Casino royal [Libre]

Je marche d'un pas décidé en direction de l'un des évènements inattendu qui vient parfois ponctuer mon quotidien. Il ne s'agit point de ma première table de strip-poker, sans que cela ne fasse de moi une joueuse invétérée. Cela fait partie des activités qui me divertissent de temps à autres, sans que cela ne devienne une obsession, ni une addiction. J'ai déjà eu l'occasion de voir quelles conséquences cela pouvait avoir sur les réels passionnés, et cela ne m'attire pas davantage que l'alcool ou la drogue.

Nous sommes sur le Crust ; l'une des salles de jeu a été privatisée pour l'occasion. A l'évidence, l'endroit est idéal pour ce genre d'activités, qui se déroulent régulièrement dans l'anonymat le plus total - si tant est que cela soit possible. Pour l'heure, j'ignore jusqu'à l'identité des personnes qui seront à cette table. Cela ne m'importe guère ; après tout, il est vrai que l'inconnu rend le jeu d'autant plus excitant - et je n'éprouverai pas la moindre honte à exhiber la perfection de mon corps si cela doit être fait.

J'ai laissé mes épées à bord de mon vaisseau, comme l'exigent les règles de sécurité du Crumbs of Stars. Pour autant, je conserve une courte lame dissimulée dans l'une de mes bottes. Je n'ai nulle intention de m'en servir, mais prudence est mère de sûreté. Il est peu probable que seuls des pirates soient présents, et malgré la sécurité qu'offre l'endroit, je suis bien trop connue et trop recherchée pour négliger ma protection.

Pour l'occasion, j'ai revêtu mes plus beaux atours ; si j'évite usuellement de porter mon tricorne dans des lieux qui ne sont point exclusivement dédiés à la piraterie, il trône cette fois fièrement sur ma tête. Droite, élégante et distinguée, je suis absolument parfaite. Ainsi, je ne marque point d'hésitation en pénétrant dans la pièce, baignée dans une semi-obscurité qui fait d'ores et déjà planer une ambiance que j'apprécie tout particulièrement.

Un frisson d'interdit. C'est son dernier soir de permission à Dorado avant de devoir retourner à l'école, et personne ne sait qu'elle est là. Elle n'a pas spécifiquement prévu son départ pour tomber sur cet évènement, les choses se sont un peu goupillée comme ça, de bouche à oreille, de quelqu'un qu'elle connaît, qui connaît, qui lui a dit, jusqu'à ce que ses pas l'emmènent au Crust. Elle est un peu intimidée par les lieux; juste un peu. Elle ne le montre pas.

Ce n'est pas sa première partie, loin de là. Il faut bien occuper les longues soirées passées dans les dortoirs, et les jeux de cartes sont devenus donc assez usuels. Oui, même ceux qui impliquent de perdre quelques vêtements au passage. Ça rend tout de suite les choses plus amusantes. Parfois, ça rapproche également. Non pas qu'elle compte repartir avec quelqu'un ce soir - même si elle se doute que ses frères ne mettent pas les pieds au Crust, elle veut tout de même éviter qu'ils apprennent ce qu'elle fait là.

Elle ne porte rien de très compliqué. Elle a cependant fait un effort: un pantalon un poil moulant, un simple débardeur et un pull un peu grand par-dessus qu'elle ne regrettera pas d'enlever rapidement au vu de la chaleur déjà présente dans la pièce. Elle n'est pas seule, mais il n'y a pas foule non plus. Elle adresse un léger signe de tête à l'autre personne présente avant d'attendre dans un coin de la pièce.

Mais que fais-tu là ? Qu’est-ce qu’une partie de strip poker peut bien t’apporter ? Pas grand-chose. Objectivement, en y réfléchissant, vraiment pas grand-chose. Mais tu as dit que tu y irais et tu traverses déjà le Crust, il est trop tard pour te défiler.
Tu as fait un effort vestimentaire pour l’occasion, pour ne pas mal paraître dans un endroit huppé. Ta veste de costume est lourde et ton gilet te serre trop à la taille, mais tu assumes tes choix, l’honteuse richesse de ta famille, et tu fais comme il le faut. Tes cheveux sont même attachés, c’est dire à quel point tu es sérieux.

Lorsque tu entres dans la pièce indiquée comme étant celle que tu cherches, tu te dis que tu as bien fait de faire un effort. La femme âgée déjà présente est tout autant sur son trente-et-un. La jeune femme… Moins. C’est donc plus près d’elle que tu viens te placer après une polie inclinaison en guise de salut.
Et tu souris discrètement en te disant que s’il n’y a que des femmes, l’intérêt du poker passer de pas grand-chose à rien du tout.

Pfouuuh. Une soirée sans la naine. Sans. La. Naine.

Liberté, je crie ton nom !

Et alors en plus - en plus - il paraît qu'il y a un strip-poker ce soir. Loué soit le Crust, Calypso bénisse sa patronne et son patron et tout l'staff tant qu'à faire si elle est d'bonne humeur, et qu'elle me prête un peu d'sa bonne fortune parce que j'ai bien l'intention d'm'en mettre plein les mirettes. S'il y a du beau mâle ça sera encore plus parfait.

Calypso, j'veux du beau mâle steuplé.

Paraît qu'il faut un minimum de standing pour ces soirées. J'ai hésité au moins trois s'condes avant d'me décider pour y coller au moins un peu. J'ai hésité parce qu'y aller déguisée en poule aurait ptet donné un avantage au début mais après ça aurait pas été top. Autant rester fourbe, hm. Du coup j'ai pris ma p'tite robe noire, parce qu'on s'trompe jamais avec une p'tite robe noire, par contre pour trouver quatre autres trucs à mettre avec ça a été un bon moment d'rigolade. Quelques bijoux, deux sous-vêtements, une paire d'escarpins avec un touuut petit talon parce que j'peux pas mettre mes vieilles bottes fatiguées, et une capeline. J'adore les capelines, c'est super pour s'cacher. Pis une énorme fleur crème dessus.

Quand j'arrive y a déjà... une rouquine, une blonde - un blond ? - et oh. Je salue tout ce joli monde d'un adorable sourire et j'm'approche du phénix de ces bois.

"Le destin est plaisant, madame."

... Un strip poker. T'as grosso merdo mis 10 secondes avant de te décider et de t'engager à y mettre les pieds. T'es bien incapable de résister aux offres de jeux et chaque fois que tu mets le pied-à-terre, tu finis toujours par te retrouver à une table, cartes aux mains, quand c'est pas des dés ou autre.

Aussi, à l'heure donnée, tu te présentes devant la salle indiqué, en poussant la porte. La lumière tamisée rend un peu plus complexe d'identifier les autres personnes présentes... Mais faut pas déconner, tu pourras plus jamais ne pas reconnaître Jezabel Alvarez. Tu lui adresses un léger hochement de tête respectueux. Il y a Modestie avec elle, la sœur de Croyance... Ton regard se pose sur l'autre duo. Keli. L'autre demoiselle ne te dit rien. Tu siffles.

- Bonsoir.

Et bon, pas que t'aimes pas Modestie et Jezabel -Bon, t'aimes pas beaucoup Jezabel-, mais tu préfères rejoindre Keli et l'inconnue a qui tu adresses un léger sourire.

Keli est définitivement sur son 31. Toi, t'es plus dans le genre de la rouquine, jean et souliers propres -un exploit pour un mécano dans ton genre-, t-shirt blanc -vraiment blanc! Deuxième exploit- et une veste vieille veste de cuir.

Lorsque je pénètre dans la salle, je suis la première arrivée, si l'on occulte l'agent qui se tient dans l'ombre en attendant que la partie ne puisse commencer. Cela m'agace au plus haut point. Quoi que je sois de nature tout à fait ponctuelle, j'ai appris à me faire attendre lorsqu'il le faut. Cependant, lorsque mes adversaires commencent à arriver eux aussi, je suis tout à fait satisfaite de pouvoir les jauger un à un. Je ne connais nullement les deux premières personnes qui entrent et s'installent, quoi que le visage de la jeune femme me soit étrangement familier. Je souris tandis que je replace mon pantalon de cuir sombre. J'ai également revêtu une chemise blanche, un ensemble deux pièces de sous-vêtements à dentelles, mon tricorne et mes bottes.

Lorsque Modestie pénètre à son tour dans la pièce, mon visage s'illumine. Je conserve d'excellents souvenirs des moments que nous avons passé ensemble, quoi que nous ne nous soyons guère revues depuis plusieurs années déjà. Je lui offre mon plus beau sourire.

-Eh bien, quelle agréable surprise que voilà.

Je me garde de prononcer son nom, par simple mesure de sécurité. Lorsqu'elle est assez proche de moi, je prends délicatement ses doigts afin d'y déposer mes lèvres, sans la quitter des yeux. Ma surprise ne fait que croître lorsque le dernier joueur se présente enfin. Monsieur Calkuen. Je lui offre un signe de tête relativement sec en guise de salutation, sans perdre mon sourire. Cette partie s'annonce plus amusante que prévu.

La demoiselle rousse te fait penser alternativement à Walsh et Searuweard, la femme aux cheveux blancs à une veuve noire, la femme -fille ?- blonde qui finit par vous rejoindre et attirer l’attention de Blanche à… A tu ne sais pas, tu n’as pas encore d’avis. Tu pensais ne connaître personne.
Et puis il y a le mécanicien du dimanche dans la pièce. Quelqu’un que tu connais. Tu réponds à son sourire d’un hochement de tête sobre. Difficile d’être plus heureux que ça à l’idée de risquer de te trouver en sous-vêtements devant que tu as déjà vu, même une seule fois.

- Est-ce que nous attendons quelqu’un de plus ?

Rrr. Dommage que j'sache déjà c'qui s'cache sous ces beaux habits, mais c'est tellement beau qu'j'ai rien contre l'revoir un peu. Sauf que d'puis l'escapade d'Alegria y a Tonton qu'est passé par là et moi j'passe pas après Tonton, faut pas déconner. Pas quand j'sais que j'passe après lui en tout cas.

"Vous partez avec un avantage, madame. Faites-en bon usage." je susurre très, très bas.

Elle sait que j'sais très bien jouer la fausse ingénue. Est-ce que j'devrais r'voir ma stratégie ? Naaah. J'risque quoi, d'finir à poil ? J'suis là pour ça.

J'me r'tourne vers le "*fuiiiou* Bonsoir" et oooh, j't'ai déjà vu toi belle gueule. Où j't'ai déjà vu ? Port, taverne, taverne où, avec qui ? Ca va r'venir. Il était sûrement pas habillé comme ça. On s'habille pas comme ça dans les tavernes des ports. C'pas assez bordélique et crasseux. Il était habillé comment ?

Au signal d'la rouquine - mignonne, flammèche et pas juste sur la tête, y a tous les degrés d'Flamme possibles et imaginables dans la pièce tiens, c'pas courant - j'fais une p'tite courbette à la Grande Jezabel Alvarez pour la laisser passer, pis j'la suis. J'm'assois à la chaise libre la plus proche, vaguement curieuse de qui j'vais avoir à côté et en face. A côté c't'important dans un strip poker.

- Faisons comme ça, alors.

Tu t'approches de la table, prends place à côté de la rouquine, la ligne des épaules détendue malgré les conditions particulières de ce jeu. S'il est vrai que tu connais pas mal de gens, tu n'aurais pas parié que la grande majorité des participants à ce jeu serait des connaissances, mais ça ne te gêne pas vis-à-vis de la nature de la partie. Les gens pudiques évitent les strip-pokers, c'est pas bon pour leur santé.

Quand à la vôtre... Vous en saurez davantage à la fin de la soirée.

Je souris davantage, portée par les mots de la jeune femme blonde. Il est vrai que je possède de nombreux atouts dont je sais me servir de manière adéquate. Je puis tout à fait lui retourner le compliment, mais mon regard parle pour moi.

Mes yeux s'accrochent tour à tour sur chaque participant, demeurant plus longuement figé sur la jeune femme rousse et son si doux visage. Je souris paisiblement tandis que je prends place en face d'elle. Je lisse mes vêtements et croise élégamment les jambes, en un geste qu'il m'est usuel d'effectuer.

- Nous sommes dans tous les cas suffisamment nombreux pour que la partie promette d'être fort intéressante. Alors commençons.

Il ne reste qu’une place de libre, tu la prends comme tu irais à l’abattoir : avec une résignation fataliste. Tu poses ta veste de costume sur le dossier de la chaise en te disant que peut-être que tu es trop habillé pour le jeu et qu’il faudrait être plus équitable, puis tu poses tes fesses dans le fauteuil et…
Et rien.
Et tu ne penses pas que ce soit à toi de distribuer les cartes, un honneur que tu serais plus enclin à laisser à la femme aux cheveux blancs à côté de toi.
Tu te contentes donc d’essayer de dégager un peu tes cheveux de devant tes yeux et d’attendre que quelqu’un se dévoue pour faire le croupier -à moins qu’il ne soit fourni par le Crust.

L'adrénaline commence à se faire sentir. Être assise à cette table qui couvre bien peu, à part sans aucun doute le jeu des joueurs, est déjà le début des ennuis dans lesquels elle aime s'embarquer. Quelques commentaires fusent pour s'accorder sur sa remarque avant qu'un silence ne semble s'installer une fois que tous ont pris place autour de la table, silence que la rouquine ne vient pas troubler. Elle observe encore les visages qui l'entourent, les formes, même si ses yeux font semblant de ne pas s'attarder plus que ça sur les uns ou les autres.

L'employé du Crust qui se trouvait dans la pièce lorsqu'elle est arrivée s'avance, apparemment en charge de la partie et de faire en sorte qu'elle se déroule pour le mieux. Il leur propose de choisir une première consommation avant le début de la partie alors que le croupier s'installe et commence à battre ses cartes. Cocktail gratuit, pour le premier tout du moins, mot qui fait immédiatement sourire la belle. "Un screwdriver, s'il vous plaît." Dit-elle d'une voix douce avec un petit sourire. Elle aurait pu commander un sex on the beach, ça aurait aussi été dans le thème, mais le nom dudit cocktail la fait toujours rire, alors. Et quoi de mieux que de la vodka bien fraîche pour se mettre dans l'ambiance du jeu?

(Toutes ces informations ont été demandées et confirmées par Raedhun elle-même, j'ai la permission, promis :P)

Disposition:

Bieeen. Vue parfaite sur Déjà-vu et Blondie - qui doit être un monsieur aussi, d'après ses habits, en fait -, Jezabel Alvarez à ma droite, la jolie rouquine à ma gauche.

Je commande un cocktail léger, aux fruits et au rhum, parce qu'on se refait pas, et j'observe les copains avec mon joli sourire de gamine ingénue.

Les autres s'installent également autour de la table et le silence est court avant que l'employer du Crust, tapis dans un coin, ne s'approche pour lancer la partie, mais aussi pour vous proposer un verre sur lequel tu ne cracheras certainement.

- Un verre de rhum noir épicé pour ici, s'il vous plaît.

Tu regardes le jeu des cartes entre les mains du croupier. En vrai, la finalité du jeu t'importe peu et tu trouves largement ton plaisir en la partie elle-même, quand bien même tu accueillerais avec une certaine satisfaction une possible victoire.

Je commande un cocktail sans alcool, suffisamment épicé pour accompagner à merveille la soirée. Mon regard se pose sur chacun de mes adversaires. Quel délice que de s'imaginer quelles vies et quels mystères entourent chacun d'entre eux ! Cela m'amuse au plus haut point, en attendant que notre partie ne débute. L'employé s'affaire d'ailleurs afin de recueillir l'ensemble des commandes des convives, tandis que le croupier mélange les cartes avec un professionnalisme certain. Il s'autorise même quelques plaisantes fantaisies.

Il faut boire.
Il faut boire ?
Ha, non. La femme aux cheveux blancs commande quelque chose sans alcool et comme elle, tu te contentes de demander quelque chose qui ne t’alcoolisera pas. Tu préfères ça, pas parce que tu as peur de perdre le contrôle mais juste parce que c’est meilleur. Et peut-être par esprit de rébellion. Ironique.
Enfin, voilà. Aucun alcool devant toi, mais il y a par contre des cartes qui commencent à arriver entre deux plaisanteries du croupier. Tu soupires au plaisanteries, tu soupires une fois de plus en regardant ta main, puis tu reposes ton jeu sur la table et tu fixes très sérieusement la jolie rousse qui te fait presque-face -en espérant que ce soit suffisant pour bluffer.