I'm your worst nightmare

BOUM.  

C'est les  pulsations enragées de la musique  qui résonnent sur la piste.


BOUM. BOUM.


C'est les corps qui se mêlent,  se déhanchent  abandonnés à l'ensorcellement de la musique et libérés des tensions du quotidien.


BOUM. BOUM. BOUM.


C'est le ballet des couleurs vives des néons  qui éclaircissent l'obscurité étouffante de la salle.


BOUM. BOUM. BOUM. BOUM.


La musique fait battre mon coeur en rythme, je sens l'adrénaline courir dans mes veines. Je me sens plus que vivant. Je suis au-delà du Cerberus comme une force immense et terrible.  Je pourrais régner sur  ce microcosme l'espace d'une nuit.  Mais je ne souhaite pas me perdre dans l'alcool et les efforts.  Il me déplairait de me réveiller avec la sensation d'avoir fait une bêtise. Ce serait foutrement emmerdant car mes collègues n'avaient pas besoin que je déconne, surtout en ces moments difficiles.  Nous avions subis des lourdes pertes, dont notre Capitaine, qui était le coeur, l'âme du Cerberus,  nous sentions le vaisseau comme un moribond. Cela n'avait rien de rationnel, je ne saurais pas expliquer cette impression à un civil et même à un non-spatial.  


BOUM.

La politique faisait qu'on nous retirait les officiers  qui avait mené le vaisseau à la victoire de la station Warp et c'était un véritable couteau dans le dos de la mémoire de Mia de Moya. Une belle brochette de salauds, j'vous dis, ceux qui ont imaginés ça ! Je détestais ces manoeuvres en coulisse sans m'exprimer ouvertement sur le sujet.  Mes opinions m'appartiennent, et, je n'ai pas à contaminer mes gars avec elles,  sauf quand elle n'ont rien à voir avec le service militaire.  Je finis par aller m'asseoir sur une  haute chaise en face du bar pour commander des rafraîchissement.

BOUM. BOUM.

Deux jeunes femmes visiblement très avinées finissent par m'aborder, elles tentent de me draguer en tenant des propos tantôt très crus tantôt sans queue-ni-tête. Ce qui m'agaça le plus, c'est qu'elles se permettent de me toucher feu du ciel ! Ma mâchoire se durcit, je sentais la moutarde me monter au nez en même que je me lance  dans un décompte mental  destiné à me tempérer.  Je n'avais jamais eu autant envie de recourir à la violence mais cela n'aurait pas été la solution.  Je vais être raisonnable. Calme.

BOUM. BOUM. BOUM.



Mesdames, allez tourmenter quelqu'un d'autre, je ne suis pas intéressé.



BOUM. BOUM. BOUM. BOUM.

Je soupire quand elles gloussent, parlent de mes muscles. Leur état d'ivresse les empêchaient  de se rendre compte de ce qu'elles faisaient. Je ne suis pas leur pote. Je ne suis pas non plus un gentil monsieur. Ça va saigner.

BOUM.

Ca fait longtemps qu'j'suis pas sortie comme ça, ouais. Longtemps qu'j'me suis pas amusée aussi. J'toujours aimé ça, danser t'sais. Alors j'bouge au rythme des boums boums boums, et j'suis la fêtarde qu'offre des bouteilles sans compter là. J'ai même une p'tite robe noire sympatoche pour l'occaz. Un truc qui m'moule l'boule comme jamais, et dès qu'un connard s'approche un peu trop ou fait une fixette, y s'r'trouve malencontreus'ment avec mon pied qu'écrase l'sien.

Mon r'gard est attiré par deux gonz qui font les poufs vers un gars qu'a pas l'air dans sa putain d'assiette. P'tain d'merde, c'la fête ou pas là ? C'gars qu'fait la gueule là, c'gâche l'ambiance, et les deux poufs d'merde, faudrait qu'elles s'noient dans leur fond d'visage ou d'teint, j'sais plus comment qu'on dit. J'choppe une bouteille d'champ et j'vais vers la table là. Ce s'rait sympa qu'y ait d'la baston, r'marque.

- ALORS ON FAIT LA FETE OU QUOI LES BATARDS ?!