Entends ses cris quand tu as ignoré les miens. [feat. Némésis Crew]

Je dépose un baiser sur le front de Jillian, lui promets que je reviendrais auprès d'elle au plus vite. Je la quitte pour aller m'apprêter à grande vitesse dans mes quartiers. Demeurer parfaite. Toujours. En toutes occasions. Je rejoins ensuite la salle commune, et les quelques retardataires n'ont nullement l'audace de me faire m'impatienter. Debout devant mes hommes, je toise chacun d'entre eux, un à un. Le calme avant la tempête. L'ouragan qui n'est guère pressé d'attraper ceux qui ne peuvent fuir.

- La plupart d'entre vous doit ignorer, je l'espère, ce qui justifie votre présence ici. Cependant, au moins l'un ne le sait que trop bien.

Je ris. Un rire glaçant, qui se stoppe net.

- Qui a fait ça ?

Le silence est pesant. L'orage gronde.

- Je vous ai ouvert mes portes. J'en ai sauvé plus d'un d'entre vous. Je vous ai offert une nouvelle vie, une bonne situation, une réputation, et par-dessus tout, je vous ai offert ma confiance. Et vous m'avez trahie. Vous m'avez trahie !

Silence.

- Chacun sait que mes filles sont ce que je possède de plus précieux. S'en prendre à Jillian est l'acte le plus immonde que vous auriez pu commettre. Je ne le redirai qu'une seule fois, et j'attends de vous que vous montriez le peu de courage qui aurait pu servir à vous en prendre à moi, plutôt qu'à ma fille. Lâche. Lâche ! LÂCHE ! LEQUEL D'ENTRE VOUS A TENTÉ D'ASSASSINER LA CHAIRE DE MA CHAIRE ?!

Le silence demeure, pesant. Mon regard balaie l'assemblée. Après quelques longues secondes, je reprends la parole.

- Non ? Personne n'a le cran de se dénoncer ? Voilà qui est fort décevant. Vous avez le courage de vous en prendre à une enfant, mais guère celui d'assumer vos actes.

Alors que mon visage était aussi froid que la glace jusqu'à lors, un sourire cruel se dessine sur mes lèvres.

- Peu m'importe. Qui que vous soyez, où que vous vous cachiez, je vous retrouverai. Je vous retrouverai, et je vous ferai payer chaque seconde que vous m'avez fait perdre à chercher. Je vous ferai payer au centuple la souffrance infligée à mes filles. Je me nourrirai de vos cris, de vos pleurs, de vos supplications, comme s'il s'agissait de la plus douce des mélodies. Je repeindrais les murs du Némésis avec vôtre sang, et vos os demeureront longtemps accrochés en exemple sur nos murs. Vous paierez. Il s'agit-là d'une promesse que je vous fais. Je tiens toujours mes promesses. Peu importe le temps que cela me prendra, mais je vous trouverai. Je vous trouverai.

Au fil de mes paroles, mon sourire se change en une moue écoeurée. En un geste, je dégaine mes épées et fais de grands gestes avec.

- Je veux voir TOUT LE MONDE A SON POSTE. IMMEDIATEMENT ! TRAVAILLEZ, FAITES TOURNER LE NEMESIS, FAITES BRILLER TOUT CE QUI PEUT BRILLER ! Si j'en vois un seul qui demeure sans rien faire, il le regrettera. EXECUTION !!!

Le silence est lourd. Tous les membres d'équipage sont mal à l'aise. Et quand la capitaine leur hurle d'aller travailler alors qu'il est 5h, personne ne bronche. Le bruit des pas, des bâillements involontaires et des chuchotements qui se font en sortant, voilà ce qu'on entend. Eugène suit la foule, il doit récupérer Azel. Ses hommes il leur expliquera plus tard, Jillian il ne peut rien faire pour elle et la capitaine mieux vaut ne pas lui parler...ne pas l'approcher même.
Dans la foule, il la repère mais il faut qu'il récupère Bullet qui n'aime pas le monde. Il l'attrape, la met sur son épaule et a juste le temps de voir une couleur rose disparaître dans un couloir.
Il joue des coudes au travers des pirates. Pourquoi elle l'évite ?
Quand il tourne dans le couloir, il sait qu'elle a pris un détour et elle court presque. Personne n'est là. Il finit par l'attraper doucement puisqu'il sait qu'elle n'aime pas ça, mais au moins pour la forcer à se rendre compte de sa présence.

"CUPCAKE ! Attends-moi ! Pourquoi tu cours ? Et pourquoi... qu'est-ce que c'est qu'cette histoire ?"

Il se met entre elle et sa destination, fait descendre Bullet qui siffle. Elle voit bien qu'Eugène fronce les sourcils et met les poings sur les hanches. Pourtant son ton n'est pas encore menaçant, il n'a pas cette lueur de jeu et de cruauté qu'il peut avoir quand il devient vraiment dangereux. Il est juste perdu.