Faites pas de bruit, ils peuvent nous entendre [CONRAD & ALIENOR]

La petite artilleuse rouvre un œil pour lui montrer qu'elle n'apprécie pas beaucoup sa blague puis le pousse un peu. Son œil se referme tandis qu'elle se roule encore plus en boule. Pour sûr qu'elle veillait sur eux la Déesse. C'était pas comme le putain d'Unique. Elle croyait aussi en cette déesse, même si elle ne l'avait jamais vue. Tant qu'elle la tenait éloignée des Inquisiteurs, tout allait bien. Et qu'elle protégeait le Liberty aussi.
Les seigneurs pirates étaient bien cons en tout cas. Quand on pouvait voir ce que la dame pouvait faire alors, valait mieux croire en elle plutôt que de s'attirer ses foudres.

- C'des cons. T'l'as d'jà vue... La dame... ?

Sa voix est un peu pâteuse, les histoires du capitaine marchent. Entendre les contes de Dorado était la meilleure chose pour s'endormir. Faudrait peut-être appeler l'vieux Thadd' tous les soirs. Bah... Ses insomnies ça ne regardait qu'elle, le capitaine et peut être Billy pour la fourniture de somnifères.

Une main vient se poser sur la tête de la petite artilleuse au caractère de feu et caresse doucement les cheveux de la pirate.

"Non, jamais vu, jamais discuté avec elle. Mais on se parle via Ni'oh. Elle refuse rarement les requêtes de la petite et jamais quand c'est important. C'est que je fais bonne route. Je fais toujours mes offrandes en rhum et doublon et contrairement aux autres pirates je ne suis pas obnubilé par les seigneurs pirates et leur pouvoir."

Il parle d'une voix basse, chaude et rassurante. Son rythme est lent, propice à l'endormissement. Il a déjà fait ça des dizaines de fois.

Généralement, c'est le coup fatal les caresses dans les cheveux. C'était ce qu'elle avait eu dans toute sa vie de plus proche de l'affection de quelqu'un qu'elle considérait comme sa famille. Il devrait se reconvertir le capitaine. Où bien synchroniser ses quarts avec ceux de l'artilleuse pour venir lui raconter des histoires tous les soirs. La voix de Conrad n'est plus qu'une lointaine berceuse. Tant qu'il est là, les cauchemars sont loin. Plus que des baleines de l'espace et des trésors à trouver. Peut-être que quand Conrad partira les mauvais rêves reviendront, mais ce n'est pas le cas actuellement. Son corps est bien calé contre le grand homme et totalement détendu.

Il continue de parler doucement sans apporter de nouvelles informations à son histoire pour ne pas réveiller la curiosité de la petite. Il est temps qu'elle retrouve le sommeil qu'elle avait perdu. Il lui caresse doucement la tête et rit intérieurement en se souvenant des colères noires qu'elle peut avoir, y comprit contre son capitaine. La voir sereine et tranquille est un contraste frappant. Mais il aime beaucoup ce genre de moment qu'il partage avec sa petite artilleuse.

Son corps se tourne, signe qu'elle en a marre des caresses. Mais elle ne veut pas qu'il parte tout de suite. Sa respiration est gardée lente tandis qu'elle essaye de ne pas penser à quand il partira. Son dos se recale contre lui. Sa main attrape celle du capitaine pour qu'il reste encore un peu. Pas tout de suite. Elle serre doucement la main aux doigts rugueux contre elle. Au bout de quelques minutes, elle la relâche petit à petit. Le sommeil l'a prise, réparateur même s'il n'est là que pour quelques heures.