Maria Bonnet
Je vais dormir. Et quand j'aurai fini, je changerais de position et je dormirais encore
Description
Une éternelle endormie. Une continuelle ensommeillée.
Ces simples mots ne pouvaient mieux la résumer. Malgré la lumière vive de ses yeux jaunes modifiés, Maria semble souvent avoir l'air ailleurs, et son corps en est le premier à témoigner avec son visage ensommeillé et ses cernes. Ses longs cheveux d'un blond tirant vers le blanc sont pour la plupart du temps entremêlés. Elle ne prend guère la peine de les coiffer, préférant les laisser libre de faire leur vie, au rythme de ses siestes, de ses temps de sommeil. Qu'elle dorme dans sa cabine ou dans l'habitacle de son vaisseau chéri.
Elle n'est pas bien grande, un petit bout de femme. Qui pourrait passer inaperçu au milieu de la masse. Mais vite, son visage attire les regards. De part ses yeux, une nouvelle fois, modifiés et d'un jaune éclatant. Mais aussi et surtout par les tatouages qui lui habillent le visage. Sur les joues, le menton et entre ses yeux. Ces quelques traits mettent en valeur un visage fin. De ses tatouages qui descendent le long de son cou, on devine qu'ils continuent bien au delà. Par moment, elle laisse entre-apercevoir une épaule, et les délicats traits d'encre qui la dessinent. Ses bras, son dos, et une partie de ses jambes portent les mêmes marques, la seule œuvre d'art dont elle soit réellement fière. Elle considère ses tatouages comme sa peau, au point de ne plus se souvenir d'elle sans. Elle y tient comme à la prunelle de ses yeux.
Ses tatouages n'ont pas de signification particulière, ou de sens caché. Elle aime cela, et ça lui suffit. Elle a eut ses premiers tatouages à son arrivée dans le système Dorado, puis la plupart des suivants durant le temps ou avec sa sœur, elles firent partie d'un petit équipage pirate.
Style vestimentaire : Maria ne prend guère soin de son apparence. Elle s'habille la plupart du temps avec des vêtements les plus confortables possibles, se souciant peu de savoir s'ils vont bien ensemble ou pas. Mais elle affectionne tout de même quelques éléments de sa garde-robe, qu'elle aime à traîner où qu'elle soit, où qu'elle aille. Une veste noire et blanche, légère, un pantalon un peu trop large pour elle, et des bottines qu'elle n'attache pas souvent, et qu'elle balance fréquemment à travers la pièce quand elle les enlève avant sa sieste.
Signes particuliers : Tout comme toutes les femmes de la famille Bonnet, Maria est une pilote douée. Très douée. Un début de formation donnée par sa mère, qui fut suivi par celle donnée par sa sœur au cours de leur vie dans le système Dorado. Car Maria n'est plus tout à fait la même lorsqu'elle se trouve dans le cockpit d'un vaisseau. Elle oublie le monde autour d'elle pour ne faire qu'un avec son appareil. Toute petite déjà, elle se glissait dans le vaisseau de sa mère et mimait de ses petites mains de grandes envolées dans les cieux, et, un peu plus âgée, d'âpres combats contre de terribles pirates. Maria se sent forte, libre, quand elle se trouve aux commandes d'un vaisseau. C'est peut-être une des seule chose qui la passionne réellement, n'avoir que pour seul toit l'infini ciel étoilé de l'espace.
Depuis peu, la vie de Maria fut toute bouleversée, et plus important encore pour elle, son sommeil. Une petite créature, qu'elle a trouvé errant et perdu dans un port. Elle l'avait fixée pendant de longues minutes, avant de l'embarquer. Quelques estafilades plus tard, et de longues très longues nuits, le Kihitui qui venait d'entrer dans sa vie, dormait paisiblement sur le ventre de la demoiselle, ronronnant à n'en plus finir. Et bien qu'elle le laisse vagabonder à sa guise dans le vaisseau, Norrington (ainsi fut le nom que lui trouva Maria dans un de ses trop rares moments d'inspirations créatives), suit sa maîtresse comme son ombre, et à très vite fait du vaisseau et de la cabine de la demoiselle son nouveau territoire.
Elle a pour habitude aussi de porter autour du cou un médaillon d'argent, représentant une forme stylisée de Calypso. Personne hormis Baile n'est au courant de ce qu'il représente pour elle, et pourquoi son visage change quand elle entend la musique que son médaillon renferme.
Plus étrangement, et plus secrètement encore, elle porte le long de son dos, de sa colonne, deux modifications. Triangulaires, jaunes, enserrées par son tatouage, elles n'ont aucune utilité en elle-même, si ce n'est esthétique. Mais en réalité, elles sont l'un des derniers liens qui lui reste avec sa sœur. Peu de temps avant d'être séparée l'une de l'autre, Maria et sa sœur se sont faites installées les mêmes implants, toutes deux dans le dos. Elles devaient permette à chacune d'entre elles de savoir comment se trouver l'autre, les modifications brillants avec plus ou moins d'intensité selon l'état physique des sœurs.
Mais depuis ses graves blessures reçues lors de l'attaque de leur navire par l'UC, et la disparition de sa sœur alors que Maria était plongée dans le coma pour garantir sa survie, ses modifications furent endommagées. Elles brillent constamment du même éclat, s'atténuant quelque peu comme Maria s'endort, mais elles ne fonctionnent plus. Que sa sœur soit en vie ou non, ses modifications ne varient pas d'un iota. Et même si Maria garde l'espoir fou qu'un jour elles fonctionnent à nouveau, bien qu'elle sache que cela ne sera jamais le cas, elle les gardera pour toujours en elle, en souvenir de sa sœur.
Caractère
Changeante comme la Lune.
Tout comme Séléné, Maria peut montrer plusieurs facettes, toutes plus différentes les unes que les autres.
Naturellement, Maria est quelqu'un de calme, posée. Elle peut paraître distante, la tête ailleurs, presque absente. Mais son air continuellement ensommeillé contraste avec la débauche de rage et d'énergie que Baile, son complice d'évasion, témoigne quasiment en permanence. A ses côtés, que se soit elle qui agisse sur lui ou l'inverse, Maria peut se montrer étonnement empathique, sachant trouver les mots pour canaliser la furie de son compagnon. C'est le visage qu'elle montrera le plus. Elle absorbe les sentiments des autres, les faisant siens, sachant trouver les mots, les gestes pour répondre à leurs émotions.
Seulement, cet aspect de sa personnalité cache une facette bien plus sombre. Peut-être est-ce là sa façon de se décharger du trop plein de sentiments différents qu'elle peut ressentir chez les autres, mais Maria peut se montrer extrêmement froide, mauvaise, comme-ci son cœur était mis au supplice devant l'avalanche d'émotions qu'il peut ressentir. Elle peut alors abandonner totalement son masque, et révéler un visage, que hormis Baile, peut connaitre. Elle rejette alors toutes autres formes de sentiments, n'hésitant pas à se servir de son empathie naturelle pour la retourner contre autrui. Que cela soit dû à son passé ou à quelque chose de plus profond encore, elle-même ne se l'avouera jamais.
Mais cette chose, cette rage glaciale qui dort en elle, la blesse tout autant qu'elle blesse les autres. Quand son cœur cède de cette manière, une fois qu'elle est redevenue Maria, elle n'est que regrets et honte. Elle ne cherchera pas à s'excuser, mais préfèrera fuir, se réfugiant la plupart du temps dans son vaisseau où chez Baile, le seul qui la comprenne un tant soit peu et qui ne la jugera pas.
Histoire
Allongée complètement en travers de son lit, sa couverture à moitié sur elle, à moitié par terre, Maria dormait. Son ventre se soulevait doucement au rythme de sa respiration endormie. Elle était débraillée. Son esprit voguait au beau milieu d'un rêve. Mais cette douce mélopée onirique fut soudain interrompue par des coups sourds frappés contre la porte de sa cellule.
-Bonnet ! Debout ! Arrête de pioncer !
Ses yeux s'ouvrirent lentement, alors qu'elle s'étirait et baillait. Mais elle allait se rendormir aussi sec si des cris lointains, plus fort que l'habituel bruit de fond de l'aile de la prison où elle se trouvait, n'avaient pas résonné avec force.
-C'est encore ce taré de Sullivan, j'en suis sûr, lâcha le gardien avec un mépris non dissimulé. Bon, Bonnet, tu te lèves ou je te lève ? Hurla-t'il en reportant son attention sur la porte.
-Ça va, ça va, j'arrive...Quel rabat-joie celui-là...Elle s'assit au bord de son lit, s'étirant une nouvelle fois.
-Alors ça vient ?
Sans prendre la peine de répondre, elle se leva et s'avança vers la porte.
-Tes mains, Bonnet.
Elle passa ses mains au travers d'une petite ouverture, pour recevoir ses menottes. Un léger clong ! plus tard, elle appuyait sa tête contre la porte, et ses yeux se refermaient déjà. Elle fut réveillée en sursaut par le gardien qui ouvrit la porte, et qui ne fit rien pour la rattraper alors qu'elle tombait lourdement au sol, s'étalant de tout son long.
-Aïïïeuuuhhh....Elle se releva, massant son front douloureux, avant de se tourner vers le gardien. Merci pour la porte, espèce d'abruti.
-A ton service Bonnet, lui répondit-il, mimant une légère courbette. Maintenant bouge-toi, le doc' t'attend.
............
Dans son bureau, le docteur Billy Bob, nouveau psychologue de la prison, suite au décès tragique de son prédécesseur le docteur Bee, parcourait les dossiers de ses patients avec une certaine nonchalance pour certains, un certain mépris pour d'autres, et une pointe d'intérêt pour quelques rares élus. Le plus gros, et qu'il gardait pour la fin, était celui de Baile Sullivan, peut-être l'un des cas les plus intéressant qu'il lui avait été donné d'avoir. Un vrai fou, un vrai de vrai. Le rêve de tout psychologue. Mais étrangement, il s'attardait à l'heure actuelle sur un dossier bien moins épais et au combien différent. Peut-être même son exact opposé.
Maria Bonnet, jeune femme de 31 ans. Un passé sans histoire. Cadette d'une fratrie de deux sœurs, fille d'un père mécanicien dans un lointain astroport et mère pilote de l'Union Corporatiste. A eut une enfance des plus paisible. Sa sœur fut vraisemblablement responsable de la sortie du droit de chemin de Maria. Divers délits mineurs, puis une fuite sur un vaisseau cargo, laissant parents et ancienne vie derrière elle. Arrivées dans le systême Dorado, c'est à ce moment-là que Maria se mit à faire plus parler d'elle que sa sœur. Elle révéla vite des talents de pilotes exceptionnelles, tout comme sa sœur, au point t'attirer l'attention de pirates locaux. Les deux filles s'embarquèrent au sein d'un petit équipage, et furent de fait complices de différents abordages de navires marchands et autres mises à sac de petits avants-postes. Mais leur vaisseau finit par être rattraper par une flotte de l'UC, et fut rapidement détruit. Les quelques survivants furent traqués et arrêtés, et pour la plupart, furent dispersés dans différentes prisons. C'est ainsi que Maria finit ici. De sa sœur, il n'y avait plus aucune trace.
Une histoire commune. Presque banale, pensait Billy Bob. Mais ce qui avait attiré sa curiosité fut ce que son prédécesseur avait noté au sujet de la personnalité de la jeune femme :
"Bonnet est une personne pour le moins étrange. Elle passe le plus clair de son temps à dormir dans sa cellule, mais les rares fois où elle se mêle à ses semblables, elle semble avoir un certain effet sur ses codétenues. Elle fait preuve d'une empathie que je ne m'attendais pas à trouver chez le genre de personnes qu'un établissement comme celui-là peut abriter. Plusieurs fois, il m'est arrivé de la voir écouter longuement certaines autres détenues, prononçant juste quelques paroles, paroles qui rendaient par la suite mes entretiens bien plus faciles. Les gens avaient une certaine tendance à vouloir se lier à elle, que cela soit intentionnel de sa part ou non. Je pourrai alors dire sans hésiter qu'elle ne mériterait pas de se trouver dans un tel endroit, au milieu de tueurs, de violeurs, et autres criminels qui mériteraient de finir au bout d'une corde. Mais j'ai pu voir une fois de mes yeux pourquoi elle se trouvait ici.
Elle écoutait, comme à son habitude. Mais c'était un gardien cette fois qui lui parlait. J'observais attentivement son visage, alors qu'elle se contentait d'absorber les paroles de l'homme qui semblait en proie à une profonde détresse. Il n'était pas rare que je reçoive aussi dans mon cabinet certains membres du personnel. Je n'ai jamais connu la teneur exacte de leur conversion, mais je finis par comprendre, bien trop tard, ce qu'il allait arriver. Le visage de Maria changea en l'espace d'une seconde, et elle se jeta sur le gardien, hurlant, vociférant diverses insultes, frappant tout ce qu'elle pouvait frapper. La réponse des gardes fut à la hauteur de l'accès de rage soudain de Maria. Ils l'arrachèrent au pauvre homme qui se trouvait au sol, le visage en sang, et la passèrent littéralement à tabac, avant de la jeter dans sa cellule.
J'attendis un peu avant d'aller la voir, pour la trouver prostrée sur son lit, ses bras enserrant ses jambes. Son visage était tuméfiée, et elle saignait du nez et de la lèvre. Et vu ses tremblements de douleurs, elle devait sans doute avoir une ou deux côtes cassées. Alors que j'essayais de comprendre ce qu'il s'était passé, elle resta silencieuse. Je vis alors qu'elle pleurait, mais je fus sur le moment persuadé que cela n'avait rien à voir avec la douleur. Les sentiments et les émotions de ce gardien avaient eu bien trop d'effet sur elle."
............
-Hey, Bonnet. Le gardien marchait légèrement derrière elle, alors qu'ils se dirigeaient vers le cabinet du doc'.
-Quoi ? Elle avançait sans réellement voir où elle allait, ses yeux encore un peu embrumés de larmes de sommeil.
-C'est vrai que tu as une sœur ? J'ai entendu le doc' le dire une fois.
-En quoi ça te regarde ? Il n'y avait nulle agressivité ou colère dans sa voix; juste un certain dépit.
-J'voulais savoir c'est tout. Tu laisses les autres te parler, mais toi tu ne dis jamais rien sur toi.
-Parce qu'il n'y a rien à dire, c'est tout.
Ils firent quelques pas en silence avant que le gardien ne revienne à la charge.
-C'était à elle le collier que tu portes ?
Cette fois, Maria s'arrêta net, et se tourna la tête légèrement vers lui. Elle n'avait jamais su mentir, et sa réaction en était encore une fois la preuve. Aussi, elle serra légèrement ses poings enserrés quand elle vit le petit sourire satisfait du gardien.
-Oui, c'était le sien. Maintenant que tu as ce que tu voulais, boucle-là, lâcha-t-elle avant de se remettre à marcher.
Il ne lui fallut que quelques pas pour qu'elle regrette déjà de s'être ainsi emportée. Elle ne faisait que rendre la tâche des gardiens un peu plus facile. Et elle pouvait ressentir la satisfaction que pouvait ressentir le garde qui marchait derrière elle. Ils gardèrent le silence jusqu'à destination. Il la fit asseoir avant de se poster à côté d'elle. Enserrant ses jambes, elle tarda pas à somnoler, avant de finalement s'endormir.
Dormir était son seul moyen de s'enfuir d'ici...
............
Elle fut réveillée une nouvelle fois en sursaut.
-Mais qu'est-ce qu'ils ont aujourd'hui à me réveiller comme ça...
Elle ouvrit doucement les yeux, et mis quelques secondes à comprendre ce qu'il se passait. La porte du bureau du doc' était ouverte. Un prisonnier tatoué se tenait debout. Le garde qu'elle connaissait sous le nom de Mackintosh était étendu au sol, de même que le corps ensanglanté de Billy Bob. Le gardien qui la surveillait se jetait déjà sur le prisonnier. Elle entrevit alors une chance. Une unique chance de pouvoir s'enfuir d'ici. Elle se leva d'un bond, et enserra le coup du gardien avec ses menottes. Elle avait une force qu'on ne soupçonnait pas chez elle en la voyant, et bien aidée par la surprise qui traversait le regard du gardien, elle parvient à le neutraliser. Légèrement essoufflée, elle tourna alors son regard vers le détenu.
- On s'tire d'ici ? lui lança-t-il.
Elle lui répondit simplement d'un hochement de la tête, alors que son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine.
- Moi c'est Baile.
- Maria, lui répondit-elle dans un souffle.
- Je t'embrasserais bien Maria, mais là on a pas le temps. On doit se bouger le cul avant que les choses ne deviennent encore plus compliquées.
- Attends...
Elle jeta un bref regard au cadavre du doc'.
- Où t'as trouvé une arme ?
- La dernière fois j'ai foutu l'bordel dans le bureau. J'ai pu ramasser un badge que ce connard de Billy Bob avait laissé tombé. J'ai mis une semaine pour le tailler mais...Il sortit une carte taillée en pointe, encore rouge du sang du docteur.
- J'suis pas mécontent du résultat.
Elle avait vu suffisamment de cadavres durant sa courte vie aussi ne s'attarda-t-elle pas sur ce que venait de commettre Baile. Et de toute façon...
- Allez, on a pas le temps pour ça, on s'bouge !
Elle laissa Baile s'occuper de cacher les cadavres, tandis qu'elle restait près de la porte. Le détenu finit par la rejoindre. Elle scruta un instant son regard, se demandant s'il avait réellement un plan. Mais elle en doutait fortement. Et le futur proche allait lui donner raison. A peine eut-il ouvert la porte, qu'ils se retrouvèrent au sol. Baile se mit alors à hurler, mais elle gardait les yeux fixés sur lui, quelque peu intriguée. Une main plaqua un peu plus sa tête contre le sol, mais elle continuait à regarder Baile. Elle avait été naïve de croire que cette évasion avait une quelconque chance de réussir.
-C'est que partie remise, lui chuchota-t-il.
Elle fronça légèrement les sourcils. Pour qu'une autre occasion comme celle-ci se présente, il faudrait plus qu'un simple miracle.
............
Quelques jours plus tard, le noir complet de sa cellule d'isolement fit place à la lumière glacée des couloirs de la prison. Sans ménagement, elle fut sortie de sa cellule. Quatre gardes l'entouraient, alors qu'ils se dirigeaient vers les hangars. Maria bailla un long moment, se frotta les yeux. Elle ne faisait rien pour suivre l'allure imposée par les gardiens, et fut bousculée à plusieurs reprises. Elle pouvait sentir leur nervosité, leur stress.
Une fois au hangar, elle y retrouva Baile. Ils attendirent ainsi, côte à côte, pendant presque une heure que le cargo pénètre dans le hangar. Être transférée dans une autre prison ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle avait depuis longtemps déjà abandonné l'idée de revoir un jour autre chose que le plafond gris d'une cellule. Baile et elle embarquèrent sans un mot, et se retrouvèrent face à face dans une petite cellule.
Un homme vint alors se poster devant Baile. Elle n'écouta que vaguement leur conversation, mais ne put réprimer un haussement de sourcils quand l'autre prisonnier percuta la vitre de sa cellule avec son crâne. L'autre homme ne réagit que par un grand éclat de rire, visiblement extrêmement satisfait de la situation, avant de quitter le vaisseau.
-Il est fou...se murmura-t-elle.
Mais très vite, la jeune femme s'assit, et ne tarda pas à somnoler. Le voyage promettait d'être long, autant en profiter pour faire un somme.
Son rêve fut étrangement mouvementé. Elle était sur un vieux navire de bois, voguant sur l'océan comme les grands pirates du passé. Mais elle était prise dans une tempête d'une rare violence. Son bâtiment tanguait violemment, menaçant de la faire passer par dessus-bord. Puis elle perçut alors un second navire dans la tempête. Elle vit l'éclat de ses canons alors qu'il tirait, et une voix rauque résonna alors à ses oreilles.
- HEY ! C'est pas le moment de pioncer, putain !
Elle ouvrit alors les yeux, tandis qu'elle se réveillait en sursaut.
La suite, Maria se demande parfois si cela ne fut pas juste un rêve. Le cargo de prisonniers fut pris d'assaut. Baile et elle furent libérés, et s'engagèrent à la suite dans les rangs des pirates responsables de l'attaque. Elle se lia rapidement d'amitié avec son compagnon d'infortune, bien que leur amitié est sur bien des points, très particulière.