The Flower & The Robot

Tu avais le coeur lourd Ashelian.

Peut-être parce que tu pensais, encore une fois, à ton passé et ta situation. Non, tu ne regrettais rien de ton choix d'être dans l'équipage de Jezabel, mais on dirait que quelque chose était absent dans ta vie. Tu avais l'impression que quelque chose manquait en toi comme si tu avais sauté une étape. Mais bon, ce n'était pas le temps de penser à ceci. En ce moment, tu attendais quelqu'un de spécial. Cela faisait un moment que tu étais à bord du Némésis avec les mêmes personnes et les mêmes merdes. Là, tu avais le goût de rencontrer quelqu'un d'autre. Tu avais fait appel aux services des compagnons. Même si c'était coûteux, tu savais que ses personnes seraient mieux pour toi. Tu ne te considérais pas un homme de haute classe, mais...tu te disais que tu n'étais pas non plus l'idiot du village. Tu aimais parler avec quelqu'un qui avait une tête sur les épaules et un minimum d'étiquette. Tu voulais....quelque chose à la fois rien.  

Tu avais soupiré intérieurement en regardant le vide. Une petite voix en toi disait que c'était une excuse bidon pour te donner de la valeur tandis qu'une autre te disait que c'était une expérience nouvelle intéressante. Était-ce réellement un mauvais choix ? Peut-être que ta solitude avait agi pour toi, tout en sachant tes envies. Oui, tu te sentais seul. Trop seul. Être avec toi-même était très dure et tu voulais sortir de cette prison que tu t'avais créé. Tu voulais te sentir libre et pouvoir parler à quelqu'un sans retenu. Tu voulais...sentir quelque chose de mieux que du vide...

Après quelques instants, une femme avait ouvert la porte de la pièce. Tu t'étais levé pour te présenter à la dame.

+ Bonjour. Je suis Ashelian Marshall. J'espère que cela ne vous dérange pas d'être dans une pièce à part dans ce salon de thé. Je voulais être en privé et éviter les regards. Je voulais être en privé et éviter les regards. Mais si vous voulez changer, cela ne me dérange pas. Je veux votre avis avant tout.

Parce que tu étais bien un pirate, malgré tout, et tu voulais la discrétion. Physiquement, cela ne paraissait pas réellement. Tu étais habillé avec des vêtements sombres, chics et propres.

+ Je suis enchanté de vous rencontrer. Merci d'être venu. Puis-je savoir votre nom ...?

Tu avais présenté ta main, timidement. Cela faisait longtemps que tu n'avais pas parlé à une dame de sa stature. À cause de ceci, tu étais un peu plus gêné que d'habitude. Toi qui étais l'homme calme, posé et courageux, te voilà en train de perdre tes moyens devant cette jolie femme. Tu affichais au moins un sourire joyeux et sincère. Tu n'avais pas enlevé tes lunettes fumées par habitude de cacher ton regard des autres.

+ Ah et...j'espère que mes lunettes ne vous dérangent pas.

Dis-tu en baissant la tête, légèrement embarrassé. Bordel que cette femme était jolie. Comme une fleur.

Malgré ses années de pratique et sa confiance en elle, Laylia ressent toujours une sorte de tract lorsqu'elle rencontre de nouveaux clients. Il n'est pas de ceux donnant la nausée, mais plutôt celui donnant des ailes. Voilà donc longtemps déjà qu'elle a appris à dompter les papillons dans son ventre en de telles occasions, mais elle les accueille toujours avec plaisir, comme de vieux amis.

C'est ainsi vêtu d'une robe noire à la coupe simple et aux motifs floraux, ses cheveux sombres tombant en cascade sur ses épaules et portant de simples bracelets et une chaîne en or que la Compagnonne entre dans le salon de thé. Les regards se tournent alors vers elle et un serveur s'approche rapidement d'elle. Après lui avoir dit le nom de l'homme qu'elle est venue retrouver, celui-ci la mène vers une pièce privée où Ashelian l'attend déjà.

Elle lui offre un sourire alors que la porte se referme derrière elle, les laissant seuls, puis s'avance vers lui. Bien que les poignées de mains ne soient pas de coutume dans son monde, elle n'hésite pas une seconde avant de prendre sa main dans la sienne. Elle est passée maitre dans l'art d'éviter les malaises et s'adapter à ses clients.

"Tout le plaisir est pour moi, M. Marshall. Je suis Laylia Mercè. Votre attention pour la pièce privée est appréciée, c'est une excellente idée. Et ne vous inquiétez pas pour vos lunettes, vous pouvez les garder si vous êtes plus à l'aise ainsi."