Le brancard de combat [Zélio, Dodu & Billy]

Il sourit franchement. Elle vit comme lui en fait. Au jour le jour. Sauf qu'elle est heureuse visiblement ce qui est bien l'inverse de lui malgré son air jovial la plupart du temps.

- ouais je vois le genre… c'est pareil pour moi. Je vis sans trop réfléchir au lendemain et je regarde vers quoi les courants me portent. constate Zélio.

Je souris encore plus, parce que j'aime toujours bien me trouver des points communs avec les autres gens, et puis lui, même s'il est pas très très gentil dans ses paroles et bah il est quand même pas méchant, ça non.

- On se laisse bien guider par le vent et puis c'est tout. Nous, c'est comme ça qu'on voit la liberté, ça oui. Et puis la liberté, on aime sacrément ça ! Vous avez pas de famille, monsieur Zélio ?

Le visage de Zélio se ferme soudainement. Dur comme l'acier, les yeux noirs et froid comme le vide spatial, les muscles de la mâchoire serré subitement. Il prend sur lui et inspire un grand coup avant d'expirer en douceur et pendant de longues secondes. Normalement il réagit pas au quart de tour, mais il est blessé et n'a pas toutes ses facultés. Le masque du porteur de mort disparait lentement.

- non. dit-il finalement après un certain moment.

Moi, j'suis un peu gênée par la réaction du Monsieur Zélio et puis je me recroqueville un peu sur ma chaise parce qu'il a pas l'air content, ça non. Et puis quand il finit par dire non, ça me fait un drôle d'effet dans le ventre, ça oui. Et Dodu il lâche un petit gémissement en penchant la tête sur le côté, intrigué mais pas très très inquiet, lui. Dodu, il se rend pas toujours compte quand les gens ils sont bizarres, ça non. Mais là, c'est pas que de la bizarrerie, on dirait de la tristesse et puis de la souffrance et je pense pas que Monsieur Zélio il veuille en parler, ça non.Mais heureusement, nos repas, ils arrivent à ce moment-là.

- Olalaaaa ! Ca sent sacrément bon !

Zélio prend un peu de temps pour rassembler ses esprits, il récupère son plat et l'installe devant lui, prend les couverts afin de se donner une contenance et hume les arômes qui s'échappe de l'assiette. En effet ça sent bon.

- Je confirme. dit Zélio simplement. Bon appétit.

Il est un peu froid tout à coup, pas comme le repas qui, lui, est bien bien chaud, ça oui. J'espère bien que la nourriture, ça va lui redonner le sourire, et puis Dodu, il a pas attendu pour attaquer, et puis il a pas l'air très arrêté par la chaleur du plat, ça non. Il lâche même des petits bruits de satisfaction et puis moi je souffle quand même avant de goûter. La viande, elle fond sacrément bien dans la bouche, et puis c'est sapristouillement bon !

- Oooooh miaaaam ! Z'avez vu que j'vous ai pas emberlifistouillé, ça non ! C'est une bien bonne cuisine ici, oh oui, oui, oui.

Zélio mange … et en effet c'est bon. La viande est fondante et la sauce plutôt sympa. Le plus étonnant dans l'histoire c'est que le chimpanzé mange aussi. Mais bon on est en Dorado, il pourra dire qu'il a mangé à la table de Dodu le chimpanzé.

- c'est vrai que c'est bon. dit-il alors que la fatigue commence à l'attaquer.

Un repas chaud, du calme après la tempête, la retombée de l'adrénaline qui a désormais totalement disparu de son corps et la plante qu'il a maché tout à l'heure, sont tous des éléments le rendant somnolent.

Dodu, il voit plus que son assiette bien remplie, et puis moi, je jette des coups d'oeil fréquents à Monsieur Zélio. Il a l'air un peu fatigué, et puis pas trop mal non plus. Faudra bien que je surveille son état, parce que son truc à la tête là, ça peut être grave, ça oui. Moi, j'espère que ça ira pour lui, sapristouille !

- Quand vous aurez fini de manger, vous pourrez bien aller vous reposer, ça oui. Avec le bidou tout plein et puis l'anti-douleur, et bah vous devriez passer une sacré bonne nuit bien reposante !

Il mange son assiette sagement. Déjà parce que c'est bon et ensuite parce qu'il a faim. Lorsqu'il a terminé il regarde à nouveau Billy et Dodu.

- c'est gentil de vous être occupé de moi tous les deux. dit-il tranquillement. Merci.

Il constate qu'en effet les conseils de la médecin sont les bons.

- Je crois qu'un peu de repos me fera pas de mal en effet. Il fait un grand sourire aux deux.

On finit notre assiette, et puis Dodu il lèche la sauce directement dans l'assiette, et moi je prends quand même le soin de lever l'assiette vers mon visage pour la lécher et puis après je la repose et je m'essuie la bouche.

- Bah c'est que c'est bien normal, ça oui ! On allait quand même pas vous laisser comme ça, et pis rien faire du tout alors que vous étiez tout pas bien, sapristouille.

Et puis je lui souris, il a l'air un peu plus calme que quand on l'a rencontré, et puis j'suis bien contente qu'aussi il soit un peu mieux comme ça, ça oui. Il est gentil avec nous, finalement, et puis il nous dit merci plein de fois, alors nous ça nous gênerait presque.

- Vous avez une chambre juste à l'étage, et puis moi je serais à côté, donc si vous avez des ennuis, et bah il suffira de nous appeler, parce que Dodu, il a une super bonne oreille, ça oui.

Zélio sort de sa poche son porte monnaie. Il aime le liquide. Il pose suffisamment de crédit pour régler une consultation et des soins dans une clinique de luxe. Enfin une clinique pour noble de l'impérium. C'est généralement pas donné comme soin.

- je vais prendre la chambre à l'étage oui. confirme Zélio en se levant avec précaution. Je vous appelle si j'ai un soucis. qu'il confirme alors.

Quand je vois tous les sous qu'il nous donne, j'écarquille les yeux, entre la surprise, l'incompréhension et l'incrédulité. Sapristouille !

- Sapristouille ! Mais c'est bien beaucoup trop tout ça ! Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de tant d'argent, nom d'une cârafouetouille ! On aurait jamais demandé autant, ça non !

Ca nous déstabilisationne beaucoup et puis on reste un peu le visage écarquillé sur le tas de crédits.

- c'est ce qu'aurait coûté vos soins dans une clinique digne de ce nom. explique simplement Zélio. Je me fais régulièrement soigné, je m'y connais en tarif hospitalier.

Il aura plus de mal à déclarer les soins à sa mutuel pour le coup. Mais c'est un autre problème. Il trouvera un arrangement sans aucun doute.

Je suis vraiment sapristouillement gênée, et puis je rougis un peu et je me gratte la tête.

- Eh bah... merci beaucoup beaucoup, alors. J'espère bien que vous trouvez que mes soins sont dignes de ça, ça oui. Vous êtes bien sûr que ça vous dérange pas de me donner tout ça ?

- non ça me dérange pas du tout. dit doucement Zélio. Mon corps est mon gagne pain alors je suis prêt à dépenser beaucoup pour le garder en bon état.

Elle rougit c'est amusant.

Encore merci. Et à plus tard. dit-il finalement en prenant congé.

Alors, j'comprends bien qu'il reprendra pas ses sous, et puis je me dis que bah tant pis, je vais pouvoir faire sacrément de choses avec tout ça, et puis des réserves pour mes médicaments et puis pour nos framboises, ça oui !

- Merci beaucoup pour tout ça, et puis, faites un bon dodo bien doux !

Et puis, Dodu et moi, on va ranger et puis discuter un peu avec monsieur le tavernier, et puis on ira bien se coucher, ça oui ! Olala, quelle journée !