Mel'kho Mawey'txon
Swirya Sa'nok
Description
Peau foncée, cheveux noirs et crépus, grande, massive. On ne peut se tromper sur ses origines Mo'at. Mel’kho dégage une aura sauvage. On peut la trouver belle, sympathique, repoussante ou désagréable, quoi qu’il en soit, tout le monde sentira cette force, cette hostilité prête à surgir, la bête tapie au fond de ses yeux, de sa voix, de son attitude.
Sa peau est marquée de nombreuses balafres, de déchirures, de brûlures, de cassures, comme si toute la violence de Mo’tanui était venue graver son corps, y laisser sa trace indélébile. Elle n’en est ni fière, ni honteuse, ainsi elle ne cherchera ni à les cacher, ni à les mettre en valeur.
Se réappropriant son corps, son identité, Mel’kho passe parfois de long moment à s’observer dans telle ou telle tenue. N’hésitant pas à solliciter celles et ceux qui lui sont chers pour l’aider à choisir, à la commenter. Elle expérimente occasionnellement quelques maquillages, parfois réussis, trop souvent mal ajustés, débouchant sur de grands moments de rire et séances de conseils et remaquillage.
C’est une force de la nature, issue d'une lignée de chasseur, son corps est fait pour la puissance, l’endurance, un corps fait pour arpenter les territoires de chasse, les gagner, les défendre. Mesurant un peu plus de deux mètres et pesant prêt de 110 kilos, elle n’est pas facile à perdre de vue, ni à ignorer. Ses mains dures, fortes et grandes sont des armes à ne pas sous-estimer.
Style vestimentaire : Longtemps traitée comme un animal et à peine vêtue, ou alors de loques infâmes, Mel'kho est enthousiaste rien qu’à l’idée de se vêtir. Elle a toutefois bannit la couleur blanche de ses vêtements, car c’est pour elle la couleur de la folie des Hommes, une couleur cruelle qui réduit en esclavage et détruit l’Humanité de ceux et celles qu’ils dominent.
Elle aime beaucoup porter des tenues colorées, apprécie beaucoup le froufrou des jupes, même si elle ne sait pas encore bien comment se comporter avec.
En combat elle portera au contraire une tenue sombre aux couleurs sanguines, afin de mettre la pression sur ses adversaires, les briser mentalement avant d'arriver au corps à corps.
Signes particuliers : Un corps ravagé, une peau horriblement marquée de blessures indélébiles. Une physionomie hors norme, et une sauvagerie, une bestialité à fleur de peau.
Caractère
Mel’kho ne s’est pas encore pleinement remise de son traumatisme, mais elle a retrouvé des facultés sociales lui permettant de fréquenter de nouveau des masses de personnes. Elle baragouine un très mauvais standard et ne fait pas vraiment d’effort pour bien parler la langue des envahisseurs, par contre elle a bien retrouvé son Mo’at.
Elle accorde une grande importance à son clan, car c’est son premier contact humain bienveillant après plus d’une décennie de traitement inhumain. Elle se montrera toujours attentionnée et cherchera à se rendre utile auprès des siens. Mel’kho se montrera toujours méfiante envers les inconnus, encore plus avec les non Mo’at. A l’instar de Ey’lan, elle fera le gros dos et cherchera plutôt à repousser l’inconnu plutôt qu’à l’accueillir. Cette attitude peu commune participe à sa légende, avec deux facettes très différente : soit très hostile au point de faire peur, soit extrêmement attentionnée.
A bord du Ni’huan, elle accorde une totale confiance à If’har. Elle se montre à la fois très attentionnée et très ferme avec ses troupes, on la surnomme affectueusement « Swirya Sa’nok », soit « Maman Swirya » en standard, en rapport à ses grognements, sa taille, sa grande affection et son attitude protectrice.
Elle aime prendre soin d’elle, une sorte de revanche sur ces années de maltraitance et d’abandon. Par le sport, l’usage de divers cosmétique, mais aussi en consultant régulièrement des médecins et des guérisseurs. Sans verser dans la coquetterie, elle aime se sentir propre et apprêtée. Elle ne s’identifie pas aux standards de beauté, à cause de cela elle a beaucoup de mal à se sentir belle et à croire ceux et celles qui la complimente. Elle a perdu toute notion de pudeur et malgré les rappels, elle a bien du mal à concevoir que de sortir d'une cabine d’essayage avec seulement des collants, n'est pas correct en société.
Fusionnelle avec Ey'lan, sa compagne Ni'it, on trouvera rarement l'un sans l'autre. Lors de moment de détente, elles jouent ensemble, dans des bagarres impressionnantes où les deux échangent des coups de patte, de crocs et de grands cris. Les deux complices se comprennent parfaitement et usent parfois de sournoiserie pour avoir ce qu'elles veulent.
Histoire
Mel’kho est du clan Mawey’txon, née d’une famille de chasseur. Elle fait la fierté de ses parents, promise à devenir une grande et puissante chasseuse.
Lorsque durant leurs jeux, elle se rapprocha d’If’har, dont elle était d’un an l’aînée, les rumeurs et espoirs allèrent bon train. C’est entre autre pour cela que Mel’kho fut incitée à suivre If’har au clan Kilctes.
Elle a 16 ans quand elle est capturée lors de la rafle, en même temps qu’If’har. Vendue aux enchères, elle est achetée pour faire de la manutention, à cause de son physique. Elle sera envoyée dans d’immenses entrepôts à charger indéfiniment des caisses dans des camions ou dans d’autres caisses plus grandes. Ne parlant que le Mo’at, elle essaie de comprendre ce qu’il se passe, où sont les siens en parlant avec les autres, mais la répression est immédiate et horriblement violente pour celui ou celle qui prononce ne serait ce qu’un mot de Mo’at. Ce jour-là, elle comprit que plus rien ne serait pareil. Petit à petit, le temps semblait s’arrêter, perdre en cohérence, les jours pouvaient être des semaines ou les années des mois que cela n’aurait rien changé.
Les liens qui la retenait prisonnière avait coupé ceux avec son clan, avec la chasse, avec sa langue et son humanité. On voulait faire d’elle un animal-objet. Là naquit la peur, l’humiliation, la rage et l’horreur. Elle les nomma « Teyrpin Kawng » : « Le mal blanc » en standard.
Sa charge de travail titanesque et sa croissance faisant, Mel’kho développe une carrure remarquable, avec une grande taille et une grande masse musculaire. Bientôt il apparaît à ses propriétaires qu'elle leur rapporterait plus à la vente sur le marché noir qu'au travail. A l'issue d'horribles enchères où elle est exposée nue et enchaînée à la vue de tous, maltraité devant un public malsain, elle est vendue puis formée à la lutte et combattra lors de combats clandestins dans des salons ou des arènes pour le plus grand plaisir de ses ravisseurs. On lui fait combattre des animaux enragés, des hommes, des femmes, on la force à blesser, tuer, ravager. Après la honte, les larmes, le désespoir, la colère, passé tout cela il ne restait que la bête, il ne subsistait plus que ce que l’on voulait qu'elle soit.
Elle est également utilisée pour illustrer la supposée sauvagerie des Mo’ats, elle devient une figure médiatique au sein des clubs illégaux. Elle sera enfermée avec pour seule compagnie l'affiche qu’ils avaient fait d'elle, grimée en un monstre simiesque. Cette vision la hantera des années durant.
Lors d’un transfert, Mel’kho découvre que ses entraves sont mal verrouillées. Elle attaque par surprise son escorte, massacrant les deux gardes et les deux pilotes. Faute de savoir piloter, la navette se crashe, elle s'extirpe de la carcasse de navette avec quelques cotes cassées, quelques foulures, rien qui ne déroge à son quotidien. Elle a appris à panser ses plaies, alors prêt de la carcasse fumante, elle se terre telle la bête qu’elle est devenue, le temps qu'elle aille mieux.
Commence alors son errance dans les contrées sauvages de Mo’tanui. Elle y retrouva la chasse, la douceur de l’humus, la majesté des arbres. Elle s'abandonna à une nouvelle forme de bestialité, celle d’être nature : les loques qui lui servaient de vêtements ne durèrent pas, elle ne trouva comme outils que des pierres et des plantes. C’est durant cette intense période de sa vie qu'elle rencontra Ey’lan. Une Ni'it elle aussi en chasse, elle aussi seule. Après un concert de grognements, un balai d’intimidation et de feintes, elles consentirent à partager leur proie. Ce fut là le début d'un pacte aussi puissant que le plus ardent des amours. Ey'lan signifie amie, mais à cette période de sa vie Mel'kho se rappelait seulement de la connotation positive de ce mot, pas de son sens.
Durant les mois qui suivirent, les deux compagnes partagèrent chaque instant, apprirent à se connaître. Ey'lan elle aussi nomma Mel'kho, d'un miaulement caractéristique, que Mel'kho savait reconnaître, tout comme elle savait reconnaître Ey'lan parmi les Ni'its.
Cette période prit fin quand des esclavagistes firent leur apparition : Mel'kho et Ey'lan étaient à inspecter les ruines d'un village Mo'at quand ils leur tombèrent dessus. Elles furent enfermées séparément, l'une pour sa peau et sa viande, l’autre pour sa force. Pendant leur rapatriement, elles furent maltraitée, ainsi Ey'lan découvrit également la cruauté des Teyrpin Kawng. Leur supplice prit fin lors d'un vaste règlement de compte au sein même des esclavagistes. Mel'kho ne comprit pas bien ce qui était en train de se dérouler : des cris, des coups de feu et des bruits de lames s'entrechoquant provenaient du camp des Teyrpin Kawng. Après un moment, quand les affrontements se turent, Mel'kho vit d'autres ravisseurs, qu'elle ne connaissait pas, approcher. Elle grogna, cracha, feula quand ils s'approchèrent de la cage où elle était enfermée, mais pour une raison qu'elle ne comprit pas, ils se contentèrent d'ouvrir la cage et de partir, faisant de même avec toutes les autres cages entreposées. Retrouvant Ey'lan, elles s'enfuirent sans demander leur reste, sous le regard attentif et incompréhensible de ces étranges Teyrpin Kawng. Elle apprendra et comprendra bien plus tard qu'il s'agissait d'un groupe de libérateurs, de protection des animaux et de lutte contre l'esclavage.
Bien loin de leur territoire, elles partirent en quête d'un nouvel abri, d'un nouveau chez-elles. C’est en cette période qu’elles croisèrent un Mo'at, qu'elles rencontrèrent un chasseur du clan Mawey’txon. Le premier contact fut difficile et s’étala sur trois jours, temps consacré à mettre Mel’kho et Ey’lan en confiance en partageant nourriture et eau. C’est alors que la tension redescend que Mel’kho reconnait If’har. Une grande confusion la gagne, car lui reviennent des souvenirs profondément enfouis, un monde disparut depuis trop longtemps.
Il lui faudra plusieurs semaines pour panser ses plaies, pour retrouver un comportement humain et recommencer à parler. C’est avec une tendresse infinie que son clan retrouvé redonne à Mel’kho son humanité, une place dans le clan et sa dignité de Mo’at. Pas un instant elle ne se séparera d’Ey’lan, se soutenant mutuellement dans cette mutation sociale. Elle gardera un fort lien avec Mo’tanui, ne pouvant s’empêcher d’aller chasser, mais cette fois-ci en meute, avec d’autres Mo’at. Doucement, mais surement, c’est cet esprit de meute qui portera Mel’kho vers un retour à la société, qui lui donnera la force et l’envie de redevenir Mo’at. Elle cultivera cet esprit de meute, avec Ey’lan et elle en Alpha, non pas avec un désir de domination, mais avec le vœu de tirer le meilleur de chacun, de permettre au groupe de dépasser la simple association d’individus.
If’har pressentant un potentiel, voyant en Mel’kho se dégager une position de cheffe, il se rapprochera d’elle pour essayer de l’initier à la maîtrise d’abordage. Sans vaisseau, l’exercice n’était pas aisé, mais il réussit à obtenir d’elle quelques résultats à force de persévérance, mais cette douce période de progression ne dura pas.
Le clan fut attaqué en son coeur par les envahisseurs, les Teyrpin Kawng. Elle sombra en elle même, se coupant du monde, devenant une ombre au sein des corps marchants, entassés, maltraités. Agressée par ses souvenirs, par la bête qui menaçait de l'effacer de nouveau, de prendre sa place, elle n'eut ni la force, ni la volonté de résister, de protéger, ni même de se défendre. Bien heureusement, le vaisseau esclavagiste fut abordé par le Penguin, un vaisseau corsaire, et les sauva d'un funeste destin, la sauva d'un nouvel asservissement. Mel'kho n'en garde qu'un souvenir brumeux auquel elle préfère ne pas de penser. De retour sur Mo'tanui, Mel'kho retrouva ses moyens quand elle retrouva Ey'lan qui était restée au village du clan Mawey'txon. Après quelques longues minutes, Mel'kho prit Ey'lan dans ses bras et pleura tout ce qu'elle put, elle pleura sa peur, la honte de son inaction, elle pleura sa joie de la retrouvée, elle pleura sa gratitude pour Calypso de les avoir réunies de nouveau.
Tout se passa très vite ensuite : de nouveaux Mo'at avaient rejoins le clan, mais ne désiraient pas rester, ils voulaient repartir, voyager par delà le ciel et délivrer les Mo'ats, délivrer Mo'tanui. Notamment celle qui l’appelait Soeur, Way'si, semblait prête à soulever terre et mer pour reprendre l'espace et curieusement, Mel'kho se sentait l'envie de la suivre, alors que jamais auparavant elle n'avait eu envie de s'éloigner de Mo'tanui, ni de sa terre, de ses arbres, de la chasse.
La capture de l'Asimbo fut pour Mel'kho l'occasion de prouver ses capacités de cheffe de chasse et de mettre en pratique ce qu'If'har lui avait appris de l'abordage. Bien entendu le surnombre et la surprise lui facilitèrent la tâche, mais elle n'en fut pas moins fière et reconnaissante envers les siens, car jamais elle n'avait imaginé pouvoir mener une telle charge, ni de reprendre un peu de terrain aux envahisseurs. C’est ainsi que la bestiale Mel’kho et la non-moins sauvage Ey’lan furent prise à bord du nouvellement re-baptisé Ni’huan et qu’après un moment d’adaptation elle prit naturellement la place de maîtresse d’abordage.