Oh... C'est joliiiiii!

Par l'Unique, elle lui a mis un coup d'épée.
Il est con, elle est dingue.
Il se lamente, elle se couvre d'une armure d'arrogance.

C'est peut-être toi qui picoles, mais c'est elle qui attire les ennuies, pas de doute là-dessus. D'ailleurs, plus d'un n'ont pas apprécié la petite démonstration de l'intendante et ça sent pas très bien tout ça. Tu prends un peu de distance avec l'homme au sol avant d'attraper ton Hcom, suivant sa demande en lui emboîtant le pas, trop occupé à essayer de vous dénicher un coup de main pour lui reprocher sa façon de faire ou son ton.

Tu envoies sur le groupe de l'équipage votre localisation ainsi qu'un rapide "Avec Seik'el. Soucis avec des badauds furieux." avant de fourrer l'appareil dans ta poche, le pas un peu plus sûr depuis que la dame un peu dingue que tu suis as attaquer à coup de lame un crétin.

Bordel. La prochaine fois, tu restes à boire quitte à ce qu'elle gueule sur ton dos.

- Fais.

Et puis maintenant ça serait pas mal que quelqu'un réponde. Ou au moins que personne ne cherche à vous suivre.

Elle se demande un peu s'il a trouvé le bon numéro, mais ça lui semble pas malin d'insister encore davantage sur son état d'ébriété. Elle est seule ou presque contre... bien assez de types. Pas très frais certes. Mais bien assez. Et ils vont avoir le temps de bloquer la rue avant qu'ils puissent sortir merde.

Connard de fixer. Connard de mécano. Connards de tordus. Deux ou trois qui se réveillent derrière déjà - trois -, un groupe qui commence à se former au bout de la ruelle... et plus ils vont avancer plus ils auront de gens derrière eux. Elle se retourne lentement. Même en comptant ceux qu'ils ont dépassés plus tôt... y en a toujours moins derrière que ceux qui attendent devant.

"Allez gratte-cambouis, on dégaine." elle siffle entre ses dents serrées. "Vous là, dégagez." elle lance à ceux de derrière.

Et merde. Même elle a entendu la nervosité suinter de sa voix. Bizarrement, en plus de pas marcher, ça les fait dégainer. Et merde. Elle les laisse pas finir évidemment, et se jette sur le plus lent des trois. Proprement fini, et elle a même le temps d'en blesser salement un autre avant qu'il puisse parer.

C'est mort. Le gratte-cambouis dégaine, sauf que la Seik'el, elle à la crédibilité d'un mollusque atrophié quand elle ordonne aux types de dégager. Résultats, ils dégagent pas, même qu'il dégaine et... Bah pas assez vite pour la furie qui tue le premier avant de blesser le second et t'hésites pas davantage a user de ton épée pour te charger du dernier. Bordel, se battre bourré, t'as déjà vu mieux. Pourtant, ça le fait, peut-être parce qu'il était mauvais, peut-être parce que t'as la chance du mec qui a bu. La plus belle des chances.

T'avances par-dessus les corps, jetant un regard vers Seik'el pour être sûr qu'elle bouge, parce qu'il faut bouger. Pas question de crever comme des cons dans cette ruelle pourrie.

Enfin, encore faut-il en sortir et il se trouve que les prochains adversaires sont déjà prêt à vous recevoir. Tu te demandes vaguement si ils le font parce que vous avez tué leurs potes ou si c'est tout simplement pour l'envie du combat et du sang que vous êtes à nouveau intercepté. Mais tu cesses vite d'y songer, parce que ça n'a aucune importance. Ton épée rencontre celle d'un adversaire, tu recules légèrement, mais simplement pour mieux revenir alors que ta lame plonge dans le ventre du type. Et un de moins.

Ben tiens qu'elle bouge, surtout maintenant qu'elle a perdu le peu d'effet de surprise qu'elle avait. Faut dire qu'elle est pas bien futée d'avoir attaqué, elle le sait et elle regrette pas encore. Heureusement malgré tout ce qu'elle peut dire elle a un minimum confiance dans les capacités de l'ivrogne patenté qui la suit torse à poil.

Et heureusement, faut croire qu'ils sont tous défoncés aussi, parce qu'il y en a encore deux qui tombent sans l'avoir touchée, après quelques passes. Pas bon ça, les passes. Elle est douée mais manque d'endurance, et sa lame rouge, comme les six hommes déjà à terre, comme les regards noirs de son visage taché de sang n'ont pas encore l'air d'avoir l'effet escompté sur les hommes face à elle.

Par chance au bout de la ruelle il y a une place. Avec des gens un peu plus fréquentables. En tout cas il y avait des gens un peu plus fréquentables la dernière fois qu'elle est passée.

Sans cesser d'avancer, elle jette un rapide coup d'oeil derrière. Pourvu que personne prenne le risque de toucher un pote en leur tirant dessus...

Idéalement, tu longerais plus les gens pour vous soustraire aux risques d'être abattu d'un coup de pistolet. Sauf que vous êtes pas non plus à l'abri d'un coup d'poignard. Il y a des options, mais pas de bons choix et ça te fait froncer les sourcils alors que t'avances, le pas le plus assuré possible, regard peu commode à l'appui.

Tu fais un tableau... Intéressant, l'épée dégoulinante de sang, la peau dénudée couverte de gouttelettes. T'en a rien à foutre, t'as déjà fini couvert de sang plus d'une fois et ça t'émeus pas, une fois de plus ou de moins...

Mais ça semble dégagé devant, vous en avez peut-être fini et que vous pourrez rentrer sain et sauf à l'Iceberg. T'iras prendre une douche avant de te pieuter pour cuver tout ça.

C'est un plan plus qu'appréciable.

Derrière, il y a ce type qui ajuste. Ce type qui a pas l'air très concerné par l'idée de toucher quelqu'un d'autre, soit il sait viser soit il est encore plus minable que les autres. Ce type qui...

"Iceberg !"

...range son arme avec un regard de meurtre impossible à rater, même d'aussi loin. Il a entendu le nom du vaisseau, il le retiendra, comme il retiendra leurs visages. Elle s'en fout. Que l'Iceberg ait la réputation d'un vaisseau qui se laisse pas marcher sur les pieds, d'un vaisseau dont le cul des femmes n'est pas à vendre, et pas celle d'un vaisseau de soiffards.

Elle gagne rapidement le groupe qui arrive, pas des plus frais mais suffisamment armé et marchant assez droit pour faire illusion, fait bloc jusqu'à ce que les derniers corps soient emmenés... commence à les remercier... et réalise enfin qu'on les regarde bizarrement. Surtout Calkuen. Ou surtout elle.

"Quoi ?!" elle grince, soudain peu amène malgré le secours bien aimable.

T'as l'impression que vous l'avez échappé belle. De justesse, même. Le cri familier trace une esquisse de sourire sur tes lèvres et tu rejoins avec Seik'el vos compagnons qui, par leur présence, calme ceux qui auraient encore dans l'idée de vous prendre la tête. Ça t'empêche pas de garder la main sur ta lame monofilament, mais ça détend un peu la ligne de tes épaules.

Et les regards bizarres... Tu t'en fous. Mais pas Seik'el. Tu mets quelques secondes à comprendre ce qui peu passer par la tête des autres... Aaaaw. Si c'est pas la que tu vas te prendre une nouvelle claque !

- Rien de mieux qu'un peu de baston après 2-3 jours de picole ! Mais merci, les gars, j'pense qu'on aurait mal fini, là.

Sourire en coin de gars innocent, juste là. Wala. Non. T'as pas foutu tes mains dans le pantalon de Seik. Faut pas le croire, sinon elle va te tuer.

"On en aurait pas été là si t'avais pas joué et perdu jusqu'à ta putain de chemise !" elle siffle, l'oeil assassin. Elle a très bien compris à quoi ils pensaient, ces tordus, et soudain elle les déteste tous autant qu'ils sont. "Il a laissé une ardoise longue comme le bras à la Poularde, si quelqu'un veut le dépanner c'est l'moment sinon ça sera retenu sur sa prochaine part." elle grogne.

Ca pourrait être une tentative de mettre des témoins au milieu et de tuer la rumeur avant qu'elle éclate. Ca pourrait être aussi une forme de remerciement alambiquée pour lui éviter les intérêts. Quoi, rembourser l'ardoise elle-même ? Que dalle. Faut pas rêver.

En attendant, bon. Elle daigne se fendre d'un sourire en coin.

"La prochaine tournée est pour moi les gars."

Et Seik'el qui paie une tournée, elle qui déteste l'alcool et les ivrognes, ça arrive pas tous les jours.

- Et si tu m'avais pas sorti d'la Poularde. Ça arrive. C'est Tortuga.

Et Tortuga, ça justifie étonnamment des tas de trucs. Tu grimaces un peu en entendant la suite, mais tournes un regard attentif vers les autres, évaluant tes chances de t'en tirer pas trop mal.

Nulle. Nulle. Nulle. Pas trop ok. Nulle. Nulle. Nu... AH! LÀ!

Tu adresses un large sourire à ta victime, le mec que tu sais qu'il a les moyens, le rejoins pour passer le bras autour de ses épaules, entreprenant de le baratiner allègrement pour qu'il te cède une partie de sa bourse, faisant peu de cas de la tournée qu'offre Seik'el, quand bien même elle ferait plus d'un heureux dans le groupe.

T'as pas vraiment l'impression que tu es inclus dans ce "les gars"-là.  

C'qui t'empêche pas quelques instants plus tard d'tendre à l'intendante de quoi rembourser cette fichue ardoise. Tu t'en tires pas trop mal.

Pendant qu'il fait la pute avec sa victime, pas très bien d'ailleurs si on lui demande son avis, Seik'el fait signe au reste du groupe de peut-être, éventuellement, pas rester plantés là comme des cons à attendre qu'un autre équipage débarque pour équilibrer les forces, et aller vers la taverne décente la plus proche. Celle d'où ils viennent, sûrement, d'ailleurs. Elle empoche la somme non sans l'avoir rapidement recomptée des yeux. Pas qu'elle a pas confiance en son équipage - encore que - mais elle a clairement pas confiance en la capacité de l'ancien légionnaire à pas avoir semé quelques doublons sur le très long chemin de peut-être deux mètres entre la bourse du dépanneur et elle.

C'est pas tout ça, mais elle en fait quoi de lui maintenant ?

Elle l'aurait bien ramené à bord, c'était le plan au départ, mais bon.

"Et toi. Maintenant que t'as un peu décuvé, t'as bien droit à un dernier verre." Elle ajoute, après une seconde presque trop longue : "De bière. Pas plus fort. J'te porterai pas pour rentrer."

Faut pas pousser Calypso dans les orties.

Tu regardes Seik'el compter la somme que tu viens de lui donner sans t'en embarrasser -c'est que ça aurait été presque bizarre qu'elle ne le fasse pas-, t'estimant satisfait une fois que les doublons ont disparue dans la poche de l'intendante. Voilà quelque chose de fait, te restera plus qu'à désagréablement vider la somme dès la prochaine part en ta possession.

Tant pis. C'est juste totalement ta faute, de toute façon.

Elle te regarde un moment, t'arrives presque à percevoir le cheminement de sa réflexion à travers son regard... Ou pas du tout, parce que tu t'attendais absolument pas à ce qu'il t'offre un verre.

De bière.

Oh, mais c'est déjà vachement plus que ce à quoi tu t'attendais, dis donc ! Aussi, tu lui adresses un sourire.

- C'est déjà plus que généreux.

Et tu avances avec le reste du groupe, pour rejoindre ironiquement la taverne que tu viens de quitter, de quoi faire rouler les yeux de la serveuse quand son regard tombe sur toi. Oh, mais tu t'en fous, tout comme tu te fous de toujours te balader torse nu. Franchement, il y a des plus grands tracas que ça dans la vie.