Bruises are like galaxies without stars

La nuit est tombée, sur Esperanza.

Même s'il est encore tôt. Tous les magasins n'ont pas encore fermé leurs portes. Les marchés commencent simplement à clôturer leurs étals. Les badauds commencent seulement à se diriger vers les bars dont les happy hours viennent de se terminer pour lentement laisser place aux heures les plus animées. Dans cette effervescence naturelle de la célèbre ville cosmopolite sous bulle, le coup de feu qui est tiré est presque... insignifiant.

Et les quelques passants qui l'entendent, du moins... la plupart... préfèrent passer leur chemin.

Parce que dans une ruelle, c'est un combat qui vient de s'engager, et la plupart des gens préfèrent ne pas y être mêlés.

Le coup de feu aurait dû être pour elle. Elle aurait pu mourir dans cette ruelle. Encore. Mais elle avait tenté d'esquiver. Elle avait presque réussit. Le problème, c'était que son épée avait pris le gros du tir, et gisait maintenant sur les pavés... trop loin pour qu'elle l'atteigne. En face, ils étaient quatre. Pas d'épée apparentes, sans doute parce qu'il s'agit de pirates, et qu'une arme à feu est plus facile à cacher qu'une épée aux yeux des officiels.

Mais il n'empêche qu'ils sont 4, et qu'elle est seule, avec pour seule défense une dague en mono-filament. Qu'elle viendra planter dans la poitrine du premier fou qui s'approche d'elle. Sauf qu'ils sont deux à s'approcher d'elle en même temps et que le premier, dans sa chute, emportera sa dague avec lui tandis qu'elle est trop occupée à parer un coup qui l'aurait assommée.

Décidément, la chance n'est jamais de son côté.
Plus que trois.

Sauf qu'à trois contre une... Le combat termine rapidement, avec elle maintenue contre un mur par deux types, et un troisième qui déverse la frustration d'avoir raté son coup sur son estomac. Avant de lui relever la tête. Il est moche. Et il pue déjà l'alcool en début de soirée... Sans doute pour ça qu'il est si mauvais tireur. Et qu'il n'a pas encore filé par peur des autorités.

" T'esquive bien, sale garce. Mais tu vas regretter qu'on t'ai pas dessoudé direct... On va s'amuser un peu, pas vrai les gars ? Histoire de venger not' copain... "

La nuit est tombée sur Hope et, en plein mileu du service ce soir, il y a eu une soudaine pénurie de formage. Sans compter l'absence de Sarrazin qui déséquilibrait le service, Quinn, l'une des serveuses avait eu la bonne idée de tomber malade et de prévenir une demi-heure avant le début de son shift comme si elle ne s'était pas rendu compte AVANT qu'elle avait de la fièvre et une diarrhée sévère. Wulf n'y croyait d'ailleurs pas, ayant entendu une voix d'homme dans l'arrière plan du Com. Il aurait fulminait. La fatigue, le travail et les soucis allaient lui faire une barbe blanche précoce.

Fromage acheté, il revenait d'un pas vif vers le bar lorsqu'un bruit venant d'une ruelle l'alerta. On faisait chier quelqu'un et, comme d'habitude, les habitant de l'astroport regardaient ailleurs. En temps normal, peut-être qu'il l'aurait fait aussi mais ce soir, il le prit pour une insulte personnelle.

Il ne pris pas le temps de jauger la situation. Il ne chercha pas à savoir combien ils étaient ou s'ils étaient armés. Il sauta dans la mêlée, assomma le premier d'un coup bien placé de son bras de fer. Un tir de blaster fusa et alla déchirer sa chemise pour atterrir dans le mur. D'un coup de pied, il désarma son adversaire qui essaya bien de le bloquer mais le tavernier en avait vu d'autres lors de ses combats clandestins. Il se battait avec colère et précision, sans honneur.

Elle s'était de nouveau débattue, les surprenant un peu et ayant presque réussi à se dégager un bras, lorsque le troisième gars en eu marre et lui mit un coup sur la tempe qui lui fit soudainement voir 36 chandelles, pendant au moins quelques secondes.

Là elle commençait à avoir peur. Mais alors qu'elle attendait le mouvement suivant, il y eu un bruit, et un nouveau coup de feu.

Sans trop savoir ce qui se passait, elle remarqua simplement qu'un des types lui lâcha le bras. L'autre, la croyant sans doute encore trop assommé, ou trop occupé à regarde ses deux copains se battre, ne fit pas assez attention et se prit un coup de genoux dans l'entrejambe, et un coup de coude au niveau du crane, pour terminer de l'assommer avant qu'il ne touche le sol. Et titubant encore, elle s'approcha du type mort au sol pour récupérer sa dague mono-filament et aller aider la grande tornade rousse qui s'était jeté furieusement dans la mêlée.

Au final, alors que l'inconnu se retrouve aux prises avec deux adversaires entraînés et habitués aux combats comme ceux-là, sa dague se plantera dans le dos d'un des deux, pour libérer le fou venu se joindre à la fête de la pression de deux ennemis aussi forts que lui.

Les autres se défendent et ça fait du bien. Pendant quelques secondes, Cathwulf oublie de penser, il n'est plus qu'instinct et entraînement. 2 mètres d'instincts et d'entraînements qui savent très bien ce qu'ils font et n'hésitent pas à utiliser la poubelle qui leur sert de bras droit. Il se prend des coups, il encaisse. Il en sert d'autres, plus ou moins encaissés. Du coin de l'oeil, il surveille ce qu'il arrive à la fille mais depuis qu'elle a assommé son troisième et n'est plus entourée de types, il n'y pense pas vraiment. Après tout, elle n'est qu'une excuse.

Toute l'histoire n'a duré que quelques minutes, ce qui est long pour un combat mais s'achève brusquement lorsque l'un des deux adversaires s'effondre avec une dague dans le dos. Il ne faut alors qu'une poignée de seconde au tavernier pour se débarrasser du dernier puis, essuyant de sa main de chair une fine pellicule de sueur qui s'était formée sous sa tignasse rousse, il reprit l'arme dans le dos du gars et le tendit à la jeune femme.

« C'était pas obligatoire, j'aurais fini par les avoir mais merci. Ca va ? Ils ne vous ont pas trop molestée ? »

Son coeur bat comme une furie dans sa poitrine. Ca fait longtemps qu'elle ne l'a pas senti battre aussi fort. La peur coule encore dans ses veines même si elle la rejette de toute ses forces. Elle se sent à la fois vivante, et faible, et elle déteste ça.

Elle veut lui dire, à l'autre grande perche rousse, de ne pas mettre KO l'enfoiré qui l'a attaqué. Elle veut lui dire qu'elle a besoin de savoir pour qui il bosse, mais au lieu de ça... Elle le regarde boxer et mettre les derniers coups dans la figure du type, sans réagir, sans broncher. Peut-être parce qu'elle est encore à moitié assommée. Ou peut-être parce qu'elle n'a pas réellement envie de savoir quel équipage elle a trop emmerdé...

Il tombe, finalement. Et elle observe le roux lui rendre sa dague. Qu'elle prend sans demander son reste. Son épée est foutue, et c'est sa dernière lame pour se protéger.

" Je vais bien. " Qu'elle répond, comme s'il était impensable qu'elle ait été " trop molestée ". Elle pourrait dire la même chose que lui sur sa capacité à les gérer tous les trois... mais ce serait mentir. Et pas très crédible, vu la gueule de la situation. " Merci... " Qu'elle ajoute. Même si elle est glaciale dans son attitude, elle peut rester polie.

Notons que physiquement, elle a connu des jours meilleurs. Mais ça a l'air d'aller, mis à part le filet de sang qui coule de sa tempe.

"De rien." Au moins elle a remercié hein. elle a pas l'air très contente la demoiselle mais Wulf ne lui en tient pas rigueur, lui aussi est dans une humeur de chiotte quand on vient le sauver. Il aurait certes préféré le genre de nana à lui sauter au cou mais eh ! On a pas toujours ce qu'on veut dans la vie et il n'est pas chiant, lui s'est bien amusé avec cette petite baston. C'est SON territoire, Hope. L'ancien pirate n'aime pas qu'on vienne marcher sur ses plates-bandes.

"Je ne crois pas vous avoir déjà vue dans le coin, vous venez souvent ? Allez, suivez-moi, vous saignez partout, j'ai une trousse à premiers soins pas loin. Les blessures à la tête faut pas les négliger, ça peut vite devenir chiant."

" Pas depuis un moment "

Elle ne traîne pas souvent dans ce genre d'endroit depuis qu'elle est passée du côté des ennemis de la liberté. Ca favorise un peu trop les mauvaises rencontres. Comme celle-ci... Enfin, celle des trois gars au sol qui sont pas prêts de se relever. Pour deux d'entre eux au moins. Et le troisième est dans un trop sale état pour l'interroger maintenant... Le temps que les autorités viennent le choper, elle a le temps de saigner, effectivement... Mais elle frôlera sa joue des doigts pour vérifier tout de même, encore un peu sonnée.

" Mh... Okay... " Qu'elle dira en regardant le bout de ses doigts bien rouges. " C'est quoi vot' nom ? "

"Cathwulf Searuweard. Mais on dit le Patron. Parce que j'ai une taverne pas loin d'ici et que mon nom est un peu à coucher dehors. Sinon, c'est Cath ou Wulf, au choix. Et vous ?" Les noms c'est toujours un bon moyen de commencer une conversation. Parce que dans l'astroport, il ne pleut pas souvent, ça, c'est une certitude. Il attend qu'elle se mette en route et se maintient à sa hauteur, sans se la jouer protecteur, juste naturellement, parce que c'est plus facile de parler à quelqu'un à votre niveau qu'en lui tournant le dos.

" She'lagh " Qu'elle répond, mais pas avec l'accent mo'at qui siérait à son prénom. Plutôt la chaleur de l'accent impérial, bien que très Doradien en même temps.

" Elle s'appelle comment, vot' taverne ? "

Elle va pas l'appeler Patron. Parce que Patron, ça fait référence à une relation hiérarchique, qu'elle n'a pas avec cette homme et qu'elle ne veut pas dans sa vie. Pourtant, aujourd'hui, elle en a un, de grand patron. Une raison de plus à ne pas vouloir lui donner ce nom. C'est une insulte, dans sa bouche, et insulter celui qui vient de l'aider et qui lui propose des soins, c'est pas poli, comme dirait sa mère.

"Le Runny Amber. On a un peu de tout, pas mal d'alcools, mais aussi des cocktails délicieux et les meilleurs burgers de la galaxie. J'essaie d'en faire un endroit neutre voyez. Un endroit où des ennemis naturels peuvent manger et boire un verre entre eux, et reprendre leur combat dehors. L'idée c'est que tout le monde est bienvenu, tant qu'il fait pas chier le voisin et inversement. Pour le moment, j'ai pas eu de grosses emmerdes donc c'est cool. On est ouverts depuis une petite année."

Il est difficile de louper la fierté de son ton.

Elle a l'air surprise, sous ses mèches sombres, alors qu'elle tourne la tête vers le tavernier. Enfin, sceptique au début, lorsqu'il lui explique son envie de faire de son " Runny Amber " un lieu neutre. Les ennemis naturels, surtout l'armée, ne s'accommode pas de ce genre de lieu en général. C'est qu'il doit avoir les moyens d'éviter ce genre d'intervention ? Ou qu'il a de la chance, pour le moment ?

" Vraiment ? " C'est plus une constatation qu'une question. Il ne semble pas la connaître ? Peut-être... Dans tous les cas elle ne voit pas pourquoi il lui mentirait, là tout de suite. " Intéressant "

"Vraiment !" Il ne dit pas que ça a été facile, rien n'est jamais aisé dans ce monde de merde mais il s'est battu pour, il détourne une partie de ses recettes dans les bonnes mains, il fait sa propre police. Le Runny est son équipage, son bébé, son vaisseau. Il l'aime d'autant plus qu'il en a fait la plupart des travaux lui-même pour économiser de la main d'oeuvre. Et puis il y a Sarrazin dedans, son âme, son sourire et ses cicatrices. Et les colères d'Audrey, et la modestie de Constance. Par contre, il ne voit pas vraiment ce qu'il y a d'intéressant là dedans. "Et vous ? Vous faites quoi dans la vie si ce n'est pas indiscret ?"

Peut-être qu'elle ne devrait pas douter de la possibilité de créer ce genre de lieu dans un endroit comme Esperanza. Après tout, c'est la planète bulle du compromis. Un endroit où les juridictions se chevauchent et vivent ensemble... Dans un chaos plus ou moins organisé qui caractérise bien Dorado. Elle n'ajoute rien. Pensive un peu, alors que vient LA question. A laquelle elle ne sait pas quoi répondre.

" Un métier qui ne plaît pas à tout le monde, comme vous avez pu le constater. "

Et qui ne lui plaît pas forcément à elle non plus mais... Ça c'est une autre histoire. Qui implique des armes. Mais pas d'uniforme. Du moins, elle ne porte pas d'insigne quelconque sur elle, à part sa veste avec des ailes gravées mais qui ne semblent liées à aucun blason connu en particulier.

Il rit, pas vexé de la prudence de la jeune femme. "Ici, vous savez, aucun métier ne plait à tout le monde. Les légaux n'aiment pas les illégaux et inversement, les factions se tirent dans les pattes, il y a les métiers calmes qui méprisent les métiers à risque, les pilotes se moquent des planéteux, les mineurs vont singer les chemises blanches qui n'apprécient pas les bouseux..." Il se doute un peu qu'elle n'est pas de ces derniers. Les armes, le combat, l'absence d'uniforme, ça sent le pirate, le corsaire ou le militaire en permission. Aucune des trois profession ne lui pose de problème spécifique tant que sa taverne ne sert pas de cabane d'affut. "Mais c'pas un soucis si vous voulez pas en parler. Vous êtes sure que ça va ? Pas besoin que j'appelle un médecin ?"

Un homme qui prône le besoin d'un endroit neutre, c'est un homme qui pense qu'aucune des parties n'a raison. Ou qui adhère secrètement à la cause pirate. Ou qui est juste naïf ou pacifiste. Il n'a pas l'air naïf. Et il n'a pas été pacifiste, juste avant dans la ruelle. Tant mieux pour elle, notons. Mais du coup... Oui, elle est partagée à lui révéler sa profession.

Alors si ça lui pose pas de soucis, tant mieux, elle ne va pas s'étendre sur ce sujet.

Sa chemise blanche s'est teintée de rouge, mais le flot de sang qui coule lentement de sa tempe n'est pas si important que ça. Juste impressionnant... Pour le moment.

" Ca ira. Je peux faire la dure à cuire et vous dire que j'ai connu pire, si vous voulez. " Qu'elle tente sur le ton de l'humour. Enfin, elle essaye. Elle a toujours eu un humour particulier. " Sérieusement, si vous avez une trousse de premiers soins, ça suffira. "

Elle a pas envie que toute la ville sache qu'elle a été blessée non plus.

"Vous n'avez pas besoin de faire la dure à cuire, je suis déjà impressionné" rétorqua le rouquin avec un sourire amusé, poussant la porte de derrière du Runny et la conduisant par les couloirs jusqu'à son bureau où trônait une trousse de toilette.

"Va falloir que je nettoie la plaie. J'ai un frère médecin et si je fais pas les choses correctement, il va jamais la fermer à ce sujet."

Il attrapa une boite de cotons et un désinfectant transparent à la forte odeur d'eucalyptus qui lui fit froncer le nez.

"J'dois être allergique à ce truc, dès que je le respire j'ai le nez qui coule comme une fontaine."

" Ah oui ? " Il est impressionné ? Par sa capacité à se faire coincer contre un mur et tabassée ... pratiquement violée ?

Soit il est bizarre. Soit... il est bizarre.
Et elle n'a plus les pensées très cohérentes, d'ailleurs. Elle est bien contente d'arriver à destination.

Elle jette un oeil sur les lieux, curieuse, mais fatiguée et un peu désintéressée du bar à vrai dire. En attendant qu'il prenne les ustensiles pour effectivement nettoyer la plaie, elle viendra poser ses fesses contre le bureau, pour se maintenir à moitié debout, et observer le bureau un instant avant de revenir à Cathwulf.

" Evitez de le respirer, alors. Ce serait dommage de devenir une fontaine au dessus de ma tête. " Qu'elle viendra répliquer avec un demi sourire. A moitié sérieux seulement. C'est con de nettoyer une plaie pour revenir l'infecter ensuite.

"Promis, je ferais attention." Il débouche la bouteille, imbibe le coton et, ça rate pas, il a le nez qui pique. Il prend une forte inspiration, bouche ses narines de l'intérieur et applique, en apnée, la compresse sur la blessure. Le sang qui avait commencé à coagulé semble fondre un peu, mais la plaie est saine, du moins de ce qu'il peut en voir. Il s'écarte, expire, inspire, recommence jusqu'à ce que tout soit bien propre puis s'éloigne à nouveau pour reprendre son souffle. "Faudrait peut-être un pansement ou quelque chose du genre mais au milieu des cheveux ça va vous donner l'air bizarre."

Les grands yeux aux reflets ambres de la métisse observeront le rouquin lors de son manège. Elle aura penché un peu la tête et dégagé ses cheveux de sa blessure, mais alors qu'il applique ce truc à l'odeur aggressive sur son cuir chevelu, elle n'a rien d'autre à faire que de le détailler. Grand. Elle devine des muscles sous sa chemises. Et le bras cybernétique, évidemment... Un visage plutôt pas mal et des yeux d'une couleur plutôt insondable entre le bleu, le vert et le gris... Un rien plus de vert que de bleu ou de gris, qu'elle a l'impression... Joli garçon, donc.

Mais elle se retient de sourire face à son manège pour éviter l'odeur d'eucalyptus. Sourire parce que c'est assez drôle, non parce qu'elle se moque. L'odeur lui attaque aussi les narines, mais elle est moins sujette à laisser sortit aussi facilement le contenu de son nez, semble-t-il.

" Vous allez bien ? " Qu'elle demandera, le voyant reprendre son souffle après cette épreuve en apnée.

Elle tournera la tête vers la trousse de premier soin à sa remarque, se retenant de hocher la tête avant de chercher un bandage ou un linge propre au moins, à appliquer sur la plaie.

" Pas plus bizarre que de vous voir me soigner en apnée, mais ça ne tiendra pas de toute façon "

Donc elle se contente de le maintenir contre sa tête, avec une main, pour le moment.

"J'aime votre optimisme, il est rafraichissant." Il se moque, lui, mais gentiment, sans agressivité, essayant au contraire d'instaurer une complicité qui lui permettrait de se détendre. Elle semble sur le qui-vive, du genre à tout analyser mais avec ce qu'elle vient de vivre, il ne lui en veut pas. Si on avait fait ça à Sunny...mais non, Sunny se tient à l'écart de ces milieux, il en est certain. C'est pas son genre. "Allez, donnez moi-ça, on va voir si j'arrive à bricoler un truc vaguement sérieux."

L'odeur d'eucalyptus est toujours là, mais moins forte maintenant qu'il a rebouché la bouteille et posé le chiffon imbibé. N'empêche, il en est pour une bonne séance de mouchage une fois qu'il aura fini. Il renifle un peu, se lave les mains. Il est pas médecins mais ça, il sait. Pour soigner quelqu'un, faut être propre.

Si Wynnstan le voyait, il serait mort de rire.

Son sourire s'élargit un peu. Il se moque, mais elle ne se vexe pas. Parce que le léger sarcasme dont il fait preuve est amusant. Et tellement... Tellement peu probable dans son cas. Mais ça, il ne peut pas le savoir. Donc encore plus drôle. Et puis, la tension retombe, l'adrénaline aussi.

" Mon optimisme... " Qu'elle répète, amusée. " Je fais pourtant des efforts pour améliorer mon optimisme "

Elle a presque une légère moue, mais lui donne ce qu'il demande, se laissant de nouveau faire une fois qu'il se sera lavé les mains. Se retrouvant à nouveau à l'observer sans s'en cacher.

" Vous vous lancez souvent au secours des gens en vous jetant dans des bagarres avec de parfaits inconnus ? Ou bien vous les connaissiez, ces gars ? "

Loin d'être en mode interrogatoire, elle est surtout curieuse de ce qui a bien pu pousser Cathwulf à venir à son secours en fait.

Aha ! Elle sourit ! Un point pour le rouquin, na ! Non mais oh. Souriant à son tour, d'un sourire heureux qui illumine ses traits plutôt graves en général, il attrape le linge et commence de son mieux un pansement de fortune. Ca glisse, y a les cheveux qui s'en mêlent alors il est obligé régulièrement de les lisser sur le côté avec sa main de chair. Ils sont doux et sentent bon la fille.

"Je crois pas que je les connaissais. J'en connais un certain nombre capable de ce genre de bêtises mais ils ne le feraient pas sur mon territoire. J'ai une petite soeur et le premier qui lui fait ça, je lui pête plus que deux dents." Il sourit et hausse les épaules. "J'ai pas souvent besoin de me lancer au secours des gens en me jetant dans des bagarres avec de parfaits inconnus mais je peux pas laisser des crétins mettre en péril mon affaire en faisant les idiots autour de mon bar. Et les gens qui me connaissent le savent. Au pire, je peux leur parler pour qu'ils arrêtent. Alors...on va dire que c'est pas souvent, mais que ça arrive. Je me bats clairement plus souvent avec des inconnus qu'avec des potes, ça c'est sûr."

Elle a un peu peur, elle avoue. Pas des mains du tenancier sur sa tête. Parce qu'elle peut toujours se défendre au cas où il deviendrait soudainement violent... Ce qu'elle n'espère pas, parce que le toucher de sa main dans ses cheveux est assez agréable pour le coup, mais surtout de savoir à quoi elle va ressembler après son essai qui semble compliqué à mettre en œuvre.

" Dommage. Enfin, non, tant mieux si vous vous battez plus souvent avec des inconnus que des amis " Qu'elle précise avec un sourire en coin. " Mais vu qu'on les a tous mis KO, je devrais me débrouiller autrement pour savoir de quel équipage ils viennent... Enfin, c'est pas grave. "

Elle a d'autres moyens pour trouver. Et en attendant, elle se fait sage sous les mains de l'infirmier improvisé.

Il sourit, amusé par ses justifications mais concentré sur la bande qu'il tente de dérouler autour de la tête de la jeune femme tout en maintenant la compresse propre, sans y mêler de cheveux. S'il est bon avec ses mains, il l'est surtout sur de la matière non vivante ou plus vivante ou encore pour la rendre moins consciente lorsque, par hasard, elle bouge encore mais la médecine, ça c'est l'apanage du petit Wynn.

"Qu'est ce qui vous fait dire qu'il s'agit d'un équipage ? Y a des cons d'astroporiens qui se déplacent en bande à la recherche d'une fille facile aussi vous savez..."

Elle se laisse toujours gentiment faire. Elle a un peu l'impression que son petit frère essaye de la coiffer comme quand ils étaient jeunes et qu'elle devait jouer la babysitter d'un bambin de 5 ans qui s'ennuie, mais... c'est pour arrêter de mettre du sang sur ses vêtements.

" Vous vous en sortez ? " Qu'elle demandera quand même, ne pouvant pas voir le résultat pour le moment.

Sa question suivante la laisse silencieuse un moment. Mais elle ne se retiendra pas de répondre, cherchant juste la bonne formulation.

" Généralement, les idiots qui s'attaquent à des pauvres filles n'essayent pas de leur mettre une balle entre les épaules. Enfin, je crois. Et ils avaient l'air plutôt synchro en combat... Au début. "