Un repos bien mouvementé [Théo]

Heinrich avait été fortement impacté par l'attaque des mutants et pas seulement par la destruction de son œil droit qui avait à nouveau été remplacé, mais cette fois-ci par un cyberware de moins bonne qualité, du moins, sur le plan esthétique, mais au final ça ne le dérangeait pas vraiment. Ce qui l'impactait vraiment, c'était la perte de sa femme et de sa fille. Les funérailles avaient eut lieu il y a quelques semaines, le corps de sa famille n'ayant jamais été retrouvé, Heinrich ne pouvait pas faire son deuil. Il devrait faire sans, jusqu'ici, il supportait la perte de ses proches comme il pouvait, "heureusement" pour lui, comme il n'avait pas l'habitude de les voir tous les jours, il n'avait pas son cœur qui se serrait à chaque fois qu'il retournait à sa cabine. Il devait surmonter cela, mais si cela revenait presque à mourir en partie.

La Vanguardia faisait une escale à Esperanza et Heinrich avait décidé d'en profiter pour se vider la tête et peut-être régler deux trois choses. Il n'avait pas eut trop de difficultés à trouver quoi faire, quelques membres d'équipages l'avaient invité à venir boire un coup avec eux lorsqu'ils l'avaient aperçu débarqué. Ils étaient une dizaine en le comptant, ils cherchèrent une taverne pendant quelques minutes avant d'enfin se décider. Ils s’installèrent alors et prirent leurs commandes. Les conversations finirent par lentement bifurquer sur des anecdotes de chacun, des anecdotes liés aux abordages ou autres affrontements, quand ce fut le tour d'Heinrich, celui-ci choisit de raconter ce qu'il s'était passé lors de l'un de ses affrontements à l'époque où il était dans la Légion.

L'ambiance était à la rigolade et l'amusement, malheureusement, l'un des camarades d'Heinrich voulu rajouter les gestes à la parole lorsque ce fut son tour, il monta donc d'un bond sur la table et accompagna la parole du geste, vous me direz, rien bien méchant, le problème, c'était quand il fallut redescendre de la table. L'homme sauta au sol lorsqu'il eut fini, néanmoins, l'alcool ayant commencé à faire effet chez lui, il perdit l'équilibre lorsque ses pieds touchèrent le sol, en cherchant à se rattraper, il bouscula quelqu'un qui était à la table d'à côté et lui renversa sa bière dessus par la même occasion.

Quelle connerie ces missions d'merde là. Des missions d'reconnaissances à la con. "Z'êtes là en renfort, agissez qu'en cas d'extrême urgence" blablabla. Bien évidemment, on s'est déplacés pour que dalle. Les autres en profitent pour faire du tourisme. Moi l'tourisme, c'pas mon truc, ça m'emmerde. J'préfère m'entraîner. Là j'fais une pause dans une taverne pas trop mal, où ils servent d'la bonne bouffe végé. Des légumes en sauce là, j'm'en suis foutue un peu partout sur la gueule, mais j'm'en branle. J'bouffe avec les doigts parc'qu'c'est meilleur comme ça. Et là putain. Là. Y a un espèce d'enculer qui m'fonce d'ssus et qui m'renverse d'la bière, sur moi et dans mon assiette. J'me lève d'un coup en l'poussant.

- C'pas vrai ça bordel ! T'peux pas faire attention un peu espèce d'connard ! J'vais t'défoncer. Ma bouffe va être immangeable maintenant, oh j'vais t'défoncer !

J'essuie mes doigts sur mon t-shirt qu'a d'jà plein d'tâches d'origines inconnues d'ssus. J'vais l'fracasser p'tain, j'vais l'fracasser.

La personne qui se fait bousculer et aspergé de bière réagit au quart de tour et renversa l'homme, plusieurs de ses camarades se levèrent, l'un alla l'aider à se relever, pendant qu'un autre tenta de calmer la femme.

-Pas besoin de se mettre dans un état pareil, il n'a pas fait exprès !

Heinrich se leva également et commença à faire le tour de la table après avoir fait signe aux autres de se rasseoir. Debout, il y avait donc Heinrich et ses deux camarades qui étaient allez aider celui qui avait bousculé la femme.

Bah ouais, c't'évident qu'un d'ces bâtards d'macho fait d'la merde et toute sa bande rapplique comme des toutous bien dressés. Y en a même un qu'm'adresse la parole.

- Toi ta gueule, j't'ai pas sonné. Ton pote il a pas eu b'soin qu'vous ouvriez vos sales gueules d'chiens pour bousiller mon r'pas. Bande d'connards va. C'pas parce qu'vous avez des bites qu'vous avez l'droit d'tout vous permettre.

Si j'avais ma lame... Mais j'l'ai pas. Alors j'me contente d'serrer les poings. P'tain, ils ont foutu mon r'pas en l'air. J'déteste l'gaspillage, j'déteste ça !

L'homme s'apprêtait à répliquer, mais Heinrich pose sa main sur son épaule et le pousse gentiment sur le côté. Comprenant qu'Heinrich prenait les choses en mains, il décida alors d'aller aider ses deux autres camarades et ils retournèrent ensuite à leur place, Heinrich quant à lui se plaça devant la femme.

-Je comprends l'énervement, mais ce n'est pas une raison pour se battre, demande lui de rembourser ton repas et je ne pense pas que ça posera de problème. Par contre, on se calme et pas touche à mes camarades. Il faudra d'abord me passer sur le corps si tu veux te battre.

Heinrich avait dit cela sur le ton le plus neutre possible et il n'avait pas l'air hostile, mais il était prêt à se défendre en cas de besoin, la femme en face de lui avait l'air de vouloir en découdre.

V'là qu'une 'spèce d'armoire à glace d'merde vient s'mettre entre moi et l'aut' connard.

- Oooh, le gentil chienchien, si c'pas mignon. T'leurs lèches les couilles aussi ?

J'dois sacrément l'ver la tête pour l'r'garder dans les yeux mais j'm'en branle. J'en ai vu des pires, c'pas lui qu'va m'faire peur.

- Putain, c'bien les mecs ça, à jamais rien piger. J'm'en branle qu'y m'rembourse mon r'pas. C'est imbouffable avec d'la bière d'dans et bordel, j'supporte pas l'gaspillage. T'as idée d'combien d'personnes crèvent pour faire une assiette comme ça ? Nan t'en as pas la moindre idée.

J'crache à ses pieds.

Heinrich avait une violente envis de la frapper, son visage s'assombrit de plus en plus également. Non mais pour qui elle se prend ? Elle est ivre ? Apparemment non... Heinrich s'en moque, il peut comprendre qu'elle soit énervée, mais là, elle dépasse vraiment les bornes, le crachat est la goutte d'eau qui fait déborder la vase.

-Non je n'sais pas et ça m'en touche une sans bouger l'autre, alors si ma solution ne te plaît pas, tu dégages, là, tu uses ma patiente.

En temps normal Heinrich aurait tenté de négocier, mais là, elle était vraiment insupportable, il manquerait plus qu'elle l'attaque.

- Moi j'dégage ? Moi, j'dégage ? T'rêves sale con. Encore un putain d'phallocrate d'merde. Il est pas à toi c'bar, et j'bougerai pas mon gros tas d'merde, alors va falloir qu'tu t'fasses à c'que j'te dis, ou qu'toi, tu dégages.

J'crache à nouveau, mais c'te fois sur lui direct. Il a cru quoi avec sa gueule d'bite là ? J'vais lui en foutre une à c'connard, y va piger qu'dalle.

Zen... Heinrich est à deux doigts de lui en coller une... Mais il tente de rester calme, le crachat à failli être de trop, mais ce n'est pas grave, ses vêtements ont déjà vécu pire, le sang ça s'enlève moins bien qu'un crachat. Enfin bref, Heinrich à l'impression d'avoir une gamine de 15 ans complètement immature devant lui...

-Tu baisses d'un ton déjà. Je t'ai fait une proposition et toi à part gueuler et provoquer les autres tu n'a rien dis, donc je vais avoir du mal à m'y faire. Pour le moment, on dirait juste une putain de fouteuse de merde et que ce soit un homme, femme, chien, Unique ou tout autre connerie, je ne supporte pas, alors oui soit on fait comme j'ai dit soit tu dégage.

- J't'emmerde l'gros, m'fait pas chier. J'ai aucun ordre à r'cevoir d'ta tête de bite chauve. S'tu veux m'faire dégager d'ici, va falloir que m'vires d'tes propres mains d'connard.

Et j'm'assieds sur la table en sautant en l'regardant.

Heinrich ne comprend pas au début quand il la voit s'asseoir sur sa table... Finalement, il se rend compte qu'il devait y avoir un petit quiproquo sur l'utilisation qu'il avait du terme "dégage". Ce qui fait qu'il comprend qu'elle réagisse comme ça, cependant, elle est tellement insolente et immature que ça ne suffit pas à calmer Heinrich.

-Bon. Il y a un malentendu, j'ai l'impression, parce que par "dégage" j'entendais "arrête de nous faire chier"... Cependant... À ces mots Heinrich tente d'attraper soudainement la femme et de la projeter plus loin avec son bras gauche. Heinrich compte lui apprendre les bonnes manières.

L'gars m'prend pas surprise. Pas qu'j'm'y attendais pas, hein. Juste qu'j'sais pas. J'croyais qu'l'aurait pas les couilles de l'faire. C'souvent comme ça, c'genre d'mecs. Tout dans la gueule, rien dans l'slibard. Mais faut croire qu'c'pas l'cas pour lui. Y m'balance à l'aut' bout d'la pièce, j'vole littéralement, j'atterris sur une p'tain table qui s'casse sous l'choc. Bordel, pas super solide leur matos. J'grogne.

- Ah bordel l'con.

J'suis tellement sonnée qu'j'cris pas. J'mets un p'tit moment à m'rel'ver. J'espère qu'y m'a rien cassé. J'crois qu'j'saigne un peu, et j'boite. Merde. Mais j'finis par sortir des décombres, en m'tenant la jambe et en r'prenant mes esprits.

- Ah putain, l'con...

J'crache du sang par terre. J'me suis mordue la langue en tombant. Merde, sérieux ? J'boite en sa direction. Pas question qu'j'me laisse faire par un type comme lui. Il a cru quoi ? J'vais lui niquer sa race. Et après j'irais niquer toute sa famille, et ses putains d'morts.

- Sale fils d'chienne. J'vais t'crever ! Viens par là s't'es un homme !

Heinrich a réussi son coup. La femme finie par se relever et crache de nouvelles insultes, Heinrich se dirige vers elle en marchant, sans se presser, il profite de son approche pour observer son adversaire, il l'a déjà apprit à ses dépends, il ne faut pas sous-estimer ses adversaires et encore moins se jeter sur eux comme un idiot. Arrivé à porter de frappe, il se met en garde, peut-être un peu moins bonne que ce qu'il fait d'habitude, mais elle reste correcte, enfin, celui qui est la personne en face, la moindre faille peut être dangereuse.

Il est là, d'vant moi. J'suis bien bousillée, mais tant qu'j'suis d'bout, j'suis dang'reuse. Attends un peu qu'j'choppe une lame et y va voir d'quoi j'suis capable. Là j'charge mon coup, rapide et efficace, et j'cherche la faille dans sa garde. J'crois avoir trouvé un truc, alors j'balance mon poing cyber sur lui, d'toutes mes forces. 'l'a pas r't'nu ses coups lui, et j'vais pas lui faire d'cadeaux non plus hein. Y va voir qu'il est pas tombé sur n'importe qui c'grand connard d'merde.

Elle trouve la faille et frappe, Heinrich grogne, ça fait mal, mais ça va encore. Elle sait se battre en tout cas et visiblement, elle sait très bien le faire, enfin, c'était peut-être un coup de chance, mais Heinrich va devoir être plus attentif.
Heinrich se ressaisit tout de même assez rapidement et utilise alors ce moment où elle n'a pas encore pu vraiment se remettre en position pour tenter de frapper de toutes ses forces son adversaire.

J'l'avoue qu'j'suis pas trop concentrée. J'ai l'ventre vide, j'la dalle à cause d'la bouffe qu'm'a fait gaspiller l'aut' con là. Et quand j'ai l'vent' vide et qu'j'suis sur les nerfs, j'fais d'la merde, c'comme ça. J'vais m'reprendre, c'clair, mais pas c'coup-ci. J'lui mets un coup d'fillette et j'veux pas qu'y croit qu'j'suis une fillette, merde quoi. Y frappe d'toutes ses p'tains d'forces là et j'ai juste l'temps d'pivoter sur l'côté pour pas m'prendre un mauvais coup qu'm'aurait p't'êt envoyée au tapis. J'déjà la gueule défoncée, alors qu'lui pas une seule bordel d’éraflure d'merde alors si y croit qu'j'vais m'laisser avoir comme ça... J'ai l'temps d'me fout' sur l'côté et j'prends son coup à peine moins fort qu'prévu j'crois, mais direct sur l'épaule. J'grogne et j'profite d'l'élan pour envoyer mon poing d'métal d'toutes mes forces en direction d'son visage d'monstre, c'te fois.

Elle se prend le coup d'Heinrich, pas aussi bien qu'il l'espérait, mais elle a dû tout de le même le sentir passé, lorsqu'elle contre-attaque, Heinrich ne sait pas encore remis en position, il a été prit de vitesse, il à peine le temps de tenter d'éviter le coup, ce qui pour conséquence de ne pas se le prendre en plein milieu du visage, mais cela le fait tout de me reculer et grogner à cause du choc et de la douleur.

Heinrich se ressaisit assez rapidement et repart à l'attaque après avoir craché par terre, celui-ci fait deux feintes, chacune avec l'un de ses bras, avant de tenter de faire de renverser son adversaire avec un coup de pied.

Il est d'mauvais poil l'gros tas, et ça lui fait faire des conneries. Il est rapide, mais pas assez et surtout, y m'offre une ouverture sympa. J'roule sur l'côté, j'me r'trouve pile en face d'la tempe du gars, j'charge mon poing d'métal, et j'l'envoie d'toutes mes forces sur l'côté d'son putain d'crâne d'oeuf.

Heinrich ne parvient pas à toucher sa cible et celle-ci profite de l'ouverture qu'il laisse pour lui donner un coup d'une grande violence sur le côté de la tête. Ce coup étale Heinrich de tout son long. En voyant cela, certains membres d'équipage de la Vanguardia se lèvent, peu habitué à voir Heinrich se faire étaler ainsi.

-Quartier maître ? Demande l'un d'eux, sûrement pour savoir si tout va bien.

Heinrich se relève tant bien que mal, il sent du sang couler le côté de son crâne et il est encore un peu sonné. Cependant, en tournant un regard vers son adversaire, il ne peut s’empêcher de rire, ce qui fit se rasseoir les autres membres d'équipage du Vanguardia, car cela voulait dire qu'il allait bien.

-Je crois que la dernière fois que je me suis pris une telle raclé, c'était à la Légion. Tu sais te battre.

Heinrich se remit en position, la seule chose qui faisait qu'il pouvait encore se battre s'était sa carrure, pour le moment, il était encore un peu sonné, mais malgré la raison pour laquelle il en était venu aux mains avec cette inconnue, il aimait bien ce combat.

J'le rattaque pas tout d'suite l'gros. J'laisse l'temps d'respirer, surtout qu'j'lui ai foutu un sacré coup. D'jà qu'l'avait pas beaucoup d'neurones, alors là, c'doit être un putain d'légumes. Mais y s'relève et j'peux pas dire qu'j'suis pas un peu admirative quand même qu'y parvienne avec c'que j'lui ai mis dans la tronche. Et j'm'attends à c'qu'y s'énerve ou c'qu'y m'insulte, mais y fait pas ça. Y s'marre l'gros lard, et y m'dit qu'j'sais m'battre. C'tellement inattendu qu'je l'r'garde bizarre. Ouais, j'dois vraiment lui avoir fait péter un truc dans l'ciboulot c'la seule explication.

- C'pas d'fficile d'coucher un putain d'gros lard comme toi qu'sais pas t'nir sur ses pieds.

J'reste loin d'lui et j'le r'garde, curieuse d'voir comment qu'y va réagir.

Heinrich ne répond rien à la provocation, il sait de quoi elle est capable et la douleur qui ressent sur le côté de son crâne en est la preuve. Il attend, il attend quoi ? Heinrich attend une faille ou autre chose pour attaquer et surtout, il attend d'avoir récupéré ses esprits, il n'est cependant pas passé à l'action, il s'élance tout à coup vers son adversaire et de lui asséner un coup avec son bras gauche.

P'tain quel con ! C'est qu'y en veut encore c'connard d'merde là, et y m'fonce d'ssus comme si j'y en avais pas foutu assez dans sa gueule d'pédale. Mais ça m'surprend qu'y arrive aussi vite après c'que j'lui ai foutu dans sa gueule, et y arrive à m'toucher. J'grogne.

- T'en as pas eu assez gros lard ?!

Et Heinrich touche, il le doit très probablement à l'adrénaline, mais il ne va pas s'en plaindre.

-J'aime me battre. Qu'il répondra tout simplement

Ce qu'il n'avouera cependant jamais, c'est que depuis un certains événement tragique, il cherche le combat plus que d'habitude, il ne va pas jusqu'à la provoquer, mais il ne recule pas souvent lorsqu'une occasion se présente. Ça l'aide, pas à oublier, ça, il ne le pourra jamais, mais au moins à ne pas y penser. Dans tous les cas, Heinrich tente d'enchaîner avec un nouveau coup.

C'te fois j'me laisse pas bolosser par c'connard d'merde et j'évite son coup d'merde comme j'peux là. J'cherche du r'gard voir s'y a pas un con qu'a une épée qu'j'peux emprunter. Y commence à m'péter les ovaires c'type, j'aim'rais régler son cas rapidos.

- T'aimes t'faire battre plutôt on dirait.

J'enchaîne ça avec un nouveau coup d'poing chargé à bloc, en plein en direction du bide.

Elle évite le coup, enchaine avec une nouvelle provocation et tente de donner un coup dans le ventre d'Heinrich, celui-ci décide d'encaisser le coup, il s'y prépare donc, il lâche un grognement sous l'attaque, mais il compte profiter de l'occasion pour attraper son adversaire.