Meet-cute [Eugène]

Krrrrrsssss !

- Tout à fait très cher.

Ssssssrrrrss.

- Je n'aurais pas dit mieux.

Klllklkl. Krrrrssss !!
Je sais que j'ai l'air idiote à parler avec une créature qui ne comprend qu'à moitié ce que je lui raconte, que je ne comprends pas vraiment moi non plus. Mais il n’y a pas grand-monde sur cette place et je fais ce que je veux. Nah. Si j'ai envie de parler à Chaton pendant qu'il furète partout, je le fais, personne ne pourra m'arrêter.
Je dois ressembler à un personnage de roman un peu tête en l’air en fait. Je m'en rends compte quand j’époussette ma jolie robe violette à rubans : je balade mon Nì’it en escarpins et en robe, en fin d'après-midi. Il ne manque que la rencontre du prince charmant très riche que je n'aurais plus qu'à épouser.

- Chaton ?

Il a levé la tête, il commence à trottiner vers l'autre côté de la place. Drôle de comportement. J’espère qu’il ne va pas encore faire une bêtise. Il a mauvais caractère, il n’est pas affectueux, mais j’y tiens quand même. Je ne voudrais pas qu’il se retrouve perdu.

- Qu'est-ce que tu as vu encore ?

Un écureuil ? Un reste de sandwich ?
Le prince charmant de notre début de roman ?

On lui avait dit de mettre une laisse à Bullet. C'était arrivé par une oreille, sorti par une autre. Eugène avait décidé sur un coup de tête de sortir son Kao, encore bébé pendant leur escale sur Tortuga. Jake l'avait déconseillé, Eugène avait levé un sourcil, bâillé et fait comme il l'avait voulu.
C'était la fin d'après-midi, il n'y avait personne, les gens étaient au bar ou chez eux. Sauf qu'il fallait un rien pour effrayer un bébé Kao. Bullet d'habitude si vivante dans son environnement familier était restée prostrée dans les jambes d'Eugène qui l'avait poussé du pied.
Résultat, elle avait disparu en se carapatant au premier bruit... un peu bruyant.

Eugène avait roulé des yeux, puis il avait sorti une friandise et il la cherchait dorénavant à l'aide d'un sifflement qu'il avait appris et de phrases somme toute inutiles.

"Allez tu t'caches où..."

Il était dans une phase d'ennui profond et la nonchalance le caractérisait. Démarche souple, l'air absolument pas inquiet il était entré sur la place, sans la voir. Il avait entendu les sifflements/couinements de son animal apeuré sans doute.

"Bon qu'est-ce que c'est qu'ça encore."

Une bestiole noire, tout en longueur, mi sifflant mi kkrkrrtant, qui tournait autour d'une Bullet le poil dressé, les cornes en avant et la langue sifflant.

"Tutututut dis moi tu veux faire quoi au juste à Bullet..."

Il s'approcha de la bête en question et Bullet fila en quatrième vitesse entre ses jambes. Eugène n'était pas agressif, juste curieux.

- C’est un Nì’it.

Je suis aimable, j’ai entendu sa question, j’y réponds en souriant. Oh, je sais bien qu’il ne me parlait pas. Peut-être qu’il ne m’a même pas vue arriver, tout concentré qu’il doit être à empêcher mon animal de croquer un bout du sien, mais ça ne m’arrête pas beaucoup.

- Et là je pense qu’il se demande s’il peut… Oh !

Mais il est adorable ce petit Kao ! Beaucoup trop mignon ! Le propriétaire est pas mal dans son genre aussi, mais franchement… Entre le petit canidé et l’humain, une fille devrait toujours aller vers l’animal.

- Salut toi ! On t’a déjà dit que tu étais chou ?

Sans doute que oui. Enfin il a plus l’air de vouloir fuir Chaton que de chercher les caresses, alors je fais revenir mon compagnon jusqu’à moi en le sifflant. Il hésite, se tasse un peu sur lui-même, crisse, finit par se mettre dans mes jambes. Brave bête. Maintenant la petite boule de mignonnerie devrait avoir moins peur.
Il ne reste plus que le maître à rassurer.

-Ati, et Chaton. Qui ne va pas manger Bullet, hein Chaton ?

C’est ça, siffle-moi, jeune malpoli. Je lui fais les gros yeux, et je me reconcentre sur le jeune homme en face.

- Toi aussi t’es charmant. On te l’a déjà dit ?

Quoi, je devais pas le dire ? Oups !

« A tes souhaits. »

Aucune idée de ce qu’était cette chose, mais la voix lui fit relever la tête. Il la détailla de bas en haut, son regard s’attardant sur la robe qu’il trouvait belle et qui se fit caressant sur les formes de la femme. Un sourire s’agrandissait. Elle était grande, plus grande que lui de peu. C’est en partie ce qui lui plaisait. Il n’ajouta rien mais son expression était suffisamment parlante. Une gourmandise lui vint en même temps qu’un sentiment étrange d’admiration, de respect, de peur et de besoin de protection. Il la voulait et il le savait. Il s’ébroua littéralement.

« On fait qu’lui répéter j’me demande si elle va pas finir par prendre l’melon. »

La bête se retira et Bullet se détendit, toujours méfiante. Eugène fit une courbette. Son regard était joueur, il était content d’avoir pris son débardeur blanc habituel, les filles l’aimaient bien parce qu’on voyait sa carrure sportive.

« Enchanté ma dame Ati, j’suis Eugène pour vous servir… mais on m’connaît sous l’nom d’Loose Cannon. »

Dragueur invétéré, Eugène aimait les femmes, il les chérissait, il les mettait sur un piedestal, et elle était une reine. Son ton direct le surprit et lui plut, son sourire s’étendit encore si c’était possible. Un rire le secoua, rire plus terrifiant que chaleureux. Il lui fit un clin d’œil.

« J’suis pas à la hauteur de ta beauté. Qu’est-ce qu’une reine comme toi fait dans l’port l’moins bien fréquenté du système ? »

Je vais avouer quelque chose : j’aime bien qu’on me regarde. Je comprends celles que ça agace mais moi j’aime ça. Je m’habille pour être visible quand je sors, c’est pas pour rien, et c’est parfaitement satisfaisant de savoir que ça marche. Je dois donc avoir un bon air de chat qui a chipé du lait, juste pour le clin d’oeil.
Le rire ? Je n’en ai pas trop peur. Il me surprend, c’est tout.

- Fla-tteur.

Que je dis, continue que je sous-entend. J’aime bien ce début de discussion. J’aime bien me faire des romans sur où ça peut aller avec Mr Loose-pectoraux-saillants-Cannon.

- Je promène Chaton sur ce caillou. Et j’y travaille cette semaine, une sinistre histoire de vaisseau à infiltrer. Peut-être que je prévois de voir à quel point c’est dangereux ici en m’acoquinant avec un dangereux malandrin ?

Je penche ma tête sur le côté, un sourire qui me retrousse le nez aux lèvres.

- Et toi, monsieur Eugène ? Tu balades des animaux adorables pour arrêter les passantes, ou ce n’est qu’un heureux hasard ? Tu ne serais pas un dangereux malandrin qui en veut à ma vie, j’espère.

De toute façon s’il essaie, j’ai Chaton juste sous les doigts, je ne crains pas grand-chose.

Il sourit. La femme aimait son comportement, sa langue passa sur ses dents. Il était gourmand et ça se voyait. Et elle… Ati comme elle s’appelait était non pas sous le charme mais au moins ouverte à la drague. Sauf qu’elle commença très vite à utiliser des termes qui lui échappaient complètement. Malandrin ? Était-ce un insecte ? Acoquiner, il pouvait encore le deviner. De toute façon, comme à son habitude il se reposait sur son instinct et son instinct se reposait sur le ton enjôleur de la femme. Elle souriait elle aussi, et sa tête se pencha. Eugène avait suffisamment dragué de filles pour en connaître la signification. La balle était dans son camp.

« C’est mon appât. C’comme ça que j’récupère les plus jolies proies. Et ensuite j’les dévore… mais avec délicatesse bien sûr. J’suis un dangereux malandrin gentleman. »

- Aawn.

Un point pour la délicatesse. J’aime la délicatesse quand il s’agit de me faire les yeux doux, je suis une femme simple.
Et directe. Surtout directe là, parce que je mets les doigts sur l’avant-bras musclé de monsieur Loose Cannon sans hésiter une seconde. C’est amusant l’impression tactile des tatouages sous la peau, ça m’hypnotise presque.

- Mettons que l’appât adorable et la délicatesse marchent. Tu veux m’accompagner pour continuer de promener Chaton ? J’aimerais bien voir plus de choses dans le port le moins fréquenté de Dorado.

Je suis très forte en sous-entendus, je sais, pas besoin de me le dire.

Jamais il n'avait eu de femme aussi facilement à son bras. A part celle de ce bar de Tortuga des années plus tôt qui lui avait sauté dessus. Ou celle qui l'avait récupéré un matin et qui lui avait fait du café. Ou ... bon il en existait quelques unes. Mais elles lui faisaient du baume au cœur, c'était comme un cadeau de noël offert par l'Unique.

Comme quoi il m'déteste pas tant.

"J'peux t'en faire voir un bon bout. Y'a des tas d'trucs à découvrir si t'as l'bon guide. Et j'suis un bon guide... on dit qu'j'ai l'meilleur bras d'Tortuga pour c'qui est d'accompagner pis d'faire plaisir à ces dames."

Très lourd. Particulièrement très lourd. Eugène n'était pas un roi des non dits et si sa phrase pouvait être entendue à deux sens, il l'avait dite en tendant son bras, presqu'innocemment. Pas assez intelligent pour avoir deux cerveaux et des allusions poétiques. Ou du moins, un du côté des explosions et l'autre de ... son engin.

"C'parti. Bullet ?"

Il la récupéra et la mis sur son épaule, de l'autre côté de son date impromptu.

Le meilleur bras. Ben voyons. Je suis très forte en sous-entendus mais il l’est à peu près autant que moi. On fait une bonne paire de… De je ne sais pas trop quoi, d’imbéciles peut-être, de pressés certainement. Et si la prudence me dirait de ne pas accepter l’invitation que j’ai cherchée, je l’ignore. J’ai Chaton. Monsieur Cannon a de gros bras -bras, pas autre chose !- mais je n’ai pas peur de devoir me défendre contre lui.
Je prend sa proposition, son bras, je pose ma main sur la sienne comme la jeune femme de bonne famille que je n’ai jamais été.

- Je te fais confiance, aveuglément.

Mais j’aurais bien aimé avoir la petite boule de poile trop mignonne de mon côté, quand même… Je ferais aussi bien sans, allez. Allons visiter Tortuga la mal famée et finir par ne pas du tout rentrer là où je dors !
Chaton trottine à ma jambe comme le gentil animal qu’il n’est pas du tout et moi, je regarde un peu autour pour faire mine de vraiment visiter la ville.

- Est-ce que c’est vrai qu’il y a des tunnels secrets où les dangereux pirates cachent leurs trésors ?

Tant qu’à se balader avant de faire du sport autant apprendre vraiment des choses, sans faire de jeux de mots douteux cette fois.

Eugène marchait, une grande et belle femme à son bras. Cette journée était bien meilleure qu'aucune autre, et elle annonçait un programme meilleur encore. Il se sentait fort et brûlait d'envie de toucher plus sa peau que ce discret contact avec son bras.
Il voulait se perdre dans ses bras et la plaquer contre un mur. Comme souvent, les sentiments de protection, de douceur de maternité se mélangeaient à ceux du désir et de la violence. C'était sans doute ces changements d'intensité qui faisaient d'Eugène un plutôt bon amant.

"Pas sur Tortuga... on s'f'rait voler nos trésors en un rien d'temps. Si fallait cacher un trésor on l'ferait plus loin dans l'espace, sur un satellite perdu."

Il mordit sa lèvre.

"Par contre y'a des tunnels secrets, ça j'peux bien mettre ma main à couper. Pis y'a des secrets tout courts. Des célébrités qui s'cachent par ici, et des complots... c't'un endroit mystique pour les pirates. Suffit d'fermer les yeux pour s'rendre compte que y'a toujours que'que chose qui tourne pas rond"

Je voulais bien voir des trésors sur Tortuga, moi… L’idée qu’ils soient cachés ailleurs me colle une petite moue déçue qui se fait vite la malle. Je ne garde pas beaucoup le négatif, technique qui tue tout pour ne pas finir comme une vieille prune aigrie. Dommage pour les montagnes d’or. Je m’en remettrais.

- Je ne suis pas pirate mais je te crois. L’air est…

Electrique. Bizarre. Quelque chose picote.
Donc je vais faire comme il me dit et fermer les yeux, littéralement. Sans arrêter de marcher.
L’air crépite toujours, il y a des bruits autour, le bras encré sous mes doigts. Rien ne change si ce n’est que je ne peux absolument pas voir. C’est bien sûr le moment que choisit Chaton pour me passer dans les jambes en clabaudant.
Mes pieds touchent mal le sol. Mon équilibre décide de partir en vacances.
Bref, je me vautre sur Eugène avec un juron, et c’est tout ce qui ne tourne pas rond.

Il aurait pu la retenir si elle était tombée de l'autre côté ... Mais non, elle était tombée dans ses bras. Il sentit ses mains se raccrocher à lui. Avec sa hauteur, elle ne devait pas avoir trop d'équilibre... pour son plus grand plaisir. Il l'aida à se relever en lui proposant ses mains fermes.
Toute ces contacts avaient éveillés une fureur vorace. Bullet était bien évidemment descendit d'un saut souple, tout en sifflant et évitant l'autre animal.

"Rien d'cassé ? L'air d'la ville vous fait tourner la tête ?"

Dans sa tête, deux mots revenaient sans cesse pour ne pas qu'il perde le fil Reste poli, reste poli, reste poli. Il en perdait le souffle, lui aussi complètement désorienté. Il tournèrent dans une rue et il ne tint plus en l'amenant contre un mur. Ses deux bras comme des barreaux de prison la maintenait bloquée.

"J'crois qu'vous m'plaisez et j'crois qu'j'suis pas un patient."

Il la fixait dans les yeux, son souffle court, la tension qui le parcourait. Même s'il s'effacerait si elle le rejetait, tant pis. Il existait d'autres femmes. Et il lui tardait de toutes les découvrir.

Hé ben, monsieur Cannon, on est impatient ? Les bras qui me bloquent -vaguement, je pense pouvoir sortir si je veux-, son langage corporel, sa respiration… Ce n’est pas très difficile à lire. C’est parce que je lui suis tombée dessus ? Il faut que je le fasse plus souvent.

- Tu crois, juste ?

Moi j’en suis certaine. Et je sais ce que je veux, je ne pas pas très farouche, pas très patiente non plus : je tue le peu d’espace qu’il y a entre nous, je me love contre lui comme une plante grimpante cherchant le plus de contact possible, mes mains sur son torse en guise de support.

- Moi je suis sûre que tu me plais.

C’est pas le prince charmant qui va avec ma jolie robe mais je m’en fiche. J’ai envie.

- Et j’ai une super chambre dans une taverne, hmm ?

Et envie de savoir jusqu’où vont ses tatouages. Entre autres. Y penser me donne juste envie de le trainer jusqu’à l’endroit où je dors -les ruelles c’est pas mon truc- et de le bouffer tout cru, c’est terrible.

Il leva un sourcil. Qu'est-ce qu'elle lui demandait au juste. Il ne comprenait pas ses mots. Mais ses gestes parlaient pour elle. Les mains aventureuses, collées à son torse, firent tomber le sourcil et monter le sourire. Un feulement serait sorti de son gosier s'il avait été un animal. A moins que ... oui c'était bien un feulement qui était sorti de sa gorge d'humain.

Faire les choses bien, la taverne, la chambre.

"J'serais pas contre. Faut au moins une chambre pour une princesse des fleurs comme toi."

D'une main il attrapa sa nuque, la caressa avec une grande douceur et posa sa bouche contre la sienne. Il attrapa une lèvre de ses dents avec délicatesse avant de la lâcher et de se reculer. Eugène la fit basculer et l'attrapa dans ses bras comme la princesse qu'elle était.
Il siffla discrètement pour Bullet, qu'elle le suive. Même si discrètement était l'adverbe qui convenait le moins à leur situation et à Eugène en règle générale.

"Alors c'est par où cette chambre..."

Qu'elle lui dise le nom de la taverne et il saurait où aller.

Qu’est-ce que tu, qu’est-ce que ?! Heeeey mon petit monsieur, on prévient avant de… Non en fait ça va. Le baiser légèrement mordant est parfait, me fait encore plus fondre contre Eugène si c’était possible. Il n’y a que le porter qui me prend au dépourvu, me fait sortir un petit glapissement idiot d’étonnement.
Et forcément, Chaton réagit. C’est un bon garçon, mon Nì’it, mais il n’a malheureusement pas été très éduqué à faire la différence entre une attaque sur ma personne et une manière un peu gracieuse de me transporter jusqu’à mon lit. Je siffle donc le retour au calme avant que les grondements ne se transforment en griffes dans la gorge.
Où est-ce qu’on en était ? Ha oui. Ma chambre.

- C’est au Poisson et la Grenouille. Troisième chambre en haut.

Avantage indéniable de ma position, je peux lui ronronner dans l’oreille. Je peux même gentiment passer mes dents sur l’hélix alors que je me drape à demi sur lui.
De là où je suis, j’ai une conscience aigüe de toute sa personne, de toute l’envie qu’il provoque en moi… Et je peux jouer avec les cheveux dans sa nuque. En fait c’est parfait qu’il me porte comme une princesse.

- C’est à deux minutes en courant.

Le Poisson et la Grenouille ? Eugène voyait bien à quoi ressemblait cette auberge. Il y était rentré une fois. Et on l'en avait sorti à cause d'une sombre bagarre générale. Mais il y avait prescription non ? Il l'espérait. Sinon il grimperait. De toute façon il était caché par cette grande femme.
Le poids de son corps appuyait sur les biceps gonflés d'Eugène. Il avait l'habitude de porter des grosses pièces d'artillerie et s'il était essoufflé, il ne s'en sortait pas trop mal.
Cela dit il n'irait pas jusqu'à courir avec une donzelle et deux animaux de compagnie aux pattes. En plus pourquoi courir ?

Il sentit ses dents sur son oreille. Puis ses doigts autour de ses dreads perlées.

Oui en effet. Il voyait mieux maintenant pourquoi courir. Vite.

Il accéléra le pas. Son souffle devenu court, par un effort de résistance plus que par un effort physique.

"L'Poisson et la Grenouille, j'crois bien qu'c'est notre marais.... euh ... notre arrêt. Z'ont des drôles de noms quand même."

Je suis assez satisfaite de voir qu’il nous a fallu peu de temps pour arriver à l’auberge. Il y a de quoi récompenser, non ?

- Hm-hm, c’est vrai que c’est étrange.

Le propriétaire serait-il originaire d’un marécage ? Il faudra que je fasse des recherches là dessus quand je serais tranquille chez moi.
J’abandonne la question pour la priorité immédiate : la récompense. Je tire gentiment sur les dreads de mon prince semi-charmant pour lui faire lever le menton histoire de pouvoir le gratifier d’un volcanique baiser de la victoire, plein de chaleur et totalement vide de toute inhibition. On ne va pas commencer à être timides alors que je veux le voir nu sur mes draps, non ?
Non.
On est d’accord.

- Est-ce que tu me reposes ?

Que je puisse entrer et rouler des hanches juste devant son nez. Je suis vile, oh si vile. Méchante Ati. Tu mérites d’être punie.