Caractère
Curieuse et observatrice depuis sa petite enfance, elle ne néglige jamais son environnement ni les gens qu'elle soumet à un examen inconscient et minutieux. Autrefois, elle n’hésitait pas à apprendre, à aller vers les autres et à manquer de tact et diplomatie mais elle s'est renfermée après un épisode particulièrement violent qui a signé la fin de sa carrière de douanière. Maintenant, elle reste en retrait souvent silencieuse à observer sans dire mot. Elle prend soin de peser ses mots désormais et évite les terrains minés (au sens propre). Gillian s'avère douée pour transmettre ses passions et enseigner son métier. Si bien qu'elle regrette parfois de ne pas être devenue institutrice. Mais elle ne pouvait pas décevoir sa famille. Souvent en manque d'argent, elle est nostalgique de l’époque où elle avait une paie régulière de douanière mais ce temps n'existe plus. Attachée à son troisième Kao qui lui a permis de se retrouver, et de remonter, elle lui donne parfois les restes de repas laissé par un client de taverne. Elle rit de temps en temps aux facéties de son Kao et doit parfois intervenir pour le contrôler.
Histoire
Il faut savoir que la famille de Ramirez est particulière. Leurs ancêtres étaient, de formation ingénieur, et sont venus terra former Obscuro pour les colons de l’Impérium en 3 ADD.Ils s’établirent à Valentia et y restèrent jusqu’à la fin de leurs vies. Puis leurs descendants devinrent soit des contrebandiers et des receleurs soit des douaniers et des policiers. On pourrait penser que cette divergence de point de vue sur la manière de gagner de l’argent provoquerait des dissensions au sein de la famille mais ils sont en réalité très soudés et attachés les uns aux autres. Leur bonne entente reposait sur l’accord tacite des flics de la famille de fermer les yeux sur les cargaisons illégales et les contrebandiers de ne pas importer à Valentia des substances illicites le Nari Te Liva ou la drogue tirée du venin de Naan'gi ou des objets qui peuvent vous mettre derrière les barreaux pour très très longtemps comme malgré leur caractère extrêmement lucratif. ( et qu’ils balancent anonymement ceux qui le font à Valentia ) Personne dans la famille ne tenait à être indirectement responsable des morts causés par ces drogues. Sirius Ramirez, le frère ainé de la mère de Gillian, refusa cet accord et a permis ainsi en 69 ADD l’arrestation de son frère cadet Ferkad Ramirez (âgé de 23 ans) qui fut emprisonné pendant 4 ans.Il fut aussitôt exclu de la famille bien qu’il garde le contact avec sa sœur Cordélia (cf : la mère de Gillian). Contrairement à lui, elle acceptait de fermer les yeux sur les activités de son jeune frère.Puis en 72 ADD, séduite par la beauté d’un capitaine corsaire trinitaire payé par l’Impérium du nom de Boulanger qui se trouvait avoir un chargement illégal, elle dévia exceptionnellement de cette ligne de conduite et demanda en échange une nuit torride avec lui. Evidemment, il jugea que ce n’était pas cher payé et accepta le marché.Ils pensèrent qu’ils allaient reprendre le cours normal de leur vie après cette nuit de passion. Ils se trompaient lourdement.
Boulanger revint l’année suivante forcé par des lourdes avaries subies par son vaisseau, l’Invulnérable, lors d’un engagement contre des pirates sauvages et féroces. Il se rappela sa nuit enflammée dans les bras de sa maîtresse éphémère et se renseigna sur la douanière aux cheveux blancs répondant au doux nom de Ramirez.Ils renouèrent leur relation et refirent des trucs sous la couverture durant toute l’escale forcée de l’Invulnérable.Alors forcément, Cordélia se découvrit enceinte 10 jours après le départ de l’Invulnérable.Catastrophe !La famille s’évertua à ébruiter la future naissance dans leur cercle de connaissances et discutèrent ensemble de l’avenir de l’enfant. Contrebandier ou douanier ? Telle était la question. Il n’y avait pas de troisième voie possible pour eux. Il y eut même un incident particulièrement drôle impliquant de la bière, beaucoup de bière et Jésus Ramirez, le père de Cordélia, Ferkad et Sirius. Toutefois, l’enfant naquit 4 semaines trop tôt et le cirque du « Oh ! Elle est toute mignonne ! » commença. On polémiqua sur le prénom à donner au nouveau-né. Parmi les propositions, l’on trouvait Stella, Norah, Esperanza, Nano et Miranda, mais aucune ne l’emporta puisque la mère fit valoir ses droits maternels et prit elle-même la décision de la prénommer Chérie Ramirez.
Pendant les quatre années qui suivirent, Cordélia et sa fille vécurent paisiblement. Quand Gillian atteignit l'âge honorable de 6 ans, elle commença à apprendre auprès de Sirius et de son oncle Ferkad les rudiments de deux métiers. Chacun espérant être plus doué pour influencer l’enfant afin qu’il ne tombe pas dans les travers de l’autre. Les deux semblaient incapables de comprendre que c'était trop tôt pour parler de contrebande et de droit à une fillette, mais ils semblaient s'en ficher comme de leur première chaussette. Ils avaient tous les deux remarqué l’incroyable attention avec laquelle elle buvait leur parole sans se rendre compte de la lueur d'incompréhension qui brillait dans les yeux de Gillian. De ce qu'elle parvenait à comprendre toute seule, c'était qu'ils étaient ses héros d'enfance et pour le reste, elle devait poser des questions pour connaitre la signification de tel mot et une fois qu'elle sut écrire, elle était forcée de se plonger dans les dictionnaires disponibles (qui étaient plutôt rares). C’est alors que le capitaine corsaire Boulanger fit son grand retour de pied en cap par une nuit noire en 79 ADD. Entendant la franche dispute entre lui et sa mère, Chérie se glissa hors de son lui et alla voir. La première réaction du capitaine fut la stupeur de revoir les yeux bleu océan qu’il voyait souvent dans le miroir quand il regardait dedans puis la colère. Il cria à son ancienne maîtresse qu’il n’avait pas l’intention de se laisser faire et qu’il reviendrait de temps en temps pour la petite, car elle avait le droit de connaître son père. Pour faire acte de sa promesse, il lui confia son collier en croix doublé d’un anneau d’or. Il tint effectivement parole, il revint régulièrement jusqu’aux 12 ans de la fillette à laquelle il offrit un magnifique Kao de sexe féminin que Chérie prénomma Portia puis ne revint plus jamais.
Il avait très vraisemblablement trouvé la mort, mais une enfant se fiche du pourquoi il ne revenait plus ; tout ce qu’elle comprit, c’est qu’il revint plus. Elle attendit. Se promena même dans les quartiers de Valentia dans l’espoir de le croiser. À une de ces occasions, elle vit un vieil homme pratiqué un exercice martial avec une lame qu’elle identifia comme étant d’une qualité bien supérieure à l’ordinaire. Impressionnée, elle revint régulièrement le voir et à quatorze ans, se résolut de lui demander à lui enseigner cet art. Il refusa net, mais pas découragée, elle recommença encore et encore jusqu’à qu’il accepte enfin. Elle découvrit ainsi qu’il se nommait Gilles de Ray et était trinitaire comme son père seulement, il avait renié sa foi et s’était épris de l’Unité, un état d’esprit idéal pour accomplir chaque acte de sa vie provoquant les foudres de l’Inquisition. Ce fut un maître sévère et exigeant n’hésitant pas à la punir en lui infligeant des coupures à la joue droite quand elle n’était pas concentrée. Curieusement, il s’occupait toujours de soigner les blessures de Chérie à la fin de chaque séance et prenait toujours le temps d’écouter ses soucis, ses déchirements avant de dispenser sa sagesse d’ainé. Il fallut cependant des années pour qu’elle parvienne sans qu’elle parvienne à approcher le niveau de son maître qui était un génie dans son art, mais elle avait l’avantage de parvenir à deviner plus ou moins ses prochains mouvements d’après sa posture et d’être jeune. Elle lui révéla même qu'elle avait un rêve, devenir institutrice, mais elle ne pouvait pas, elle était loyale à sa famille et refusait de leur faire de la peine. Gilles resta son secret alors que Sirius et Ferkad rivalisaient d’ingéniosité pour l’influencer en faveur de leurs métiers respectifs. Sa mère se contentant simplement de lui montrer ce qu’elle savait.
Finalement, elle rejoignit les brigades douanières à 21 ans et se montra particulièrement habile à déjouer les plans des contrebandiers et à les arrêter lors d’échanges avec des receleurs. Elle entreprit même de créer un réseau d’informateurs dont son oncle Ferkad, qui était plutôt satisfait de collaborer pour expédier des trafiquants de venin de Naa’ngi en tôle, en échange d’un manque de curiosité concernant les cargaisons illicites. Prudente, elle prenait soin de ne rien laisser soupçonner de son réseau en limitant le nombre d’arrestations spectaculaire. Sa manière de faire frustrait Sirius pas dupe, qui avait grimpé les échelons de la douane grâce à son incorruptibilité, mais il ferma les yeux en raison des résultats obtenus et pour enterrer la hache de la guerre avec son frère et sa famille. En 100 ADD, elle fit l’expérience de la perte de Portia, son Kao adoré puis deux mois, après elle perdit Gilles de Ray, son mentor. Ce fut elle qui le trouva dormant pour l’éternité dans son lit et souvint d’une conversation sur la vie et la mort qu’elle avait eue avec lui. Il lui avait confié ne pas craindre la mort parce qu’il avait bien vécu et vouloir être enterré au pied d’un arbre. En exécutant sa dernière volonté, elle eut la surprise de découvrir qu’il lui léguait son arme. Pour le remercier, elle s’adonna en pleurant à chaude larme devant sa tombe à la première danse mortelle qu’elle le vit faire. Chérie savait que le vieux bonhomme lui manquerait avec sa dureté et sa sérénité devant les épreuves de la vie. Elle n’avait pas trouvé l’Unité chère à son maître, mais elle espérait y parvenir un jour.
Deux ans plus tard, elle acheta un nouveau Kao mâle cette fois-ci qu’elle prénomma Cyrille en hommage à son père disparu. Malgré le chagrin, elle poursuivit avec professionnalisme son œuvre jusqu’en 107 ADD. À cette époque, elle se livrait à une activité consistant à démanteler un réseau de pirate-contrebandier particulièrement véreux et il fallait procéder méthodiquement vu les complicités dont ils bénéficiaient au sein de sa hiérarchie. Malheureusement l’affaire a mal tourné puisque le réseau coinça l’un de ses informateurs qui révéla son plan et envoya des hommes de main l’éliminer chez elle. La tentative aurait réussi si elle n’avait pas remarqué les hommes de main et si elle n’avait pas possédé les compétences martiales que lui avait transmis Gilles. Mais même ainsi, un des sbires parvint à la suriner dans le dos et l’aurait achevée si Cyrille ne s’était pas jeté dessus pour le mordre. Le temps qu’il s’en débarrasse, Chérie avait dépassé la douleur et s’était tourné pour tuer le salopard qui venait de tuer son Kao. Puis elle s’effondra sur le cadavre de Cyrille. Ferkad la retrouva et l’emmena à son repaire pour la soigner. Il le fit bien maladroitement, car elle en garda une belle cicatrice. Il reçut alors la visite de Cordélia remarquablement bien grimée en clochard qui l’avertit que les supérieurs aux douanes avaient eu vent de l’affaire et « découvert » des preuves mêlé de faux et de vrai accusant des pires crimes et suffisamment vagues pour rendre inefficace la moindre défense présentée par Chérie. Une fois passé la surprise et la colère de découvrir que sa planque était connue de son frère Sirius depuis un moment et qu’il avait transmis l’information à sa sœur, il comprit le danger que courait Chérie. Ferkad estima quand même que c’était gros à avaler comme invention, mais que de toute manière, elle était foutue avec un dossier pareil.
Il résolut donc de la faire passer clandestinement à bord de son vaisseau de contrebande ou elle y passa sa convalescence. Parant à toutes éventualités, il lui demanda quel prénom elle voudrait pour sa nouvelle, et eut pour réponse « Gillian. En mémoire de Gilles. Et Boulanger. Comme mon père. » Chérie fut déposée sur Esperanza ou elle se tourna les pouces traumatisés par la trahison de ses supérieurs, sa blessure et la perte de Cyrille. Elle se mit à boire raisonnablement, à fumer et à exercer des métiers de videuses de taverne expulsant les hommes et femmes qui provoquaient des rixes. Puis un soir en 109 ADD, elle trouva un Kao errant qui fouillait dans les ordures de la taverne ou elle travaillait. Elle l’adopta en lui donnant le prénom de Karma et en lui donnant à bouffer des restes nettement plus nourrissants et appétissants. Avoir un compagnon canin dont s’occuper, lui procura le courage et la volonté d’employer ses compétences à autres choses que de jouer les videuses et les philosophes ivres. Elle décida de reprendre ses échauffements et de s’entraîner à nouveau, honteuse de s’être laissé aller. Sa détermination à se redresser était ferme, et elle décida de quêter des personnes soucieuses de leur protection pour gagner de l’argent supplémentaire.