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Aeÿ'gis Syenä
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Aeÿ'gis Syenä
Seconde Maître Artilleuse de l'Iceberg

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Âge27 ans

GénétiqueMétis

SexeFéminin

CultureDorado

AffiliationPirates

NavireL'Iceberg

PosteArtilleuse

Aeÿ'gis Syenä
"SUCK IT, BITCHES!"
Description
Fuck. Je n’ai pas vu l’heure passée et je vais être en retard si je ne bouge pas mon cul. J’ai passé quoi ? Vingt minutes sous la douche ? Probablement, j’ai eu le temps de chanter au moins quatre chansons intégrales. Mhe. L’intendance va encore me tomber dessus pour gaspillage de ressources… Encore heureux que je m’entende bien avec Seik’el, j’vais peut-être échapper à la guillotine. Bon, sécher mes cheveux et me trouver quelque chose à mettre, ça urge.

J’avance jusqu’au miroir de ma cabine, essorant d’abord mes courts cheveux vert lime avec une serviette, puis attrape le séchoir. Ce n’est pas long les sécher de toute façon, j’ai la moitié droite de la tête rasée après tout, et au moins je n’aurais pas l’air d’un chat mouillé en allant bosser. Mes grands yeux que j’ai toujours trouvé trop expressifs pour mon propre bien s’attardent alors sur les circuits aux lumières vertes – pour s’agencer à la couleur de mes iris, t’as vu comme je suis stylé ? – de mon interface, visibles sur le côté rasé de ma tête. J’aime les voir clignoter, c’est sympa. Elles me font penser à des lucioles. J’aime les lucioles.

Je faisais quoi ? Ah ouais, mes cheveux. Avec des gestes rapides, je mets un peu d’ordre dans mes mèches folles désormais sèches et le tour est joué. Je sors alors ma trousse à maquillage, qui est un véritable bordel intergalactique, et me lève sur la pointe des orteils pour mieux me voir dans la glace. Il faut préciser que je suis petite et menue, dans le genre minuscule machin de 1m49 pour un maigre 40 kilos, et je n’ai pas particulièrement de formes féminines prononcées. Mais je crois que je suis jolie dans l’ensemble.

Bref, j’applique rapidement un peu de mascara et une touche de rouge sur mes lèvres pleines. Ce n’est pas grand-chose, mais j’aime bien. Par contre pas besoin de fard à joues, j’ai déjà le nez – tout le visage et franchement tout le reste aussi – parsemé de taches de rousseur qui font très bien le boulot. Ouais, on ne dirait pas avec ma teinture, mais je suis une rouquine naturelle. Une rouquine qui tire beaucoup sur le blond, certes, mais on s’en fou, j’ai pratiquement toujours une coloration. Mais je les aime moi, mes taches, je les surnomme même mes petites constellations, alors je ne veux pas les cacher.

Style vestimentaire : Toujours complètement nue – ça va, je suis toute seule, mais même ça ne m’aurait pas dérangée, parait que j’ai la pudeur d’une gamine de 4 ans – je trotte jusqu’à mon armoire pour la partie vêtements. Je me connais, ça va être un carnage. Mon style est éclectique et y parait qu’il fait parfois mal aux yeux ou donne des boutons aux adeptes de la mode. Mais je m’en fou, moi j’aime. Alors je leur tire la langue.

Je trouve un haut court rose fluo qui laisse voir mon ventre et je l’enfile. Par-dessus, j’enfile une camisole noire à première vue au moins deux tailles trop grandes pour moi, ouverte sur les côtés et dans le dos de sorte qu’on voit bien le rose et ma peau dessous. Finalement, je saute dans un legging mi-long aux motifs de galaxies dans les teintes de bleu, mauve et rose, et les surmontent de shorts très courts en jean délavé.

Je porte presque toujours ce genre d’agencement de plusieurs couches, couleurs et motifs. Ça fait plus vivant et c’est joli. Jamais plus on ne me verra habillée de manière sobre et triste. J’ai même promis sur la tête de Sorewn que quand je vais me marier, ma robe ne sera pas blanche. Ça aurait de la gueule, non, une belle robe de mariée rose ? Le rêve de toutes les petites filles. Bha moi je dis merde aux râleurs et aux conventions, et je vais vivre le rêve en me marier en rose, point final. Quoi ? Qui sera le mari ? Aucune idée, je n’ai pas encore trouvé, mais ce n’est clairement secondaire.

Bon, les derniers détails. Dans mon coffre à bijoux, j’attrape deux grands anneaux d’oreilles, mes préférés, et j’enfile un assortiment de trois bracelets à chaque bras. J’en ai des tonnes, ça ne doit pas être sain d’avoir plus de bijoux que de sous-vêtements, mais franchement, qui compte ? Y a des macramés de toutes les couleurs, des trucs avec des billes de verre, du cuir travaillé, avec des plumes et de breloques, plein – mais genre, PLEIN – de bijoux Mo’ats ramassés ici et là… C’est coloré et ça brille. C’est un foutoir, mais c’est mon trésor.

Signes particuliers : Je suis enfin prête, alors je sors de ma cabine au pas de course. Je ne suis pas encore en retard, mais je ne vais clairement pas être en avance, merde… Sorewn bat des ailes pour me suivre, et en gros paresseux qu’il est, il se pose rapidement sur mon épaule. Je n’ai pas encore dit qui c’était, hein ? C’est le petit et adorable Mo’elyan bleu-gris à tendance kleptomane qui me suit partout. C’est mon meilleur ami, et son nom veut dire « voyageur » en Mo’at. C’est sympa, non ?

Les membres de l’Iceberg qui me voient passer, qu’ils me connaissent bien ou peu, ne peuvent en aucun cas se tromper sur mon identité. Un demi-regard et je suis grillée. Il faut dire que j’ai les cheveux verts. Dha. Mais en plus, mon style vestimentaire unique et *tousse* flashy et mon implant cybernétique d'interface visible sous ma peau qui émet de la lumière… je suis difficile à rater. Une luciole, je vous dis.

Sinon, il y a bien quelques petits détails qui me démarquent de la masse. J’ai plusieurs cicatrices sur les mains, les bras et les jambes, mais j’ai la chance, elles sont subtiles. Moi-même je les oublie souvent, et c’est tout aussi bien comme ça. Je n’aime pas me rappeler ce qui les a marquées sur ma peau. Il y en a une plus importante que les autres, ceci dit, une brûlure pour être exacte, sur le dos de ma main gauche. La brûlure est importante et assez moche, mais je la préfère mille fois à ce qu’il y avait là avant ! Je me suis fait ça toute seule, en voulant retirer le symbole qu’on m’avait tatoué de force à mon arrivée sur la Dame Blanche. Mais elle est nulle cette histoire, alors qu’est-ce que j’ai d’autre d’intéressant ?

Oh ! J’ai des tatouages, aussi. J’en ai un sur l’épaule droite, qui relie par des traits les plus grosses de mes taches de rousseur pour former une constellation. J’ai également le symbole du clan de ma mère sur la nuque, ainsi qu’un bracelet de cheville dans le style mo’at de sa tribu. J’aime les tatouages, je m’en ferais bien faire d’autres. Mais je veux me garder de la place. Quand je retrouverai Hush, il me fera plein de dessins sympa et je me les ferais tatouer sur ma peau.

J’arrive au poste d’artilleurs où on m’attend déjà, même s’il me reste encore trente bonnes secondes à l’horloge holo avant d’être officiellement en retard, avec un large sourire. Il y a de nouvelles recrues – tous des hommes avec de sales gueules, mais ça ne me fait pas peur, je sais faire ressortir les calinours en tout le monde - et Aaron, le Maitre artilleur, veut que je l’aide à les former aux manières de faire sur l’Iceberg. Il me donne de plus en plus de responsabilités, et si j’adore ça, j’ai un peu peur que ça veuille dire qu’il souhaite prendre sa retraite bientôt. Après, depuis le temps qu’il en parle…

« Bon matin ! Moi c’est Aeÿ’gis Syenä. Ça s’écrit comme ça, mais ça se prononce A-è-ille-gui-ss. Ouais, avouez qu’vous vous en seriez pas douté, je sais. Mais vous pouvez faire simple et m’appeler Aeÿ. Okay, alors : qui ici a déjà défoncé une frégate à coup de turbo canon ? »
Caractère
L’homme entre dans sa cabine et se laisse tomber en position assise sur son lit avec un soupir de douleur et d’épuisement. La journée a été longue, très longue, et son corps en entier lui fait mal. Il se fait vieux, il le sait et n’y peut rien. Et si aujourd’hui lui et l’équipage de l’Iceberg ont accompli de grandes choses, il n’a plus l’énergie d’aller fêter avec le reste de ses hommes d’artillerie et les autres au mess.

Mais qu’ils fêtent, eux. Qu’ils en profitent. Après tout, ils viennent d’entrer dans l’histoire de la piraterie en Dorado en s’alliant à d’autres vaisseaux pour détruire non pas un, mais deux galions trinitaires et s’emparer d’un chargement complet de durilium. S’il était plus jeune, il fêterait comme jamais. Aaron Sawyer est le maitre artilleur de l’Iceberg depuis sa création, et fidèle à Jaziel De Nieves depuis ses débuts en tant que capitaine sur le Courant en 99 ADD, puis sur la Baleine. Déjà, à l’époque, on le surnommait « le vieux », c’est pour dire.

Aujourd’hui, il est fier d’appartenir à l’Iceberg et fier de son équipe d’artilleurs. Fier de celle qu’il considère comme sa fille aussi, qui a été exemplaire dans la manœuvre des canons ainsi que pour l’aider à se préparer à l’attaque. Sawyer tend le bras et attrape son HCom et ouvre l’application album photo. La première image qui apparait est celle d’une jeune femme aux cheveux verts et au nez parsemé de taches de rousseur. Elle est assise en tailleur à son poste d’artilleuse et tire la langue à l’objectif. Aeÿ’gis. Une petite bombe de bonheur colorée mettant de la vie partout où elle passe. Elle a certainement mis beaucoup de vie dans la sienne.

Jeune femme passionnée, à tendance excessive et bourreau de travail, elle peut passer des nuits blanches à travailler ou étudier sans s'en rendre compte. Elle a toujours été comme ça, et l’homme ne peut compter le nombre de fois où il a dû la forcer à se reposer, à aller prendre du bon temps. Il y a même eu une période où il a dû surveiller qu’elle s’alimentait bien, tellement elle oubliait tout le reste sous son obsession du moment. Il a d’ailleurs un petit rire et secoue la tête, exaspérée, en l’entendant encore lui débiter des discours interminables sur les nouveaux genres d’armes de vaisseaux développés par l’UC, ou encore sur le dernier jeu vidéo qui l’a passionné. Geek, elle ne se la ferme effectivement que rarement sur les trucs qui l'intéresse, à en être agaçante par moment. Mais cela fait aussi partie de son charme.

La petite parle toujours trop, d’ailleurs. Sur ses passions ou pour quoi que ce soit d’autre. À croire qu’elle cause pour deux ! Elle parle aussi surtout quand il ne faut pas et est la pire menteuse qu’il lui ait été donné de rencontrer. Aussi, c’est un véritable livre ouvert. Un peu trop même, puisqu’elle dit littéralement tout ce qui lui passe par la tête. En plus, elle parle avec les mains. Elle a appris à communiquer via un langage des signes mo’at dès son plus jeune âge, son meilleur ami d'enfance étant muet, apparemment. Du coup, elle s'exprimer avec ses mains même lorsqu'elle ne s'adresse pas à un sourd ou muet, par simple habitude. Avec tout cela, Aeÿ'gis manque donc cruellement de tact et de diplomatie… Couplée à son inaptitude en conventions sociales, elle peut donc blesser les autres sans s'en apercevoir. Mais Sawyer sait que jamais elle n’est mal intentionnée. Au contraire, elle est très sensible aux autres.

Mais malgré ses travers, son intensité et son enthousiaste sont également ses forces. Car c’est ce qui lui donne son imagination fertile, qui la pousse à toujours apprendre davantage, à toujours travailler sur un nouveau projet, une nouvelle idée de tactique... Bientôt, il n’aura plus rien à lui enseigner, et elle le dépassera assurément. Il n’a aucun doute là-dessus.

Elle est d'ailleurs toujours très professionnelle dans son travail. Elle ne bâcle jamais ses tâches ou responsabilités, et est une travailleuse acharnée et de talent. Au niveau du comportement, elle laisse peut-être souvent à désirer selon les standards classiques ; elle n’a jamais intégré les codes sociaux liés au statut, et si elle a du respect pour ses supérieurs, elle peut leur parler avec trop de familiarité et avoir des comportements qui pourraient être interprétés comme du manque de respect, par exemple, mais elle se rattrape par sa compétence, son dévouement et sa loyauté sans failles. De plus, elle travaille particulièrement bien en équipe et présente des qualités de leadership impressionnantes pour son âge et les apparences, tant en organisation que pour mettre à profit les qualités des autres.

Toutes ces qualités, Sawyer les a vues éclore une à une au cours des six dernières années. Bientôt 7, en fait. Il l’a vu passer d’esclave réfugiée, souffrant de crises de panique et s’isolant du reste du monde, à la jeune femme joueuse et extravertie, avec le sourire comme le rire facile ainsi qu’un grand cœur et une grande sensibilité. Elle aime la vie malgré tout ce qu’elle a vécu, tient comme à un trésor à sa liberté et est désormais débordante d'énergie. Sawyer a déjà entendu un des gars d’artillerie la comparer à "une mini-souris verte branchée sur une batterie de 120 volts". L’image le fait encore sourire aujourd’hui par sa fidélité à la réalité. Aeÿ’ aussi avait adoré la comparaison. Il faut dire qu’elle a un immense sens de l'humour.

Car en plus, Aeÿ'gis est une trickster. Elle adore plaisanter et a toujours une idée pour jouer un tour à quelqu’un. Recouvrir son bureau de travail avec un million de post-its sur lesquels il est écrit « Prout » ? Changer tous les livres d’emplacement dans sa bibliothèque ? Cacher ses effets personnels dans des ballons colorés gonflés à l’hélium ? Changer toutes les photos de sa liste de contacts de son HCom pour des photos de son Mo’eylan ? Cacher des bonbons partout, particulièrement dans les endroits difficiles d’accès pour lui ? Dessiner un cœur sur son front avec du rouge à lèvres alors qu’il s’était endormi ? Elle lui a déjà fait tout ça, et bien plus encore. Rendre les autres complètement chèvres la fait rire, apparemment. Surtout ceux qu’elle aime.

L’homme change de photo et peut voir sa fille adoptive profondément endormie, la tête sur les genoux d’un type d’abordage, retenant son bras en otage comme une peluche. Le type tire une tête à faire peur, l’air de demander à l’aide, et Sawyer rit de nouveau à ce souvenir. Il est vrai qu’Aeÿ’gis à un manque criant d'inhibition et de respect pour la vie privée des autres. À vrai dire, elle est la maladresse sociale incarnée. Elle est celle qui fait faire des "facepalm" à tout le monde, mais qui croit sincèrement être très douée avec les gens et être une rock star. Bon sang qu’elle lui a fait pousser des soupirs d’exaspérations ces dernières années !

Sans parler des maux de tête. Parce que ce petit bout de femme dont il se sent responsable est une totale poire en amour et tombe amoureuse avec tous les beaux parleurs ou belles gueules venus. Hommes ou femmes d’ailleurs. Et surtout avec ceux qu’il ne faut pas. Elle se casse donc très souvent la gueule. Au grand désespoir de Sawyer, ça ne l'empêche pourtant pas de recommencer. Le revers plus positif de cet aspect de sa personnalité est néanmoins qu’en amitié elle s'attache facilement, est particulièrement amical et facile d’approche.

Sawyer sait néanmoins que derrière son petit rayon de soleil se cachent beaucoup d’ombres. Il sait qu’Aeÿ’gis est particulièrement inconfortable avec le fait de se sentir mal. Ce qui lui fait peur, la blesse ou la rend triste, elle le repousse, au point de tomber dans le déni. Elle ne veut pas en parler, pas même à lui, ni reconnaître le problème. Sur ce point, elle est d’ailleurs particulièrement têtue. Ce déni lui cause d'ailleurs des crises d'angoisses et de l'insomnie.

Parce qu’ils lui ont fait mal. Tellement mal. Sawyer détestait les trinitaires esclavagistes avant, mais jamais autant que depuis qu’il a Aeÿ’gis dans sa vie. Elle aussi les hait profondément. Elle semble plus raisonnable que lui néanmoins, et n'est pas aveuglée par sa haine. Car si elle n’a que de la rancœur pour ceux qui lui ont tant pris, elle ne blâme pas la nation trinitaire en entier. Elle dit que les individus peuvent changer, qu’ils ne doivent pas tous être jugé pour les actions d’autre eux, sous prétexte d’être nés sous la même bannière. Elle est sage, lorsqu’elle parle ainsi, sa luciole.

Mais malgré ces mots et les apparences fortes qu’il sait qu’elle souhaite maintenir, Sawyer sait qu’en réalité, les esclavagistes et les trinitaires en général lui font terriblement peur. Elle ne le lui a jamais dit directement, mais il la connait suffisamment pour pouvoir le lire dans ses yeux.

Elle lui a déjà parlé de ses deux plus grandes peurs, par contre. Plus que tout, elle craint de redevenir esclave ainsi que de se retrouver de nouveau complètement seule. Elle en fait d'horribles cauchemars presque toutes les nuits et a donc une relation assez conflictuelle avec le sommeil. Ainsi, elle a deux grands buts dans sa vie : libérer le plus d'esclaves mo'ats possibles et protéger sa nouvelle "famille" qu'est l'Iceberg.

Bon sang qu’il hait ceux qui lui ont fait du mal.

Sawyer avance plus loin dans ses photos, remontant le temps, jusqu’à ce qu’il arrive sur une image de son fils. Son cœur se serra alors et il caresse doucement l’écran du doigt. Il n’aura pas réussi à le protéger lui contre le reste du monde, et c’est peut-être pour se racheter qu’il prend autant soin de cette petite métisse, débarquée dans sa vie alors que le deuil menaçait de l’engloutir. Ou peut-être, justement, que ce n’est pas lui qui l’aide le plus, mais l’inverse. Mais peu importe. Adoptée ou non, Aeÿ’ est sa fille et il la protégera pour que l’histoire ne se répète pas. Il espère simplement que son fils ne lui en voudra pas trop d’avoir mieux réussi, la seconde fois.
Histoire
« FIRST, THERE WAS LIGHT IN THE DARK »
100 ADD, Renaissance, Plantation des Du Breuil


Même si je m’exprime en signes avec mes mains comme lui, qui est muet, je parle à voix haute en même temps. J’ai toujours fait ça. Faut croire que j’aime causer. Même au vent.

« Bouge pas, crétin, sinon ça va faire encore plus mal. »

Aäsh'an me tire une de ces têtes qui me fait sourire, un brin moqueuse, alors que je désinfecte sa blessure. Il s’est ouvert l’intérieur de la main en travaillant, rien de grave, mais le connaissant, il s’inquiète pour sa dextérité au dessin. Je le rassure en lui faisant rapidement le signe pour « bénin », avec un nouveau sourire, plus sincère cette fois.

Ce genre de blessures est commun parmi nous, sur la plantation. Il n’y a pas une demi-journée qui passe sans que l’un des esclaves viennent nous voir moi et ma mère pour qu’on soigne une coupure, un os brisé, une brulure… ou des coups de fouet, des ecchymoses qu’on a que lorsqu’on se fait violemment battre, et même parfois…

Non. Je ne dois pas penser à ça. Ça me fou des putains de cauchemars et me rappelle pourquoi j’ai des cicatrices partout, moi aussi. Je dois me concentrer sur aider et guérir les gens, qu’a dit maman. Pas sur ce qui les blesse. On n’a pas de pouvoir là-dessus, alors ça ne sert à rien d’y penser. Autrement, l’impuissance et la peur me rendraient cinglée, de toute façon.

Je finis de bander la main de mon meilleur ami et frère d’adoption puis le pousse doucement de l’épaule, joueuse. Il me sourit et je lui rends bien, mais je tique légèrement quand j’entends la voix du contremaitre appeler Aäsh'an avec impatience pour qu’il retourne travailler. Lui comme moi savons trop bien ce que désobéir, ou même simplement prendre trop longtemps pour obéir peut avoir comme conséquences, et il se lève rapidement pour quitter notre cabine.

J’avais trois ans quand il est arrivé sur la plantation, aussi je n’ai aucun souvenir de ma vie avant celui que tout le monde surnomme Hush. Contrairement à moi, il est né libre, mais les trinitaires l’ont capturé et envoyé sur notre plantation. Moi, je n’ai jamais rien connu d’autre que ces lieux. Mon univers s’arrête à la limite des champs et des quartiers des esclaves. C’est glamour, hein ? J’ai 16 ans et je n’ai même jamais vu la jungle ou une rivière… ou quoi que ce soit d’autre que la propriété des Du Breuil, en fait. Ce que je ne connais pas ne peut pas me manquer, y parait, mais moi je dis que c’est de la crotte d’Ataa’oor.

Je retourne à l’intérieur et range un peu le comptoir de soin. Notre infirmerie, c’est aussi notre cabine, à Hush, maman et moi, et l’espace minuscule nécessite que tout soit propre en permanence, sinon c’est dangereux pour les infections. J’en ai râlé à la pelletée quand j’étais gamine, mais depuis les trois ans que je bosse avec maman, je comprends mieux pourquoi.

« Beau travail, Aeÿ’gis. »

Je souris en grand, heureuse et fière du compliment, car si ma mère est une femme infiniment aimante et attentionnée, elle est également professionnellement rigoureuse.

C’est elle qui m’a tout appris. À soigner les blessures et connaitre les remèdes, bien sûr, mais aussi parler le Mo’at et la langue des envahisseurs, ainsi qu’à lire et à écrire. Elle espérait qu’en faisant cela, elle me garantirait une valeur particulière aux yeux de nos propriétaires, qui me protègerait peut-être plus tard. Honnêtement, je ne crois pas que ça change quoi que ce soit.

Déjà, on m’a interdit d’apprendre et travailler avec elle avant l’âge de 13 ans, et j’ai trimé aux champs comme tout le monde. D’accord, maintenant j’ai plus à aller suer du sang sous les cris et menaces des contremaîtres, mais être guérisseuse, si ça a des avantages, a aussi de gros, mais genre GROS revers. Notamment, je trime encore plus dur qu’avant. Bon, d’accord, j’aime mieux ce que je fais maintenant, alors on va mettre ça dans les points positifs !

Ensuite, on a une relation… particulière avec les contremaîtres et propriétaires. D’un côté, on leur est précieuses, comme on est les seules deux esclaves de la plantation à pouvoir soigner les autres. On les fait économiser en frais médicaux et ils n’ont pas à s’occuper des blessés. De l’autre, on est au premier plan de leurs conneries et c’est nous qui négocions avec eux pour gratter une journée de repos de plus à un esclave malade. Dire que ce genre de négociations se passent souvent bien serait une insulte à tout ce qui est vrai dans ce monde ! Finalement, il y a aussi plusieurs d’entre eux qui sentent le besoin de nous rappeler continuellement qu’on n’est pas « spéciales ». Et croyez-moi, c’est joyeux, quand ils s’y mettent.

Oh, et j’allais oublier : ça me rend plus « disponible ». Il a de plus grandes fenêtres de temps pour venir me voir quand je suis seule, comme je suis seule beaucoup plus souvent que quand j’étais aux champs. Ce n’est pas comme s’il n’avait jamais eu à se cacher pour faire ce qu’il voulait de sa propriété – ou plutôt, de la propriété de son père –, mais ça lui a facilité les choses.

Ma mère croyait pouvoir me protéger davantage de lui en m’ayant près d’elle, mais elle se trompait. Je le lui cache la plupart du temps. Je n’aime pas ce que je vois dans ses yeux quand elle l’apprend et, comme pour le fait de se concentrer sur les blessures à soigner plutôt que sur ce qui les a causées, je ne veux pas l’accabler avec quelque chose que ni elle ni moi ne pouvons contrôler.

Mais ici, dans notre minuscule chez nous, on peut entretenir une illusion de bonheur. Faire comme si tout allait bien, au moins pour quelque temps, afin de rendre le reste plus supportable. Alors je continue mon ménage en me mettant à danser et à chanter un morceau en Mo’at. Il n’y a rien de mieux pour chasser les mauvaises idées. Et puis ça la fait sourire en plus, c’est encore mieux !



« BUT I REALIZE MONSTERS WERE EVERYWHERE »
101 ADD, Renaissance, Plantation des Du Breuil


Je n’ai jamais vu autant de gens sur la plantation. C’est dingue, ces dizaines et dizaines de personnes qui débarquent depuis des heures. Je ne croyais pas que c’était possible de connaitre autant de gens. Comment il faisait, le vieux trinitaire, pour se rappeler de tous leurs noms ?

Je demande ça à Hush dans son langage des signes, et il me répond que le vieux ne devait pas connaitre la moitié des gens présents et que ce ne sont que des faux-culs venus dans l’espoir de grappiller une part de l’héritage ou des faveurs de son héritier. Il fait une grimace à ces mots et je pouffe de rire, ce qui me vaut un coup de coude dans les côtes de la part de ma mère. Je me racle donc la gorge pour retenir mon fou rire et me remet bien droite dans la ligne avec les autres esclaves.

Il y a certains membres de la famille et des amis proches de notre propriétaire qui profitent de la veillée funéraire pour faire un tour guidé de la propriété, et tout comme on a étalé les produits et beaux meubles partout, on nous expose comme faisant partie du mobilier. Ou comme du bétail, comme dirait ma mère, mais j’aime encore mieux être comparée à une chaise qu’à une vache. Enfin. On est beaucoup d’esclaves ici, parait que ça prouve tout autant que la grosseur de la villa à quel point la famille est fortunée, donc on se plie à l’exercice sans rien dire. Ce n’est pas comme s’ils nous avaient demander notre avis, hein.

Le petit groupe d’homme guidé par le chef des contremaitres s’approche de nous et je peux enfin entendre de quoi ils parlent. À priori, ils n’en ont rien à battre de nous, ça cause de taxes. Tant mieux. Mais lorsqu’ils passent devant ma mère, l’un des hommes s’arrête et la dévisage.

« C’est elle la guérisseuse, non ? »

Le contremaitre approuve et ajoute avec un vague signe de la main vers moi :

« C’est exact, et celle-ci également. Des esclaves de choix, j’oserais ajouter. Elles ont une grande valeur sur une plantation. L’une d’elles ou les deux pourraient vous faire économiser sur la vôtre et… »

« Est-ce sa fille ? Quel âge a-t-elle ? »

La question semble autant surprendre le contremaitre que moi, mais celui-ci lui répond avant de continuer son monologue en vantant les mérites financiers qu’on pourrait lui rapporter. D’abord choquée par l’idée d’être vendue et emmener ailleurs, je ne remarque pas tout de suite que l’homme me dévisage étrangement.

Lorsque je le vois finalement, il me met hautement mal à l’aise et, un peu prise de panique, j’ose un regard vers ma mère. À ce moment, je comprends encore moins ce qui se passe. Elle est blême, ses yeux verts grands ouverts avec une expression de peur et d’horreur, alors qu’elle fixe l’homme. Je vois ses mains trembler aussi, et les muscles de sa mâchoire se contracter.

Les hommes finissent par s’en aller, et celui qui avait posé les questions aussi, sans rien ajouter. Dès qu’ils sont hors de vue, je me tourne vers ma mère pour lui demander des explications, mais celle-ci éclate en sanglots terrorisés.

J’ai toujours douté que mon père ne fût pas un homme ayant aimé ma mère. Pourquoi ne m’en aurait-elle jamais parlé, sinon ? Puis, après tout, je ne suis pas la seule enfant métisse sans père dans les parages. Sans compté que je sais particulièrement bien ce qui peut se passer entre un trinitaire et une esclave qu’il trouve passablement jolie.

De mon père, de toute façon, je m’en foutais bien jusque-là. Ma famille, c’était ma mère et Hush, et c’est toujours le cas. Lui n’est rien pour moi. Mais… apprendre l’histoire et avoir un visage à mettre sur un monstre avec lequel je partage mon sang m’a fait beaucoup plus mal que je ne m’y attendais.



« THEN THEY TOOK EVERYTHING FROM ME »
101 ADD, Renaissance, Marché aux esclaves de Paradis


Quand notre propriétaire est mort, je n’ai pas compris tout de suite ce que cela signifierait pour moi et les autres esclaves de la plantation. Je suis un peu trop naïve pour mon bien. Dans ma tête, son fils reprendrait l’entreprise familiale et rien ne changerait pour nous. Un trinitaire ou un autre, franchement… Mais depuis la veillée funéraire, des rumeurs disaient que la plantation serait vendue, et tous les biens aussi, séparément. Les « biens », ça veut dire nous, les esclaves, aussi. On a vécu deux semaines dans l’incertitude avant d’en avoir la confirmation. Le fils unique de notre ancien propriétaire ne s’intéresse pas à l’agriculture. Depuis, je vis dans la peur de l’avenir.

Un mal qu’on connait bien est un paradis comparé à un mal dont on ignore tout.

Blotti dans les bras de mon frère, je ne trouve plus la force de sourire, de dire des bêtises et d’être positive comme je l’ai toujours fait dans les moments difficiles. J’arrive seulement à m’empêcher de pleurer. Au moins, Hush et moi on est encore ensemble. Ma mère est restée sur la plantation. J’ignore ce qu’ils lui réservent, ils ne nous ont rien dit. J’ignore également si je la reverrais un jour.

Entassé avec plusieurs autres des esclaves de notre plantation dans une cage beaucoup trop petite, je vois le monde extérieur pour la première fois. Mon petit univers était peut-être laid et violent, mais je ne croyais pas pouvoir le préféré à « l’ailleurs ». Ici, des dizaines et des dizaines de mo’ats enchainés ou en cage, souvent amaigris, blessés ou malades, sont passés sous la loupe d’individus bien habillés venus acheter des esclaves. Ma mère avait raison. Nous sommes du bétail.

Un groupe s’arrête devant notre cage, et rapidement, on nous fait sortir en rang. On a des chaines au pied, ça fait mal, j’ai la peau à vif et rien pour soulager ou même nettoyer la plaie. J’ai peur qu’elle s’infecte. On nous passe en revue, encore une fois, et je tremble en baissant la tête. J’aimerais rester droite, les défier des yeux, être forte, mais merde que j’ai peur.

Le petit groupe semble intéressé à deux d’entre nous, plus loin sur la ligne, et je suis soulagée. Quelqu’un dans la foule bouscule alors Hush près de moi, lui faisant lâcher ma main et faisant voler son cahier à dessin – seul bien qu’il a pu emporter et qu’on lui a laissé comme il est muet – plusieurs mètres plus loin. Je panique et tente vainement de rattraper sa main. C’est irrationnel, je sais, mais je ne dois pas lâcher sa main. Il y a ensuite une voix de femme, puis deux hommes viennent encadrer Hush, me coupant de lui. Comme je proteste, on me donne un coup de maillet dans le ventre. La douleur me coupe le souffle et je me plie en deux. Le temps que je reprenne mon souffle et me redresse, on défait déjà les chaines de mon frère et avant que je n’aie pu dire quoi que ce soit, on l’emmène.

Alors je hurle. Je n’ai plus mal au ventre, mais j’ai mal partout ailleurs. Je me débats, je cris son nom, je donne des coups aveuglément aux bras qui me retiennent. Et je hurle. Je hurle à en avoir mal aux poumons, et longtemps après qu’il ait disparu dans la foule.



« AND THEY TRY TO BREAK ME »
103 ADD, Espace Intersidéral, Vaisseau esclavagiste trinitaire la Dame Blanche


« Ma Na’rìng alor, mì Na’rìng lu tsngawpay. Atokirina’, awnga leym, lereym san. »

Ma voix qui chante n’est qu’un murmure, à peine audible pour quelqu’un d’autre que moi. Je suis couchée sur un minuscule lit, dans une grande salle froide et sombre avec plusieurs autres mo’ats, les genoux repliés contre ma poitrine. La chanson est à la fois une berceuse et une prière à Calypso. Ma même la chantait souvent.

J’ai l’impression que mon corps ne m’appartient plus. La douleur est partout, le froid, la faim et la peur aussi. Je n’aurais pas dû répondre, ils ont dit. Je devrais apprendre plus vite, mieux. Comment est-ce que je peux espérer leur rapporter gros si je ne me comporte pas bien ?

« Awstengyawnem, ma Sa’nok aNawm. Atokirina’, awnga leym, lereym san. »

Ici, c’est temporaire. On ne l’a fait comprendre, lorsque je suis arrivée, il y a un an. Ici, on forme des esclaves de première qualité, obéissants, soumis et avec des qualités supérieures et uniques. Moi, on m’a d’abord pris pour mes connaissances en premiers soins. C’est rare, chez les esclaves, il parait. C’est intéressant, unique, pratique. Ça peut se vendre cher. Mais ici, on m’apprend aussi toute sorte d’autres choses. Comment servir dans une maison, comment faire plaisir à mes futurs propriétaires, comment réparer les vêtements…

Mais on m’apprend surtout à ne plus être moi. Ils veulent me briser, m’ôter toute envie de me rebeller, de rêver. Il parait que dans quelques mois, nous allons quitter Dorado. J’ai de la « chance » de quitter ce « système de sauvage » pour aller servir chez des propriétaires civilisés. Car ils veulent m’arracher de chez moi, aussi. Tout prendre.

Alors, quand ils ne sont pas là, je chante. Juste pour moi. Pour qu’ils ne réussissent pas.

« Tìnewfa leNa’vi, na’rìng tìng lawr. Atokirina’, awnga leym, lereym san. »


Traduction :
« O beautiful forest, there are tears in the forest. Woodsprites, we cry out, calling.
Connected as one, O Great Mother. Woodsprites, we cry out, calling.
By the People's will, the forest is singing. Woodsprites, we cry out, calling. »




« BUT SOME LIGHT NEVER FADE AWAY »
104 ADD, Espace intersidéral, Vaisseau pirate la Baleine


J’ai dit merci. Et j’ai hoché la tête à l’affirmative lorsqu’on m’a demandé si je voulais rester à bord, quelques jours après l’abordage.

Je n’ai nulle part d’autre où aller, de toute façon. J’ai un objectif de retrouver ma mère et Hush, mais il est encore vague sur les méthodes et j’ignore complètement où ils sont. Et puis j’ai une dette. Une énorme dette que j’ignore encore si je vais pouvoir un jour m’en acquitter. Parce que grâce à ces gens, je suis quelque chose que je n’ai jamais été avant : je suis libre.

Je ne comprends pas encore bien ce qui s’est passé. On a tenté de m’expliquer, mais j’ai l’impression que mon esprit est embrouillé. Par moment, je crois que je suis encore sur la Dame Blanche et je panique. D’autres je suis simplement incapable de bouger ou de parler. C’est étrange. Effrayant parfois. Mais souvent un refuge.

De ce que j’en sais, la corvette sur laquelle je suis actuellement se nomme la Baleine et est un navire-pirate. Elle a attaqué la Dame Blanche il y a très exactement six jours et a remporté la bataille. Je n’ai rien vu de celle-ci, enfermé dans la soute avec les autres esclaves. Serrés les uns contre les autres, on tentait de se rassurer entre nous. Est-ce que ceux qui attaquaient le vaisseau allaient vouloir nous tuer ? Ou devenir nos nouveaux maitres ? Quand les portes se sont ouvertes, ce ne sont pas des coups de fouet ou des coups de feu qu’ils nous ont offerts, mais des mains tendues.

Ils nous ont proposé de rester avec eux, de joindre l’équipage de la Baleine, ou de nous débarquer au prochain arrêt. Dans les deux cas, nous étions maintenant libres. Comme ça, tout bonnement, au détour d’un astéroïde. Et je ne l’ai d’abord pas cru, c’était trop simple. Ces hommes-là me faisaient peur aussi, tout comme les hommes d’avant, et quand on a voulu m’emmener hors de la soute je me suis débattue et j’ai crié. D’autres esclaves sont venues pour me calmer. Je ne me souviens plus vraiment des 24 heures suivantes.

J’essaie de leur faire confiance aujourd’hui. J’ai réussi à sortir des quartiers temporaires où on nous héberge, moi et les autres ex-esclaves, après un grand effort et j’explore un peu le vaisseau. À chaque fois qu’un membre d’équipage passe près de moi, mon cœur s’accélère et j’ai envie de retourner en courant dans mon lit, mais je continue. J’arrive finalement dans une salle commune déserte, avec un hublot donnant vu sur l’espace. La vue est belle, calme. Je m’installe donc près de celui-ci.

Je suis là depuis environ dix minutes lorsque la voix de quelqu’un me fait sursauter.

« J’peux m’assoir avec toi ? »

Je me raidis et je n’ai pas vraiment envie d’accepter, mais je hoche finalement la tête à l’affirmative. Ce n’est pas moi de ne pas aimer la compagnie, de fuir les gens. Je me sens tellement perdue.

Lui, c’est un homme dans la cinquantaine aux cheveux blancs et larges épaules. Il dit s’appeler Aaron Sawyer. Il me demande mon nom et je réponds à voix basse, sur mes gardes. Il me demande ensuite si je vais bien, si j’ai faim et si je me plais à bord. Je ne réponds rien et hausse légèrement les épaules. Il pourrait se fâcher, ou simplement s’en aller devant mon manque de réactivité, mais il n’en fait rien. Au contraire, il ne se formalise pas et me sourit doucement, puis me parle comme si de rien était.

Il me raconte des trucs anodins d’abord. Ce qu’il y aura au menu à la cantine les prochains jours, la prochaine destination, les jeunes qui passent en riant trop fort dans le corridor en me faisant sursauter et à qui il remontera bien les bretelles plus tard… Puis il me parle de son travail comme Maitre Artilleur, de la vie sur la Baleine, du Capitaine de Nieves, du Code…

Plus il parle, plus je me détends. Je me surprends même à sourire et rire un peu à l’une de ses blagues. Aussi, au détour d’une anecdote qui suit son long monologue, lorsqu’il me demande ce que je sais faire comme travail, je réponds sans y penser.

« Je suis guérisseuse. »

Il a l’air heureux que je parle enfin.

« Oh, intéressant. Peut-être aimerais-tu que je parle de toi à notre équipe médicale ? Ils ont toujours besoin de nouvelles recrues compétentes. »

Je baisse les yeux, me refermant comme une huître.

« Ou peut-être… Peut-être aimerais-tu essayer quelque chose de nouveau ? Recommencer à zéro. Tu es libre de le faire, si c’est ce que tu souhaites. »

Je relève un œil vers lui, intriguée et étrangement touchée malgré mon mal-être et ma réserve. Puis il poursuit.

« J’ai une idée. Pourquoi ne viendrais-tu pas passer une journée ou deux avec moi, à l’artillerie, mmh ? Tu pourras rencontrer les gars, je te ferais visiter et si t’as de la chance, tu pourras peut-être même tirer du canon pendant l’entrainement de l’équipe. Bien sûr, ça t’engage à rien. Qu’est-ce que t’en dis ? »

Une partie de moi veut refuser d’emblée, mais une autre a envie de le suivre, d’essayer et de continuer à l’écouter parler. Parce qu’avec ses mots, il disperse un peu la brune et les ombres dans ma tête. Il doit percevoir mon hésitation, car il lève une main devant lui en ajoutant :

« T’es pas obligé de me donner une réponse tout de suite. Mais si tu en as envie, passe demain. Ou après-demain, si tu préfères. Quand tu veux, y a pas de presse. Bon… je t’ai assez embêté avec mes histoires de vieux pirate ! Je te laisse tranquille. Passe une bonne soirée, Aeÿ’gis. Heureux de t’avoir rencontrée. »

Pourquoi est-il venu me voir moi et pas une autre ex-esclave ? Pourquoi a-t-il été aussi gentil ? Ça doit cacher quelque chose, non ? Ou peut-être qu’il a pitié, ou que je lui rappelle quelqu’un ? Ce soir-là, je prends la résolution de ne pas donner suite à sa proposition. Le lendemain, néanmoins, je pointe mon nez timidement à l’artillerie.



« AND MINE BURN BRIGHT. »
110 ADD, Espace intersidéral, Vaisseau pirate l’Iceberg


Je saute dans mon siège d’artilleuse, par-dessus le dossier, et j’atterris avec le sourire. Pendant que je branche mon interface à ma console, je lance aux nouvelles recrues derrière moi :

« Ok, les gars ! Vous voyez l’écran devant vous ? C’est votre nouveau meilleur ami. »

J’entreprends alors de leur expliquer comment nos systèmes fonctionnent, comment entrer leurs codes, activer les différents canons… Je connais tout ça par cœur et pourrais le leur réciter les yeux fermés, complètement saoule et en bouffant du gâteau. Bon, je n’ai jamais essayé, on ne fait pas de conneries avec les canons, mais je suis certaine que j’y arriverais. Après tout, ce boulot c’est devenu toute ma vie. Ça fait presque sept ans que je m’y consacre tout entière, aussi passionnément qu’une groupie aux caleçons de son idole de pop musique. Pardon, l’image n’est pas très propre.

En plus, je ne veux pas me venter, mais parait que je suis douée ! Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Aaron. Il m’a tout appris, et a pris une place tellement importante dans ma vie que je n’arrive plus à l’imaginer sans lui. On peut dire qu’il est le père que je n’ai jamais eu. D’ailleurs, sans lui, je serais probablement encore roulée en boule au fond de mon lit. Je ne lui dois pas uniquement mon poste à bord de ce qui est aujourd’hui l’Iceberg, mais aussi le fait de m’être retrouvée.

Ce qui me fait penser que je n’ai pas encore mis de côté une partie de ma part personnelle du butin de l’abordage contre ce chargement de Durilium trinitaire. La somme est jolie en plus, ça va m’aider à me rapprocher de mon but. Parce que ouais, ce vieux gâteux d’Aaron m’a offert une interface, il y a deux ans, pour mon anniversaire, et même s’il insiste pour me faire changer d’avis, je compte bien le rembourser.

Oh ne vous y trompez pas, j’étais littéralement aux anges quand il m’a offert ça, hein ! Mais le vieux ne pense pas assez à lui. Il va bouffer quoi à sa retraite, s’il a tout dépensé, hein ? Il me dit bien que l’argent n’est pas un problème pour lui, mais… c’est GROS. Je veux dire, avant l’équipage du Capitaine De Nieves, le truc le plus coûteux qu’on ne m’ait jamais offert, c’était une paire de chaussures usagée. Alors une interface… Mais je vais la lui rembourser, Il n’y a pas de doute là-dessus. J’en fais une histoire d’honneur personnelle. C’est peut-être juste ma façon de lui dire merci aussi.

La formation se passe bien, les gars ont l’air de savoir s’y prendre pour la plupart et Aaron qui supervise le tout du coin de l’œil depuis son poste de commandement semble satisfait. Je ne suis peut-être pas une pédagogue chevronnée, mais je crois que je communique bien les informations tout comme ma passion pour l’artillerie et l’Iceberg. À me voir, là comme ça, avec mon savoir-faire et ma Flamme qui brûle vive, on pourrait à peine se douter que j’ai déjà été autre chose qu’une artilleuse pirate.

Je n’ai pas oublié d’où je viens, néanmoins. Au contraire. Je suis retournée sur Renaissance, peu de temps après m’être engagée sur la Baleine, lors d’une escale à Port Salem, et j’ai cherché maman. Avec un peu d’aide, j’ai pu localiser la plantation qui avait été ma maison et ma prison dans une autre vie, ainsi que retracer certains des esclaves vendus avec la propriété. J’ai mis presque un an ensuite à remonter la trace de Llö’ana Syenä, jusqu’à son nouveau propriétaire, sur une nouvelle plantation, pour apprendre finalement qu’elle a rejoint les étoiles. Je ne sais pas comment ni quand exactement. Tout ce que je sais, c’est que je l’ai retrouvée trop tard.

Retrouver la trace d’Aäsh’an s’avère plus complexe. La Trinité n’a pas la rigueur administrative de l’Union Corporatiste, et cela ajoutée au statut légal inexistant des esclaves mo’ats, il n’existe presque aucun papier attestant le nom des esclaves vendus. Au fil des ans, j’ai cru avoir trouvé plusieurs fois la bonne piste, mais à chaque fois, je finissais dans un cul-de-sac. Mais Hush est quelque part et je vais le retrouver. Je ne perds pas espoir.

Au moins, ces années à poser des questions dans les tavernes et astroports m’ont fait faire de belles rencontres. Je gratte Sorewn entre les oreilles, ma petite bestiole étant venue se lover à son endroit préféré dans mon cou. Je l’ai acheté bébé, à un exportateur d’animaux exotiques en partance de Renaissance pour le centre de la galaxie. Lui et moi, ça a été le coup de foudre. J’ai tout de suite su que c’était l’amour de ma vie ! Je dis peut-être ça un peu trop souvent, mais avec lui c’est vrai, je vous jure.

Parlant d’amour de ma vie, je glisse un regard vers la porte ouverte sur le couloir, comme souvent, dans l’espoir un peu ridicule de l’apercevoir passer par là par hasard. Le quartier maitre reste néanmoins invisible, et je pousse un bref soupir avant de lancer un regard derrière moi. Oh merde, il y a plusieurs types qui attendent que je poursuive. J’en étais ou déjà ? Ah ouais, les modalités de sécurité.



CHRONOLOGIE & RÉSUMÉ

  • 83 ADD

    Naissance

    Nait en tant qu'esclave sur une plantation trinitaire de Renaissance.
  • 86 ADD

    Hush

    Aäsh'an, un jeune mo'at de 7 ans, arrive sur la plantation. Sa mère le prend sous son aile. Ils deviennent meilleurs amis.
  • 96 ADD

    Apprentie guérisseuse

    Devient apprentie guérisseuse auprès de sa mère.
  • 101 ADD

    Vente

    Suite au décès de son propriétaire, Aeÿ'gis est vendue aux enchères à un collectionneur d’esclaves.
  • 104 ADD

    Libération

    Le vaisseau pirate la Baleine attaque celui de son propriétaire, libérant les esclaves à bord. Aeÿ'gis choisis de rester sur le vaisseau de ses libérateurs. Le Maitre artilleur la prend sous son aile et lui apprend le métier d'artilleuse.
  • 108 ADD

    Interface

    Pour ses 25 ans, le Maitre Artilleur qui est devenu comme un père pour elle, lui offre une interface.
  • 110 ADD

    Présent

    Travaille comme artilleur sur l'Iceberg, avec de plus en plus de responsabilités.


Caractéristiques
20 PA - 3000 PE
Flamme Pirate : Puissante

Talent : Coiffeuse

Je n’ai aucune formation professionnelle dans l’art de couper les cheveux, mais j’ai ce qu’on pourrait appeler un talent naturel pour la chose ! Bon... En réalité, j’ai surement suffisamment pratiqué sur moi-même et d’autres têtes plus ou moins consentantes pour avoir un niveau décent. Oh, et je suis encore plus douée en coloration. Bim ! Il y a qu’à regarder ma tête pour en avoir la preuve, non ? Bref, cela me permet d’économiser quelques doublons, et en plus je peux aider les membres de l’Iceberg à ne pas ressembler à des ours mal léchés. Quoi que pour ça, il faut qu’ils me laissent faire, et allez savoir pourquoi, mon style semble en effrayer plus d’un. Pourtant je vous jure que je sais faire des coupes normales et toutes tristes. Promis juré.

Désavantage : Maladresse sociale

Avantages :

• Animal de compagnie (0 PA) - Mo'eylan
• Interfacé (15 PA)
• Versatile (5 PA)


Domaines d'expertise :

• Tactique de combat spatiale - Maître
• Armes de vaisseau - Initié
• Commandement - Initié
• Réparation armement - Habile
• Premiers soins - Habile
• Empathie - Habile
• Arme à distance légère - Habile
Le joueur
Aki' the Space Corgi - 25 ans
• Double compte ? Si oui, listez les comptes précédents : Hannabeth Alvarez, Laylia Mercè & Gaël Diaz

• Comment avez-vous connu le forum ? J'ai été kidnappé pas un loup. Aled.

• A quel rythme répondez-vous généralement ? Au moins une fois semaine par RP.

• Si vous aviez un changement à proposer sur le forum, ce serait lequel ? Je veux qu'on puisse faire du surf dans l'espace. Obligé. Sinon j'me barre /PAN

• Si vous quittez le forum un jour, vous préférez que votre personnage... Devienne un PNJ pour l'Iceberg.
Ni'ohban
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Ni'ohban
Mystique et musicienne du Liberty

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Domaines d'expertise

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Fiche Validée

The seas be ours and by the powers, where we will we'll roam.

Je déclare cette fiche officiellement VALIDÉE !

Bon, tu connais le chemin, allez zou :P BON JEU AVEC TA MO'AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAT HAAAAAAAAAAAAAA * A complètement craqué *

La prochaine étape, avant de pouvoir te lancer dans le RP, est d'aller créer tes sujets dans la gestion de personnages. Premièrement, tu dois poster ton Journal de bord. Ensuite, si tu es le créateur d'un vaisseau spatial, tu dois également aller poster ta Fiche d'équipage.

Si tu le souhaite, tu peux également venir poster une Petite Annonce pour trouver un partenaire de RP. Finalement, n'hésite pas à venir jeter un oeil aux Quêtes et animations en cours.

Toute l'équipe du staff restera toujours disponible pour toi si tu as des problèmes demandes ou questions, alors n'hésite jamais à nous contacter. Bref, bravo pour ta fiche et bienvenue encore parmi nous.

De la part de toute l'équipe, nous te souhaitons bon jeu !
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