Pas de Compliments au chef!

Non, elle ne se sentait pas vulnérable du tout. C'était pour ca qu'elle se mettait dos à l'arbre. Mais Audrey avait appris à ne pas contredire une guerrière quand elle sortait ce genre de bêtises.

"D'accord."

Elle reconnu ensuite l'endroit agréable, sans pour autant pouvoir le supporter longtemps. Cela fit sourire Audrey. Quand on vit dans un vaisseau toujours identique, il est ironique de prétendre ne pas supporter la monotonie.

"Mon école durera encore 2 ans, puis je volerais de mes propres ailes."

Elle ouvrit le carton à dessert et le présenta à Jezabel pour qu'elle se serve. Dans le carton se trouvaient aussi deux petites cuillères jetables.

Notre conversation fut interrompue lorsque la jeune femme se décida à ouvrir le carton contenant la raison de notre présence en cet endroit. Je ne mis que peu de temps à me décider pour la tartelette aux fraises. Des deux pâtisseries, il s'agit sûrement de celle que j'apprécie le moins - bien qu'elle me soit tout à fait agréable. Je délaisse cependant les cuillères en plastique que l'on nous a fourni. Au diable les bonnes manières ! Nous ne possédons pas même une table, que ferais-je avec une cuillère ?

Cependant, je veille à goûter à la première pâtisserie aussi proprement et élégamment possible. Il n'est point question que le contenu se déverse sur mes beaux vêtements. De quoi aurait l'air la puissante et menaçante Jezabel Alvarez avec une tâche laissée par une fraise sur ses habits ? Ridicule. Impensable. Cependant, j'oublie ces préoccupations idiotes lorsque les premières saveurs se répandent sur mon palais.

- Mmh. Vous n'aviez pas menti ; cette tartelette est tout bonnement divine.

Je prends une seconde bouchée et la savoure avant d'observer à nouveau ma jeune compagne.

- Avez-vous une idée de l'endroit où vous désirez exercer après vos études ?

À son tour, Audrey s'empare d'un gâteau, un des deux fraisiers et pose le carton restant sur le banc a coté d'elle. Elle mord dans la pâtisserie avec habileté. Mais il n'empêche qu'ne fraise s'échappe de la crème et tombe sur son pantalon. Elle jure intérieurement, avale sa bouchée et ramasse la fraise et essuie la crème sur son pantalon.

"Flute."

Mais au moins, pendant ce temps, la Capitaine se régale. Et lui demande ce qu'elle fera après la fin de ses études.

"Hum... Je ne sais pas exactement. Sans vouloir me vanter, je suis douée, très douée. Et d'ici la fin de mon cursus, je le serais encore plus. On m'a déjà proposé des stages dans de grands palaces et je pense qu'ils veulent a terme me recruter. C'est une possibilité. La plus facile. Le confort du salariat, tout ça. Mais je pourrais aussi monter mon restaurant, si je voulais. J'ai de l'argent de coté. Je ne sais pas, pour le moment. Vraiment, je ne sais pas."

Je tourne mon regard en sa direction au moment où la fraise choit. Je me retiens cependant de faire le moindre commentaire à ce propos, malgré un léger sourire amusé qui point sur mon visage - heureusement en partie dissimuler par l'obscurité, ainsi que par la dégustation dont je compte bien profiter pleinement.

- Eh bien, que vous soyez engagée dans l'un de ces palaces ou que ouvriez votre propre établissement, je viendrai goûter à vos plats avec le plus grand des plaisirs ; au moins ne serais-je jamais déçue des desserts que l'on pourra me servir, n'est-ce pas ? Je vous avouerai ne point être une grande gourmande. L'abus de sucre est fort mauvais lorsque l'on souhaite conserver une condition physique acceptable. Cependant, vous me rendez réellement curieuse quant à vos compétences. Si la bienséance me le permettait, je serai certainement tentée de vous demander de me cuisiner un plat.