Révélation

Elle quitte ses bras pour se retrouver sur un lit. C'est doux et délicat, pourtant ça fait mal. Son visage grimace, pâle, plus pâle que d'ordinaire, et sa respiration s'accélère une seconde. Sentir les mains du capitaine appuyer contre sa plaie pour empêcher le sang d'en sortir, ça aussi ça fait mal, mais ça engourdit un peu plus son épaule aussi. La plaie est sous la clavicule. Elle aura une cicatrice symétrique à sa croix...

Enfin, si elle survit... Mais elle ne peut rien faire à part... attendre...

Elle se réveille un peu sous le ton autoritaire de son Capitaine. Son petit singe est posée sur la table de nuit, à observer la scène en faisant toujours quelques bruits inquiets. Elle inspire un bon coup. Ne pas s'endormir... Elle peut essayer de faire ça.

" Si... Si je m'en sors pas, vous... " Elle hésite, un instant. " Vous pourriez prévenir mes parents ? Du clan T'Levighn... T'Levighn... "

Conrad a le cœur qui se serre encore plus. Mais qu'est-ce qu'elle va encore inventer... pas survivre c'est pas une option.

- raconte pas de bêtise petite. On ira les voire ensemble tes parents et tu pourras leur dire ce que tu as sur le coeur. dit Conrad

Il commence à s'inquiéter sévèrement là le capitaine du Liberty. Si personne débarque rapidement avec un médecin digne de se nom il va débarquer du monde comme jamais. Son visage est celui qu'il a pendant les combats. Intense et dangereux.

Elle sourit à travers sa grimace de douleur. Un sourire un peu crispé, sur un visage qui se couvre un peu de sueur. Elle ignore si elle a chaud ou froid, pour l'instant. C'est une bonne chose non ? On dit qu'on ressent le froid quand on se rapproche de la mort... Elle a froid dans la main.

" Si vous voulez, Cap'taine... " Qu'elle répond doucement. Très doucement. " Mais soyez pas trop triste si on ne peut pas y aller à deux, hein... "

Elle serait déjà bien assez triste pour deux de l'abandonner ici... Maintenant...

Conrad se voit subitement pas faire quoi que ce soit sans la petite. Vraiment pas. Il se sent mal un peu comme lorsqu'il a perdu Emilie.

- je t'interdis de me laisser seul... tu m'entends ? Tu peux pas me laisser seul dit-il secoué par tous ces sentiments qui se bousculent en lui.

Ses paroles lui font presque aussi mal que le trou qu'elle a dans l'épaule. Mais même avec cette interdiction levée comme un ordre, elle a vraiment du mal à rester éveillée. Une larme solitaire finit par se frayer doucement un chemin par dessous son masque de cuir, un peu froissé dans la bagarre et depuis qu'elle a reçu le coup, même s'il est toujours en place...

Elle veut pas le laisser seul...

" Je suis désolée, Cap'taine... "

La voix n'est plus qu'un murmure, un tout léger murmure. La main qui tient son bras perd doucement de sa force alors que l'inconscience l'appelle de plus en plus fort.

Conrad voit qu'elle perd petit à petit la force de rester consciente et il vient rattraper cette larme solitaire qui coule le long de son visage. Il est doux dans son geste et sa main est chaude contre le visage de Ni'oh. C'est presque une caresse. Si il perd cette fille aussi il sait pas comment il fera... parce qu'elle lui a manqué quand elle boudait loin de lui. Mais il savait qu'elle était pas loin. Alors que se projeter dans un avenir sans elle est beaucoup plus douloureux que prévu.

- le médecin arrive. Tient bon dit-il en mentant effrontément. Il n'a aucune idée de quand ce putain de médecin allait se radiner.

Dodu et moi, on mange. Le dernier patient vient de partir. On profite des cinq minutes de tranquillité pour manger. Et on fait bien, parce qu'alors même qu'on a la bouche pleine, y a des gars qui défoncent presque la porte. J'offre un vague sourire à celui que je reconnais pour l'avoir soigné plusieurs fois. Les autres hommes ils grimacent en me voyant, y en a même un qui manque de vomir. C'pas grave, je souris quand même.

- Salut Jo' ! T'amènes des copains ?

J'ai même pas le temps de vraiment finir de manger qu'ils me font tous redescendre sur terre.

- Billy, on a besoin de toi à l'auberge, y a une femme gravement blessée !

Je retrouve instantanément mon sérieux.

- Dodu, prends les sacs, on y va ! Conduisez-moi à elle, tout de suite !

J'attrape ma canne, Dodu monte sur mes épaules avec deux gros sacs, et on se dirige vers l'auberge aussi vite que possible. Là-bas, ils me font monter à l'étage, et me guident jusqu'à une chambre. Ils m'ouvrent la porte, mais ils me dérangent, ils sont juste devant moi.

- Poussez-vous, laissez-moi passer ! Bonjour !

Je jette à peine un coup d'oeil à l'homme mais il est pâlot.

- Dodu, tu le surveilles, faudrait pas qu'il tourne de l'oeil le Monsieur.

Je m'approche de la fille, elle est mal en point.

- Restez avec moi Madame, j'vais vous sortir de là. Il s'est passé quoi ? Je demande à l'homme.

Le médecin arrive... Il ment, et pourtant, à ces paroles providentielles, il y a des bruits de pas violents qui se font entendre. Une porte qui s'ouvre. Srätx qui crie de surprise en voyant apparaître ... Elle ignore bien quoi, mais le petit cri du petit capucin la maintient une seconde de plus éveillée. Une seconde, seulement. Le temps d'entendre une voix féminine se frayer un passage dans la chambre.

Ca reste difficile de dire si elle est inconsciente ou non, vu qu'il n'y a pas de paupières pour s'y référer. Seulement sa main qui retombe le long du bras de Conrad. Sa respiration est lente, le sang coule toujours de son épaule. Sa chemise blanche est maintenant rouge sang. Elle est pâle, trop pâle...

Petite, déjà, elle n'avait pas une très bonne constitution physique face aux maladies... Il n'y a plus qu'à espérer que ce soit un vraiment bon médecin.

La petite sombre doucement dans l'inconscience et il ne peut la retenir. Cette fois ce n'est pas un coup du sort et il va écharper le coupable, le découper en petits morceaux qu'il donnera en pâture aux plantes carnivores de Renaissance. En attendant il faut qu'elle tienne le coup.

Les gars arrivent avec une.... il s'arrête une seconde en regardant la femme et son compagnon. Ses yeux s'enflammes soudainement et il a demandé un médecin pas un rebouteux. Conrad se met en travers de la femme et la toise du haut de son mètre quatre vingt six.

- vous êtes médecin diplômé ? la question est lourde de sens.

C'est un capitaine pirate et il ne semble pas commode pour le coup sans pour autant être intimidant. Il est évident que ce n'est pas dans sa nature. C'est un homme qui sait par contre caché ses émotions et le commun des mortels doit avoir du mal à lire en lui. Mais là pour un œil très averti il est mortellement inquiet et s'il se fiche de l'apparence de la nouvelle venue il n'en demeure pas moins qu'il s'apprête à confier une vie importante à ses yeux à cette dernière. Et il est aussi en colère pour le coup.

Je suis stoppée nette dans mon élan par l'homme pâlot. Il a du charisme, et quelque chose de menaçant, mais au fond, il est juste terriblement inquiet.

- Diplômée et major de sa promo, Monsieur. Mais si vous voulez bien, nous discuterons de mes diplômes plus tard. Votre amie a besoin de moi et je ne crois pas que vous ayez mieux à votre disposition. Je vous promets qu'elle est entre de bonnes mains, et que je suis en capacité de la sauver si vous me laissez passer.

Ma voix reste douce, mais ferme. L'homme est impressionnant et Dodu lève vers lui des yeux emplis de curiosité. Par contre, je ne permettrais pas qu'on m'empêche de soigner la petite dame. Elle a l'air encore jeune, et elle semble avoir perdu beaucoup de sang. Le temps est compté. Il m'ouvre alors le passage et je me penche enfin sur la jeune femme.

- Madame, restez avec moi. Vous m'entendez ? Si vous m'entendez, vous pouvez simplement bouger la main. Accrochez-vous. Dodu, mon matériel, tout de suite.

Dodu s'exécute, commence à ouvrir mes sacs, à déballer le nécessaire de soin. Je déchire son haut pour découvrir la plaie béante. On l'a pas ratée. Je m'adresse à l'homme.

- Je vais avoir besoin que vous lui parliez pendant mon intervention. Il faut qu'elle reste éveillée. Est-ce que vous savez de quel groupe sanguin elle est ?

Conrad regarde le femme un peu étrange mais est-ce qu'il a vraiment le choix. Non. Il s'écarte donc et la regarde s'affairer. Puis il s'approche doucement de Ni'oh.

- C'est une blessure par balle il y a environs 10 minutes. Elle est O-, elle a environ 26 ans, d'origine Mo'at sans métissage. il ne sait pas si c'est important mais il le précise au cas où.

Il vient doucement caresser la joue de la belle et se penche pour lui parler à l'oreille.

- je t'ai interdit de m'abandonner. Tu m'entends. On a encore un bout de chemin à faire ensemble petite. Toi et moi. dit-il avec sa voix grave et profonde. Celle de la Flamme.

Son haut est déchiré. Le sang recouvre une bonne partie de son torse. La plaie est située à gauche, donc pas proche du coeur, mais proche des poumons. Cela dit, elle ne crache pas de sang, mais elle en perd beaucoup. Pour le reste, elle a une peau très blanche, déjà sans la perte de sang. Quelques cicatrices, la plus impressionnante étant la croix au dessus de son coeur, au fer rouge. D'autres prouvant qu'elle n'est pas qu'une musicienne sur le Liberty, mais rien d'aussi grave que la plaie ouverte d'il y a 10 minutes.

Elle a une jolie poitrine aussi, même si ce n'est guère le moment de s'attarder sur ce genre de détail. Et des muscles fins qui rendent sa silhouette moins frêle qu'elle n'en a l'air.

Est-ce que c'est le froid soudain sur le haut de son corps, la main du capitaine dans la sienne, le bruit ou le murmure de sa voix enflammée par la flamme Pirate... Ou encore Calypso ?... Allez savoir ce qui la réveille un peu et qui ramène un peu de vie au moins dans la main qui vient serré l'énorme poigne de son Capitaine...

" Vous et moi... " Le murmure est en mojat, et assez faible, mais au moins, elle est réveillée. Elle n'as plus vraiment conscience d'autre chose à par ça, d'ailleurs.

Penchée sur la fille, je m'active. Je la laisserai pas partir, elle va s'en sortir. Elle a perdu vraiment beaucoup de sang, et l'annonce de son groupe sanguin me rassure un peu. Je vais pouvoir la transfuser. Mais pour le moment, il faut arrêter l'hémorragie. Penchée au-dessus de la plaie, je zoome pour voir s'il y a le moindre éclat à retirer à l'intérieur, avant de pouvoir la refermer. Le poumon est miraculeusement sauf.

- Continuez à lui parler, Monsieur. Voilà, comme ça... Elle va s'en sortir.

Dodu s'affaire aussi à mes côtés. Il me passe ce dont j'ai besoin avec rapidité et efficacité. Je nettoie la plaie et aussitôt, je commence à la refermer. En même temps, Dodu sort les plantes dont j'ai besoin pour préparer un pansement acceptable, qui permettra une meilleure cicatrisation. Puis, quand la plaie est recousue et que le sang ne s'enfuit plus du corps de la fille, je prépare mon matériel pour la transfuser. En tant que Mo'at, elle a plus de chance d'accepter le sang si c'est un autre Mo'at qui le lui donne. J'aime pas ça, mais tant pis. C'est pour la vie de la petite dame.

- Ca va piquer un peu, mais elle devrait rapidement reprendre des couleurs.

Et je me pique le bras avant de piquer le sien, avec des tuyaux et une pompe qui permet de faire passer le sang de mon corps au sien.

Conrad écoute la médecin et après avoir eu l'impression qu'elle fait son travail correctement il se concentre à nouveau sur la petite.

- on a déjà fait un bout de chemin ensemble. Mais je suis sûr qu'on peut faire mieux encore. dit-il à la mo'at.

C'est peut-être pas ce qu'elle veut entendre elle est sans doute satisfaite de leur relation actuelle. Mais il veut en savoir plus sur elle maintenant. Parce qu'il a pas envie de la voir quitter son côté. Ce qui est rare.

Pour le coup, elle restera réveillée... Si les paroles de son capitaine la surprennent un peu... Elle ne sait surtout pas trop quoi en penser... Mieux encore ? Elle a les idées trop embrumées pour comprendre. Il est trop paniqué pour avoir les idées claires, de toute façon. Et puis, la douleur la tirera de ses réflexions embrouillées tout à coup.

Elle serre férocement la main de son Capitaine en essayant de ne pas bouger, mais on trifouille son épaule pour nettoyer une plaie à vif et dans une zone qui n'est pas sous anesthésie. Elle gronde plusieurs insultes en mojat et sa respiration s'accélère un peu, alors qu'elle essaye de ne pas crier. Elle serre les dents sous son masque noir, en espérant qu'elle ait terminé rapidement...

Habituellement, on emploie des méthodes un peu moins brutales Dodu et moi, mais là, on a pas vraiment le temps de faire autrement. Mieux encore, je sais que la douleur va la tenir éveillée suffisamment longtemps pour qu'elle puisse s'en sortir. Mon sang coule jusque dans ses veines, et sans perdre de temps, Dodu me tend l'onguent qui va servir de pansement à la plaie. En plus d'être antiseptique et apaisant, il va permettre une cicatrisation plus rapide et plus jolie, même si l'esthétique est vachement secondaire quand on manque de mourir.

- Ca sent pas très bon, mais ça va vous faire du bien. Vous reprenez déjà un peu de couleurs, ça va aller.

J'étale la pâte verdâtre odorante et gluante sur la plaie fraichement refermée, en surveillant la machine qui pompe mon sang. A mon avis, elle va avoir besoin d'un peu plus que la dose sécuritaire pour moi, mais je suis solide alors je vais prendre le risque. Ça craint pas grand chose, en fait. Je vais juste avoir la tête qui tourne un peu, au pire. Mais la fille va s'en sortir. Je suis confiante. C'est sûr qu'on est arrivés à temps, Dodu et moi.

- Il va falloir surveiller d'éventuelles infections ou complications inattendues, mais a priori, avec du repos, elle devrait rapidement être sur pieds.

Conrad regarde et écouté. On ne peut pas dire qu'il soit envahissant. Il serre fermement le main de la petite Mo'at mais pour le reste il se fait aussi petit que possible au vu de sa corpulence. Lorsqu'il entend les propos rassurant de la médecin il sourit même un peu. Il a confiance dans ce que dit la femme. Elle a la Flamme, un compagnon animal, et un physique à faire peur à un quartier maître endurci. Si elle continue à soigner c'est qu'elle a la foi. Sinon .... Il ne préfère pas penser à ça.

- Elle va se reposer. certifie le capitaine. je m'occupe de son emploi du temps des semaines à venir.

Il regarde la médecin et prend le temps de la détaillé. Elle n'est pas belle, très laide en fait. Pourtant son regard reste celui d'un capitaine qui en a vu d'autre et qui ne juge pas les gens sur autre chose que leur acte.

- vous venez de lui sauver la vie. Demandez et je trouverais un moyen de vous exaucer dans les limites de mes capacités. dit-il doucement.

Il est sincère. Elle vient de lui ôter un poids considérable du cœur. Il n'aurait jamais supporté qu'elle meure. Il s'en rend compte maintenant. Et ... C'est emmerdant çà. Mais pas le sujet du moment.

C'est pas comme si elle avait son mot à dire dans l'histoire.

Elle a pas bougé de là où elle était. Son épaule soignée avec les moyens du bords. Sans anesthésie elle a dû bouger quand même, frémir sous la douleur, ça n'a pas dû être facile. Sa peau est moite. Elle a entre chaud et froid. Mais elle respire à nouveau normalement. On pourrait facilement la croire à nouveau endormie, si la main ne serrait pas encore celle du Capitaine, et si elle ne fronçait pas le nez à l'approche du cataplasme.

Elle ne dit rien. Elle ne sait pas trop quoi dire. Elle est fatiguée. On lui a dit de rester éveillée... Elle écoute le Capitaine et le médecin parler, alors qu'elle sent la chaleur revenir dans son bras.

" Engagez la, Cap'taine " Qu'elle souffle un peu trop faiblement que ce qu'elle espérait. Mais c'est sensé être de l'humour. Elle n'est pas du genre de celles qui demande d'engager quelqu'un de force.

Les mots du monsieur et de la dame me touchent et m'arrachent un sourire. J'ai un peu la tête qui tourne, mais ça devrait aller. J'ai pas l'habitude qu'on soit bienveillant comme ça avec moi, ni qu'on veuille de moi. J'sais pas trop si la fille est sincère, mais même si elle plaisante, le fait qu'elle me rejette pas explicitement veut dire beaucoup pour moi. Je donne le matériel à Dodu, et rapidement on plie nos sacs. Je regarde la mo'at avec bienveillance.

- Ne dites pas de bêtises, madame. Vous êtes forte, mais évitez de faire des efforts. Et ne grattez pas votre pansement.

Dodu rassemble nos affaires avec efficacité.

- Dodu, où est passée ma canne ?

Dodu ramasse ma canne et me l'amène immédiatement. Je le remercie et prend appuie dessus avant de me tourner vers le monsieur charismatique.

- Quant à vous, je vous remercie beaucoup, c'est très gentil à vous, mais je n'ai besoin de rien, si ce n'est que vous preniez soin d'elle. Mais Dodu et moi on est pas inquiets à ce propos, pas vrai Dodu ?

Conrad regarde la femme qui emblématique déjà sur le départ. Et fronce les sourcils. Elle a besoin de rien... Étrange mais pourquoi pas. Après tout on est jamais au bout de ses surprises à Tortuga. Mais il va pas la laisser partir comme ça.

- Et si moi j'avais besoin de vous ? Vous allez pas me laisser dans le mal ? dit-il avec un petit sourire tranquille.

Il n'a jamais été du genre fier et arrogant comme capitaine. Juste il n'aime pas les effrontés et les gens malsains. Ce n'est pas le cas de cette femme. Ou alors c'est une bonne manipulatrice. Ce qui n'est pas à écarter. Il n'est pas spécialement doué pour lire la vraie nature des gens. Mais il sait s'ils ont la Flammes en eux et rien que ça c'est suffisant.

Elle est curieuse, elle écoute. Une main posée sur son ventre, l'autre le long de son corps, immobile pour un moment vu sa blessure. Elle risque pas de jouer du violon avant un moment.

Srätx, le petit capucin noir et blanc qui est posé sur la commode depuis tout le temps de l'opération, s'intéresse tout à coup à Dodu. Et s'approche de lui en sautillant et en faisant de légers bruits curieux. Maintenant que sa maîtresse est hors de danger, il peut penser à autre chose, et venir voir ce grand grand truc comme lui.

Je m'arrête nette en entendant les paroles de l'homme. Brusquement beaucoup moins sûre de moi, mes joues rosissent légèrement. Je ne suis pas très à l'aise lorsque l'on sort du cadre médical, et je n'ai vraiment pas l'habitude que quiconque me dise qu'il a besoin de moi. Pas comme cet homme-là le dit, avec ce sourire tranquille et sa carrure.

- Oh, eh bien non, bien sûr que non... Vous... Vous avez besoin de moi ? Vous ne vous sentez pas bien ?

Derrière moi, Dodu a l'attention captivée par le petit singe qui doit être le compagnon de la dame blessée. Il commence à pousser de petits cris en réponse à l'autre, et fait des petits sauts pour lui signifier qu'il est curieux. Dodu n'a pas l'habitude d'être en contact avec d'autres qui lui ressemblent. C'est même la première fois, je crois.

Il sourit tranquillement. Sa mystique lui a demandé un médecin et elle a même proposé de l'engager elle. Alors il va suivre çà comme si c'était une demande de la Dame. Qui sait ce qu'elle veut et demande quand elle ne parle pas. Mais ne pas parler ne signifie pas qu'elle n'intervient pas.

- La petite a demandé à ce que je vous engage. J'ai un grand navire et pas de médecin digne de ce nom. Et quand ma mystique demande alors j'exécute. Je sais jamais si c'est parce que Calypso la guide ou si c'est simplement de l'instinct. Dans le doute je veux pas vexer la Dame. il n'en dit pas plus.

Tout le monde sait que la déesse est susceptible ... Alors il ne va pas tenter le diable et le dire à haute voix. Il est un brin superstitieux. Mais pour le coup difficile de lui en vouloir. Les Mo'at et les pirates savent combien la Dame est réelle.

La petite pourrait s'endormir mais sa curiosité l'oblige à garder un minimum de conscience. Quant à savoir si elle se souviendra de tout ça quand elle se réveillera...

Le jeune capucin est curieux et repond de même au grand singe, par des petits cris plus aigus, s'approchant un peu. Prudemment. Pour étudier ce singe trop grand pour lui. Avant de sauter sur un meuble pour être à la hauteur de vue de Dodu. C'est mignon, cette rencontre curieuse. Mais on remarque que Srätx fait toujours attention à rester à une certaine distance pour le moment.

Je ne suis pas vraiment difficile, mais la proposition du Monsieur me surprend tant que je reste un instant bouche bée en le fixant avec de grands yeux. Dodu aussi est surpris, et il tourne un instant la tête vers l'homme avant de se reconcentrer sur celui qui sera peut-être son nouvel ami. Même si je ne me considère plus comme une Mo'at depuis très longtemps, je peux pas vraiment renier mes origines ni les croyances qu'on m'a inculqué. J'étais très jeune quand j'ai été arrachée à ma famille, mais j'ai toujours un très grand respect pour la déesse, et je voudrais pas l'offenser, oh ça non.

- Oh eh bien... Je... Dodu et moi, on n'a jamais pensé monter dans un navire un jour à plein temps comme ça. On pensait pas avoir une proposition comme la vôtre un jour, en fait. Nous on est des baroudeurs, on se carapate un peu partout. Vous... Vous êtes sûr que vous voulez quelqu'un comme ça ?

Je me désigne en parlant. Je sais que ça dérange des gens, je voudrais pas déranger. C'est pour ça que je vis seule depuis longtemps. J'observe Dodu du coin de l'oeil, et je vois qu'il tend une main vers le petit singe. Il est timide mon Dodu, mais c'est un coquin, il aime s'amuser. Je le vois sortir une framboise de mon sac, et la tendre à son petit camarade.

Conrad regarde et étudie la réaction de la médecin. Pour sûr que personne ne lui a fait de proposition. On ne va pas se mentir elle est laide comme un poux. Et encore ce n'est pas très sympathique pour le poux.

- La porte de mon vaisseau est toujours ouverte. Tant que tu seras à bord il faudra remplir les missions qui seront les tiennent. Ensuite à terre tu es libre de tes mouvements, sachant qu'on peut te protéger si tu as des choses à faire. Et si un jour tu décides de partir ce n'est pas un problème. Faudra me donner un peu de préavis. Que je trouve un remplaçant. explique Conrad.

Il prône la liberté alors il ne va pas lui mettre des barrières.

Je suis Conrad Stackborn, capitaine du Liberty. se présente finalement le pirate en tendant la main.

Il a son petit sourire tranquille et l'assurance d'un pirate né.