à impulsion laser." dit-il, en sortant l'arme qu'il tenait à sa ceinture. "Disons que je souhaite y faire très attention. Ce bijou m'a sauvé la vie plusieurs fois." rajouta-il. "Et vous, j'imagine que vous êtes ici pour les stocks du Runny Amber ? Je crois bien que je passerai ce soir, avec mes hommes." termina-t-il.

Owen remit son pistolet dans son étui, fit mine de s'épousseter les mains et regarda autour tout en abordant un léger sourire.

"Vous dites connaître le patron de ce magasin ? Et bien, présentez-le moi, j'en serai ravi. Parce que sinon, je vais devoir leur présenter un autre ami s'ils souhaitent me mettre une douille." dit-il, en déposant sa paume sur la poigne de son sabre.

Prendre double ration de viande. Si un équipage pirate pointe le bout de son nez, c'est recettes sur l'alcool et quelques dîners de plus de vendus ce qui n'est jamais contre ses principes corporatiste. Il regarde l'arme avec attention. Des pistolets, il en a vu pas mal mais celui-ci est vraiment sympathique. Sauf que voilà. La vague promesse de quelques ventes, ça n'est pas assez pour un service comme Grimes le demande. Surtout si cela risque de dégénérer, il ne veut pas que le proprio de la boutique le lui reproche par la suite. Il vit ici, lui. Il ne sera pas à des années lumières dans deux jours. Et il veut garder ses contacts.

"J'vous propose autre chose. Vous me dites combien vous êtes prêt à payer pour vos pièces et je négocie tout seul à votre place moyennant une commission honnête. Qu'en pensez-vous ?" Il n'y a pas de petits profits.

Owen se doit de réfléchir quelques instants. Devrait-il utiliser ses méthodes habituelles, pouvant le mettre les troupes de sécurité de la ville à dos ou de payer un peu plus pour s'assurer ? La deuxième option semble avoir son lot de risque, mais moins que la première. Donc, le choix est rapidement fait.

- "Et bien... J'accepte volontiers. Pour le lot de pièces que je souhaite, présent sur cette liste, je payerais la somme écrite en-dessous. Pas plus." dit-il. "En espérant que vous ne me mentez pas avec votre commission... Honnête." rajouta-t-il.

Le Taulard tendit sa liste au grand rouquin et se décida de le suivre, souhaitant prendre note de ses techniques et, au cas où que cela dérape, de sauvez la donne.

"Bah dites donc, vous avez de l'espoir" marmonne-t-il en regardant les prix souhaités. En réalité, c'est honnête, à peine en dessous du marché et il sait qu'il pourra négocier de bonnes réductions. Le soucis étant que le Capitaine semble insister pour l'accompagner. Ah. Il le regarde, peu amène. "Vous promettez de tuer personne et de ne pas trop discuter n'est ce pas Capitaine Grimes ? Si vous me foirez mes négo, le deal ne tient plus."

Les Capitaines, Cathwulf, il les connait. Il les aime bien mais ils ont tendance à toujours se croire supérieurs aux autres et à vouloir intervenir partout. Et vu la propension de celui-là à menacer de passer son épée au travers du corps des autres, il préfère mettre les points sur les i, et les barres sur les t, et tant pis si l'autre n'apprécie pas.

- "Oh, ne vous inquiétez pas. Je ne vais pas intervenir, je vais seulement m'assurer que le deal roule sur des roulettes et que si ça tourne mal, nous sortons les deux vivants et avec les pièces en prime... En dernier recours, bien évidemment. Ne pensez pas que je suis du genre à tuer tout ce qui bouge." dit-il en souriant légèrement.

Owen tendit légèrement le bras vers l'avant, faisant signe au propriétaire du Runny Amber d'y aller. Il allait suivre. Il souhaitait bien évidemment partir avec ses pièces, mais surtout de s'assurer les arrières du rouquin et de lui-même. À ce moment précis, il jouera plus le rôle d'un garde du corps qu'un méchant Capitaine Pirate.

A lala ! Ces pirates qui pensent que les gens à terre savent pas se battre, c'est mignon quand même. Ce n'est pas parce qu'il ne se balade pas armé jusqu'aux dents qu'il ne sait pas se défendre, il croit quoi le petit vieux là. Enfin. Un client est roi et il y a moyen de se faire une belle marge sur sa demande alors il fait avec. Il hausse les épaules, se contente de la demi-parole du vioque et entre dans la boutique. Autour d'eux, un bric à brac d'objets, pour certains légaux -les plus visibles- pour d'autres, clairement incongrus dans un endroit pareil. Par exemple, une louche ouvragée en argent. Jolie, avec présentoir et repose louche pour pas tâcher. En argent aussi. Et bien. Il s'imagine offrir ça à Audrey, juste pour voir sa tête, et puis la repose. Il n'a pas d'argent à dépenser pour lui, jamais.

Rapidement, le gérant les repère et commence son baratin. Wulf entre dans le jeu, cela fait partie de la négociation. L'homme se plaint des taxes, Wulf des réparations de son bar, tous les deux des autorités qui ne sont pas assez vigilantes et laissent d'autres pervers voler les honnêtes gens et heureusement qu'on se serre les coudes que serait le monde civilisé sans la solidarité et, d'un coup, les négociations partent. Serrées, longues, a coup de mauvaise foi éhontée.