A Chance Meeting

C'était une journée ensoleillée sur Vanguard, ce qui voulait dire que le Palais d'Ivoire était à peu près vide alors que tout le monde était en sortie pour profiter du beau temps. Kieran en avait donc profité pour se promener dans l'immense bâtisse après avoir terminé ses cours pour la journée. Sa mère ne lui permettait pas normalement de se promener sans surveillance. Bien qu'il savait bien qu'il ne devait pas déranger les clients de sa mère ou des autres Compagnons qui faisaient affaire ici, Darcia préférait ne pas prendre de chance en évitant le plus possible que Kieran son promène seul dans le manoir. Sauf que Kieran avait terminé ses cours en avance et il avait profité de l'opportunité pour se faufiler avant que sa mère termine son rendez-vous avec son client.

Il était étrange de voir le hall principal aussi vide. La lumière du soleil éclatant dehors reflétait sur les divers miroirs et le marbre d'un blanc immaculé. Le garçon de douze ans s'amusait à dessiner des formes amusantes avec l'ombre de ses mains. Puis, il sursaute légèrement, entendant quelqu'un arriver. Soupçonnant sa mère, il se cache derrière un meuble, mais réalise rapidement qu'il s'agit d'une jeune fille. Il la regarde un moment depuis sa cachette. Elle est jolie. Il s'avance vers elle doucement, lui fait peur sans faire exprès. Il s'excuse, semble visiblement inoffensif dans son beau costume bourgogne.

Pendant ce temps, Darcia termine avec son client de la journée et se rend à la salle où Kieran suit ses cours normalement, seulement pour voir que la pièce est vide. Le professeur est parti et Kieran a aussi disparut. Paniquée, Darcia se met à le chercher frénétiquement dans l'aile privée du Palais d'Ivoire, celle consacrée à son habitation. Elle vérifie dans la chambre de Kieran, puis dans sa propre chambre où elle l'avait déjà trouvé par le passé, mais trouva que du vide.

- Kieran ! Où es-tu ? crie-t-elle alors qu'elle descend l'escalier principal.

Finalement, elle entend la voix de son fils dans le hall d'entrée et une vague de soulagement l'apaise. Elle gagna le bas de l'escalier et le trouve assis en plein milieu de la salle avec une jeune fille. Darcia sourit tendrement en les voyant ensemble, puis se rapproche doucement de Kieran en posant une main bienveillante sur son dos.

- Mon coeur, je te cherch- ...

Son regard doré est attiré vers la jeune fille devant Kieran, ou plutôt, la grande femme qui vient d'apparaître derrière elle. Leurs regards se croisent, l'intensité de ses yeux or se mélangeant avec le bleu glacial des yeux de la femme. L'air semble se suspendre autour d'elle pour un moment, jusqu'à ce que Darcia rompe le silence avec un sourire en coin.

- C'est votre fille, je présume? Vous vous ressemblez tellement...

Kieran se lève pour aller rejoindre sa mère, fixant l'imposante femme au loin timidement.

J'avance d'un pas rapide vers le Palais d'Ivoire. J'espère du plus profond de mon coeur que j'y trouverai ma fille. Elle m'a clairement fait savoir qu'elle était fascinée par l'endroit et qu'elle comptait s'y rendre. Je n'y suis guère réellement opposée, même si ça n'est guère un endroit pour les enfants. Cela fait néanmoins plusieurs heures qu'elle demeure introuvable, et l'inquiétude me tort l'estomac. Ainsi, je m'engouffre dans le Palais d'Ivoire, sans prendre la peine d'admirer la beauté de l'endroit. Mes yeux de glace se posent sur tout ce qui m'entoure dans l'unique but d'apercevoir la silhouette fine de ma fille. Enfin, au détour d'un couloir, j'aperçois Jillian. Rassurée de la voir, et incapable de m'énerver contre elle, j'ouvre mes bras pour l'accueillir.

- Te voici enfin, mon ange.

Je ne remarque qu'elle n'est pas seule qu'à l'instant ou Jillian accourt vers moi pour se blottir dans mes bras. Je la serre avec force et tendresse, cependant incapable de détourner mon regard de la magnifique créature que j'aperçois. Sans lâcher ma fille, je lui caresse les cheveux d'un geste protecteur et sourit avec fierté à la femme.

- Vous présumez fort bien, Madame. Nous ne pouvons guère nier nos liens de parentés. Et je devine que ce jeune garçon est votre enfant ?

La ténébreuse femme lui sourit de plus belle, abaissant son regard vers le jeune garçon qui se tient devant elle, le dos courbé timidement. Darcia vient poser ses mains sur ses épaules, ce qui a le don de donner un peu de courage face à cette dame aux yeux perçants. Kieran sourit doucement aux deux femmes devant lui, un sourire tendre et innocent que seuls les enfants ont.

- En effet, il est mon fils. Il se prénomme Kieran. C'est un jeune homme débordant de curiosité.

Elle se penche au niveau de la tête du jeune homme, lui embrassa la tempe doucement avant de le tourner vers elle.

- Kieran, ça te dirait de rentrer à ta chambre ?
- D'accord maman...

Il baisse la tête, déçu de devoir partir aussitôt. Il se tourne vers la jeune fille de plus tôt, lui envoie la main doucement avant de courir vers l'étage supérieur. Darcia se redresse, fait face à la femme doucement.

- Je m'excuse pour mon fils s'ils vous a causé du trouble. Il a tendance à s'égarer de moi pour explorer. Peut-être que je peux vous proposer le thé pour compenser pour vos déplacements ? Cela me ferait plaisir de vous servir.

Elle lui affiche un sourire courtois, mais ses yeux reste plaqués contre les siens. Elle n'avait jamais vu une femme d'une si grande beauté. Ses yeux étaients particulièrement ensorcellants, un peu comme les siens, sans doute.

Je ne quitte plus la femme des yeux. Elle possède un charme et une beauté qui pourraient presque égaler les miens. En tous les cas, elle ne me laisse guère indifférente.

- Votre fils n'a guère été inconvenant. La curiosité est une merveilleuse qualité. Jillian en déborde également. Il me semble qu'il s'agit là de l'origine de sa présence dans votre magnifique Palais. N'est-il pas, mon coeur ?

J'abaisse mon regard dans celui identique de Jillian. Un rire espiègle s'échappe des lèvres de ma fille, et je ne puis m'empêcher de rire avec elle. Seigneur, l'amour que je porte à cette enfant surpasse tout ce que l'on peut imaginer. La proposition de la femme m'oblige à relever les yeux vers elle. Je ne puis décemment nullement décliner une telle invitation, faite par une femme d'une telle beauté. Je serais fort curieuse d'en savoir davantage sur cette exquise et ténébreuse créature.

- Il serait absolument inconvenant de ma part de décliner une telle invitation. Néanmoins, ma fille n'a guère acquis la délicatesse gustative qui lui permettrait d'apprécier de tels moments. Peut-être, avec votre accord, pourrait-elle passer un moment en la compagnie de Kieran, tandis que vous et moi savourons cette succulente tasse de thé ?

Ma voix se fait plus chaude à mesure que je prononce les mots. Malicieuse et curieuse, mon regard demeure dans celui si singulier de la femme dont j'ignore toujours l'identité.

Les lèvres de la ténébreuse femme s'étirent dans un sourire satisfait. Elle écoute les propos de son interlocutrice avec beaucoup d'intérêt. Bon sang qu'elle était belle cette femme... Darcia en avait rarement vu des pareils. Elle incline la tête doucement.

- Je crois que cela serait une excellente idée. Kieran a rarement la chance de passer du temps avec des gens de son âge.

Elle redresse la tête et invite les deux femmes à la suivre vers l'étage supérieur. Le trio se dirige alors vers l'aile résidentielle du Palais d'Ivoire, celle dédiée aux habitations de Darcia et de son fils. Rendues à une intersections de corridors, Darcia fait signe à Jillian où elle peut trouver la chambre de Kieran, puis elle entraîne sa mère vers une autre partie de la résidence. Les deux femmes viennent alors s'installer dans un petit salon où deux immenses fenêtres laissaient filtrer le soleil rayonnant de dehors, baignant la salle d'une lumière chaleureuse.

- Installez-vous confortablement le temps que je nous appelle une théière.

Elle fait apparaître un écran holographique sur un mur du salon et le tapote du bout des doigts.

- Vous avez une préférence de thé Miss... ?

Nous suivons cette femme délicieuse dans un étrange silence. Si ma fille admire ouvertement la beauté du palais, je m'oblige à conserver une douce neutralité. Lorsque nous arrivons à une certaine intersection, la femme dont j'ignore encore le nom indique les appartements de son fils à ma Jillian. Après un ultime regard, elle s'éloigne et nos mains se délient. Je la suis des yeux jusqu'à ce qu'elle soit disparaisse. Ce n'est qu'alors que je reporte mon attention sur la sublime créature qui suscite en moi plus un intérêt grandiose.

Nous arrivons dans une salle éblouissante et, avisant un sofa d'une couleur délicate, je m'y installer ; droite, la tête haute, les jambes croisées.

- Voilà un endroit tout à fait charmant.

Puis, je plonge mon regard dans le sien et lui offre un sourire mystérieux et profond.

- Jezabel, je réponds à sa question implicite. Jezabel Alvarez. Je ne possède nulles préférences ; surprenez-moi, Miss...?

Darcia termine de poinçonner sa commande, puis elle se tourne de nouveau vers l'intriguante femme.

- Blackraven. Darcia Blackraven.

Elle vint se poser devant Jezabel, croisant élégament les jambes en la fixant d'un air intéressé. Ses yeux dorés se promènent sur son corps un court instant. Diantre qu'elle est sublime cette dame. Ses yeux ne traînent pas trop longtemps sur son corps, sinon elle risque d'être percée à jour.

- Laissez-moi d'abord vous complimenter sur vos habits, ma chère dame. Vous avez énormément de goût en ce qui atrait la mode.

Son compliment était sincère. Ce n'était guère le genre de vêtement dont elle se vêtirait, mais l'habit allait à merveille à la dame.

L'ambiance qui règne au coeur de la richesse de l'endroit électrise mon être tout entier. La merveilleuse femme qui se trouve juste là, devant moi, provoque en moi un océan d'émotions réellement agréables, que je laisse volontiers me submerger. Cette rencontre promet d'offrir des perspectives bien engageantes.

- Enchantée, mademoiselle Blackraven, je souffle chaleureusement.`

Les compliments qu'elle m'offre auraient sans nul doute pu me laisser indifférente ; je n'ai besoin de personne pour savoir à quel point je suis une belle femme pleine de goût. Néanmoins, je me laisse volontiers charmer par cette femme-ci. Elle a ce petit côté si spécial qui me donne l'envie folle de la posséder, quand bien même ce ne serait que pour un instant fugace.

- Je vous remercie, et vous retourne le compliment. Chaque élément ici est un véritable bonheur pour le regard.

Toujours immobile, je plonge mon regard brûlant dans le sien, un léger sourire aux lèvres.

- Il ne fait nul doute que ni les arts ni la beauté n'ont de mystère pour vous.

Un large sourire vient étirer les lèvres de la ténébreuse femme et elle rit doucement. Elle baisse les yeux un moment, rajustant sa posture pour se faire plus confortable dans son siège.

- Madame a l'oeil aiguisé. Je vous dirais que je suis une personne qui... prend plaisir à s'entourer de belles choses.

Ses prunelles d'or rejoignent de nouveau les yeux de Jezabel, une lueur intense les animant. Elle n'avait pas fait de connaissance aussi intéressante et délicieuse depuis longtemps, et avec un carnet d'adresses principalement occupé de clients masculins, le changement était grandement apprécié.

- J'ai une impression que c'est un trait que nous partageons, Madame Alvarez. Je me trompe ?

Son regard se fait enjôleur et à la fois mystérieux et envoûtant.

Je suis désormais certaine que cette femme me désire tout autant que je la désire. Rassurée par la compagnie dont dispose ma fille et par la paisibilité de l'endroit, je puis tout à fait m'octroyer le droit de me laisser emporter par quelques pulsions bienfaitrices. Apprécier un instant de douceur en compagnie d'une femme fort bien capable de s'exprimer ne pourrait être en aucune façon un crime. Et si cela en était, je m'avouerai volontiers criminelle.

- Il me semble tout à fait raisonnable de songer que vos paroles sont parfaitement justes, Madame. Je n'apprécie que très peu de perdre mon temps avec quelques individus qui n'en valent guère la peine. Je puis vous assurer que vous n'êtes guère parmi ceux-là.

Je ne puis détacher mon regard du sien, doux et envoûtant. L'aura qui l'entoure est tout à la fois intrigante et époustouflante. Elle possède une beauté et un charme auxquels je suis tout à fait disposer à m'offrir. Moi-même, les jambes croisés, un sourire doux et charmeur sur le visage, je mets en avant ce que je sais être mes plus beaux atouts.

- Est-ce dont ici que vous passez vos journées, Madame ?

Les yeux de Darcia s'abaissent légèrement alors qu'un sourire en coin vient étirer ses lèvres somptueuses. Cette partie de séduction mutuelle l'amuse particulièrement. C'est pour des échanges comme celui-ci qu'elle était devenue Compagnonne. La délicieuse tension, les regards séducteurs, le langage corporel... tous des aspects de la séduction qu'elle adorait pratiquer et observer chez d'autres gens. Chacun a sa propre approche à la séduction et Darcia se faisait toujours un plaisir à découvrir les techniques des autres.

- Vous m'en voyez rassurée et ravis, Mme. Alvarez, et je vais avouer que, de ce que j'ai pu entrevoir jusqu'à présent, vous êtes sans doute la rencontre la plus intéressante que j'ai eu depuis longtemps.

Les deux femmes ont clairement beaucoup de points en commun, notamment leur façon de s'asseoir, les jambes croisées, pour mettre l'avant les meilleurs atouts de leurs corps. Darcia fait exprès de relever un peu la jupe de sa robe, dévoilant ses chevilles et, par conséquent, la paire de collants en élégante dentelle noire qu'elle portait.

- En effet. Vous vous trouvez présentement dans mon lieu principal de travail. Je dis "principal", car mon métier me fait beaucoup voyager. Certains de mes clients préfèrent me recevoir à leur domicile. Ils se sentent rassurés d'être en lieu familier pour nos rendez-vous...

On cogne à la porte du salon et Darcia invite la servante à entrer. Cette dernier vient installer une théière sur la table basse et sert deux tasses de thé noir pour les deux femmes.

La séduction réciproque est toute à la fois divertissante et furieusement perturbante. Madame Blackraven est pourvue d'un charme envoûtant, auquel il est difficile de résister ; la sensualité qu'elle dégage se ressent jusque dans les mots qu'elle emploie, dans la tonalité de ses phrases, dans le mouvement délicat de ses lèvres.

- Ainsi, vous voyagez. Dites-moi, quel est l'endroit que vous chérissez le plus ? Quelle destination parvient à faire vibrer votre âme ?

Ma voix est à peine plus forte qu'un murmure, douce et délicate, intense et profonde. Une femme toque à la porte et apporte un thé au doux fumet. Je n'ai pas la moindre appréhension quant aux goûts de Darcia. Une femme aussi délicieuse ne peut guère avoir de mauvais goûts. Je prends la tasse que l'on me tend, appréciant les matériaux dans lesquels elle a été faite, et je hume l'odeur légèrement fruitée du thé.

- Cela me semble être un excellent choix de thé. Vous êtes décidément pourvue de bon goût, Madame.

Darcia revient quelques instants après avec les tasses de thé en main, en tend une à Jezabel avant de prendre place cette fois à ses côtés. Elle garde néanmoins une distance acceptable entre elles, laissant le plaisir à son interlocutrice de s'approcher si tel était son désir...

- Je vous avoue que je me suis plutôt attaché au monde de Renaissance. Celui regorge de beauté trop souvent cachée ou souillée par les conflits qui l'entourent... Bien heureusement, je me trouve toujours bien écartée de ce genre de chose...

Elle porte la tasse chaude à ses lèvres, dégustant le thé avec les yeux fermés pour mieux profiter de son arôme. Le liquide chaud glisse le long de sa gorge, lui arrachant un soupir presque sensuel de ses lèvres somptueuses.

- J'y ai travaillé depuis de nombreuses années. Je suis heureuse d'entendre que mes efforts... ont porté fruit.

Ses paupillères se soulèvent de nouveau alors que son regard intense et doré rejoint les prunelles glaciales de la dame une fois de plus.

Je suis la sublime créature du regard, sans la lâcher un seul instant, me nourrissant de sa volupté, de sa beauté, de sa grâce et du brasier ardent et magnifique qui crépite au creux de son regard. Je porte la tasse de thé à mes lèvres, et je me délecte de l'arôme délicat et pourtant poignant qui se répand en moi. Je pose ensuite la tasse sur la table basse devant moi, et tandis qu'elle me parle, je glisse discrètement et légèrement vers elle, tout en conservant une certaine distance.

- Je suis bien de votre avis. Je n'ai guère la chance de venir fréquemment sur Renaissance, mais sa beauté est inégalable... Ou presque.

En disant cela, je la fixe intensément, et mon regard se porte un instant sur ses lèvres qui semblent douces et désirables à souhait.

- Il me semble effectivement que votre succès à cet égard est entier ; en surface, tout du moins. Qu'en est-il lorsque l'on cherche davantage en profondeur ?

Les lèvres de la ténébreuse dame se roulent dans un sourire amusé. Elle dépose sa tasse sur la table basse devant elle et elle vient croises ses jambes en se tournant vers Jezabel. La jupe de sa robe se relève légèrement, dévoilant les chevilles de la dame recouverts par des bas faits de dentelle noire.

- C'est le type de sujet de je réserve généralement pour mes clients...

Un léger rire s'échappe de ses lèvres. Elle se penche vers la grande femme à ce moment, s'appuyant sur l'une de ses mains qui vient, "par hasard", se poser juste assez proche pour que ses doigts rejoignent ceux de la femme aux cheveux aux mêmes teintes que la lune.

- Vous avez, cependant, l'immense honneur d'avoir su captiver mon attention, Miss Alvarez...

Ses yeux sondent les prunelles azur de la capitaine du Némésis, brûlant de désir et de fascination. Le regard de Darcia s'abaisse ensuite une fois de plus sur ses lèvres, se mordant la lèvre inférieur dans un léger rire séducteur.

- Quelle... facette de ma personne désiriez-vous découvrir ?

Mon regard ne peut se détacher d'elle ; cette femme est hypnotique, paralysante, captivante. Je la caresse des yeux, observant sans la moindre retenue son visage, et jetant quelques coups d'oeil plus discret au reste de son être.

- Vous m'en voyez particulièrement ravie, Madame. Sachez que vous... Me captivez tout autant.

Je termine ma phrase en un murmure, chaud et langoureux. Je ne cesse de sourire, me laissant emporter par l'ivresse du moment.

- Alors, mettez-vous à nu, Madame Blackraven.

Je me penche légèrement en avant, dévoilant davantage ma poitrine laiteuse, et mes jambes effleurent sa cuisse encore couverte de tissu.

- Montrez-moi qui vous êtes réellement.

Sur les paroles de la dame, les yeux de Darcia remontent pour venir se braquer sur les siens de nouveau. Une sorte de lueur surnaturelle les traverse, comme un désir brûlant qui menace de la consommer entière. Mais elle réussi néanmoins à garder la maîtrise d'elle-même, juste assez pour ne pas lui sauter dessus... complètement. Elle n'arrive, cependant, pas à contrôler l'impulsion qui la prend par les tripes et la pousse à jeter ses lèvres contre celles de la belle femme dans un ardent baiser.

Elles goûtaient encore mieux qu'elle ne l'avait imaginé, et ses lèvres étaient d'une douceur inouïe, presque surréelle. Son parfum était intoxicant et ne donnait envie que s'emparer d'elle davantage. Mais Darcia se contient. Ses mains remontent le long de son corps dans des gestes remplis de sensualité. Elle a beaucoup d'expérience dans ce domaine et ça se sent dans ses caresses, ses baisers langoureux... Et juste avant qu'elle se laisse trop emportée dans son jeu de séduction, elle s'écarte d'elle juste assez pour que leurs lèvres s'effleurent doucement. Elle inspire un moment le parfum enivrant de Jezabel, puis émet un léger rire en se léchant les lèvres d'un air provocant.

- En avez-vous eu assez, Miss Alvarez ? Ou peut-être souhaiteriez-vous que je partage... d'autres facettes de ma personne...

L'air entre nous s'électrise ; nos passions menacent de nous dévorer. Pourtant, l'une comme l'autre sommes en parfaite capacité de savoir qu'il nous faut patienter. Tout le temps que nous consacrons à ce prélude permet au désir de s'épanouir en nos seins. Madame Blackraven semble parfaitement connaître toutes les délicates subtilités du plaisir charnel. Ses lèvres viennent trouver les miennes, et notre baiser brûlant répand une chaleur bienfaisante en mon ventre. Je m'octroie le délice de me laisser guider par cette femme envoûtante, à la beauté du diable.

Lorsqu'elle met un terme à nos caresses langoureuses, je demeure les paupières closes un instant, mes lèvres en suspend. Je rouvre finalement les yeux, et les plonge profondément au coeur de l'univers doré des siens. Nous sommes fort proches l'une de l'autre ; je sens son parfum, son souffle délicat, la chaleur de son corps. Lentement, ma main effleure son visage de porcelaine, et entame une course lente et maîtrisée à la découverte de sa peau.

- Je ne saurais me contenter de cet avant goût fort prometteur...

Mes doigts suivent les courbes de son corps, passent nonchalamment au-dessus de sa poitrine, s'attarde un instant sur son ventre, jusqu'à se poser d'une manière plus franche sur le haut de sa cuisse dénudée.

- Vos multiples facettes m'intriguent avec force et vigueur.

Et tandis que ma voix et mes gestes se veulent sans cesse plus sensuels, mes lèvres cherchent à nouveau les siennes.

La main de Jezabel qui parcourt les formes somptueuses de son corps lui envoit des frissons électrifiants le long de l'échine. Un léger soupir s'échappe de ses lèvres avant d'être étouffé par celles de l'envoûtante femme qui se trouvait devant elle. Cette fois par contre, leur baiser vient enflammé davantage les sens de Darcia, qui se donne à coeur de joie pour rendre leur baiser plus passionné, plus ardent.

Ses mains cherchent le corps de la capitaine du Némésis avec insistance, se faufilant au travers de ses vêtements pour aller sentir cette peau d'albâtre qui n'a cessé de l'envoûter. Elle est encore plus douce qu'elle ne l'avait imaginé, ce qui ne fait que l'encourager dans sa lancée. Elle se redresse sur ses genoux pour venir la chavirer vers l'arrière, l'allongeant sur le dos en se glissant contre elle. Sa main vient rejoindre la sienne, l'amenant au dessus de sa tête en y entrecroisant ses doigts avec les siens, tout le long sans séparer ses lèvres des siennes...

Voilà que nos coeurs s'emportent ; il n'est plus guère question d'un baiser lancé du bout des lèvres, mais bel et bien d'une passion ardente qui s'abat sur nous et nous consume. Je m'abandonne à elle et ses caresses sans une once de résistance. Son parfum m'enivre, la douceur de ses mains sur ma peau m'arrachent d'ores et déjà quelques soupires. Je n'ai point le souvenir d'avoir un jour connu si merveilleuse et sensuelle créature.

Ma main libre se pose avec délicatesse sur sa hanche, redescend sur le galbe de ses fesses ; la douceur de mes caresses ne semble guère avoir de limites. J'éprouve un plaisir rare et tout à fait singulier à la laisser prendre le contrôle de la situation ; je ne suis point cliente ni capitaine, en ces lieux. Je suis simplement une amante, et si je ne souhaite qu'entendre ses cris de plaisir emplir la pièce, je suis tout aussi décidée à la laisser mener cette valse sensuelle et torride.