Le baptème de Tortuga. [Jez]

Et tu te serais bien passé de lui faire perdre. Tu la regardes se pencher vers toi, elle plonge son regard dans le tien, toute trace de sourire disparu de son beau visage qui se fait aussi glacial que sa voix alors qu'elle te menace ni plus ni moins.

- ... J'en ai conscience.

Tu la regardes se redresser, sourire aux lèvres, comme si de rien n'était, interdit.

Jezabel Alvarez est une femme flippante. Avec un peu de chance, elle a fini son thé et elle va décider que tu as assez bouffé son temps comme ça et qu'elle va t'abandonner là pour aller faire mieux. Toi t'oserais pas te barrer, pas de doute que ça serait considéré comme "l'erreur de trop" par la capitaine pirate.

Il ne se fait nullement prier pour confirmer qu'il en a conscience, et cela me satisfait.

- Bien.

Je ne perds cependant pas de vue que je suis pressée et que cet ignare m'a fait perdre un temps précieux. Que ne ferais-je point pour me montrer affable avec les jeunes pirates qui ignorent ce dans quoi ils se sont embarqués ! J'espère qu'il a conscience de ma grande mansuétude et de mon affable générosité.

- En ce cas, je vais me permettre de vous fausser compagnie. J'espère que vous aurez appris de cette rencontre. Peut-être aurons-nous l'occasion de nous recroiser un jour ou l'autre, et peut-être mes quelques conseils sauveront-ils votre tête tôt ou tard.

Je me lève élégamment, et contourne la table afin de m'approcher de lui. Mes doigts se posent sur son menton et le forcent à relever les yeux en ma direction. Je plonge mon regard de glace dans le sien, intensément.

- Faites attention à vous, Monsieur Calkuen. Ce monde-ci vous dévorera jusqu'à l'âme si vous ne vous montrez pas prudent.

Mon dernier sourire est carnassier. Je le relâche et sans plus d'égard pour lui, droite, fière et belle, je me dirige vers la sortie.

On dirait que quelque part, on t'a entendu. Jezabel Alvarez daigne te fausser compagnie, comme elle le dit, se levant après quelques mots.

- Certainement, madame...

Tu vas pour te lever, mais elle est déjà devant toi, t'attrapant le menton pour mieux plonger son regard glacé dans le tien, te faisant figer un instant.

- ... Je serai prudent...

Son sourire est carnassier. Ton sourire n'existe pas. Elle te relâche et tu la fixes alors qu'elle s'en va, sans bouger. Oh, c'est pas toi qui vas la retenir, chercher à attirer son attention ou quoi que ce soit ! Dès qu'elle est sortie, tu attrapes ta bière, la cale sec et en demande une autre.

Par l'Unique, t'as l'impression de l'avoir échappé belle. Nah. Pas l'impression, c'est juste pas passé loin. Vraiment pas loin.